ST rapport d\'immersion PDF

Title ST rapport d\'immersion
Author Valentine Cordier
Course Séminaire transversal en communication  
Institution Université Catholique de Louvain
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Summary

Rapport obligatoire d'une journée d'immersion dans le monde des médias...


Description

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Séminaire transversal - LCOMU 1335 Rapport d’immersion – 22 décembre 2017

Dans le cadre du séminaire transversal BAC 3, je me suis rendue pour une journée d’observation auprès de Christophe Deborsu, journaliste politique et présentateur de l’émission dominicale de la chaîne RTL-TVI C’est pas tous les jours dimanche. Filiale de RTL Group, premier groupe audiovisuel européen, RTL Belgium est leader sur le marché audiovisuel francophone.1 Comme nous pouvons le voir sur ce graphique2, RTL-TVI représentait en 2016, 19,20% des parts de marché dans l’audiovisuel. Le groupe RTL, avec ses trois chaînes de télévision que sont RTL-TVI, Club et Plug, totalisait ainsi pas moins de 25,2%. Le groupe Rossel, groupe leader en matière de médias d’information (web, radio, presse écrite et télévision) est associé à RTL-TVI, tandis que le groupe IPM (second plus important groupe en Belgique francophone) en est copropriétaire3.

Durant mon stage d’observation, j’ai pu assister à la préparation de l’émission politique, diffusée en direct le dimanche à 11H. Christophe Deborsu, après 24 ans passés à la RTBF, est à la tête d’une équipe réduite de trois journalistes travaillant au bon déroulement de l’émission. Christophe est un excellent communicateur et parle couramment le néerlandais. Son travail implique également une grande diplomatie, puisqu’il doit en permanence rebondir sur ce qui a été dit par les invités, et éventuellement recentrer le débat. La journée du jeudi se passe entre 9 et 18 heures. Dans la matinée, a lieu un grand brainstorming d’actualité, suivi d’une discussion avec les assistants de production sur la prochaine émission, à laquelle parfois se rajoute un débriefing sur l’audience de la concurrence. Tous ces éléments sont notés au marqueur sur un tableau. Comme le dit Claire Bélisle, « L’écrit permet d’objectiver l’information et de la mettre à distance des sujets ».4 Une autre des multiples fonctions de Christophe est de coordonner ces assistants de production. Ces trois journalistes se chargent de contacter les éventuels invités, afin de savoir s’ils sont intéressés de participer à la prochaine émission. Ils doivent pour cela faire preuve de persuasion. Dans l’après-midi, les sujets sont définis (toujours avec une marge d’incertitude et de manœuvre). S’en suit le « vote dans la rue », un micro-trottoir où les personnes interrogées doivent donner un avis positif ou négatif sur le sujet d’actualité proposé par Christophe, et qui fera partie des débats de l’émission suivante. L’après-midi se conclut par le Facebook Live, petit micro-trottoir où Christophe lit des commentaires Facebook en direct, à 17 ou 17 heures 30 selon la luminosité. Notons la présence, à la fin de l’émission même, d’une séquence humoristique sur une personnalité politique belge, sans volonté informative, ce qui dénote par rapport au reste du contenu.

Notre question de recherche sous-tendant notre réflexion sera la suivante : « Comment Christophe Deborsu et son équipe coopèrent-ils avec les autres médias et les réseaux sociaux ? ». 1Voir https://www.rtlbelgium.be/a-propos/ 2Antoine Frédéric, Structures socio-économiques des médias, UCL, année académique 2016-2017. 3Idem. 4Bélisle Claire, Pratiques médiatiques : 50 mots-clés. Paris : CNRS communication, 1999, p.91.

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Séminaire transversal - LCOMU 1335 Rapport d’immersion – 22 décembre 2017

