Title | 17-Espaces euclidiens |
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Course | Mathématiqde l'Ingénieur |
Institution | Université de Lille |
Pages | 8 |
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Cours mathématiques L1 Univ Lille 1 2016-2017...
Cours mathématiques L1 Univ Lille 1 2016-2017
17-Produits scalaires Dans tout ce chapitre, on considère des -espaces vectoriels.
A) Produit scalaire, orthogonalité 1) Définitions Définition : soit E un -espace vectoriel. Soit h une application de E E dans . On dit que h est bilinéaire si et seulement si elle est linéaire par rapport à chacune de h ( x x ', y ) h (x ,y ) h (x ',y ) ) ses variables ( x, x ', y, y ' E , , h( x, y y ') h ( x , y ) h ( x , y ') On dit que h est symétrique si et seulement si x, y E , h( x, y ) h( y, x ) On dit que h est positive si et seulement si x E, h( x, x ) 0 On dit que h est définie si et seulement si u E, h(u, u ) 0 u 0 . Définitions (*) : soit E un -espace vectoriel. Soit h une application de E E dans . h est un produit scalaire sur E si et seulement si h est symétrique, bilinéaire, positive et définie. Un espace préhilbertien est un -espace vectoriel muni d’un produit scalaire Un espace euclidien est un espace préhilbertien de dimension finie. Notation : si ( x, y ) E 2 , on note ( x / y) , x , y , ou x .y . Exemples (*) : - produit scalaire euclidien dans le plan et dans l'espace. Produit salaire canonique dans n . - produit scalaire canonique dans l'ensemble des fonctions continues sur un intervalle. Remarque : Soit (E ,
) un espace préhilbertien. Soit a, b, c, d E , , , , Alors
a b, c d a, c a, d b, c b, d 2) Norme associée à une produit scalaire Définition : Soit ( E, , ) un espace préhilbertien. L’application définie sur
x ( x / x ) est la norme associée au produit scalaire Propriétés : soit ( x, y ) E 2 . Soit . Alors : 2
2
2
2
2
2
x y x y 2( x / y )
x y x y 2(x / y )
x x
preuve : immédiate. 1
, sur E .
E
par
Proposition : inégalité de Cauchy-Schwarz (*,PV) : soit ( E, , ) un espace préhilbertien. 1) (x , y ) E 2 , (x / y ) x . y (1) 2) Il y a égalité dans (1) si et seulement si la famille ( x, y ) est liée. A expliquer dans le plan avec un dessin. Preuve : à faire. 1/ 2
n 2 Exemples (*) : soit x1 ,..., xn , y1 ,..., yn . Démontrer x k y k x k k 1 k 1 n
n 2 yk k 1
1/ 2
1/ 2
n 1 1 Ainsi, n 2 k 1 k k 1 k n
Inégalité de Cauchy-Schwarz pour les intégrales (*) : soit f et g continues sur un segment 1/ 2
b a, b ( a b ), à valeurs réelles. Alors : f (t ) g (t )dt f 2 (t )dt a a il y a égalité dans Cauchy-Schwartz si et seulement si f et g sont liées. b
1/2
b . g 2 (t )dt . De plus, a
2
1 1 Exemple : 2 t f (t ) dt ( f (t ))2 dt 0 0 Proposition : inégalité triangulaire (*) : soit (E , , ) un espace préhilbertien. Alors ( x, y) E 2, x y x y
(2) . De plus, il y a égalité dans (2) si et seulement si x 0E
ou , y x . Preuve : avec l'inégalité de Cauchy-Schwarz. Corollaire (*) : ( E, , ) un espace préhilbertien. Soit x1 ,..., xn E . Alors
n
n
k 1
k 1
x k xk
Définition : soit E un espace vectoriel et N une application de E dans . Alors N est une norme sur E si et seulement si : u E , N (u ) 0 u E , N (u ) 0 u 0E (séparation)
u E , , N ( u ) N (u ) (homogénéité)
u , v E , N (u v ) N (u ) N (v ) (inégalité triangulaire)
Propriétés : soit ( E, , ) un espace préhilbertien. Alors l’application définie sur E par
x ( x / x ) associée à ce produit scalaire est une norme sur E .
