L\'inconscient PDF

Title L\'inconscient
Course Psychopathologie
Institution Université Catholique de l'Ouest
Pages 41
File Size 450.7 KB
File Type PDF
Total Downloads 44
Total Views 111

Summary

Cours sur l'inconscient pour des étudiants de L2 psychologie proposé en S3. ...


Description

Introduction Le terme « inconscient » apparaît dans le dictionnaire de l’académie française seulement en 1978, ainsi ce terme n’est pas forcément lié à la découverte freudienne, et jusqu’à cette découverte ce terme est connoté d’un sens privatif. Il s’agirait en effet d’un inconscient qui ne serait pas conscient. Freud posera plus tard l’hypothèse de l’inconscient qui serait un lieu psychique spécifique qui serait une sorte de « consciente inconsciente », il n’invente pas de concept mais il donne un nouveau sens à ce terme. Freud cherchera à faire de l’inconscient une science tout comme l’interprétation des rêves. Ainsi, Freud va créer ce qu’il appelle la métapsychologie, pour désigner de manière théorique comment il conçoit l’appareil

psychique,

et

il

va

la

penser

selon

trois

dimensions

complémentaires qui seront l’aspect dynamique, topique et économique.

1. Compréhension du texte, L’inconscient, S.Freud A) La justification de l’inconscient Dans un premier temps, nous allons aborder les preuves qu’apportent Freud pour démontrer l’intérêt et l’argument de la légitimité de l’existence de l’inconscient ; puisque de nombreux auteurs contestent l’idée de l’inconscient. Pour Freud l’inconscient est “légitime” et “nécessaire”. Tout d’abord nous remarquons que certains actes psychiques ne peuvent pas être expliqués par la conscience, aussi bien chez l’homme sain que chez le malade, comme par exemple les actes manqués, les rêves… et dans ce cas nous nous posons la question de savoir ce qui pourrait l’expliquer. En effet, dans notre vie quotidienne nous sommes souvent en présence d’idées et de pensées dont on ignore l’origine et l’élaboration. La plupart des actes psychiques sont incompréhensibles et incohérents si on s’obstine à les nommer comme conscients, pour cela il faut prendre en compte les interférences de l’inconscience. Par ces exemples, nous pouvons donc dire que la conscience ne suffit pas à tout expliquer. Selon Freud, la conscience est minime et la plupart de nos connaissances ne sont qu’en état de latence, c’est-à-dire en état d’inconscience psychique. Par exemple, nous pouvons justifier l’existence de l’inconscience par les souvenirs latents. La plupart des gens assimilent conscient et psychique ce qui pour lui est faux. L’auteur s’interroge alors : les états latents de la vie psychique sontils des états psychiques inconscients ou des états de la vie physique ? Pour répondre à cette question, Freud trouve important de s’interroger sur la nature de tous ces états. Il n’y a pas de caractère physique, cependant ils peuvent quand même être transformé en états conscients notamment par la prise de décisions, la représentation… 2

“En vérité, nous sommes obligés de dire d’une bonne partie de ces états latents qu’ils ne se distinguent des états conscients quand ce que précisément la conscience leur fait défaut” (Freud, 1915, p69). Cette citation montre que les états latents peuvent être mis en forte relation avec les états psychiques inconscients. De plus, si l’on refuse d’admettre la nature des états psychiques latents c’est par manque de connaissance car certaines choses prouvent l’existence de l’inconscience comme par exemple, les expériences hypnotiques qui démontrent l’existence de l’inconscience psychique. Freud pose donc l’hypothèse de l’inconscient légitime car il ne remet pas en doute nos modes de pensées habituels. Pour justifier cette hypothèse, il explique que la conscience nous permet de connaître nos propres états conscients et par interférence nous pensons généralement que l’autre va avoir les mêmes. C’est ce que l’on peut appeler une réflexion par analogie. La connaissance de nos états conscients ne nous permet pas d’expliquer tout ce qui se passe dans notre psychisme (rêves, actes manqués...), ce qui donne donc l’impression que cela est étranger à nous même, que nous n’avons pas de prise de contrôle. Cela légitime l’existence d’une vie psychique, voire même de l’inconscient. Par ailleurs, d’autres auteurs pensent que les inférences ne permettent pas de prouver l’existence de l'inconscient mais plutôt d’une deuxième conscience qui nous échapperait. Cependant Freud va y émettre des objections. Pour lui, il est paradoxal de dire qu’il y a une deuxième conscience si on ne peut pas y avoir accès. Estimer qu’il existe une “conscience inconsciente” n’est pas assez pour justifier la vie psychique inconsciente. Tous les processus psychiques latents de l’individu sont indépendants et appartiendraient donc à une infinité de petites consciences qui nous sont inconnues. Ces

3

processus latents ont des caractéristiques qui vont à l’encontre de la conscience. Ces objections permettent de dire qu’il y a des “actes psychiques privés de conscience” (Freud, 1915, p73). Il refuse le terme “subconscient” et “ clivage de la conscience” De par ses objections, la seule solution envisageable pour Freud est que les processus psychiques sont inconscients en soi. Le psychique n’est pas identique à ce que l’on voit ; il compare cela avec les organes des sens. Après avoir légitimer l’existence d’un inconscient il évoque la pluralité de celui-ci afin de le définir plus précisément.

