Mafias-italiennes - UL Mafias italiennes PDF

Title Mafias-italiennes - UL Mafias italiennes
Course typologie des mafias italiennes
Institution Université Le Havre Normandie
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UL Mafias italiennes ...


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Typologie des mafias italiennes et internationales. Examen mercredi 13 mai 17h-19h.

Bibliographie : Salvatore Lupo, Histoire de la mafia : des origines à nos jours ; Giovanni Falcone et Marcelle Padovani, Cosa Nostra, le juge et les hommes d’honneur ; Ferdinando Imposinato, Un juge en Italie, les dossiers noirs de la mafia ; Pino Arlacchi, Buscetta : la mafia parle des siens ; John Dickie, Cosa Nostra, l’histoire de la mafia sicilienne de 1860 à nos jours ; William Reymond, Mafias sociétés anonymes, les secrets du crime organisé, Eric Frattini, Cosa Nostra, un siècle d’histoire ; Jean-François Gayraud, Le monde des mafias, géopolitique du crime organisé ; Marie-Anne Matard-Bonucci, Histoire de la mafia ; Antonio Nicaso et Lee Lamothe, Les liens du sang. Filmographie : La Trilogie du Parrain de Coppola – inspiré de la vie de Vito Genovese ; Les Affranchis de Martin Scorcèse ; Brasco de Mewle ; Un nouveau russe de Pavel Lounguine ; Il était une fois en Amérique ; L’Escorte de Ricky Tognazzi ; 100 jours à Palerme, Giuseppe Ferrara ; A Bronx Tale de Chazz Palmildeli, Les Sopranos, La Pieuvre (série télévisée) de Damiano Damiani.

Chapitre 1 : Histoire de l’Italie. I.

L’Italie colonisée.

L’Italie est un pays qui a été colonisé du XVIème siècle au XIXème siècle. Dans le Nord de l’Italie, l’Autriche colonise la Vénétie et la Lombardie alors que tout le Sud (Naples, Sicile, Sardaigne) est colonisé par la monarchie espagnole sans interruption pendant environ 350 ans. Le Centre, composé de la Toscane et du Latium, est plus ou moins colonisé selon les régions. La Toscane est dirigée par les Médicis et le Latium (qui s’appelait le Vatican ou Les Etats Pontificaux et le Bénévent à l’époque) par le Pape qui est italien. Il n’y a pas d’armée italienne et c’est l’armée française qui protège l’Etat. On peut dire que c’est la France qui « colonise » l’Italie. De 4000 à 10 000 soldats sont envoyés en Italie pour assurer un protectorat. La seule région italo-italienne est le Piémont (Turin). Plusieurs régions vont s’adjoindre à celle-ci comme Nice puis la Sicile et la Sardaigne, pourtant espagnoles. La monarchie espagnole et la monarchie piémontaise vont diriger à deux la Sicile et la Sardaigne. L’Italie est un pays éclaté qui n’a pas été unifié depuis la fin de l’Empire Romain.

II.

L’Italie libérée et réunifiée.

Il faut attendre 1860 pour que Guiseppe Garibaldi fasse l’unité italienne que l’on appelle « Risorgimento ». Il va falloir 10 ans pour réunifier l’Italie, c’est-à-dire chasser les espagnols du Sud, les autrichiens du Nord et les Français de Rome. La Révolution italienne va commencer le 12 mai avec la libération de la Sicile et se terminer en 1870 avec la libération de Rome par l’armée de Garibaldi. Le premier roi va être Victor Emmanuel II, roi de Piémont-Sardaigne. A cette époque, il n’y a pas de gouvernement central ni d’autorité en Italie. Le Sud est dirigé par les espagnols qui ne vont pas bien diriger le territoire. L’Espagne a négligé tout le territoire s’étendant de Naples à la Calabre et comprenant la Sardaigne et la Sicile. En effet, il n’y avait pas de police, pas de justice ni d’armée etc. C’est de là que va naître un mouvement séditieux. En 1863 va être présentée une pièce de théâtre intitulée « Les mafieux de la Vicaria ». Les auteurs, Guiseppe Rizzotto et Gaetano Mosca, sont napolitains. C’est la première fois qu’est utilisée la notion de mafia. 1 !

