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Title Plan-détaillé-marxisme
Course Sociologie
Institution Université de Tours
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Cours sociologie licence...


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Plan détaillé : l’anthropologie marxiste C - l’anthropologie marxiste Introduction : les limites de la science économique « classique » - L’anthropologie marxiste française à partir des années 50 - C. Meillassoux : échanges et rapports de domination chez les Gouro de Côte d’Ivoire - M. Godelier

Introduction : Retour (vu en parlant de M. Mauss et de sa théorie du don) sur les limites des concepts de la science économique pour décrire des sociétés non capitalistes (et dénonciation de ces mêmes concepts par les Marxistes) La science économique se constitue comme discipline fin 18è –déb 19è en GB notamment avec les travaux d’A. Smith, et D. Ricardo et est connue à l’époque sous le nom « d’économie politique ». Le but de l’économie politique était de décrire les mécanismes de production et de distribution des richesses dans les sociétés capitalistes industrielles de l’époque. Bien qu’appliqués à l’étude des économies marchandes, selon les économistes classiques, les concepts forgés dans la science économique ont une portée universelle dans la mesure où quelque soit le système économique dans lequel il s’insère, l’homme a « par nature » une certaine rationalité économique dont la notion d’homo oeconomicus rend bien compte ; ce que contestent la plupart des anthropologues, qu’ils soient ou non marxistes. Ces derniers s’y opposent doublement : opposition à l’ethnocentrisme de ceux qui prétendent décrire des systèmes économiques autres avec ces concepts et opposition au système capitaliste luimême.

I- Karl Marx (1818-1883) et les principes fondamentaux du Marxisme Le marxisme est une philosophie de l’histoire qui met l’accent sur la lutte des classes comme moyen de dépasser les formes anciennes de société. Cette conception de l’histoire s’inscrit dans une perspective matérialiste selon laquelle les relations de production et des forces productives sont les facteurs déterminants d’un groupe social et de ses inéluctables transformations. (la caractéristique essentielle de l’homme est qu’il produit ses moyens de subsistance, et il le fait par le travail). Le travail est donc un médiateur de la relation Homme/Nature et de la relation entre les hommes. - QQs concepts fondamentaux du marxisme : * Travail se découpe en : force de travail, instrument de travail et objet de travail, ces deux derniers éléments constituant les moyens de production. * forces productives : façon dont les hommes tirent leurs moyens de subsistance de la nature * Rapports sociaux de production : la façon dont les hommes tirent leurs moyens de subsistance de la nature (Forces productives) et dont ils s'organisent entre eux pour mener à bien cette activité (Rapports sociaux). Les Rapports sociaux de production sont fondamentalement constitués par le type de propriété des Moyens de production qui existent à telle ou telle époque (propriété terrienne sous la féodalité, propriété privé des entreprises sous le capitalisme) * La division sociale du travail, qui apparaît à mesure que les moyens de production se complexifient, accentue la différenciation entre les hommes. (formation de classe sociales, les classes dominantes imposent leur point de vue à l’aide d’appareil idéologiques d’Etat (école,

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famille

etc.)

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appareil

répressif

(justice,

police,

prisons

etc.).

L'ensemble des éléments cités ci-dessus constitue l'organisation économique de la société que Marx désigne sous le terme d'INFRASTRUCTURE (ou base économique). Sur cette " base matérielle", que comprend toute société humaine, s'élève des formes politiques, juridiques et idéologiques de la société, ces trois éléments constituant ce que Marx dénomme être la SUPERSTRUCTURE de la société. * Le mode de production désigne l’ensemble des rapports économiques et sociaux analysés dans leur articulation spécifique. tous les éléments cités c’est qu’ils sont en constante interactions, ce qui entraîne des transformations. Le mouvement est une caractéristique fondamentale de toute société. Le mouvement de l’histoire se fait selon Marx selon un processus dialectique, cad un dvt provoqué par des conflits et des contradictions menant à des solutions provisoires qui se transforment en contradictions nouvelles devant à leur tour être résolues par des conflits et solutions. Il existe des rapports de domination dans toutes les sociétés. Le Marxisme n’est pas qu’une théorie intellectuelle mais se veut un outils de libération des classes/groupes dominé(e)s. Les anthropologues Marxistes vont donc s’engager aux côtés de populations colonisées pour l’Indépendance.