2
B) Orthogonalité dans un espace préhilbertien. 1) Familles et espaces orthogonaux. Définition : soit ( E, , ) un espace préhilbertien, soit ( x, y ) E 2 . Soit A et B deux sousespaces vectoriels de E . On dit que - x et y sont orthogonaux lorsque ( x/ y) 0 - A et B sont orthogonales lorsque x A, y B, ( x / y) 0 . Exemple : droites de l'espace. Définition : soit ( E, , ) un espace préhilbertien et A un sous-espace vectoriel de E . On appelle orthogonal et A et on note A l'ensemble défini par A x E , a A ,(a / x ) 0 . Propriété : soit (E , , ) un espace préhilbertien et A un sous-espace vectoriel de E . On suppose que A est de dimension finie et que (a1 ,.., ak ) est une base de A . Soit x E . Alors
x A i k , x a i 0 . Exemples : dans l'espace 3 , déterminer l'orthogonal du plan x y : droite engendrée par (1, 1,0) . Remarque : on suppose x A, y B, ( x / y) 0 . Que peut-on conclure pour A et B ? Penser à deux droites dans l’espace. Définitions (*) : soit (E , , ) un espace préhilbertien -
Une
( xi )i I d'éléments
famille
de
E
est
orthogonale
si
et
seulement
si
(i j ) ( xi , x j ) 0
-
Une famille ( xi )i I d'éléments de E est orthonormale (ou orthonormée) si et seulement si i, j I , ( xi / x j ) ij
Exemples : dans K n , la base canonique est orthonormée pour le produit scalaire usuel.
Dans 4 X , on considère le produit scalaire
4
P , Q P (k )Q (k ) . Vérifier que k0
c’est un produit scalaire. Calculer 1,1 5 et 1, X 10 . Proposition (théorème de Pythagore) : soit ( E, , ) un espace préhilbertien. Soit ( x, y ) E 2 . Alors x y
2
x
2
y
2
(x / y ) 0 p
Soient de plus ( x i )1 i p une famille orthogonale d'éléments de E . Alors
xi i 1
Preuve : immédiat pour la première partie ; par récurrence pour l'autre.
3
2
p
xi i1
2
Propriété (*) : soit ( E, , ) un espace préhilbertien. Alors :
Soit x1 ,..., xn des vecteurs non nuls de E . On suppose que (x1 ,..., x n ) est une famille
orthogonale. Alors ( x1 ,..., xn ) est libre. En particulier, toute famille orthonormée finie est libre. Preuve : en utilisant le calcul de la norme de la combinaison linéaire. 2) Orthonormalisation de Gram-Schmidt Théorème (*,PV) : orthogonalisation de Gram-Schmidt.
Soit (E , , ) un espace
préhilbertien. Soit (e1 ,...,ep) une famille libre de vecteurs de E . Alors il existe une unique famille orthogonale ( V1 ,...,Vp ) de vecteurs non nuls de E telle que
V1 e1 . 2 k p ,V k e k Vect V 1 ,...,V k 1 On a alors k 1,..., p ,vect (e 1 ,...,ek ) vect (V 1 ,...,V k ).