PARTIE I : LES MAFIAS ITALIENNES. Chapitre 2 : Origines de la mafia. I.

Histoire de la mafia.

On peut dire que les années 1850 vont voir la naissance de la mafia dans le sud de l’Italie. En avril 1865, le Préfet de police de Palerme Filippo Gualtiero signe un rapport qui s’appelle « La mafia : une association de malandrins ». A cette époque, la Sicile est déjà italienne même si tout le territoire n’est pas libéré. La naissance de la mafia se déroule entre 1850 et 1865. Les hommes de la mafia sont décrits par le Préfet Gualtiero comme: «des individus qui adhèrent à une société qui s’oppose aux institutions et qui exhibent courage et supériorité : ce sont des « hommes d’honneur » ». Le nom de la Mafia vient de plusieurs étymologies : -

Maf ouaz : mot arabe qui voudrait dire « gang ».

-

Mot grec qui voudrait dire « délaissé pour compte ».

-

Camara en espagnol qui veut dire la chambre.

II.

Identification de la mafia.

L’idée maîtresse est que la Camorra est une société occulte et hors-la-loi. Les gens qui en sont membres ne font pas partie de la société civile et commettent des actes hors-la-loi. La mafia est une société criminelle organisée, un groupement de personnes qui commet des crimes et qui répond à un certain nombre de critères organisationnels systémiques. Il ne suffit pas d’être bandit pour faire partie de la mafia, il faut surtout fournir la société avec un produit illégal. Au tout début de son histoire, la mafia vendait des tomates non-taxées car au moment de la colonisation espagnole, la tomate, aliment de base des italiens, était fortement taxée par les colonisateurs, rendant la denrée inaccessible. Il faut aussi de la corruption. La mafia est une société criminelle organisée qui répond à un certain nombre de critères : des produits illégaux, un réseau de diffusion et de la corruption. La mafia répond à des règles qu’elle s’est elle-même imposées pour mieux fonctionner. La mafia est donc sensée respecter son propre code appelé le Code d’Honneur et appliqué par des « hommes d’honneur ». La mafia se fait notamment appeler « honorable société » : honorata societa.

III.

Développement de la mafia.

Dans les années 1863-1865, tout n’est pas organisé et la mafia est une organisation relativement pauvre. Il y a peu de moyens pour corrompre ainsi que pour se procurer des produits illégaux. Entre 1860 et 1910, la mafia a progressé et son territoire s’est développé. La mafia est alors un phénomène strictement rural qui s’est développé dans la campagne sicilienne. A cette époque, le Sud du pays vit un important exode rural car les campagnes siciliennes sont très pauvres et la sécheresse sévit. La paupérisation de la Sicile date de 2000 ans. Cela ne 2 !

s’arrange pas avec le mouvement espagnol des « latifundia » qui sont de grandes propriétés rurales où on ne fait rien, où on ne cultive rien. Le principal est d’être propriétaire de grandes propriétés. Les points d’eau sont rares ou secs. Les premiers mafieux vont donc taxer l’eau. L’exode rural se déplace vers Syracuse, Enna, Catane et les paysans vont s’agglutiner dans les villes et vont s’organiser en zones, en territoires sur lesquels ils vont faire régner leurs lois et leur terreur. La lupara est le nom de l’arme du mafieux sicilien (fusil qui servait à la chasse aux loups, d’où son nom). Ils organisent le trafic sur les fruits et légumes et même le poisson. La pêche au thon est organisée la nuit car ce sont les étrangers qui gèrent le commerce. Les mafieux permettent aux 5 millions de siciliens d’être nourris grâce à leurs trafics car ils vendent des produits moins chers au marché noir, des produits qui ne sont pas taxés. La population locale trouve que le mafieux est un homme parfaitement fréquentable car il vend du thon, du blé, du maïs, des tomates et cela bien moins cher que sur le marché. C’est un homme bien qui rend service face à l’incurie, à la sècheresse. Les territoires dans lesquels se développe la mafia sont considérés comme des « Etats bis ». Il y a une impuissance des espagnols à combattre la mafia et ce sont donc quelques dizaines d’hommes qui imposent leurs lois. Le mafieux est maire, notaire, avocat. Ce sont des hommes connus, reconnus, mais personne ne sait qu’ils existent. 11/02/2015

Chapitre 3 : L’aire fasciste. Historiquement, c’est pendant la période fasciste qu’un coup d’arrêt quasi-total a été porté à la mafia. C’est à partir de l’aire fasciste (1922-1945) que la mafia commence à avoir un réel pouvoir qui va influencer l’état central. De 1850 à 1922, ce n’était qu’un problème sicilien. La mafia était assez peu organisée, il n’y avait pas encore de chef de famille, seulement un parrain local. Le phénomène existait mais on ne savait pas ce qu’il allait devenir.

