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Title L\'observation
Course Méthodologie disciplinaire
Institution Université de Lille
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UE 7

L'observation : Introduction L'observation est une méthode utilisée à l’origine de la psychologie scientifique. Elle a un regain d’intérêt grâce à l'éthologie et l'utilisation en psychologie du développement, sociale puis cognitive, éducation, ergonomique. La méthode d’observation a pour objet de mesurer des actes êtres humains. Elle consiste à identifier, nommer, décrire, comparer, classer les comportements et les circonstances de leur apparition. Elle permet la collecte de données qui n’ont pas été sollicitées par le chercher. Les comportements des personnes observés sont en principe spontanés et naturels. Trois cas d’utilisation : − − −

Exploratoire : les données recueillies vont permettre d’établir des hypothèses et de construire des instruments de mesures Complémentaire : aide pour interpréter des données recueillies avec d’autres méthode. Seule, comme méthode de recueil de données

La méthode d’observation ne permet pas d’établir de lien de causalité entre les événements ou de lien déterminer le/les facteurs responsables. I.

Définitions et principes

Le but de l’observation est d’étudier le comportement tel qu’il se produit en milieu naturel ou en laboratoire. On enregistre les comportements verbaux et/ou non verbaux sans influencer le sujet ou la situation ou en les influençant le moins possible. Dans l’observation on va noter les unités comportementales. Il y a plusieurs critères pour classer les méthodes utilisées en psychologie : − −

La réactivité des techniques La différence entre hypothèse et question

1. La réactivité des techniques Les techniques utilisées peuvent + ou moins agir sur les sujets et provoquer une réaction. On peut déjà opposer l’expérimentation et l’observation. On peut considérer qu’ils constituent les deux pôles de la démarche scientifique. Dans l’observation on constate ce qui existe et dans l’expérimentation on provoque ce que l’on veut voir. Dans l’enquête on pose des questions sur ce qu’il fait et dans l’observation on regarde ce qu’il fait. Donc par rapport à l’expérimentation, l’observation marque la volonté de savoir ce qu’il se passe de manière “naturelle”, sans intervention. Par rapport à l’enquête, le fait de choisir l’observation indique qu’on s’intéresse aux comportements effectifs de la personne et non à leurs équivalents verbaux.

2. La différence entre hypothèse et question

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UE 7 L'expérimentation découle d’une question ouverte avec proposition de réponse orientée : hypothèse. L'observation découle d’une question ouverte sans proposition de réponse. Entre ces deux extrêmes, il y a tous les intermédiaires possibles : expérimentation pour voir et observation avec hypothèses. II. Les méthodes/techniques de l’observation. On oppose deux méthodologies de l’observation : − −

L'observation non structurée L'observation structurée (conception scientifique de la psychologie, moins de place à la subjectivité)

1. L'observation non structurée ou occasionnelle C'est la technique de l’observateur du dimanche, de l’amateur. Dans la vie de tous les jours on observe ce qui nous entourne, l’environnement qui nous entourne sans conclusion particulière. Les observations peuvent être influencée par notre personnalité, nos attitudes, nos capacités de perception qui sont limités. Cette observation a peu d’intérêt pour les chercher mais elle peut être à l'origine de découvertes importantes, de nouvelles perspectives de recherche. Cette méthode demande une attention diffuse et soutenue.

2. L'observation participante On utilise l’observation participante pour contrer l’effet d’intrusion de l’observateur. Elle consiste à admettre l’impossibilité de se distancer véritablement et, au contraire, à tenter de s’en rapprocher le plus possible. On s’intègre à l’environnement à la fin d’un portrait global. Cette technique participante repose plus sure une technique relationnelle que sure une technique opératoire qui suppose une certaine capacité empathique. La participation observante. L'avantage de l’observation participante est qu’elle permet d’avoir une vision globale et entière du phénomène mais il y a des problèmes de neutralité et d’objectivité, d’éthique (personnes ne savent pas toujours qu’elles sont observées). On parle d’observation participante clandestine ou couverte (sans consentement et sans dévoilement) et d’observation ouverte. Cette méthode est issue de la recherche ethnologique. C'est un cas particulier de l’observation non structurée. On peut définir 4 caractéristiques qui sont essentielles : − −

L'observateur doit s’insérer dans le groupe qu’il étudie. Pour cela il prend part à la vie du groupe. L'observateur n’est pas neutre, il prit dans un réseau de relations interpersonnelles. Les observations sont donc filtrées par ses implications dans le groupe et par ses expériences passées. 2 sur 5

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La compréhension du phénomène est liée à l’engagement personnel de l’observateur. L'observation s’effectue de manière conjointe à l’élaboration du cadre théorique de la recherche.

