L\'altruisme PDF

Title L\'altruisme
Course Psychologie sociale 1
Institution Université de Lille
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UE 3-4

Chapitre 2 : L'altruisme et les comportements d’aide Les comportements d’aide sont-ils altruistes ? Les êtres humains sont-ils altruistes ou alors égoïstes et intéressés ? I.

Définition

Un comportement d’aide est une action volontaire mise en œuvre dans le but d’en faire bénéficier une autre personne. Cela implique un coût observable en temps, en ressources ou en effort. L'altruisme est un comportement qui s’exerce au bénéfice d’autrui sans qu’on attende de récompense d’une source externe). C'est une conduite prosociale. L'altruisme implique 3 composantes : − − −

Une conduite intentionnelle Dans le but que quelqu’un en bénéficie Et non d’en tirer des bénéficie pour soi.

Quel lien entre comportement d’aide et altruisme ? Toute conduite d’aide n’est pas forcément altruiste. − −

Le comportement d’aide altruiste ne profite pas à l’auteur du comportement. Le comportement d’aide instrumentale est de se montrer altruiste pour en tirer des bénéfices.

Il est souvent difficile de décider si une aide est altruiste ou instrumentale. II. Les déterminants de comportement d’aide 1. Pourquoi ? a. Une question de personnalité ? Cette question ne relève pas de la psychologie sociale. Les études ont échoué pour établir un lien entre des traits de personnalité et les comportements d’aide. Plusieurs recherches ont montré que tout le monde ou presque apporte de l’aide à autrui dans certaines situations, presque personne n’apporte de l’aide dans s’autres situations et on peut être altruiste dans certaines situations et pas du tout dans d’autres. Les poids du contexte permettent de comprendre que certains individus apportent leur aide ou non. Il y a une faible valeur prédictive de la personnalité. b. Un petit calcul coûts/bénéfices Comme l’attraction, un comportement d’aide est régi par le “principe du minimax”. Selon le principe du minimax, la décision d’aider peut répondre au souci de maximiser les gains et minimiser les coûts personnels. Maximiser les bénéfices implique que toute conduites d’aide n’est pas nécessairement altruiste. Altruisme ou égoïsme (Snyder & Omoto) : les bénévoles qui avaient des motivations égoïstes ont le plus persévéré dans leur bénévolat. c. Aider autrui : une question de norme sociale Quelle(s) norme(s) nous pousse(nt) à aider quelqu’un ? 1 sur 6

UE 3-4 Les normes sociales regroupent l’ensemble des règles et prescriptions portant sur la manière de percevoir, de sentir, d’agir. Ce sont des échelles de références ou d’évaluation qui définissent une marge de conduites, d’attitudes et d’opinions permises et répréhensibles. Une norme sociale est : − − −

Socialement valorisée : elle est l’apanage des gens “biens” Sociale désirable : en la respectant nous donnons une bonne impression de nous. Et acquise : se conduire comme il faut s’apprend.

Aider autrui est une question de normes sociales : au cours de notre éducation, nous apprenons différentes normes. Ces normes sont intériorisées et deviennent alors des normes personnelles. Les normes sociales qui nous poussent à aider : −

La norme de responsabilité : nous apprenons qu’il faut et qu’il est bien d’aider son prochain. Cela nous donne une sorte d’obligation morale, un sentiment de devoir. Plus les individus adhérents à cette norme de responsabilité sociale et plus ils adoptent des comportements d’aide.



La norme de réciprocité : nous apprenons qu’il faut et qu’il est bien d’aider ceux qui nous ont aidés.



La norme de justice : repose sur la croyance en un monde juste (Lerner, 1965,1970). Les gens méritent ce qui leur arrivent. Nos comportements d’aide sont dirigés vers ceux qui le méritent. Nous aidons si nous pensons que cette aide est juste.



La norme d’équité : la perception d’une situation inéquitable, nous amène à aider afin de réduite cette iniquité. Nous donnons autant que nous recevons.

Remarque : les normes ne sont pas universelles car elles n’agissent pas de façon inconditionnelle et elles peuvent entrer en conflit avec d’autres normes (la norme d’intimité). Plusieurs études de terrain montrent qu’apporter de l’aide à autrui ne dépend pas seulement de normes. Les comportements d’aide sont sensibles à divers facteurs. Conclusion : nous aidons les personnes que nous trouvons sympathiques et pour lesquelles nous éprouvons de l’empathie. 2. Qui aidons-nous ?