I.

La Résistance de la Sicile.

En 1922, Mussolini prend le pouvoir et la dictature est établie en 1925. Les dirigeants s’aperçoivent qu’il y a en Sicile un contrepouvoir qui s’oppose au pouvoir fasciste, les mafias. Le pouvoir n’a cependant aucune idée de ce qu’est la mafia. Il envoi là-bas un préfet de police, Cesare Mori. C’est un vrai fasciste pur et dur qui utilise tous les pouvoirs spéciaux qu’on lui accorde pour poursuivre les mafieux locaux. Il va apprendre ce qu’est la mafia. Il a à cœur de faire son travail et donc de faire sortir tous les mafieux de Sicile pour qu’elle devienne fasciste. Entre 1925 et 1927, il a repéré ces hommes et les a emprisonnés. II.

L’inscription des mafieux au Parti national fasciste.

Beaucoup de mafieux sont en prison en 1927 mais ils comprennent ce qui est en jeu. A partir de 1927, quasiment tous les hommes siciliens s’inscrivent au parti national fasciste pour créer la confusion. Le nombre de siciliens au parti fasciste augmente de façon considérable. Mussolini « fait le compte » en 1929 et s’aperçoit que l’on a mis en prison des fascistes. Le grand conseil fasciste trouve cette solution insupportable et décide de libérer les mafieux siciliens. En 1929, les mafieux sont libres mais sont devenus fascistes. L’expérience de Cesare Mori permet de faire rentrer les mafieux dans le clan politique. Les mafieux siciliens deviennent eux-mêmes les élites politiques membres du parti national fasciste qu’ils tentaient de corrompre dans le passé. Ils fréquentent Mussolini, font

3 !

partie du Grand Conseil. C’est l’ère de la collusion du pouvoir politique et de la mafia en politique. Cesare Mori est remercié en 1929 et plus rien ne se passe jusqu’en 1939.

III.

L’impunité accordée à la mafia par le pouvoir central.

Les trafics mafieux continuent en Sicile mais avec l’accord de Mussolini et du pouvoir central. Mussolini reçoit de l’argent en retour et la mafia alimente les caisses du Parti National Fasciste. Les corruptions se transforment en cadeaux : voitures, territoires, palais etc. Cette situation dure jusqu’en 1939, date à laquelle l’influence de la mafia s’étend de la Sicile à Rome, au pouvoir central. La CIA et la DIGOS vont s’allier. La DIGOS est dirigée par Guilio Andreotti, homme extrêmement important dans la politique italienne. Sénateur à vie, chef de gouvernement onze fois, il est chargé de traiter avec les mafieux siciliens à qui il commande des assassinats d’opposants politiques. Il pratique aussi le clientélisme et le népotisme. Dans les années 1949-1950, des plans sont lancés et cela marche : la démocratie chrétienne gagne les élections avec des scores à 90%... L’Etat italien a toujours nié ces alliances avec la mafia mais c’était une nécessité. Ils ont livré le Sud de l’Italie dans les mains de la mafia dans le cadre d’une collusion politique totale. Les mafieux vont rester à l’extérieur de la démocratie chrétienne. C’est le parti luimême qui a voulu s’allier contre la protection. Jusqu’en 1965, il y a eu une impunité qui a été accordée à la mafia sauf pour les crimes de sang. Cet accord secret conclu entre la mafia et l’Etat italien va être respecté et la mafia va donc prospérer avec la bénédiction de l’Etat central.

