Presence et comprehension empathique PDF

Title Presence et comprehension empathique
Course Le psychoéducateur et la relation d'aide
Institution Université du Québec à Trois-Rivières
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claude mailloux...


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6. Présence et compréhension empathique Egan, G. (2005). Communication et relation d’aide (2e édition). Laval : Groupe Beauchemin éditeurs. Hétu, J.-L. (2019). La relation d'aide. Éléments de base et guide de perfectionnement. (6 e édition) Montréal : Chenelière Éducation. Chapitre 2

6.1 L’empathie et la sympathie Empathie : fait de ressentir le vécu de l’aidé comme celui-ci l’expérimente dans sa subjectivité, en empruntant son cadre de référence et en se situant dans son contexte de vie. o 3 principales composantes : -Vibrer spontanément au vécu d’autrui -Se mettre à la place de l’autre (davantage cognitif) -Garder une distance émotive et demeurer centré sur l’aidé Mécanisme de régulation qui nous permet de ne pas nous laisser envahir par les problèmes de l’aidé et de garder une distance. o Accueillir et accompagner chaleureusement l’aidé, mais pas au point de faire nôtre sa détresse ou de prendre son problème sur nos épaules. o La sympathie peut amener l’aidant à se sentir indûment préoccupé par ce qui lui arrive. La sympathie permet aussi de comprendre l’aidé mais amène à éprouver un sentiment semblable à l’aidé, à réagir à son vécu et évoluer vers une réciprocité. Ce qui affecte un partenaire de la relation affecte aussi l’autre de manière correspondante. o Empathie et sympathie se chevauchent. -Pas d’empathie possible sans une certaine dose de sympathie -Phénomène de résonnance (neurologique) oExcès de sympathie -Important de garder une distance émotive -Éviter de « rescaper l’aidé » et devenir son sauveur -Ne pas prendre sur soi le problème de l’aidé -Ne pas devenir l’ami de l’aidé -S’abstenir de se « surimpliquer », déborder son rôle, d’être préoccupé en dehors du travail… © Claude Mailloux – PSE-1053 - UQTR

2 -« Si j’étais à ta place … », « tu peux me texter n’importe quand… », …

6.2. Présence empathique : manifester son attention à l’aidé o Empathie présente à toutes les étapes de la relation d’aide et dans chacune des habiletés plus spécifiques. o Besoin de suivre l’aidé dans sa sensibilité et les subtilités de son vécu sans le bousculer. o Besoin de dépasser les obstacles tels que la façon de s’exprimer, la tenue vestimentaire, les valeurs, les stéréotypes, les préjugés… o Accueillir l’autre tel qu’il est, sans porter de jugement sur ce qu’il fait ou ce qu’il dit (considération positive) o L’aidant efficace ne se laisse jamais absorber affectivement par le problème de l’aidé. Importance du comportement non verbal : Besoin d’être sensible au langage non verbal de l’aidé mais aussi au nôtre. - Le non verbal transmet l’essentiel du message de la relation - Même dans le silence le plus complet, l’atmosphère est pleine de significations.  Langage corporel : posture, mouvements et gestes. Suggéré à l’aidant de s’incliner légèrement vers l’aidé dans une posture d’écoute.  Regard : bon contact visuel, mouvement ou fixité des yeux (ne pas devenir trop intrusif). Attention aux aspects culturels (impolitesse pour certains)  Expressions du visage : sourires, froncements des sourcils ou du nez, moues … Utiliser les expressions faciales avec tact pour communiquer l’émotion ou les réactions appropriées.  Hochements de la tête : automatismes et réactions contrôlées. Communique à l’aidé qu’on le suit, qu’on est avec lui.

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3  Qualité de la voix : ton, modulation, volume, intensité, inflexion, débit, accentuation, pause, silence ... Un langage dit « paraverbal » (ton, débit, rythme) peut contredire ce qui est dit avec les mots. Idéalement, le langage paraverbal devrait coïncider avec le message à communiquer verbalement. (congruence et empathie)  Réactions physiologiques observables : respiration saccadée, rougissement, blêmissement et dilatation des pupilles.  Distance : proximité ou éloignement de la personne durant la conversation. La distance qui vous sépare de l’aidé peut vous paraître confortable, mais paraîtra peut-être trop petite pour l’autre.  Apparence générale : soin de son apparence et habillement. Indice de … chez l’aidé. (exemple : problème santé mentale). « Marqueur de contexte » chez l’aidant. oLes aidants efficaces apprennent ce « langage » pour s’en servir dans leurs interactions avec l’aidé. Ils apprennent également à décoder le comportement non verbal de l’aidé. oAvant de vous lancer dans l’interprétation des comportements non verbaux de l’aidé, il faut d’abord commencer par s’observer : à certains moments votre comportement non verbal est aussi, sinon plus, révélateur que vos paroles. Le fait de ne pas s’extérioriser n’a rien d’hypocrite, car vous faites passer le respect de l’aidé avant vos réactions immédiates.

6.3. Les effets de l’empathie o Sur la relation entre l’aidant et l’aidé : Renforce le lien. Amème confiance et motivation à se révéler. o Sur la relation de l’aidé avec lui-même : entendu dans sa détresse et ses émotions, l’aidé se sent moins seul, moins vulnérable. Plus facile de continuer à s’ouvrir. o Sur l’estime de soi de l’aidé : Regard de respect de l’aidant se transpose en meilleure acceptation de soi et de ses vulnérabilités.