B) La multivocité de l’inconscient et le point de vue topique Dans cette seconde partie, Freud distingue les différents sens du terme inconscient pour éviter certaines confusions. Il élabore ainsi une première topique pour représenter l’appareil psychique. « L’inconscient comprend, d’une part, des actes qui sont simplement latents, temporairement inconscients, mais qui, le reste du temps, ne se distinguent en rien des actes conscients et, d’autre part, des processus, qui, s’ils devenaient conscients, se détacheraient du reste des processus conscients de la façon la plus tranchée. » Ainsi, puisqu’il est difficile de classer tous les actes psychiques selon le fait qu’ils soient conscients ou bien inconscients et que cela porte à confusion, Freud aborde le fait que cela serait plus pertinent de les ranger selon les pulsions qu’ils mettent en jeu et le but qui leur ait attribué. Mais cela est impossible donc le problème reste le même : trouver le bon usage des mots « conscients » et « inconscients ». Il y a également une autre confusion à éviter concernant la désignation des systèmes psychiques, il est donc nécessaire de bien expliquer « la distinction des systèmes ». 4

Ensuite, Freud

nous explique un

résultat des

travaux de

la

psychanalyse : Un acte psychique comprend deux phases (« deux états ») ; entre les deux il y a une censure. La première phase est celle de l’acte psychique inconscient et appartient au système inconscient. S’il échoue à la censure, il ne passe pas à la deuxième phase ; mais s’il réussit il y passe. Dans la deuxième phase, l’acte psychique appartient au système conscient. Il n’est pas encore conscient mais susceptible de le devenir c’est-à-dire qu’il peut devenir « objet de la conscience ». Freud ajoute une nouvelle notion : celle de préconscient, qui a les mêmes propriétés que le conscient. La définition de ces différents systèmes amène la psychanalyse à une « conception dynamique des processus psychiques » : la topique psychique. La topique psychique est un système théorique d'organisation du psychisme en fonctions hiérarchisées, de caractères différents, du type : inconscient, préconscient, conscient. Il s’agit de dire à quel système appartient tous les actes psychiques qui peuvent exister. Il est cependant impossible d’associer cette topique psychique à une localisation dans l’organisme de l’Homme, il n’y a aucun lien avec l’anatomie. Il s’agit donc d’une représentation figurée, c’est quelque chose de fictif. Cette hypothèse topique met en avant une séparation des systèmes inconscient et conscient mais une représentation peut être présente dans ces deux systèmes à la fois. Il y a un déplacement régulier de la représentation, qui peut passer d’un système à un autre, d’un état à un autre. Par exemple, « Les représentations conscientes et inconscientes sont les inscriptions, différentes et topiquement séparées, d’un même

5

contenu ». En effet, entendre et vivre quelque chose renvoie à deux faits psychologiques différents même si le contenu de l’activité est le même. Après avoir imposé la reconnaissance d’un inconscient et supprimé la confusion entre psychisme et conscient, il déduit l’existence de pensées inconscientes. Se pose alors la question d'affirmer l’existence de sentiments inconscients.

C) Les sentiments inconscients Dans cette troisième partie, nous allons aborder la question de savoir si les motions pulsionnelles, les sensations inconscientes et les sentiments font partie de la représentation consciente et/ou inconsciente. Tout d’abord, dans la question de l’instinct, l’inconscient et le conscient ne sont pas deux notions à opposer. En effet, la pulsion liée à l’instinct ne deviendra jamais un objet conscient ; en revanche, la représentation de celle-ci peut être consciente. Cependant, la pulsion dans l’inconscient n’est présente que par sa représentation. Si nos pulsions ne sont pas représentées, notamment par l’état affectif, on ne les connaîtra pas. D’autre

part,

certains

auteurs

ont

tenté

d’expliquer

que

les

sentiments, les sensations et l’affect étaient inconscients mais qu’ils étaient connus et ressentis donc normalement conscients. De ce fait, nous pouvons penser qu’il est impossible qu’ils soient inconscients. De là, nous pouvons nous demander comment un sentiment peut être à la fois conscient puisqu’il est ressenti, et en même temps inconscient puisqu’il est maîtrisé par celui-ci (par exemple l’angoisse inconsciente) ; de même que le sentiment est à la fois une pulsion, donc instinctif, et donc de l’ordre de l’inconscient. Ainsi, le sentiment est méconnu mais peut être perçu.