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Conclusion : Nous aidons plus volontiers les personnes qui nous ressemblent (cf le rôle de la similarité). Nous aidons les personnes qui nous trouvons sympathiques et pour lesquelles nous éprouvons de l’empathie. 3. Quand aidons-nous ? a. Les états internes momentanés Une humeur négative facilite les comportements d’aide si le coût est faible et le bénéfice élevé. Une humeur positive facilite les comportements d’aide. Le sentiment de culpabilité : Katzev et al (1978) : les individus quo s’étaient sentis coupable d’abîmer les œuvres proposaient plus spontanément leur aide que les personnes n’ayant pas été réprimandée par le gardien. b. Les expériences passées Nous aidons d’autant plus volontiers si nous avons été renforcés positivement après un comportement d’aide. Joule & Beauvois (2002) : Phase 1 : demande de renseignement, trois renforcement (VI à 3 modalités) : 1. Merci 2. Merci vous êtes quelqu’un de serviable 3. Merci vous êtes quelqu’un de bien Phase 2 : un autre compère met un billet par terre et dit à la même personne “vous avez perdu un billet”.

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c. Le contexte physique et environnemental Nous aidons moins lorsque nous sommes pressés ou exposés au bruit. Darley & Batson (1973) : séminaristes : la parabole du bon samaritain. VI : − − −

En avance A l’heure En retard

Sur leur chemin, ils rencontrent un homme qui ne va pas bien.

d. Le contexte social Nous avons moins de chance d’aider ou d’être aidé en présence de nombreux témoins. Les comportements d’aide en ville : 50% des citoyens de petites villes aident contre 15% des grandes villes. III. Aider en situation d’urgence Latané & Darley (1968) : un homme fait un malaise ➔ dilution de responsabilité : chaque personne pense que quelqu’un d’autre peut intervenir donc personne n’intervient. L'effet du nombre de témoins : Latané et Rodin (1969) : une femme tombe de sa chaise dans la pièce d’à côté. Plus il y a de témoins et moins il y a de chance d’être secouru. 4 sur 6

UE 3-4 Le paradigme de Latané & Darley : − − − −

Une personne a besoin d’aider ou un danger survient. VI : le nombre de témoins (compère ou non) : les sujets sont seuls ou en présence de témoins L'expérience s’arrête au bout de 6 minutes VD : intervention (aide) et temps écoulé avant l’intervention

La présence de témoins biaise l’interprétation de la situation et dilue la responsabilité. ➔ la théorie de la dilution de responsabilité. Le modèle décisionnel (Latané & Darley, 1970) : 5 étapes 1. 2. 3. 4. 5.

Remarquer la situation Interpréter comme une situation d’urgence Décider d’engager sa responsabilité Décider le type d’aide à donner en fonction de ses compétences Prendre la décision d’aller aider = décider du meilleur moyen de mettre l’action à exécution.

L'ignorance de la gravité de la situation : Latané & Darley (1968) : l’inaction des autres informe que la situation n’est pas grave. 59% sont incertains, ils ne sont pas sûrs de ce qu'il se passe et 46% pensent que ce n’est pas grave. Cramer et al. (1988) : résultat Il n’y a pas d’effet du nombre de témoins chez les infirmières car elles sont compétentes pour identifier une situation dangereuse et elles savent quelle aide apporter. Résumé sur les processus impliqués dans l’inhibition du comportement d’aide sont : − − −

Anticipation de l’évaluation : peur du ridicule ➔ “je n’ai pas de compétences” Ignorance de la gravité de la situation : ambiguïté de la situation ➔ “si les autres ne font rien ce ne doit pas être urgent/grave" Dilution de responsabilité ➔ “quelqu’un d’autre s’en occupera”

Pour conclure :

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UE 3-4 ➔ le poids de la situation : l’aide dépend des facteurs situationnels (par ex on aide d’autant moins que l’on est pressé ou exposé au bruit) et du nombre de témoins. Mais il faut tenir compte des différences individuelles (normes, cultures, empathie, les modèles parentaux, etc…). Aider en situation d’urgence implique : − − −

Reconnaitre la gravité de la situation, le besoin d’aider autrui ➔ cette personne a besoin d’aider Ne pas avoir peur du regard d’autrui + l’aide ne doit pas être coûteuse ➔ “peut importe ce que les autres peuvent penser” Accepter d’engager sa responsabilité ➔ “j’agis car personne d’autre ne va le faire “

Aider autrui est bon pour la santé car cela fait du bien à autrui mais aussi à son auteur. Cela valorise et lui apporte de la satisfaction mais aussi du bien-être. Le bonheur est né de l’altruisme et le malheur de l’égoïsme. Conseils pour augmenter l’aider : − − − −

Désigner quelqu’un si vous vous faites agresser Humaniser ou connaître la victime (cf empathie) Informer et responsabiliser les gens Les comportements d’aide

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