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L'EXISTENTIALISME Sartre-Camuseu Jean-Paul Sartre (1905-1980)

Œuvres principales Albert Camus (1913-1960)

1938 La Nausée (Sartre) 1939 Le Mur (Sartre) 1942 L'Étranger (Camus) 1942 Le Mythe de Sisyphe (Camus) 1944 Caligula (Camus) 1945 Huis-clos (Sartre) 1946 L'Existentialisme est un humanisme (Sartre) 1947 La Peste (Camus) DATES IMPORTANTES 1939-1945 Seconde guerre mondiale 1954-1962 Guerre D'AlgérieDfiniton L'existentialisme est une «doctrine philosophique d'après laquelle l'homme, qui existe d'abord d'une existence quasi métaphysique, se crée et se choisit. lui-même en agissant» (Petit Larousse). Le mot est apparu vers 1940 et il investit aussi le champ de la littérature. Car après la deuxième guerre mondiale, l'existentialisme qui n'a jamais été une véritable école, trouve son expression aussi bien dans les écrits philosophiques que dans la littérature, ce qui fait du reste l'originalité de cette période intellectuelle. L'existentialisme s'est aussi affiché publiquement en devenant une mode et un style de vie, dont le foyer était le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris, avec ses cafés, ses vêtements noirs, ses réunions d'étudiants autour de Jean-Paul Sartre. Ce mouvement d'idées prend ses racines dans l'angoisse d'exister du siècle précédent, qui devient d'abord conscience de l'absurdité d'exister, puis nouvel humanisme chez Sartre et Camus. Mais ces deux auteurs fort différents sur le fond, se séparent en 1952. À partir de ce moment, l'existentialisme disparaît absorbé par des questions d'ordre politique. De la même façon qu'il n'existe pas un seul existentialisme, le thème de l'absurde n'appartient pas exclusivement aux existentialistes: d'autres écrivains, qui sont en dehors de ce mouvement, comme Samuel Beckett, créent un monde de désespoir et d'absurde, où l'homme attend ce qui n'arrivera jamais. mnts du mouvem L'angoisse d'exister Dans la littérature française, c'est Rousseau qui introduit le primat du «moi» et de la sensibilité sur la raison. Après lui, le sentiment de l'existence devient malaise chez plusieurs écrivains et s'exprime dans des héros malheureux qui se trouvent en contraste avec le monde. Le malaise est «ennui existentiel» que la génération romantique appelle «mal du siècle» ou «vague des passions» (Chateaubriand) et qui conduit à un refus de vivre. Les origines de ce «mal du siècle» se trouvent dans les bouleversements politiques et sociaux successifs à la Révolution française. Deux philosopes étrangers auront une influence déterminante sur la génération existentialiste du XXe siècle: Schopenhauer (1788-1860) et Kierkegaard (1813-1855). Pour Schopenhauer l'homrne vit dans la souffrance parce qu'il doit lutter de toutes ses forces contre ce qui peut provoquer sa destruction. Pour Kierkegaard, l'homme vit dans le malheur parce qu'il est une synthèse de fini et d'infini. Il est contraint de vivre dans le désespoir, cette «maladie mortelle» liée a la structure même de l'être humain.

L'absurdité d'exister Le thème moderne de l'absurde, particulièrement lié en France à la période de l'après-guerre et à ses bouleversements politiques et sociaux, se fonde sur la découverte du non-sens de l'existence qui remonte

donc au siècle précédent. Ce thème commence à émerger dans la première moitié du XXe siècle. Du point de vue philosophique, outre l'influence de Kierkegaard, un autre point de repère est constitué par la philosophie de Heidegger (1889-1976) et tout particulièrement par son ɶuvre L'Etre et le temps, publiée en 1927. Du point de vue littéraire, il faut rappeler le Voyage au bout de la nuit de Céline, en 1932; La Condition humaine de Malraux, en 1 933; La Nausée de Sartre, en 1938; Le Château et Le Procès de Kafka, traduits en français et connus en 1939. Toutes ces ɶuvres expriment le désespoir d'une vie qui prend conscience de son absurdité et c'est là le fondement de l'Existentialisme . Cet absurde se révèle toujours d'une manière brusque et inattendue et peut devenir matière d'un roman, d'une pièce de théâtre ou d'un essai philosophique, comme chez Sartre et Camus. L'EXISTENTIALISME DE SARTRE (cf. fiche Sartre) L'EXISTENTIALISME DE CAMUS L'étiquette d'existentialiste colle beaucoup moins à Camus. Certes le point de départ est toujours le même, c'est-à-dire l'absurdité de la vie qui s'exprime dans l'Étranger, un roman, comme dans le Mythe de Sisyphe, un essai philosophique et moral. Mais pour Camus la grandeur de l'homme consiste à s'opposer au désespoir absolu. L'homme agit d'abord en se révoltant contre l'absurde (cf. L'Homme révolté), puis en portant secours à l'humanité qui souffre. C'est une lutte acharnée, plus concrète, comme celle du docteur Rieux et de ses amis contre la peste, symbole du mal (La Peste}. L'humanisme positif de Camus le pousse à prendre les distances par rapport au communisme, qu'il considère comme un attentat à la cause de l'homme, et il affirme que le devoir de l'écrivain est de combattre en faveur des déshérités. Cette vision de l'homme le situe bien loin de la pensée de Sartre et les deux hommes se brouillent irrémédiablement. L'EXISTENTIALISME CHRÉTIEN Kierkegaard a également exercé son influence sur des penseurs comme Gabriel Marcel (1889-1973) ou Emmanuel Mounier (1905-1950) à propos desquels on peut parler d'existentialisme chrétien par rapport à l'existentialisme athée de Sartre. Pour eux l'existence de l'homme se fonde sur l'existence de Dieu et seul en Dieu l'homme trouvera la solution de ses angoisses. ET EN ITALIE...? Au cours des années 40 et 50, la présence et l'influence de la culture française en Italie est très forte. Les oeuvres de Sartre, de Camus et de Simone de Beauvoir, et surtout leurs positions politiques, sont connues d'un vaste public et fort appréciées. C'est pourquoi on retrouve chez des écrivains comme Eugenio Montale (1896-1981) et Alberto Moravia (1907-1990) des thématiques existentialistes....