6

Enfin, concernant le refoulement, il se fait en parti sous le contrôle du préconscient et du conscient et vise à la disparition ou à la modification de l’affect, comme nous allons le voir dans la suite du dossier. De plus, il peut être associé à une représentation qui va se manifester dans le conscient.

D) Topique et dynamique du refoulement Dans cette partie, Freud nous présente une étude du refoulement à travers les trois névroses de transfert. Pour cela, il prend en compte la variation des investissements (déplacements d’énergie pulsionnelle qui accompagnent le refoulement) ; définition voir annexe. Le refoulement (définition voir annexe) est le processus qui s’effectue sur des représentations à la limite entre l’inconscient et le préconscient. Pour l’étudier, il faut savoir dans quel système a lieu le retrait et à quel système appartient l’investissement retiré. Par ailleurs, nous remarquons que la représentation refoulée primitive se situe dans l’inconscient, elle a donc gardé son investissement. Le refoulement n’a pour effet que d’enlever la charge préconsciente. Ainsi, la représentation se fait de différentes manières. Soit elle n’est plus investie, soit elle prend son investissement de l’inconscient, soit elle conserve l’investissement inconscient d’avant. Dans le l’investissement

refoulement, du

on peut aussi

préconscient,

le

retrouver le retrait de

maintien

de

l’investissement

inconscient, ou le remplacement de l’investissement préconscient par l’investissement inconscient. Pour continuer, le refoulement repose sur l’hypothèse que le passage du système inconscient dans l’autre système se fait par déplacement de l’investissement. Cependant, la représentation investie ne se renouvelle pas. De ce fait, le mécanisme de retrait de l’investissement préconscient ne serait 7

pas présent pour un refoulement primitif. Il y a donc une représentation inconsciente qui n’a pas été investie par le préconscient, et où aucun investissement ne peut être retiré. Ainsi, on suppose qu’il existe un processus qui soit va maintenir le refoulement, soit va veiller à l’établissement

et

à

la

persistance

contre

la

représentation

du

refoulement. Ce processus est possible en admettant un contre-investissement dans lequel le système préconscient se protège contre la représentation inconsciente. Le contre-investissement est alors l’unique mécanisme de refoulement primitif et garantie sa persistance. De plus, dans le refoulement secondaire vient s’ajouter le retrait de l’investissement préconscient, et par conséquent l’investissement enlevé à la représentation est utilisé comme contre-investissement. C’est pourquoi, qu’en plus des points de vue dynamique et topique vient s’ajouter le point de vue économique. Cela nous amène alors au terme de métapsychologie, en tant que processus psychique d’après les rapports dynamiques, topiques et économiques. Ici, le terme de « libido » est considéré comme étant « l’investissement », puisqu’il s’agit des destins aux pulsions sexuelles. Dans la suite du texte, Freud étudie les trois névroses de transfert qui sont l’hystérie d’angoisse, l’hystérie de conversion et la névrose obsessionnelle. Tout d’abord, dans l’hystérie d’angoisse, le refoulement correspond à la première phase, celle où apparaît l’angoisse. On pourrait penser que l’émoi amoureux se trouve dans l’inconscient et qu’il se transforme dans le préconscient. Ainsi,

