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Title Analyse-critique-speakwhite
Author marie-jeanne fortin
Course Introduction à la sociologie du Québec
Institution Université de Montréal
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Summary

il fallait analyser une oeuvre québécoise ...


Description

Université de Montréal

Analyse critique Speak White

par Marie-Jeanne Fortin

Département de sociologie

Travail présenté à Renaud Goyer Dans le cadre du cours SOL1003

Décembre 2017

Speak white est un poème écrit par Michèle Lalonde en 1968, et présenté à la Nuit de la poésie en 1970. Il a été rédigé dans le contexte de la Révolution tranquille. Ce poème dénonce la situation sociale, culturelle et économique des francophones à l’ère de la révolution tranquille. Il dénonce aussi la domination étrangère ainsi que les humiliations et blessures dont les québécois ont été victimes. Aussi, le poème est une démonstration de la solidarité des québécois face à l’impérialisme britannique anglophones. Le terme Speak White est une insulte raciste et une expression péjorative utilisée par les anglophones du Canada pour parler de ceux qui ne parlent pas leur langue; les québécois. C’est cette expression qui a inspiré Michèle Lalonde à écrire ce poème. Pour certains, la Révolution tranquille prend naissance au Québec avec la victoire du Parti libéral de Jean Lesage en 1960. Pour d’autres, la révolution tranquille se fait sentir dès la mort de Maurice Duplessis (7 septembre 1959) et l’arrivée de Paul Sauvé, celui que le remplace à la tête du Parti de l’Union Nationale. Ce dernier utilise le mot « désormais » dans ses discours pour parler du Québec qui se verra changer. Maurice Duplessis et l’Union Nationale, qui étaient au pouvoir depuis plusieurs années, priorisaient davantage la tradition, la religion et l’aspect rural du Québec. Autrefois, l’Église gérait les domaines de la santé et de l’éducation sous la gouvernance de Maurice Duplessis. Pour gagner les élections, le parti libéral misait sur la nationalisation de l’électricité. Le parti libéral prônait l’interventionnisme et le nationalisme. En effet, il désirait que l’état québécois intervienne davantage en matière sociale, culturelle et économique. Il voulait rendre le Québec plus moderne et plus autonome du reste du Canada en donnant aux Québécois plus de pouvoir et en faisant prévaloir leurs intérêts. Aussi, le parti libéral souhaitait la séparation de l’Église et de l’État. L’élection du parti libéral a donné espoir aux gens et annonçait une vague de changements pour la société québécoise comme l’annonçait les slogans « C’est le temps que ça change! » et « Maitre chez nous ». Le parti libéral avait de nombreux projets afin de faire avancer le Québec vers une société plus moderne. En effet, 2

c’est sous la gouvernance de Jean Lesage que prennent forme plusieurs réformes. Du côté étatique, l’Office de la langue française et de la politique culturelle est créé en 1961 et l’électricité est nationalisée en 1963, ce qui fait d’Hydro-Québec une des plus grandes sociétés d’État au Canada composé de travailleurs canadienfrançais. Plusieurs réformes en matières d’éducation et de santé voient aussi le jour dans ces années. En effet, la génération du baby-boom représente un défi démographique. Les écoles ne sont plus assez nombreuses pour accueillir les jeunes. En 1964, le gouvernement lance la Commission d’enquête sur l’éducation qui est dirigée par Alphonse-Marie Parent. Celle-ci influence la création du ministère de l’éducation. Il en résulte que la scolarité devient obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans et gratuite jusqu’à la fin du secondaire. Le rapport Parent fait de l’éducation une nécessité et rend l’éducation plus moderne, accessible et démocratique. En matière de santé, la construction de nouveaux hôpitaux, la création de l’Assurance-maladie en 1969 et de l’Assurance-hospitalisation garantissent un accès à des soins de santé gratuits pour tous. Ces nouvelles réformes laïcisent le rapport aux domaines de la santé et de l’éducation, qui étaient autrefois gérés par l’Église. Malgré les interventions de l’État dans le domaine de la santé, de l’éducation et de l’économie, la majorité des québécois souffrent de pauvreté. En effet, les grandes entreprises sont majoritairement contrôlées par les Canadiens anglophones et les Québécois y sont les ouvriers. Le salaire des Québécois ouvriers représente les salaires les plus bas du Canada. L’arrivée de nombreux immigrants et la domination anglophone dans les milieux de travail poussent les Québécois, qui luttaient pour leur identité francophone et contre l’assimilation, à voir le bilinguisme comme un suicide collectif. Les résultats de la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et biculturalisme sont perçus comme une menace. En effet, cette enquête révèle la domination des anglophones sur les francophones dans le secteur économique du Québec. Il était fâcheux pour les Québécois de constater que le Québec favorisait davantage les anglophones. En effet, les Québécois qui réussissaient à apprendre l’anglais et qui le parlaient sur le milieu de travail ne 3

