Title | qu\'est-ce qu\'un juriste? |
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Course | culture général juridique et politique |
Institution | Université de La Réunion |
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CULTURE GÉNÉRALE JURIDIQUE ET POLITIQUE Séance 2: Qu’est-ce qu’un juriste ? Qu’est-ce qu’un politiste ? Les juristes étudient les normes, les règles de droit, distinguer les règles de droit de la morale, de la religion, de la bienséance. Ce sont des observateurs car ils vont observer les règles pour apprendre à les connaître mais ils ne se contentent pas de l’observation, ils interprètent. Le juriste va chercher à savoir comment appliquer ces règles, il cherche à confronter les règles générales avec les cas d'espèce. Le juriste résout des cas pratiques, observateur pour ensuite appliquer les règles. Il est aussi un interprète, qualité d'interprétation très présente. Les règles de droit par leur généralité leur abstraction sont insuffisantes pour résoudre à multiplicité des pb juridique qui se posent. Le juriste, on va lui apprendre à bricoler, faire sa cuisine du droit à parti des règles pour les adapter, les interpréter. Quand il interprète le juriste: ● va chercher à trouver un sens à la règle dans la réalité pratique, quitte le monde de l’abstraction pour rejoindre le concret. Il doit pouvoir s’extraire de la lettre de la loi pour élargir son champ d’application. Portalis dit qu’une bonne règle a vocation à durer, à s’inscrire. Le juriste va devoir s’adapter à cette règle selon son époque. Pour nous préparer à interpréter la règle, on va faire le commentaire de jurisprudence car le premier interprète de la loi c’est le juge (avoir un regard critique de l'interprétation qui est faite de la règle), fiche de jurisprudence. ● va chercher à transformer la règle pour l’adapter à la réalité pratique, quand la règle de droit devient insuffisante pour la situation, la règle va devoir s’adapter, le législateur ne peut pas proposer des réformes tous les jours donc le juge va proposer des transformations de règles en fonction de la situation. Les règles se transforment sous l’influence des juristes. le juriste peut réfléchir à proposer de nouvelles règles. (Syllogisme juridique= partir de la règle générale et l’appliquer au cas d'espèce.) Qu’est-ce qu’un politiste ? Pour un politiste, le droit c’est un instrument parmi d’autres de régulation sociale. Le politiste ne donne pas d’importance au droit. -Nos lunettes de politiste ou de juristes ont des failles. -Il faut différencier le politiste: qui fait de la science, travaille sur l’Etat, comprendre ce qu’il se passe, observateur de manière neutre du monde social, des mobilisations sociales et va tenter de les expliquer, il a des objets de recherche, pourquoi certains américains se mobilisent ? du politologue qui lui commente, il va également dire si c’est bien ou si c’est mal que les gens se mobilisent, un peu comme un journaliste, il mets du normatif, de l’opinion, des variables normatives, le bien et le mal.
La science politique: ● on fait de la science po quand on travaille sur l’Etat, sur la transformation de l'État, les réformes de l'administration publique, comment se répartissent les pouvoirs entre judiciaire, législatif, exécutif ? etc.. étymologie politique: grec “polis”= cité donc le politiste ce serait tout ce qui touche à la cité donc l’Etat moderne. Cette définition pose problème car ça sous entend qu’il n’y aurait que l’Etat. C’est faux, il y a d’autres acteurs que l’acteur étatique qui participe au champ politique (syndicats, personnes civiles, le pape, la banque mondiale, l’UE, l’ONU etc… )il y a donc des acteurs non étatiques aussi dans le champ politique. ● la science po est la science du pouvoir (ONG, acteurs religieux, etc.) on peut exercer le pouvoir en bloquant la fac par exemple, c’est large, ça sous entend que tout pouvoir est un pouvoir politique et toutes les formes de pouvoir n’ont pas de dimensions politiques. c’est la science sociale du politique, ça sous entend que sc po a pour objet le politique