Chapitre 4 : La décennie du miracle économique italien. Entre 1955 et 1965, c’est la décennie du miracle économique italien. Le pays devient alors une puissance mondiale, un pays riche même si le Sud demeure moins riche. A cette époque, 45% des italiens ne savaient ni lire ni écrire mais en 1962, tous les italiens avaient le téléphone. La mafia a accompagné l’enrichissement de la Sicile. La collusion politique a servi à l’effort de sortie de paupérisation du Sud de l’Italie. Contrairement à l’Etat, la mafia a aidé cette région pauvre à s’enrichir. A l’époque, une seule autoroute allait vers le Sud de l’Italie, c’était la « cathédrale du désert » qui s’étendait de Milan à Naples. Le port de Naples était un port militaire et le port de Palerme un petit port. On trouvait en Sicile les grandes bases militaires américaines. L’Italie du Sud a été abandonnée aux mafias, sans enrichissement ni industrialisation. L’enrichissement s’est fait uniquement grâce à la mafia. L’Etat devait alors passer par la mafia pour pouvoir agir. Le projet est né de construire un pont qui relierait la Sicile à la péninsule italienne. Le problème est que tout le BTP appartient à la mafia et que l’argent public consacré au projet a disparu à chaque fois. Il a fallu 11 directeurs de sociétés pour le projet et ils ont tous été assassinés. L’Union Européenne a refusé de débourser pour la réalisation de ce pont. L’Italie lutte toujours sur ce problème. Dans les années 1950, la Sicile était toujours sous l’emprise de la mafia mais l’Italie était devenue une puissance européenne et mondiale, un pays riche. La Sicile est un petit territoire où l’on compte environ 5 millions d’habitants. Avec l’apparition de la drogue, la puissance de la mafia va être démultipliée. Il y avait 12 000 soldats américains consommateurs de drogue basés en Sicile. La mafia va mettre sur pieds des filières pour se procurer la drogue et pour la revendre à ces soldats. La mafia comprend qu’elle peut aller beaucoup plus loin. Elle va d’abord fournir les soldats sur place 4 !

puis en Europe et enfin aux Etats-Unis. La mafia va vendre de la drogue à toute la jeunesse européenne, sauf à la jeunesse italienne car les mafieux refusent de pervertir leur propre jeunesse en application du Code d’Honneur. La mafia exporte de la drogue mais protège l’Italie. En plus d’un produit, d’hommes corrompus et de bandits, il faut offrir quelque chose à la population : la protection. C’est pour cela que la mafia est respectée et présente malgré l’important nombre de meurtres et les escroqueries. Les italiens travaillent pour la mafia qui fait construire des routes, des hôtels, des restaurants, des ports, des aéroports. La mafia embauche dans des régions pauvres et où le taux de chômage est très élevé. Un premier plan de sortie de la pauvreté est mis en place en 1965 mais c’est trop tard car on arrive à la fin de la décennie du miracle italien et que l’on est déjà en période de détente. Une crise économique touche l’Italie depuis 1962. Le Parti communiste italien a perdu les élections et n’est plus réel. Les siciliens continuent à vivre plus ou moins correctement mais avec la complicité de la mafia qui les protège. On tue des gens « d’ailleurs » mais jamais des siciliens. On corrompt des hommes du Nord qui ont de l’argent et du pouvoir. La Sicile est la propriété de la mafia qui se conçoit comme un second pouvoir en Italie et le seul pouvoir en Sicile. La mafia fournit du travail aux siciliens qui ont pris l’habitude de toujours s’adresser à des notables siciliens. On dit qu’il y a au Vatican un Cardinal rien que pour la Sicile. La Sicile n’a cependant pas échappé au phénomène de l’immigration sur la période 1850-1920 : 25 millions d’italiens sont partis aux USA. Ce sont les siciliens qui vont fournir 5 millions aux Etats-Unis entre 1850 et 1914. Il y a toujours eu une porte de sortir en Sicile. La mafia est propriétaire des filières d’émigration. Il faut de l’argent pour émigrer. L’interland de la mafia sicilienne est le territoire américain. Le résultat des deux décennies d’impunité de la mafia a été l’enrichissement, le pouvoir politique, la drogue et la propriété des territoires. A partir des années 1960, les finances de la mafia sont tellement importantes que l’on ne peut plus revenir en arrière. Cet argent corrompt les hommes politiques et même le Président. Alors que personne n’en parlait, la mafia est devenue un phénomène et même un objet artistique pour les écrivains, les réalisateurs etc. Elle est devenue publique mais, pour autant, aucun de ses membres n’est emprisonné.