réussissaient pas davantage. La majorité québécoise parlait seulement français et le parlait avec fierté en revendiquant que la langue de travail soit le français. Quant à eux, les anglophones prônaient l’utilisation de la langue anglaise sur les milieux de travail d’où l’insulte « speak white » qu’ils adressaient aux francophones qui utilisaient le français dans les lieux publics. Il existait de ce fait une dualité importante entre les francophones et les anglophones du Canada. Dans ce poème Michèle Lalonde s’adresse directement aux anglophones. Elle reprend leurs mots et leur manière de penser comme s’ils lui étaient propres. L’insulte « speak white » reproche a ceux qui parlent français de ne pas parler anglais dans les lieux publics. Les anglophones se considéraient supérieurs aux francophones par le fait de leur langue. Michelle Lalonde adopte le point de vue des anglophones dans son poème pour dénoncer cette inégalité. En effet, puisqu’elle est francophone, elle adopte un ton de soumission et d’infériorité par rapport aux anglophones lorsqu’elle dit « nous sommes un peuple peu brillant » ou « nous sommes un peuple inculte et bègue ». Michèle Lalonde compare la langue française à quelque chose de honteux lorsqu’elle demande pardon aux anglophones « de n’avoir pour réponse que les chants rauques de nos ancêtres et le chagrin de Nelligan ». Elle dénonce aussi les conditions de vie des francophones qui travaillent dans les usines. Elle parle du travail qui s’éternise jusqu’à ce que le soleil se couche. Elle affirme, en parlant des francophones, que « nous sommes un peu durs d’oreille, nous vivons trop près des machines et n’entendons que notre souffle au-dessus des outils ». Elle affirme que la langue anglaise est bonne pour parler de démocratie et de liberté, de la « Grande société » et du Gracious living , mais pas pour se vendre. En effet, les francophones ne se considèrent pas libres et se considèrent comme « un peuple concierge ». Elle compare la liberté des francophones à la liberté des esclaves noirs. L’auteure utilise le sarcasme lorsqu’elle parle de l’anglais comme étant une langue « admirable pour donner des

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ordres, fixer l’heure de la mort à l’ouvrage et de la pause qui rafraichit et ravigote le dollar ». Ce texte dénonce les rapports de classes entre les francophones et les anglophones. Les premiers sont pauvres et travaillent dans des conditions difficiles en subissant les répressions des anglophones tandis que ces derniers sont les dirigeants ou ceux qui sont en position de pouvoir. Finalement, Michelle Lalonde parle de la solidarité qui unit les francophones face à leurs conditions lorsqu’elle termine son poème en affirmant « nous savons que nous ne sommes pas seuls ».

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Bibliographie Leclerc, Jacques. « La modernisation du Québec : le français, langue étatique » dans Histoire du français au Québec, Québec, CEFRAN, Université de Laval, 15 décembre2015,http://www.axl.cefan.ulaval.ca/francophonie /HISTfrQC_s4_ Modernisation.htm. M. D. Behiels (2006), Relations francophones-anglophones. Dans Historica Canada en ligne. Repéré à http://www.encyclopediecanadienne.ca /fr/article/relations- francophones-anglophones/. Parent, S. (2013). L’historigraphie de la révolution tranquille et ses rapports à la mémoire canadienne-franciase : 1960 à aujourd’hui. (Thèse du doctorat en histoire). Université du Québec à Montréal. Goyer, Renaud. (2017). Sol1003 : notes du cours 6 [Présentation PowerPoint]. Repéré dans l’environnement StudiUM : https://studium.umontreal.ca/

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