3. L'observation indirecte C'est une technique utilisée en psychologie éducative, travail, ergonomie. Dans ce type d’observation, l’observateur fixe l’environnement et la tâche à effectuer. Caractéristiques : − − −

Les observations sont provoquées (réponse à un stimulus présenté par l’observateur). Les situations sont explicites et connues des sujets. L'observateur a un contact direct avec les sujets (interactions à contrôler).

III. L'observation systématique ou structurée 1. Définition L'observation systématique à un statut scientifique. En effet on peut contrôler les résultats en les répétant dans le temps, dans des situations semblables, avec des sujets et des observations différentes. On peut utiliser des instruments d’enregistrements (observations armées) et orienter l’attention des observateurs (grille d’observations) pour pallier les inconvénients. On peut avoir plusieurs observateurs qui doivent être formés à observer la même chose. On doit donc calculer un accord/coefficient inter-observateur : (Petit/plus grand) * 100. Pour considérer un coefficient bon il doit être au minimum de 90%. L'observation exige une grande rigueur. L’observateur doit enregistrer le plus minutieusement possible les faits dont il est témoin. Plusieurs dimensions du comportement peuvent faire l’objet de mesures systématiques : − − − − −

La fréquence La durée Le contexte d’apparition du comportement L'ordre d’apparition d’un comportement La latence : durée entre le début de présentation d’un stimulus et le début d’un comportement qui fait suite.

On parle d’observation directe car le comportement est étudié dans l’instant où il se produit. Le rôle de l'observateur est le plus neutre possible et on va essayer de diminuer l’influence que l’observateur et l’observation peut avoir sur la personne. Les observations sont généralement faites à partir d’une grille d’observation (catégories définies a priori). Les données sont donc formalisées a priori. 2. Principes C'est une observation systématique qui est pratiquée dans le cadre défini d’une recherche, selon des règles précises et en vue de tester des hypothèses. On étudie des comportements individuels et d’interaction. On analyse les données de façon systématiques. Il est nécessaire d’observer de

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UE 7 manière exhaustive (enregistrement ou transcription manuelle sur le terrain : plusieurs observateurs, grilles d’observation). 3. Le plan d’observation Il doit répondre aux questions : quoi, qui, où et quand observer ? − − − −

Qui ? Les personnes les plus susceptibles de nous fournir des informations pour vérifier l’hypothèse Où ? Lieux propices à la vérification des hypothèses et qui sont faciles d’accès Quand ? Propices vérifications des hypothèses Quoi ? Les comportements classés dans une grille

4. La grille d’observation Choix des unités à observer parmi l’ensemble des observables, que va-t-on observer ? Il est recommandé d’utiliser le moins possibles de critères de classifications abstraites, multiplier les unités plutôt que les fusionner, concentrer sa notion sur un nombre limité d’unités. En conclusion, dans l’idéal, il faudrait pouvoir noter les unités les plus petits possibles. Cependant, cela n’est pas toujours possible et très souvent on notera d’emblée des unités plus importantes. De plus, un encodage trop fin accroît le risque d’erreurs. Ce sont en fait les hypothèses posées par les chercheurs qui détermineront le niveau de précision auquel on observera les unités comportementales. De même, c’est la question posée qui déterminera les différents paramètres et procédures d’enregistrement à utiliser.

5. Les facteurs à contrôler A. L'effet de présence de l’observateur La présence de l’observateur peut être source d'erreur car il peut modifier le comportement de l’observé. Pour remédier à ça il y a plusieurs solutions : − − −

Habituation progressive “répartition” homogène Appareil d’enregistrement

B. L'effet des attentes des sujets En fonction des informations que l’on va leur donner sur le but et les hypothèses, le ssujet se créent leurs propres attentes et peuvent se comporter de manière artificielle pour aider à valider les hypothèses. Parfois on ne peut pas les éviter et il faut les prendre en compte a posteriori. Les individus répondent selon les attentes qui sont ou pensent être celles des observateurs.

C. L'effet des attentes des observateurs On peut être tenté de noter les comportements qui vont dans le sens des hypothèses. On peut également avoir une interprétation erronée. L'interprétation vont être influencée par nos attentes. 4 sur 5

UE 7 D. L'effet de constance des instruments Les instruments sont les êtres humains au fur et à mesure on va être de plus en plus compétents. On va donc affiner la classification des comportements, abaisser les critères d’identification et élever les critères suite à l’apprentissage.

E. L'effet lié à la nécessité d’échantillonner On ne peut pas observer longtemps à cause de la fatigue, par exemple. Il faut choisir les moments les plus pertinents par rapport à nos hypothèses.

Conclusion : ‘l'observation est une méthode faussement simple. En effet, elle se veut neutre, objective, se contentant d’enregistrer la réalité, réalité que l’observateur ne veut pas perturber, modifier. Pourtant, il est nécessaire d’interpréter ce que l’on voit et il est extrêmement difficile de ne pas entrer en interaction avec ce qu’on observe.

5 sur 5...


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