et les phénomènes de politique. Les phénomènes pol sont plus ou moins évidents, décision pol, parti pol, discours pol etc.. Il y a des objets qui font parti du champ pol car ils sont liés à l’activité de l’etat: le vote, les élections, une campagne électorale, tout ça a une dimension politique. Il y a des phénomènes qui n’ont pas l’air d'être politique mais qui vont le devenir crise sanitaire covid par ex. Le politiste va essayer de comprendre en quoi une crise sanitaire par ex va devenir un objet politique, sa politisation. On aurait pu imaginer faire la même chose chez un juriste avec les phénomènes juridiques. En France, le phénomène normatif, on a fait le choix de l’étudier par ses normes. Comment le droit s’est émancipé par rapport aux sciences sociales ? Au 20e s les fac de droit ont décidé d’étudier le droit par la technique. Au 18e les fac de droit étaient désertés car les habitudes anciennes présentées le droit par le droit romain, religieux. On va former les praticiens à la technique et on considère que la fac n’a pas ce rôle, pour autant il va falloir trouver un rôle à la fac. 19e s: grand projet 1819 grand projet de réforme des fac qui vise à réintégrer le droit dans l'ère sociale et à étudier le droit par les sciences. Instrument d’ajustement, comprendre les effets qu’il provoque, comment sont élaborées les normes, faire entrer le droit dans l'ère sociale. Le droit se rapproche bcp de la science politique car on l'étudie avec ce regard de normalité, le phénomène normatif mais pas politique. La trajectoire qu’ont choisi de prendre les facs a été de former les praticiens de droit et former des praticiens du droit (avocats, notaire..) visent à préparer les étudiants à la technique du syllogisme juridique etc pour mettre en approche l’aspect scientifique du droit. Les juristes se forment à l’université. Public diversifié qui vient en fac de droit et on va entrer dans l'ère de juridisme, que du juridique, que de la technique. L’étude du droit par ses normes. Derrière l’idée du juridisme: exprimer la réalité sociale par le seul discours juridique, réduire le discours juridique à la technique (règles, principe, argumentation).
Au départ on fait science po pour former l’élite. Fin du second empire parce que les élites étaient mal formées et pour former les élites création de l’ecole libre des sciences poli qui devient science po, puis il y a la création de l’ENA. Droit s’est émancipé des sc sociales. Tenter de réunir les regards du droit et science politique pour comprendre ce qui nous entoure. Séance 3: (Sur Moodle) Séance 4: Les fondements du droit Qu’est ce que c’est ? Qu’est ce qui donne sa force du droit et son autorité au droit ? Qu’est ce qui fait qu’une règle s’impose ? C’est une question qui invite au débat. ● conditionnement, habitude depuis petit à suivre les règles ● ne pas désorganiser l’ordre public ● peur d’être sanctionné On respecte la règle car le droit tient sa force de l’Etat et que l’Etat c’est l'autorité souveraine. 1. L’approche juridique classique: l’autorité souveraine C’est la vision occidentale et continentale du droit conduit à assimiler le droit à l’Etat. Il vient d’en haut et se fonde sur des règles générales et abstraites. Droit qui sanctionne, contraint, commande. C’est le règne de la toute puissance de la loi. Les juristes français sont convaincus que ce modèle de l'autorité souveraine incarne la modernité juridique. A. Les postulats de l’autorité souveraine Qu’est ce que l’autorité souveraine ? C’est une tradition absolutiste qui conduit à penser le droit comme expression de l'état parce qu’il détient le monopole de la domination légitime. Cette conception s’impose après la révolution française quand la loi devient expression de la volonté du peuple. Le droit incarne la souveraineté populaire. À retenir: Idée de domination légitime sur une population déterminée et sur un territoire délimité. Le grand penseur de la souveraineté c’est Jean BODIN au 16e siècle: premier à avoir conceptualiser l’idée de la souveraineté puis repris par HOBBES au 17e siècle.