II - L’anthropologie marxiste française à partir des années 50 L'anthropologie marxiste française s'est surtout développée dans les années 1960, au moment où le structuralisme de LS est à son apogée. Mais contre le structuralisme et suivant en cela la philosophie marxiste, ils considèrent l’histoire, le mouvement, le changement, comme des éléments primordiaux pour l’étude des sociétés. Ils travaillent pour la plupart dans les pays africains qui sont à cette époque en pleine lutte pour l’indépendance. Idéologiquement et sur le plan des faits, ces luttes pour l’indépendance les incitent à ne pas considérer leur objet d’étude comme « hors du temps ». Les anthropologues Marxistes prennent également leur distance vis-à-vis de la vision qu’il considèrent comme européanocentrée de Marx, ce qui ne les empêche pas d’utiliser la plupart des notions marxistes qu’ils sont parfois amenés à aménager. * Ces anthropologues vont orienter les recherches de trois façons différentes : - Sur la plan des thématiques : l'explication des sociétés sans écriture par le phénomène éco et les rapports de production va transformer la recherche ethnologique de l’époque surtout intéressée par la parenté ou la pensée religieuse. Ils ne sont ps les premiers à s’intéresser à l’économie des sociétés non marchandes mais le font sous l’angle de la production et délaisse la distribution qui avait été privilégiée par Malinowski, Boas et Mauss. Ce qui va retenir l’attention de ces ethnologues marxistes des années 50-70, c’est le rôle privilégié des rapports de production dans le changt social. - Méthodologique : approche dynamique des sociétés par la mise en valeur du conflit, né de la lutte pour l'appropriation des moyens de production et la revalorisation de l’histoire.

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- Pratique et politique : Le marxisme n'étant pas qu'une théorie, toute recherche doit contribuer à dénoncer les méfaits de l'économie capitaliste, entrave au développement normal des pays non occidentaux. Comme Malinowski et Mauss, les marxistes, insistent sur le fait qu’il n’y a pas de rapports purement économiques, il y a des rapports sociaux qui font fonction de rapports économiques, ou plus exactement de rapports de production. Ils mettent également l’accent sur les contradictions sociales qui caractérisent tt syst social d’une part et d’autre part, sur le fait qu’aucune ste ne peut être considérée en dehors d’un contexte international qui exerce également une influence sur ses rapports sociaux internes. (Deliège, p 250). Ils s'intéressent aux diverses formes d'exploitation (rapports gouvernants, gouvernés, aînés cadet, maîtres esclaves; hommes, femmes etc.). L’anthropologie marxiste française s’est rapidement diversifiée en un certain nombre de tendances. En France deux principaux auteurs (Meillassoux et Godelier) s'affrontent notamment sur l’opposition entre infrastructure et superstructure et la compatibilité ou l’incompatibilité des approches marxistes et structuralistes. Godelier (qui est l’un des seuls anthrologue marxiste à ne pas travailler sur des terrains africains – Baruya de nouvelleGuinée) estimant qu’on ne peut séparer infrastructure et superstructure dans l’étude des sociétés non capitalistes et que Marxisme et structuralisme ne sont pas des courants totalement antagonistes. - Claude .Meillassoux (1925-2005) Meillassoux est un chercheur de terrain qui a essentiellement travaillé en Afrique et notamment en Côte d’Ivoire. A Travers des ouvrages célèbres comme Anthropologie économique des Gouro de Côte d'Ivoire ou Femmes, greniers et capitaux ou encore Anthropologie de l'esclavage, C. Meillassoux s'est attaché aux phénomènes de domination et d'exploitation dans les relations gouvernants/gouvernés, aînés/cadets, hommes/femmes ou encore maîtres/esclaves. Dans son ouvrage sur les Gouro de Côte d'Ivoire, il étudie les transformations de l'économie de cette société agricole sur plusieurs siècles, s'intéressant notamment aux changements dûs à l'économie d'exportation (culture commerciale de café et cacao) encouragée par la colonisation. Les Gouro : Chez les Gouro, avant la colonisation, chaque communauté produisait globalement la nourriture dont elle avait besoin et il n’y avait que très peu d’échanges de nourritures entre sociétés voisines. En revanche on échangeait d’autres produits mais pas sous la forme de rapports marchands. Les gouro échangeaient avec leurs voisins des biens contre d’autres qui entraient dans la composition de la compensation matrimoniale (nécessaire pour se marier). Ces échanges se faisaient entre aînés mais ne conduisaient pas à la constitution d’une classe de marchands comme cela va être le cas après la colonisation. Ces échanges étaient toutefois l’occasion pour les aînés qui seuls avaient des choses à échanger (puisqu’ils gèrent la production) de monopoliser les biens précieux nécessaires pour se marier et ainsi de monopoliser les femmes (société polygame) empêchant les cadets de se marier. Cette distinction entre aînés et cadets qui divise les hommes est fondamentale dans les travaux de Meillassoux qui montre l’importance du pouvoir des anciens dans cette société. Il montre ainsi que les relations hommes/femmes et aînés/cadets sont les prémisses de l’inégalité et fonctionnent donc comme des embryons de classes sociales. Ainsi l’équilibre demeure précaire et conduit à son propre dépassement (c’est le sens du matérialisme historique).