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4 o Sur la résolution de problèmes : Mieux se connaitre et mieux s’accepter entraine de meilleures prises de décision et des réactions plus appropriées dans sa vie de tous les jours. o Sur les interventions de l’aidant : Permet à l’aidant de surmonter ses préjugés et de faire des interventions plus pertinentes et efficaces.

6.4 Manifester son attention à l’aidé Correspond à l’acronyme FOPYD F : faites FACE au client : adoptez une posture qui indique votre implication. Habituellement plus confortable légèrement de biais que directement en face. O : Adoptez une attitude OUVERTE : Si vous êtes empathique et tolérant, votre attitude doit le démontrer. P : N’oubliez pas de vous PENCHER vers l’autre : se pencher fréquemment l’un vers l’autre en signe d’intérêt mutuel. Y : Maintenez un contact des YEUX. Sans être trop insistant ce qui serait trop intrusif. D : Soyez relativement DÉTENDU et NATUREL : En étant naturel, vous mettrez l’aidé à l’aise. (Difficile en début de pratique mais à développer sinon stress par résonnance)

6.5. Questions pour évaluer mon attention :  Pour atteindre l’aidé dans son vécu, lui permettre de s’exprimer et d’entendre ce qu’il vit, l’aidant devrait constamment se demander à propos de l’aidé : o Que ressent-il et que pense-t-il en ce moment ?

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5 o Que veut-il me communiquer, avec les mots qu’il emploie et au-delà de ces mots ? o Quel sentiment principal éprouve-t-il présentement ?  Et à propos de lui-même, l’aidant devrait constamment se demander : o Quelles sont mes premières impressions vis-à-vis cet aidé ? o En quoi me permettent-elles de mieux comprendre son point de vue ? o Quelles sont mes attitudes envers l’aidé? o Comment évaluer la qualité de ma présence auprès de l’aidé ? o Mon comportement non verbal indique-t-il ma disponibilité ? o Comment mes attitudes s’expriment-elles dans mon comportement et dans mes paroles ? o Comment mon comportement non verbal traduit-il mes émotions ? o Qu’est-ce qui m’empêche d’accorder mon attention à l’aidé ? Que puis-je faire pour éviter ces distractions ? o Y a-t-il des choses chez l’aidé qui me mettent mal à l’aise ? Si oui, suis-je capable de déterminer lesquelles et de me ressaisir ? o Si j’étais à la place de l’aidé, est-ce que je me sentirais écouté présentement ?  Attention. Toutes ces questions ne doivent pas déconcentrer l’aidant dans l’instant présent et altérer sa présence à l’autre. L’aidant peut faire un retour après la rencontre et adopter progressivement le réflexe de se poser ces questions au présent, donc avant d’intervenir plutôt qu’après coup.

6.6 La compréhension empathique ici et maintenant Distractions, répétitions et stagnation chez l’aidé peuvent altérer la présence de l’aidant, tout comme ses problèmes ou soucis personnels. Cet affaiblissement de la présence peut nuire à la capacité d’empathie, à la création du lien et au succès de la démarche. © Claude Mailloux – PSE-1053 - UQTR

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Moyens suggérés pour assurer une bonne présence : -

Prendre un moment avant la rencontre pour prendre de la distance par rapport à nos préoccupations Créer un espace intérieur pour accueillir le vécu de l’aidé avec un esprit dégagé

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Respirer calmement et autres trucs de relaxation

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Tenter de dépasser nos idées critiques et nous remettre en mode accueil

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Être sensible aux aspects positifs de l’aidé ou de sa démarche (déjà d’être là …)

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Demeurer confiant pour la suite des choses et ne pas trop s’en mettre sur les épaules

6.7. Exercices Exercice page 36 : Pour développer la considération positive Autre exercice : Inspirés de : Hétu, J-L. (2007). La relation d’aide (4e édition). Montréal : Gaëtan Morin éditeur. p. 15-18.

Décrire les sentiments que la personne tente d’exprimer dans les situations suivantes : 1. Un homme de 27 ans parle de sa mère : « Je ne sais pas ce qui m’a pris! Elle n’arrêtait pas de me harceler comme elle le fait toujours et de me demander pourquoi je ne vais pas la voir plus souvent. J’ai fini par éclater (il détourne les yeux et regarde le plancher). Je me suis mis à lui crier après et de lui dire de me ficher la paix (il se prend la tête dans les mains). Je ne peux pas croire que je l’ai fait. Je suis parti en claquant la porte après l’avoir traitée de vieille frustrée (il se prend la tête dans les mains)… » ________________________________________________________________________ ________________________________________________________________________ 2. « Nous venons de décider de divorcer mon mari et moi (elle parle très bas et d’une voix entrecoupée). Je n’ai pas du tout hâte aux démarches légales. Il n’y a rien qui me tente dans tout ça. Je ne sais pas ce qui m’attend (elle pousse un profond soupir)…» ________________________________________________________________________ ________________________________________________________________________

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7 3. Une adolescente en centre de réadaptation : (elle est assise en silence, regarde le sol et ne répond pas aux questions. Puis elle secoue la tête et regarde autour de la pièce) : « Je ne sais même pas ce que je fais ici. Vous êtes la 4 e, peut-être la 5e intervenante que je rencontre. C’est une perte de temps! Pourquoi me demandez-vous de venir ici (elle regarde l’intervenante droit dans les yeux, les bras croisés)…»

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