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Le déclin de l’autorité des califes abbassides au 10e s. L’autorité des califes est limitée par celle des oulémas sur le plan religieux puisque le calife ne définit pas la loi. L’autorité des califes est aussi concurrencée par l’autorité des émirs sur le plan politique et militaire. Le terme d’émir désigne un chef militaire et un gouverneur régional. Phénomène d’apparition de principautés autonomes dans différentes régions du monde islamique, cette régionalisation de l’autorité qui se développe notamment au 9è s. continue au 10è s et s’amplifie. On a une régionalisation de l’exercice du pouvoir et une militarisation de l’exercice du pouvoir cad que le pouvoir s’exerce dans un cadre régional (et non plus à l’échelle d’un empire) et aux mains des chefs militaires. Au 10è s, on voit des régions gouvernées de manière autonomes par des émirs et des dynasties locales même si l’autorité du calife abbasside continue d’être reconnue. Ce phénomène touche en particulier la Syrie du nord et la Haute Mésopotamie (Hamdanides), et ce phénomène de régionalisation et de militarisation di pouvoir touche le coeur de l’empire islamique cad l’Iran et l’iraq au 10è s. En Iran et en Iraq, les Bouyides prennent le pouvoir. Dans les années 930, le calife abbasside est en difficulté parce qu’il y a un déclin économique de l’Iraq. Le calife est à Bagdad en Iraq et c’est une période de déclin économique donc le calife a des difficultés à payer son armée (or c’est essentiel de pouvoir rétribuer ses soldats). Devant ces difficultés, le calife décide de remettre la gestion des affaires civiles et militaires à un militaire. Le calife du moment en 936 créée le titre de grand émir ou émir des émirs qui confie à un militaire, Ibn Râ’iq pour exercer le pouvoir civil et militaire à sa place. On a un calife qui est en difficulté et qui pour préserver sa position au moins symbolique choisit de confier la gestion des affaires à un de ses généraux. Ibn Râ’iq est assassiné ; prend le relais ceux que l’on désigne par l’expression de Banû Buwayh, il s’agit de trois fils de pêcheurs de la mer Caspienne. Ces fils de pêcheurs font carrière dans l’armée au point de réussir à s’imposer auprès du calife en 945. L’un des trois frères en 945 se voit conférer le titre d’émir des émirs et il réussit à fonder une dynastie qui va occuper cette fonction d’émir des émirs pendant plus d’1 siècle cad jusqu’en 1055. On a un système à double vitesse : la dynastie abbasside qui continue d’avoir le titre de calife

(souverain suprême) et cette dynastie d’émir des émirs qui exerce la réalité du pouvoir. Ces émirs des émirs qui fondent la dynastie Bouyides sont d’origine persane. Donc on a un dédoublement du pouvoir et un passage de relais des arabes (dont font partie les califes abbassides) aux persans. Cette dynastie d’émir des émirs se soucie de développer de grandes villes culturellement iranienne/persane, Isphahan et Shiraz. Les Bouyides oeuvrent à la floraison de la culture persane et développent une cour persane à Bagdad, à côté de la cour arabe des califes abbassides. Les califes abbassides sont mis sous tutelle par l’émir des émirs. Les Bouyides ne mettent pas fin au califat (ils auraient pu puisqu’ils avaient le pouvoir notamment le pouvoir militaire) mais ils se présentent comme les serviteurs de la dynastie des abbassides. Les Bouyides prennent un surnom en plus du titre émir des émirs, le terme de dawla. Le premier d’entre eux, Ahmed, prend le surnom de muʻizz al-Dawla. Les Bouyides ont un discours qui vise à les présenter en tant que protecteurs et défenseurs de la dynastie des califes abbassides. Ils se présentent ainsi sans doute parce que les émirs Bouyides sont chiites tandis que les califes abbassides comme la majorité de la population musulmane de l’empire islamique est sunnite. L’autorité en Islam repose sur le principe du consensus de la communauté musulmane. Les Bouyides sont chiites, ils sont issus d’une famille de pêcheurs donc ils risquent de ne pas faire consensus....