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La colonisation va renforcer le pouvoir de la chefferie en la constituant en intermédiaire entre l’administration française et les populations locales. Ces nouveaux chefs vont constituer l’embryon d’une classe paysanne qui va profiter de la colonisation. Dans le même temps les produits agricoles vont se transformer en marchandise et l’économie gouro va entrer dans le marché international (notamment par la culture du coton et du cacao) - Maurice. Godelier (1934-…) M. Godelier (anthropologue français contemp) et d’autres anthropologues montrent que ce que l’on désigne par le terme « économie » n’est pas partout repérable et séparable d’autres sphères du social, relg, pol ; dans de nombreuses sociétés, l’économie n’opère pas selon une logique propre. Ainsi, l’anthropologie éco ne se réduit pas à l’anthropologie des systèmes économiques. « le fait que des rapports purement économiques existent, séparés des autres rapports sociaux est une exception dans l’histoire qui correspond seulement au mode capitaliste de production. Dans certaines sociétés, comme chez les Aborigènes d’Australie ce sont des rapports de parenté qui fonctionnent comme cadre social de l’appropriation de la nature. En Inde, ce sont les rapports religieux et politiques entre des castes aux fonctions séparées et hiérarchisées » (Godelier, cité par Bonte et Izard, p 219). M. Godelier revisite ainsi les rapports entre infrastructure et superstructure, tels que les voit le marxisme classique en intégrant ce qui ne relève pas uniquement de la sphère matérielle dans l’infrastructure. Pour lui, les idées construisent le monde humain autant qu'elles en masquent la vraie nature. Ce qu’il appelle l’idéel, ne fait pas uniquement référence à l’idéologie construite à posteriori pour masquer la réalité des rapports sociaux mais est nécessaire pour vivre en société.(cf son ouvrage L’idéel et le matériel, pensée, économies, sociétés , 1984). En ce sens (volonté de ne pas se fondé sur la matériel uniquement), il se rapproche du structuralisme. Son ouvrage majeur sur la société baruya de Nouvelle-Guinée La production des grands hommes. 1982. Au cours des dernières décennies, Godelier a pris de plus en plus de distance avec l’analyse marxiste et a délaissé l’étude de la production au profit de celle de la distribution dans l’analyse de l’économie. (cf son ouvrage : l’énigme du don, 1997) Conclusion Pour finir sur l’impact du marxisme il faut signaler qu’il s’étend au-delà des seuls ethnologues qui se disent marxistes et que même si l’analyse des société par le prisme de la lutte des classes et la référence au modèle marxiste fut délaissée par la suite, l’idée que les sociétés ne sont pas figées et a-temporelles comme avaient pu le faire croire les analyses fonctionnalistes et même structuralistes et que ces sociétés ne sont pas non plus harmonieuses mais au contraire traversées de contradiction demeure et va être au cœur de l’anthropologie d y n a m i q u e d e G . B a l

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