Selon Erik Neveu, « une émission politique relève du service de l’information. Les journalistes sont autonomes et disposent de choix dans Ia formulation des questions et dans Ia mise en scène du débat. […] Cela suppose la place centrale d'une interaction entre des journalistes et des hommes politiques ».5 Marc Lits ajoute à cela que le discours politique, via l’évolution du rapport citoyens-élus, mais aussi via le rôle toujours plus important des médias audiovisuels, est en train de subir une grande révolution, qui influence inexorablement la communication politique.6 Il est tout d’abord important de souligner que C’est pas tous les jours dimanche est une émission multimédia, diffusée en télé et sur Internet. A ce propos, Baptiste Campion nous dit : « Le multimédia désigne l’alliance des capacités de communication de la télévision et de la vidéo, avec la puissance de l’interactivité de l’ordinateur ».7 Pour reprendre les propos de Claire Bélisle, « C’est avec l’interactivité que le multimédia a pris son essor, en développant des capacités de réactivité immédiate. Cela répond aux exigences de l’usager : motivation, facilitation, confort, efficacité, mais aussi satisfaction quant aux buts poursuivis, c’est-à-dire se renseigner, apprendre ».8 C’est ce que nous pouvons observer dans le cas du Facebook Live, où les internautes peuvent réagir à tout moment, mais aussi dans le cadre de l’exercice ancestral du micro-trottoir. Comme dit dans la première partie de ce travail, l’équipe commence par une lecture en diagonale de l’actualité, en parcourant la presse écrite, tant francophone que néerlandophone. Benoît Vassart confirme le caractère habituel de cette méthodologie journalistique, en insistant sur l’importance de saisir le sujet traité : « Le journaliste consacrera la matinée à l’établissement d’un plan de tournage et à la prise de contact. Les journaux de presse écrite constituent la source première d’information du journaliste ».9 Il nous semble pertinent, à présent, d’évoquer le rôle des médias et le lien entre ceux-ci et le politique. Selon Roland Cayrol, « Les médias interviennent à de multiples niveaux pour orienter les conditions de la vie politique. Les médias sont le lieu où se fabrique l’actualité politique ». 10 Christophe Deborsu essaye de développer des sujets qui parlent au maximum de public possible. Il ne prétend pas faire du « sensationnel », car il ne veut pas creuser le fossé entre le monde politique et le peuple. Marc Lits ajoute à ce sujet : « Là où les débats institutionnels les font fuir, des questions relatives au « vivre ensemble » intéressent encore le public ». 11 La forme des interviews a aussi évolué : des questions plus directes et un temps limité de réponse décidé par le journaliste. 12 Christophe Deborsu s’efforce de donner des éléments de réponse, pour permettre ensuite aux téléspectateurs de se faire leur propre avis. Selon lui, il faut d’abord parler des faits avant les opinions, car la mise en contexte est essentielle pour le téléspectateur. Lors de notre immersion, nous avons donc pu clairement observer une grande coopération avec la presse, mais aussi avec Facebook, et même avec la concurrence, puisque l’émission de la RTBF est souvent débriefée. Nous pensions a priori qu’une telle coopération aurait lieu, mais pas à ce point-là. Force est de constater que le travail matinal est entièrement dédié à la presse, et que les réseaux sociaux sont très sollicités, même dans la recherche d’informations sur les invités. Cependant, il n’y a pas de fort contraste entre ce que nous nous attendions à voir et ce que nous avons réellement observé.

Bibliographie 5Neveu Erik, « Les émissions politiques à la télévision. Les années quatre-vingt ou les impasses du spectacle politique », Hermès, La Revue, 1995/3 (n° 17-18), p.145. 6 Lits Marc, « La spectacularisation des émissions politiques dans les télévisions européennes », dans Recherches en communication, n° 24 (2005), p.1. 7Campion Baptiste et Marion Philippe, Du média au multimédia : essai sur la nature médiatique du multimédia : élaboration d'un cadre théorique : une approche médiatique. UCL, ESPO/COMU - Département de communication, Louvain-la-Neuve : UCL, 2000, p.35. 8Bélisle Claire, Pratiques médiatiques : 50 mots-clés. Paris : CNRS communication, 1999, p.221. 9Vassart Benoît et Berten André, RTL-TVI, un nouveau contexte pour quelle information, mémoire, UCL, 1988, p.80. 10Cayrol Roland et Ouverger Maurice, Les médias : presse écrite, radio, télévision. Paris : PUF, Thémis. Science politique, 1991, p.447. 11Lits Marc, « La médiatisation du politique ou le passage d'un espace public délibératif à un espace public symbolique narratif », A contrario, 2009/2 (n° 12), p. 85-100, p.31. 12Idem, p.30.

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Séminaire transversal - LCOMU 1335 Rapport d’immersion – 22 décembre 2017

- Antoine Frédéric, Structures Socioéconomiques des médias, UCL, année académique 2016-2017. - Vassart Benoît et Berten André, RTL-TVI, un nouveau contexte pour quelle information, mémoire, UCL, 1988. - Bélisle Claire, Pratiques médiatiques : 50 mots-clés. Paris : CNRS communication, 1999. - Campion Baptiste et Marion Philippe, Du média au multimédia : essai sur la nature médiatique du multimédia : élaboration d'un cadre théorique : une approche médiatique. UCL, ESPO/COMU Département de communication, Louvain-la-Neuve : UCL, 2000. - Cayrol Roland et Ouverger Maurice, Les médias : presse écrite, radio, télévision. Paris : PUF, Thémis. Science politique, 1991. - Lits Marc, « La médiatisation du politique ou le passage d'un espace public délibératif à un espace public symbolique narratif », A contrario, 2009/2 (n° 12), p. 85-100. URL : https://www.cairn.info/revue-a-contrario-2009-2-page-85.htm, consulté le 21 novembre 2017. - Neveu Erik, « Les émissions politiques à la télévision. Les années quatre-vingt ou les impasses du spectacle politique », Hermès, La Revue, 1995/3 (n° 17-18), p. 145-162. URL : https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-1995-3-page-145.htm, consulté le 29 novembre 2017. - Lits Marc, « La spectacularisation des émissions politiques dans les télévisions européennes », dans Recherches en communication, n° 24 (2005)....


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