La-croissance-endogène PDF

Title La-croissance-endogène
Course Croissance et développement économique
Institution Université de Reims Champagne-Ardenne
Pages 4
File Size 55.6 KB
File Type PDF
Total Downloads 92
Total Views 126

Summary

l3 AES prise de note du prof Eric bossrel ...


Description

LA CROISSANCE ENDOGÉNE

Introduction : On appelle croissance endogène, non pas une forme de croissance, mais une théorie qui explique la croissance économique par des facteurs endogènes comme le développement du capital humain, les savoir-faire, le progrès technique. Cette théorie remet en question le modèle, édicté par l’économiste américain Robert Solow, dit « modèle de croissance exogène » pour lequel le progrès aurait pour origine des facteurs extérieurs à la production, sans pour autant en expliquer la cause, et qui conclut à une convergence des économies vers un état de croissance stationnaire, ce qui n’a pas été constaté. La théorie de la croissance endogène a son origine en 1986 dans un article de Paul Romer intitulé « Increasing Returns and Long Run Growth », qui lie la croissance au comportement, aux initiatives et au développement des compétences des agents économiques. Développée notamment par Paul Romer, Robert Lucas et Robert Barro, elle est devenue l’un des sujets d’étude majeur en science économiques. Nous pouvons alors nous demander sur quels principes se base la croissance endogène et comment at-elle évoluée ? Pour répondre à cette problématique nous verrons dans une première partie le fondement de la croissance endogène. Puis nous montrerons les perspectives que ce nouveau modèle ouvre.

I) Le fondement de la croissance endogène. A) Les différents groupes de conceptualisations de la croissance économie. La théorie de la croissance endogène, celle de la croissance qui s’auto-entretient, a été évoqué par 3 auteurs en 1980. Romer, Barro et Lucas vont partir d’une série de critiques portant sur le modèle de Solow. Chacun de ces auteurs va présenter la théorie de la croissance endogène tout en rajoutant, une différence. Pour Romer, qu’on pourrait appelle le père fondateur de cette théorie, car c’est lui qui a énoncé pour la première fois celle-ci. Pour lui, cette croissance va favoriser le changement technique, le progrès technique est produit. Et le niveau de production dépend de la rémunération attendue sous formes de droits de propriété donc monopole. A contrario de Solow, le marché est ici en situation de concurrence pure et parfaite. Il étudie la croissance a long terme (comme Solow), le rythme de celleci dépend du nombre, de la proportion et de la productivité des chercheurs. C’est la capacité des rendements croissants de la recherche qui compense les rendements décroissants de l’investissement matériel. Pour Romer l’Etat doit intervenir, mais ce n’est pas par le biais de dépense publique, car cela ne va pas accélérer le progrès technique. Dans son analyse, Romer, prend en compte 4 catégories que son, le capital physique, le travail non qualifié, le capital humain et la technologie. L’accumulation d’argent va permettre l’accumulation du capital humain, le capital humain de la population active dépend de la santé de la pop. De son côté, Lucas met en avant le capital humain, mais surtout l’accumulation du capital humain sur la croissance économique. Cette idée par du principe que l’acquisition de connaissance dans le système éducatif va permettre de t’étendre le

progrès technique et ainsi soutenir une croissance endogène. Le capital humain sera vu alors comme un stock de connaissances qui sont économiquement valorisable et qui sont incorporé aux agents. Barro, lui, parle de capital public, les dépenses publiques en infrastructures de formation et de la recherche sont une variable déterminante de la croissance économique d’un pays. Aghion et Howitt perçoivent la croissance économique comme une fonction de niveau technologique et du stock d’innovations dont le pays dispose, partant d’un effort volontaire dans le domaine de la recherche et développement.

B) Le rôle déterminant du progrès technique & le rendement croissant.

Dans l’avancé de sa théorie, Solow a dû ajouter un nouveau facteur pour rendre sa théorie plus cohérente, qu’est le progrès technique. De ce nouveau facteur a découlé de nombreuses critiques, le progrès technique de Solow et vu comme tombé du ciel, on sait juste qu’il va permettre de produire plus, mais sans besoin d’une rémunération, il n’appartient à personne. Certains auteurs vont jusqu’à dire que « grâce à lui, la citrouille se transforme en carrosse, sans que ce soit réversible lorsque sonnent les douze coups de minuit ». Ce progrès technique est alors vu comme un facteur exogène. A la différence, pour Romer, le progrès technique ne tombe pas du ciel, il est produit. La technologie se trouve à la base du progrès technique. Pour les théoriciens de la croissance endogène, lorsque l’on accumulation de capital physique par l’investissement on accumule l’expérience. Donc plus on augmente cela plus on augmente l’efficacité. Les agents économiques vont tout le long de cette expérience accumuler des connaissances technologiques. C’est donc de l’accumulation d’expériences, de connaissances technologiques, de capital humain et de capital public que le progrès technique résulte. Et les idées qui rendent ce progrès technique ont un rendement croissant. Certes, une idée nouvelle peut mettre du temps à se développer, il peut y avoir des erreurs, de tests négatifs, les coûts de mise au point peuvent être élevés. Mais, une fois que l’idée se révèle positive, le produit peut être multiplié avec un coût moins important. Dans la production d’un produit, les exemplaires suivants coûteront moins cher que le premier. Et afin de protéger l’idée, l’invention, la mise en place de droits de propriété intellectuelle est nécessaire. Les idées ont un rendement croissant, plus on s’appuie sur un stock d’idées existantes important, plus on aura de nouvelles idées. Ces idées sont dites « non rivales », chaque idée ouvre le champ à d’autres idées potentilles, c’est un partage de connaissance.