Dessin dans le plan. Preuve : par analyse et synthèse on prouve l’unicité et on trouve l’unique famille possible. On montre ensuite qu’elle convient par récurrence. On montre ensuite Fk vect (e1 ,..., e k ) vect ( V1 ,...,V k ) par récurrence simple. Corollaire (*) : orthonormalisation de Schmidt. Soit ( E, , ) un espace préhilbertien. Soit (e1 ,...,e p) une famille libre de vecteurs de
E . Alors il existe une famille orthonormée
( V1 ,...,Vp ) de E telle que k 1,..., p , vect (e1 ,...,e k ) vect (V1 ,...,V k ). Preuve : on prend la famille précédente et on divise chaque vecteur, qui est non nul parce que vect (e1 ,..., ep ) vect (V1 ,...,V p ) , par sa norme. Remarque : on voit sur un dessin et dans la preuve qu’il n’y a pas unicité de la famille concernée. Si on remplace Vk par (Vk ) , les vecteurs continuent à convenir. Exemples : en pratique, pour orthonormaliser une famille libre en petite dimension, on commence par l’orthogonaliser, puis dans un second temps on divise chaque vecteur par sa norme. 3 1) Dans , soit F Vect (u ,v ) , avec u (1,1,1) et v (2,1, 1) . Donner une base orthonormée de F et de F 1
2) Dans 2 X , P, Q P ( t ) Q (t ) dt . Montrer qu’on a un produit scalaire. Trouver un 0
base orthonormée de 2 X pour ce produit scalaire.
4
3) Bases orthonormées dans un espace euclidien. Proposition (*) : soit E un espace vectoriel euclidien, E 0 . Alors il existe (au moins) une base orthonormée de E . Preuve : on prend une base de E et on lui applique le procédé de Gram-Schmidt. Propriétés (*) : soit E un espace euclidien de dimension p. Soit ( e1 , e2 ,..., ep ) une base orthonormale de E . Alors, si ( x, y ) E 2 de coordonnées respectives ( x1 ..x p ), ( y1 ... y p ) - 1 i p, xi ( x / ei ) p
-
i 1
-
x
2
p
(x / e ) i
p
p
i1
i 1
- ( x / y) ( x / ei )( y / ei ) x i y i
x ( x / ei )ei 2
i 1
p
(x )
2
i
i 1
preuve : aisée. A faire. Remarque : ceci n'est pas vrai si on ne prend pas une base orthonormale. 2 Propriété (*) : soit B(e1 ,e2 ,...,ep) une base orthonormale de E . Soit ( x, y ) E de matrices t t respectives X et Y dans la base B Alors X Y Y X ( x / y )
C) Projection orthogonale et distance dans un espace préhilbertien 1) Supplémentaire orthogonal. Proposition (*,PV) : Soit (E , , ) un espace préhilbertien. Soit V un sous-espace vectoriel de E . On suppose que V est de dimension finie. Alors V V E .
Preuve : par analyse et synthèse. On prend (V1 ,..,V k ) une base orthonormée de V . Si x E vérifie x a b , avec a V et b V , on écrit a
k
a,V
i 1
i
Vi
k
x, V
i
Vi , on a
i 1
unicité si existence, puis les deux conviennent. Corollaire (*) : on suppose que (E , , ) est un espace euclidien. Soit V un sous-espace vectoriel de E . Alors V V E et dim (V ) dim ( E) dim (V ) Remarque : en dimension finie, il existe un unique sous-espace vectoriel F de E tel que E F V et F V : c’est V . Proposition (théorème de la base orthonormée incomplète) : on suppose que ( E, , ) est un espace euclidien. Alors toute famille orthonormée de E peut être complétée en une base orthonormée de E .
5
Preuve : avec V V E Propriété : on suppose que (E , , ) est un espace euclidien. Soit V un sous-espace vectoriel de E . Alors (V ) V .
2) Projection orthogonale. Définitions : Soit ( E, , ) un espace préhilbertien. Soit V un sous-espace vectoriel de E . On suppose que V est de dimension finie. On appelle projection orthogonale pV sur V la projection sur V parallèlement à V.
On appelle symétrie orthogonale sV par rapport à V la symétrie par rapport à V parallèlement à V .