l’investissement

inconscient de

se

la représentation

retire

et

l’investissement

rejetée se

décharge sous

libidinal forme

d’angoisse. L’investissement en fuite prend donc une représentation 8

substitutive. Il est en rapport associatif avec la représentation rejetée et se soustrait du refoulement par son éloignement, ce qui permet donc la rationalisation de l’angoisse. Ici, le contre-investissement correspond à la représentation substitutive du système conscient, qui assure ainsi la réapparition de l’idée refoulée dans le conscient. Cette idée substitutive déclenche l’affect d’angoisse. Par conséquent, la représentation substitutive est le lieu de passage entre les systèmes pré-conscient et inconscient, ainsi que la source de décharge d’angoisse. De plus, le contre-investissement provoqué par le système conscient permet la formation substitutive. On remarque également que tout ce qui a un lien ou est associé à la représentation substitutive est investi avec une intensité particulière, de sorte à ce qu’il témoigne d’une grande sensibilité vis-à-vis de l’excitation. De plus, l’excitation, de par sa liaison avec l’idée substitutive, donne la formation d’angoisse. Elle sera donc le signal pour inhiber le développement de l’angoisse par une nouvelle fuite de l’investissement. Ce mécanisme isole l’idée substitutive et la préserve de nouvelles excitations. Par ailleurs, ce mécanisme ne fonctionne que lorsque le substitut a véritablement pris la place du refoulé. Dans les autres névroses, cette construction représente la phobie. La fuite, devant l’investissement conscient de la représentation substitutive, est remarquée par les évitements, les renoncements et les interdictions (ce qui représente l’hystérie d’angoisse). Ainsi, le système conscient se protège contre l’activation de la représentation substitutive par un contre-investissement. De plus, le système conscient ne comportait auparavant qu’une partie, qui était la porte d’irruption de l’émoi instinctuel (désir inconscient) refoulé, c’est à dire la représentation substitutive. Cependant, maintenant, la structure phobique entière correspond à toute la situation dans laquelle on remarque l’influence de l’inconscient. On remarque également que le moi ne se comporte pas comme si la formation

d’angoisse

provenait

d’un 9

émoi

instinctuel

mais

d’une

perception. Ainsi le moi peut réagir contre les dangers extérieurs en essayant de fuir par des évitements phobiques. Concernant l’hystérie de conversion, la charge instinctuelle de la représentation refoulée est transférée dans l’organisation du système. Dans ce cas, les symptômes se forment par le contre-investissement du système conscient qui se manifeste. En effet, la partie correspondante au siège du symptôme (choisie par le contre-investissement) existe à une condition : elle doit correspondre au but poursuivi par l’émoi instinctuel, la défense ou la punition du système conscient. C’est pourquoi cette partie est surinvestie. Ainsi, le symptôme ne s’appuie pas uniquement sur le contre-investissement mais aussi sur la charge instinctuelle du système inconscient. Pour

finir,

investissement

dans du

la

névrose

système

obsessionnelle,

conscient

qui

c’est

provoque

le le

contrepremier

refoulement, et c’est en lui que s’effectue l’irruption de l’idée refoulée. On peut donc en déduire que le résultat du refoulement est moins heureux dans l’hystérie d’angoisse et dans la névrose obsessionnelle que dans l’hystérie de conversion, surement par la dominance d’un contreinvestissement. Après nous avoir expliqué le fonctionnement du refoulement, l’investissement

à

travers

différentes

névroses,

Freud

définit

les

différentes propriétés de l’inconscient, objet propre de la psychanalyse.

E) Les propriétés particulières du système inconscient Pour commencer dans cette cinquième partie, nous apprenons que l’inconscient est composé de figurations, de la pulsion, animées par la volonté de décharger leur investissement. De plus, les processus inconscients sont intemporels, ils ne tiennent pas compte de la réalité, ils 10

sont soumis au principe de plaisir. Les motions pulsionnelles cohabitent dans l’inconscient. Ainsi, lorsque deux motions pulsionnelles sont actives ensemble mais qu’elles paraissent inconciliables, elles cherchent à créer un compromis, un but intermédiaire pour fonctionner ensemble. Par ailleurs, le conscient dépend du préconscient. Le préconscient renvoie donc à l’inhibition de la décharge des représentations investies. Il fait une censure. C’est ce travail de censure entre l’inconscient et le préconscient qui permet la neutralité du système inconscient. L’investissement des contenus dans l’inconscient est variable. Il y a une grande mobilité des intensités d’investissement, qui est gérée par deux processus : le déplacement et la condensation. Le processus de déplacement correspond au fait qu’une représentation veut transmettre son investissement dans une ou plusieurs autres représentations. Le processus de condensation, lui, s’approprie tout l’investissement de d’autres représentations. Ces processus sont des signes caractéristiques du processus psychique primaire. De plus, les processus du système inconscient sont intemporels. Ils ne sont pas ordonnés dans le temps ni influencés par le celui-ci. La notion de temps n’existe pas dans le système inconscient. En revanche, elle est présente dans le système conscient. Les processus de l’inconscient doivent avoir une absence de contradiction. Ils doivent aussi être des processus primaires, suivre une temporalité et pouvoir soustraire la réalité extérieure par la réalité psychique. Nous n’avons conscience de ces processus que dans le rêve ou dans la névrose car le préconscient a été rabaissé au stade antérieur. Ils nous 11

sont alors inaccessibles car le préconscient a pris très tôt le pas sur l’inconscient et de ce fait a pris l’accès à la conscience et à la mobilité. Les processus inconscients sont méconnaissables pour le conscient mais ils apparaissent à travers ...


Similar Free PDFs