Test-projectif PDF

Title Test-projectif
Author Marie-Céline Dormoy
Course Clinique des tests
Institution Université Catholique de Lyon
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Test projectif Approche clinique des tests

TEST PROJECTIF  Un test projectif est une méthode d’investigation de la personnalité d’un individu dont les principes sont de lui offrir une surface des mécanismes et des contenus internes.  Le test projectif est un objet médiateur, il établit une relation de type verbale entre le psychologue et le sujet. Le professionnel pouvant alors évaluer le niveau de représentation et de langage de son patient.  Le but principal des épreuves projectives est de permettre une étude du fonctionnement psychique individuel dans une perspective dynamique.

TEST DE PATTE NOIRE   

Outil très utilisé dans la pratique clinique du psychologue Destiné aux enfants de 6 à 12 ans Élaboré en 1961 par le psychiatre Louis Corman qui se base sur la méthode de préférences/identifications pour la passation et l’interprétation. Il faut s’intéresser aux tendances instinctives, définies par le choix de préférence de l’image ainsi qu’aux défenses du Moi, définies par le choix d’indentification à un personnage pour que ce test projectif rendent compte au mieux de la personnalité du sujet.

 Temps de passation : 45 minutes à 1h30 Intérêts du test :  

Mettre en lumière les conflits internes du sujet et tenter de les comprendre pour mieux l’accompagner Permet une exploration de la dynamique de la personnalité

 Identification du sujet à Patte Noire à travers les aventures qu’il va vivre en regardant les planches et refus de cette identification de base en s’identifiant à un autre personnage. Il faut toujours vérifier et éclairer ses hypothèses avec un entretien clinique et voir s’il y a une convergence entre le résultat et l’entretien. Le test de Patte Noire est un test projectif dont les situations stimulus sont des scènes animales où l’enfant se projette très facilement. Le test se présente sous la forme de 19 planches de dessins évoquant des scènes dont le héros est un petit cochon qui a une patte noire. Ces planches couvrent un large éventail de tendances instinctives et permettent une exploration complète de la personnalité. Les planches présentent des images de scènes très facilement compréhensibles par tout sujet, mais qui laisse la possibilité d’une multitude d’interprétation différentes, en fonction de ce qu’est le sujet, de son histoire passée et actuelle, et de ce qu’il vit. L’enfant a une totale liberté d’expression. La consigne de cette épreuve comporte plusieurs phases. Le psychologue commence par présenter à l’enfant le frontispice et le sujet dit ce qu’il représente pour lui : o o o o

Nommer Patte Noire Patte Noire est un garçon ou une fille ? Quel âge ? Petits blancs (sexe et âge, degré de parenté avec Patte Noire) Deux gros (sexe et âge, degré de parenté avec Patte Noire)

Passation du test : Le sujet va choisir les planches sur lesquelles il va raconter une histoire (ce qui permet d’éviter qu’il ne se trouve directement confronté à une situation traumatisante, synonyme d’angoisse ou de conflits latents). On a étalé devant lui toutes les planches (excepté la fée), pour qu’il choisisse celles sur lesquelles il veut raconter une histoire. La première image choisie reflète souvent les problèmes principaux problèmes du sujet. Les planches rejetées ont également un sens, elles peuvent témoigner d’un rejet de la thématique par le sujet. 1

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Dans une deuxième étape, le sujet choisi d’abord les planches qu’il aime, en commençant par celles qu’il aime le plus, puis celle qu’il n’aime pas, en commençant par celle qu’il aime le moins. Une fois le choix établi, le psychologue va les montrer une par une avec à chaque fois la même consigne : « Raconte-moi l’histoire de Patte Noire. ». Pour chaque planche, le psychologue va demander à l’enfant s’il aime ou non cette planche et pourquoi, puis à qui il s’identifie dans ces planches en lui posant la question : « Si tu étais dans l’histoire, qui serais-tu ? ». Enfin à l’issue du test, après lui avoir présenté la planche avec la fée, le psychologue demande à l’enfant quels sont les 3 souhaits les plus chers de Patte Noire.   