II) Les perceptives que ce nouveau modèle ouvre.

A) Réhabilitation du rôle de l’État dans l’économie : intérêt privé et collectif. Les théories de la croissance endogène partagent avec les approches classiques et néoclassique qui les ont précédées le même paradigme intellectuel. En d’autres termes, elles ont été élaborées dans le même cadre général, comme socle de base inchangé la fameuse loi formulée par J.B. Say selon laquelle « toute production engendre son propre débouché ». La question de la croissance discutée veut dire que dans les constructions néoclassiques traditionnelles, dans les nouvelles théories de la croissance, ce n’est pas la demande qui limite la croissance, mais l’offre, c’est-à-dire l’épargne, l’investissement, les facteurs de production que sont le capital et le travail etc… Au-delà de ce cadre, les théoriciens de la croissance endogène reprennent à leur compte l’idée que les intérêts privés et l’intérêt collectif ne vont pas forcement de pair. Par exemple, dans la séparation entre intérêts privés et intérêts collectif : un ingénieur d’informatique, formé dans une grande entreprise de logiciels, quitte cette entreprise pour lancer sa propre affaire, il recherche assurément son intérêt privé, mais dans le même temps, il contribue à la création d’emplois, à la diffusion du savoir informatique qu’il a accumulé au cours de son expérience professionnelle passée, etc. Il s’agit dans le sens de l’intérêt de la collectivité, mais pas dans le sens des intérêts privés des actionnaires de l’entreprise qu’il a quittée. Les théoriciens de la croissance endogène en sont arrivés à reprendre à Keynes l’idée que les mécanismes du marché sont insuffisants pour assurer une croissance optimale, et sans l’intervention publique l’économie fonctionne en dessous de son régime potentiel. On appelle ceci, les « effets externes positifs » (les effets bénéfiques à la collectivité dans son ensemble), celui-ci conduit les auteurs de nouvelles théories de la croissance à voir dans l’État (ou la puissance publique) l’instance de réconciliation entre l’intérêt collectif et les intérêts privés, l’État étant dans ce sens légitimement fondé à contraindre les entreprises et les autres acteurs privés à adopter un comportement conforme à l’intérêt général. L’État a était réhabilité dans son rôle de régulateur de l’économie. Au regard des théories de la croissance endogène, le champ d’action de l’État va de la formation des hommes qu’il lui appartient d’assurer à l’innovation qu’il peut stimuler, en passant par la recherche fondamentale et appliquée qu’il doit promouvoir par le biais notamment des infrastructures publiques qu’il lui incombe de mettre en place.

B) Les limites des théories de la croissance endogène. Par la suite de E. Malinvaud (1997), on en déduit que les nouvelles théories de la croissance admettent trois limites principales : L’hypothèse qui intitule que « le rendement d’un investissement en capital humain est d’autant plus élevé que le stock préalable de capital dont dispose la collectivité est plus important » ne semble pas toujours confirmées empiriquement. Cette hypothèse porte sur leur niveau excessif d’abstraction théorique qui fait que certaines des hypothèses sur lesquelles elles se fondent n’ont pas de contenu empirique. En effet, le risque est qu’elle conduise à tenir pour définitivement acquis des résultats non confirmés par la confrontation avec la réalité observée. - Les théories de la croissance endogène, n’expliquent pas de façon satisfaisante les différences constatées entre les pays dans leurs rythmes de croissance. Par exemple, elles n’expliquent pas clairement le retard pris par le Royaume-Uni par rapport à

l’Europe continentale (fin 1er GM, début des années 1980). - Les théories de la croissance endogène laissent de côté les déterminants non économiques (ou extra économiques) de la croissance. Mais, dans la plus part des pays (pays en développement d’Afrique, d’Amérique Latine ou d’Asie …) les facteurs politiques, culturels ou idéologiques jouent un rôle (positif ou négatif) non négligeable dans les choix et les options économiques et, se dirigeant dans la croissance économique.

Conclusion :

Les théories de la croissance endogène, en ce qu’elles s’efforcent de dépasser l’opposition traditionnelle entre approches néoclassiques et approches keynésiennes, représentent un réel progrès. Ce progrès se situe sur le plan de l’analyse économique bien sûr, mais aussi sur celui de l’économie appliquée, à travers les orientations qui en découlent quant à la politique conjoncturelle et structurelle de l’État. En effet, quelles que soient les nuances conceptuelles qui existent entre les différents groupes d’auteurs qui forment ce courant, tous les théoriciens de la croissance endogène prennent acte des défaillances du marché comme unique mécanisme de régulation économique. En conséquence, ils insistent sur l’importance de l’intervention publique à la fois à travers la politique conjoncturelle et à travers la politique structurelle. Les nouvelles théories de la croissance soulignent le rôle crucial de l’accumulation des connaissances et des compétences dans la hausse de la productivité et, partant, de la production. Elles mettent en évidence la possibilité de rendements d’échelle croissants à condition toutefois que la dynamique des « effets externes positifs » qui favorise cette accumulation des connaissances et compétences ne soit pas contrariée par une logique dans laquelle les intérêts privés priment sur l’intérêt collectif. Ainsi, la croissance endogène fonctionne par un système d'interconnexion entre les différents acteurs économiques et aussi l'intervention de l'État, qui influe directement sur la croissance par un partage des connaissances et des compétences. Il s'agit d'un cercle vertueux où la croissance se nourrit d'elle-même....


Similar Free PDFs