Apollon+et+Daphné - Apollon+et+Daphné PDF

Title Apollon+et+Daphné - Apollon+et+Daphné
Author karim benzegoal
Course Littérature latine
Institution Université de Haute-Alsace
Pages 2
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Summary

Apollon+et+Daphné...


Description

Apollon et Daphné Pour Ovide, les relations amoureuses se vivent dans l’inquiétude, la mise en question de soi, le danger de l’aliénation. C’est la quête de l’identité à travers le modèle érotique qui traverse les Métamorphoses. Virgo = jeune fille courtisée par des prétendants, mais vouée à Diane. L’histoire de virgo est développée de manière différente dans beaucoup d’histoires, qui ont toutes le même schéma : rencontre, fuite, et métamorphose. Daphné est une figure de virgo. Dans l’histoire d’Hermaphrodite, il y a une perte totale d’identité. Le récit d’Apollon et Daphné est le plus long. Le narrateur s’apitoie sur le sort de Daphné, s’adresse à elle, ce qui donne une tonalité élégiaque. Cette histoire de Daphnée est intégrée dans d’autres histoires, celle d’Io qui ne peut échapper à Jupiter, et celle de Syrinx qui est métamorphosée, comme Daphné, pour échapper à l’emprise du dieu. Daphné est le modèle pour l’ensemble des Métamorphoses, le plus accompli pour la figure de la virgo. Syrinx est le récit le plus bref avec une situation d’énonciation différente : c’est Mercure, narrateur secondaire, qui raconte l’histoire de la jeune femme. Mercure raconte des histoires pour essayer de faire s’endormir tous les yeux d’Argus, et surveiller Io. Comme Argus s’endort au milieu du premier récit, celui de la flûte de pan, c’est le narrateur principal qui reprend la narration. La dernière histoire est celle d’Aréthuse, une des plus complexes pour la composition même du récit. Aréthuse raconte elle-même sa propre métamorphose, et elle la revit pour rendre vivant son récit. Dans le récit de Daphné, tout est centré sur sa chevelure, ce qui permet de faire le lien avec la métamorphose. Les trois jeunes filles sont caractérisées de la même façon : le refus de l’homme et du crime, le fait d’être vouées à Diane, et chasseresses. Leurs réactions physiques sont communes. Dans les trois cas, la chevelure est mentionnée, en désordre. C’est la représentation de la virginité de ces personnages. Il n’y a que Sylla qui y fait un peu attention, sinon c’est le désordre qui représente ce refus de l’union. Méduse : ses cheveux se métamorphosent même en monstre. Le cadre de l’histoire est presque toujours le même, il est lié au fait que les trois jeunes filles sont liées à Diane. Ce sont des lieux frontières, limites entre sauvagerie et civilisation (clairières, rivage, bord du fleuve). L’élément aquatique est à la fois une marge, une frontière, et qui est lié à un symbole de pureté, et de danger lié à la sexualité. Ce sont des lieux intouchés, marqués par la pureté et la solitude, des lieux où tout peut arriver. Il y a toujours une correspondance entre le sauvage et le vierge. Ces rencontres sont placées dans le cadre de la nature Arcadienne, bucolique donc. Ces éléments donnent au cadre de l’histoire, une valeur symbolique. La régularité de la récurrence de mêmes éléments narratifs est volontaire de la part d’Ovide, qui s’attache à reprendre toujours la même succession des éléments narratifs dans ses réécritures. On observe un renversement des rôles entre Aréthuse et Daphné, c’est un parallèle avec l’inversement des rôles entre Diane et le chasseur. Avant cette fuite, et cette transformation en gibier des trois jeunes filles, le vecteur principal du sentiment amoureux est le regard, porteur du désir. C’est un cliché aussi issu de la poésie

élégiaque amoureuse. Le regard se porte sur le corps, qui est soit nu, soit en train de se dénuder. L’enchaînement est toujours le même : le refus, la fuite, la crainte, la frustration et la poursuite, et une métamorphose, pas toujours motivée de la même manière cependant. Avant la poursuite amoureuse, on a, au moins dans les deux premiers cas, une tentative de persuasion. On a une poursuite verbale avant une poursuite physique (Apollon et son discours de persuasion tout en courant pour attraper la nymphe). Cela est très long pour l’histoire de Daphnée, et pour Syrinx, on a juste le début puisqu’Argus se réveille au moment où Pan se réveille. Le discours de persuasion reste en suspens. On retrouve également la crainte de la perte d’identité liée à la perte de la virginité. Il y a aussi beaucoup de comparaisons animales (Colombe et épervier dans l’histoire d’Aréthuse). Ca peut être un clin d’œil d’Ovide qui veut rappeler la comparaison épique, mais cela permet aussi des potentialités de métamorphose. Aréthuse est métamorphosée parce qu’elle le demande : elle a peur. C’est cette peur qui conduit à la métamorphose et à la fuite. L’élément de la fatigue est lui aussi récurrent avec des termes repris, très proches (épuisée, éperdue, etc.) Cette fuite et cette errance vont dessiner, dans le cas d’Aréthuse, une forme de parcours symbolique parce que Syrinx part des monts glacés d’Arcadie (on part du nord pour arriver au fleuve, au sud) pour arriver à un lieu paisible, celui du lagon. On a aussi le thème de la sublimation de la violence érotique en chant d’amour et en chant de deuil avec la naissance de la Syrinx, et donc la naissance de la musique pastorale et du chant de Théocrite. Ensuite, on a le dénouement et un variatio sur la métamorphose. On retrouve aussi beaucoup la métamorphose des cheveux chez Ovide. Diane va ouvrir le sol pour permettre à Aréthuse de s’échapper, mais les lecteurs d’Ovide savent parfaitement qu’Alphée a suivi Aréthuse dans cette ouverture, qui mène à la Sicile. C’est un récit étiologique qui nous explique la naissance du fleuve Alphée en Sicile....


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