Propriétés : Soit ( E, , ) un espace euclidien. Soit V un sous-espace vectoriel de E . Alors :
sV 2 pV Id E
pV pV IdE
Preuves : à faire. Proposition (*) : Soit (E , , ) un espace préhilbertien. Soit V un sous-espace vectoriel de E . On suppose que V est de dimension finie. Soit (V1 ,.., Vk ) une base orthonormée de V . Soit p
x E . Alors pV ( x) ( x / Vi )Vi i 1
Preuve : vu au moment de prouver V V
E : si (V1 ,.., Vk ) une base orthonormée de V . k
Si x E vérifie x a b , avec a V et b V , on écrit a a ,V i1
k
i
Vi x ,V
i
Vi ,
i1
d’où le résultat. Remarques : Si (V1 ,..,V k ) est seulement une base orthogonale de V , la formule devient p
pV (x ) (x /Vi ) i 1
Dans
le k
Vi Vi
procédé e k 1,V k
Vk 1 ek 1 i 1
Vk
2
2
d’orthogonalisation
Vk .
Si
on
note
Vk 1 ek 1 pF (ek 1) , orthogonal à V1 ,...,V k . k
6
de
Gram-Schmidt,
Fk vect (V1 ,...,Vk ) ,
on
écrit
il
vient
Méthode (*) : Soit (E , , ) un espace préhilbertien. Soit V un sous-espace vectoriel de E . On suppose que V est de dimension finie. Soit x E . Pour calculer pV ( x) , on peut :
Ecrire x a b , avec a V et b V . On a alors pV ( x) a . Si on connait une base (V1 ,..,V k ) de V , Chercher a a1 V1 ... ak Vk V tel que
i 1,..., k , x a, V i 0 . Bien en petite dimension. A privilégier si on veut seulement le projeté orthogonal d’un seul vecteur. p V Utiliser la formule pV ( x) ( x / Vi ) i 2 à condition d’avoir une base i 1 Vi orthonormée de V (qu’on peut obtenir avec Gram-Schmidt). Intéressant si V est de petite dimension.
Exemples (*) : Donner dans la base canonique de 3 la matrice de la projection orthogonale sur le plan d’équation P : x y z 0 et celle de la symétrie orthogonale par rapport à P. 1
Dans 2 X , P ,Q P (t )Q (t )dt . Déterminer le projeté orthogonal de X 3 sur 0
1 X .
Proposition (*,PV) : inégalité de Bessel. Soit (E , , ) un espace préhilbertien. Soit V un sous-espace vectoriel de E . On suppose que V est de dimension finie. Soit x E .Alors pV ( x) x Preuve : immédiat avec Pythagore. Remarque : on peut aussi prouver Cauchy-Schwarz avec la projection orthogonale : si y 0 , OK.
Sinon,
x , y p F (x ), y ,
F Vect ( y ) .
avec
On
a
pF ( x) y
et
x, y pF ( x) y , ce qui donne le résultat. :
3) Distance à un sous-espace vectoriel. Définition : Soit (E , , ) un espace préhilbertien. Soit V un sous-espace vectoriel de E . On suppose que V est de dimension finie. Soit x E . La distance de x à V est d ( x, V ) inf ( x y ) . y F
Remarque : a priori, cette borne inférieure existe, mais n’est pas forcément atteinte. Proposition (*,PV) : Soit (E , , ) un espace préhilbertien. Soit V un sous-espace vectoriel de E . On suppose que V est de dimension finie. Soit x E .Alors d( x, V ) min( x y ) (la yV
7
borne
inférieure
est
atteinte).
On
a
alors
d ( x, V ) x pV ( x)
et
y F, y pF( x) x y d( x, F) .
Remarque : si E est un espace euclidien, on a alors d( x, V ) x p V ( x) p V ( x) Exemples : Déterminer la distance du vecteur (1,1,0) au plan d’équation cartésienne y z . On trouve
0,1, 1 normal
au plan. On a (1,1,0) (0, a , a ) (1,1 a , a ) , avec a
1 . 2
1 1 2 d (0, , ) 2 2 2 1
Dans 2 X , P ,Q P (t )Q (t )dt . En utilisant le projeté orthogonal de X 3 sur 0
1 X . Calculer inf ( t 3 at b) 2dt . a ,b 0 1
8...