LT20EM69 Réponses rédigées Enquête PDF

Title LT20EM69 Réponses rédigées Enquête
Course Littérature Française
Institution Université de Strasbourg
Pages 3
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LT20EM69 – Sensibilisation aux métiers de l’enseignement des lettres Analyse de supports d’enseignement - corrigé Manuel A portée de mots CM2, Hachette Education, 2002, p. 228-220. 1) Intérêt littéraire de la nouvelle de Bernard Friot, « Enquête » a) intérêt culturel : La nouvelle de Friot présente l’intérêt d’établir une connivence culturelle avec le lecteur quant à la connaissance du genre policier. Les noms des grands détectives de fiction que sont Sherlock Holmes, Hercule Poirot et le commissaire Maigret sont autant de clins d’œil au lecteur. Il faudrait rajouter la référence à la méthode de chacun : démarche hypothético-déductive de Holmes avec la recherche d’indices sur les lieux du crime, recours aux « petites cellules grises » de Poirot (« Maintenant, il faut réfléchir, la solution est là ! »), intuition de Maigret (« Mais tu n’avais pas compté sur mon flair, hein ? »). Friot adopte le mode de déroulement d’une enquête policière et invite à reconnaître les figures d’enquêteurs en acte dans l’attitude et le costume de la mamie, affublée d’ « un imperméable » et « coiffée d’un chapeau mou », fumant la pipe. Les références culturelles connues des adultes sont tournées en ridicule, à leur plus grande satisfaction. La nouvelle répond ainsi au principe de double destination (enfant/adulte) qui est celui de la littérature de jeunesse. b) intérêt esthétique Le texte joue de surcroît sur les codes du policier : l’enquête est traitée sur un mode parodique. Le lecteur savoure le décalage qui s’installe entre les attentes du titre (« Enquête ») et le texte lui-même, traité avec humour, entre la conduite sérieuse des personnages et l’insignifiance du larcin (la crème au chocolat). Le narrateur enfant semble faire un pied de nez aux adultes à la fin de la nouvelle. C’est aussi Watson (l’assistant) qui prend sa revanche sur Holmes (la mamie). Il en résulte une petite dramaturgie comique qui disqualifie les adultes : le père, la mère, la mamie. La langue de Bernard Friot procure alors elle aussi un plaisir esthétique. L’auteur mêle l’humour à un style imagé jubilatoire. On peut citer notamment l’hyperbole « le hall était noirci de plus d’empreintes qu’un hall de gare », le jeu sur les mots « j’ai décidé de marcher sur ses traces », les expressions truculentes « Sherlock Holmes à la noix » et « commissaire d’opérette ». b) intérêt intellectuel Le genre policier offre au lecteur une part active. Celui-ci endosse à son tour le costume de l’enquêteur pour trouver le coupable. Il devient complice des personnages, en évoluant dans la maison aux côtés du petit garçon et de la grand-mère. Il goûte ainsi le plaisir de l’anticipation (deviner le coupable avant la chute), mais aussi celui d’être conduit sur plusieurs fausses pistes : le père, la mère. Il peut en effet être trompé par ce récit en focalisation interne à partir du personnage du jeune garçon : l’objectivité dans la relation des faits est mise en doute (« je ne voulais pas qu’elle gâche ce qui restait de crème au chocolat ! »). Mais il fait attention aux

détails qui peuvent se révéler signifiants sur la conduite des personnages et, en lecteur expert, se fait attentif aux expressions à double entente qui émaillent le texte et préparent la révélation finale : « mais j’ai réussi à l’en empêcher », « j’en ai eu froid dans le dos », « en dehors de maman et moi »… Cette nouvelle réclame donc une attention au fonctionnement du texte. Sa propre connaissance de l’univers de l’enfance met aussi le lecteur qui s’identifie sur la voie du malfaiteur. Et une petite voix coupable lui glisse, peut-être, que le coupable, c’est lui… 2) choix d’une question intéressante et rejet d’une question a) question discutable (deux exemples) - la question 10 paraît discutable. De type « recherche d’intrus », elle demande en effet un travail laborieux. Cette question n’aide pas à la compréhension du texte. On aurait cependant pu demander aux élèves de faire le relevé du champ lexical de l’enquête dans le texte. Ce relevé lexical aurait alors pu ouvrir au projet d’écriture d’une petite scène d’enquête. - en soi, la question 6 ne présente pas de réel intérêt pour construire le sens de la nouvelle. Elle permet de faire une mise au point ponctuelle. Mettre la liste des suspects en regard avec la liste des personnages serait plus intéressant. b) question intéressante (deux exemples) - la question 5 présente un réel intérêt. Mais elle est posée dans un questionnaire qui suit le fil du texte, alors que les élèves ont peu d’éléments pour répondre. Elle serait plus judicieuse posée après la découverte du coupable, dans une lecture a posteriori. - la question 9 permet d’interpréter le comportement de la mère. 3) comment mettre les élèves face au fonctionnement de ce texte En classe, on pourrait commencer par donner le titre de la nouvelle, seul (« Enquête »), en demandant aux élèves ce que cela leur évoque. Quelques termes clés, que l’on retrouvera dans le texte, pourront ainsi émerger. On poursuivra par la lecture magistrale du texte à l’exception des trois dernières lignes. Le texte sera distribué aux élèves qui, par groupes, pourront émettre des hypothèses sur le coupable, en justifiant leur réponse par une recherche d’indices. Une aide pourra être apportée sous forme d’un tableau (affichage) permettant d’indiquer, pour chaque suspect, son alibi, et en quoi ce dernier est suffisant (ou non) pour le désigner comme coupable. La chute sera ensuite dévoilée. Les groupes d’élèves pourront alors revenir sur leurs hypothèses, rechercher les indices qui auraient pu les mettre sur la voie et justifier les actions du vrai coupable (voir question 5). On pourrait terminer par un petit débat interprétatif, éventuellement préparé, en posant cette question : « Pourquoi le narrateur ne nous dit-il pas tout de suite qu’il est le coupable ? » L’enseignant accueille les propositions des élèves, pourvu qu’elles soient en accord avec le texte, et invite à l’argumentation. On retiendra l’idée de laisser le drame familial se dérouler, en montrant les culpabilités ordinaires de chacun. Alternative : le jeu de cluedo . C’est permettre aux élèves de mener l’enquête....


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