Cette idée de souveraineté est une réaction à la monarchie car on ne veut pas que ce soit le monarque qui ai toute puissance donc on va dépersonnaliser le pouvoir et réfléchir en l'état (c’est une entité abstraite). Les juristes vont déduire certains postulats (propositions qui vont fonder leur raisonnements): ● le droit est étatique : l’idée c’est que dans toute société organisée selon le modèle étatique, autour de l’etat, le droit est perçu comme une émanation de la puissance souveraine. Derrière cette idée il y a l'idée que c’est la force qui fonde le droit, le droit impose son respect. Cette conception étatique du droit a pour conséquence de lier le droit à la validité de la règle cad qu'on va étudier la procédure d’adoption de la loi etc… Quand une loi est valablement adoptée elle doit être respectée. On réduit le droit au droit positif. Cette étude a conduit à un auteur Hans KELSEN à fonder une théorie normativiste du droit ,Théorie pure du droit, 1934. Il va imaginer que toutes les normes constituent une pyramide, il va proposer un modèle d’analyse du droit sous forme pyramidale et va imaginer que tout le droit est contenu dans cette pyramide: la hiérarchie des normes. L es normes inférieures dans la pyramides doivent respecter les normes supérieures, ça implique la chose suivante: que les règles soient adoptés en conformité avec la règle supérieure. ● l’assimilation du droit à la loi: le droit est tout entier contenu dans la loi, cette conception du droit s’appelle le moniste: conception unitaire ≠pluralisme. On dit qu’on est dans un système légaliste: fondé sur la loi et légicentriste: loi centré sur la loi, héritage de la Révolution. SIEYÈS: idée que la loi est au centre. ● le droit est exhaustif : rien n'échappe au droit étatique, le droit régit tout, le droit accapare toute la vie sociale. Mythe de la complétude du droit: idée que le droit ai tout prévu, qu’elle est complète. ● le droit est exclusif : le champ juridique (le domaine du droit) est indépendant des autres formes de régulation sociales: la morale, religion, mythes, croyances, la magie… B. Le dogme de l'autorité souveraine: le positivisme: Un dogme: ce n’est pas la réalité, c’est une opinion arrêtée sur un sujet. Le positivisme: un courant, une idée qui considère que le droit est nécessairement posé par le souverain qui dispose de l’autorité. La plupart des juristes français adhèrent au positivisme. Auteur allemand: JHERING considère que le droit est posé par l’etat est que le droit existant c’est le droit en vigueur. Le droit existe au delà de l’Etat. Dangereuse car on remet dans les main du souverain toute l’autorité pour transformer notre droit.
2. Le dépassement de l’approche classique: croisement disciplinaire des regards. La vision juridique de l’autorité de la règle ne présente pas un point de vue universel. Cette conception n’est pas absolue mais relative, il va falloir nuancer le point de vue. A. Point de vue philosophique Au départ, l'autorité de la loi était une question de philosophe. Les philosophes ne considèrent pas que le droit vient de l’etat mais considèrent que le droit découle de l’ordre naturel des choses: jus naturalism (doctrine du droit naturel) : courant qui considère que le droit découle de la nature et les H lui obéissent par raison, car ils sont raisonnables. Cette idée a perduré pendant longtemps. Plusieurs conceptions du jus naturalism se sont succédés durant le temps. 4 courants: ● la conception antique du droit naturel: le droit vient de l’ordre naturel des choses: conception d'Aristote, antiquité grecque. Le droit tend vers la justice naturellement et c’est en observant la nature des choses que les H vont tendre vers cette justice. ● conception chrétienne du droit naturel: le droit c’est l’ordre de Dieu. C’est la conception de St Thomas d’Aquin. La raison humaine permettrait de découvrir dans la nature, une loi naturelle d’origine divine. On va découvrir le plan de Dieu qui va donner le sens du monde et de la justice. ● l’école du droit naturel: le droit est pensé dans l’ordre du monde, c’est une laïcisation de la conception chrétienne du droit naturelle. GROTIUS: fondateur d’une nouvelle conception laïque du droit naturel, pour lui rien à voir avec la divinité, il s’attache moins à l’idée de justice d’Aristote, il considère au dessus de tout la raison et l’H raisonnable. LOYSEL: O n lie les boeufs par les cornes et les hommes par la parole. ● conception individualisme: émergence des droits subjectifs A partir du 18e s on considère que le droit nat conduit à reconnaître à l'être humain des droits fondamentaux qui découlent de la nature: liberté, égalité, droit de vote, résistance à l'oppression, droit à la vie, à la propriété… Dans la DDHC préambule: présentation des droits fondamentaux comme des droits naturels, inaliénables et sacrés de l’H. C’est la conception des Lumières. C’est la conception de Jacques CHEVALLIER : l’état de droit doit respecter les principes et valeurs portés par les droits naturels de l’individu. Les jus naturalistes considèrent que les droits fondamentaux constituent les nouveaux fondements du droit. Pourquoi c’est un courant minoritaire ? Au 19e s on va considérer que le droit doit être pensé comme une véritable science et donc plus en philosophe. HUME: u ne science du droit ne peut prétendre dire ce qui doit être mais seulement décrire ce qui est...