Chapitre 5 : L’Italie et la mafia entre 1970 et 1990. I.

Le terrorisme des années 1970.

Dans les années 1960-1970, le monde bipolaire connait une période de détente. De 1969 à 1971, c’est une période de glaciation très importante. En 1969, l’Italie se retrouve de nouveau au milieu de cette guerre idéologique. Dans toute l’Europe se développent des mouvements de jeunes inspirés d’une gauche « révolutionnaire ». En 1969, l’Italie va connaitre l’ « automne chaud ». Le pouvoir est dépassé par cette gauche extraparlementaire. Des mouvements terroristes vont naitre et toucher l’Etat central. Le premier attentat a lieu le 12 décembre 1969 à Milan et fait 16 morts. Ces attentats sont organisés par les brigades rouges italiennes et les NAR (nazis). Entre 1969 et 1982, il y a 5000 morts dont le Président du Conseil italien. C’est l’Etat luimême qui est en danger. A ce moment-là, plus personne ne parle de la mafia, elle n’intéresse plus. Les forces de sécurité italiennes concentrent leurs actions sur les mouvements extrémistes. La mafia bénéficie d’une nouvelle décennie d’impunité politique totale. 5 !

➔ Ces quatre décennies vont être favorables à la montée en puissance et à l’enrichissement de la mafia avec en plus de cela les drogues qui se sont développées et répandues.

I.

La loi sur les repentis.

En 1977, l’Etat central ne s’occupe pas de la mafia et se concentre sur la lutte contre les terroristes. L’Italie nomme en même temps un nouveau préfet de police, Carlo Alberto Della Chiesa. Cet homme est chargé de lutter contre les terroristes. Ce général d’une très grande efficacité propose alors une loi très importante, la loi des repentis. Cette loi d’origine américaine consiste à offrir des réductions de peines à tous les terroristes acceptant de collaborer avec les autorités militaires et de police. Cette loi va marcher, le chef des brigades rouges va se retrouver en prison et le nombre de terroristes emprisonnés augmente jour après jour. En 1982, tous les terroristes sont emprisonnés. Après 5 années de lutte, l’Italie respire. Maintenant qu’il n’y a plus de terroristes, l’Etat se rend compte que la mafia est devenue de plus en plus importante, surtout avec le phénomène du baby-boom. En effet, il y a eu une « baby-boom mafieux » en Sicile et le problème est que ces jeunes mafieux ne vont pas respecter le Code d’Honneur de la mafia.

II.

Le baby-boom mafieux.

Dans les années 1980, ces jeunes âgés d’une vingtaine d’années et ayant échappé au terrorisme vont vouloir prendre la place des ainés qui restent et gardent le pouvoir. Ils ont des réseaux et des filières bien établies. Les jeunes mafieux vont sortir du rang car ils veulent devenir eux aussi mafieux mais ne peuvent pas car il n’y a plus de place. En 1982, c’est la première guerre de clans. Les jeunes tuent les vieux pour prendre leur place (pères, oncles etc.) car ceux-là ne partagent pas. C’est une guerre qui commence au moment où le terrorisme est vaincu. Les assassinats sont extrêmement nombreux.

III.

Le retour et l’assassinat de Della Chiesa : l’Italie manifeste.

L’Italie ne va pas remercier Della Chiesa mais va changer son statut et celui-ci va devenir le chef du pool antimafia à Palerme. La mafia sait qu’il s’agit d’un homme à la fois efficace et incorruptible. Il va passer 100 jours au pouvoir avant d’être assassiné en plein centre de la ville, à la sortie d’une église. Della Chiesa est assassiné avec son garde du corps, son chauffeur, sa secrétaire et sa femme alors enceinte. Ce sont les « 100 jours de Palerme ». Cet assassinat va frapper les consciences et réveiller l’Etat. Toute l’Italie manifeste : c’est la première manifestation anti-mafia depuis 1850 en Italie. On demande au pouvoir de lutter contre la mafia, c’est une première prise de conscience. On se rend compte que la mafia est une organisation criminelle organisée. L’Italie ne peut plus tourner le dos, il faut dénoncer cette situation...


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