Le test explore à la fois les tendances instinctives et les défenses du moi, mettant ainsi en évidence leur dynamisme conflictuel. Il existe une série parallèle, le Patte Noire « moutons », créée pour parer au refus, toujours possible, de s’identifier à un cochon pour des motifs religieux. Au cours de la passation, le travail du psychologue est d’écouter le récit que fait le sujet, mais également d’être attentif à sa manière d’être, son comportement, ses intonations de voix. Il doit noter les exclamations de joie, de stupeur, les chuchotements et les rires.

Frontispice : 

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Un enfant ne peut pas se penser seul. Le frontispice permet de comprendre ce qui l’enfant souhaite s’entourer pour l’histoire. De façon générale, les enfants identifient tout de suite les frères et sœurs et les parents, autrement cela signifierait que ses relations familiales sont perturbées. Les préférences et les hostilités que le sujet entretiendrait avec les membres de sa famille peuvent apparaître en dévalorisant par exemple l’un d’entre eux. Le frontispice renseigne également sur l’identification sexuelle du sujet. Le psychologue doit laisser le sujet choisir le sexe des personnages. Chez les filles, il est fréquent de considérer Patte Noire comme un garçon (dans les ¾ des cas) alors que 1 garçon sur 5 catégorise Patte Noire comme une fille. Il est important de noter si l’identification sexuelle change au cours du test ou non.

Planche 2 : le baiser Le papa et la maman s’embrasse nt. D errière un muret, un petit cochon d’identité imprécise les regarde, étonné. C’est le thème œdipien qui est représenté ici, avec une scène d’intimité et de tendresse (contenu latent, thème de jalousie œdipienne, de culpabilité). Dans 25% des cas, ce thème est nié, soit l’action des parents n’est pas mentionnée, soit les cochons ne représentent pas les parents. Planche 3 : la bataille Patte Noire et un des « blancs » se mordent, l’autre blanc part en direction des parents qui viennent. On a ici le thème sadique oral, d’agressivité, de culpabilité, de rivalité fraternelle et des problématiques de dépendance et d’indépendance vis-à-vis des deux gros qui peuvent venir en aide. Une identification au puissant peut signifier une identification à l’agresseur. Tant qu’on ne peut assumer sa propre agressivité, on préfère jouer à des jeux où l’on domine. Ce n’est pas une défense structurante mais signifiant l’immaturité. Il s’agit de l’image dans laquelle l’identification à Patte Noire est la moins forte car elle n’est pas assumée. Planche 7 : l’hésitation La mère allaite un des petits blancs, tandis que le père boit dans l’auge avec un autre petit blanc. Aucun d’eux ne semble prêter attention à Patte Noire qui, un peu en arrière, est seul, dans une attitude équivoque, le corps tourné vers la maman et la tête vers le papa. Il y a le thème d’ambivalence de frustration ou rivalité fraternelle, ou l’exclusion. Il y a un conflit de dépendance et d’indépendance, ainsi qu’une problématique d’indentification avec le fait d’être petit (la mère qui donne le lait) ou grand comme le papa.

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Planche 10 : la nuit On voit une étable la nuit, éclairée par la lune, divisée en deux par une cloison de planches. D’un côté deux gros cochons l’un contre l’autre, et de l’autre, un petit cochon qui les observe dormir. On a le thème œdipien avec le voyeurisme de la chambre des parents, mais aussi le thème d’abandon et de punition qui réactive une angoisse dépressive. Planche 17 : la fée Cette planche aborde le thème du moi idéal. Elle permet au sujet d’exprimer les 3 vœux les plus chers de Patte Noire, révélateurs des souhaits du sujet.

Interprétation :  Tenir compte des désirs, défenses et identifications du sujet (appui sur les théories psychanalytiques)  Face à l’épreuve, trois types de défenses peuvent apparaître : la réalité de la planche est-elle reconnue ou évitée ? La planche est-elle aimée ou non ? Y a-t-il eu identification ? Patte Noire ou non ?  L’utilisation de ces trois types de défense pour la même planche est signe de rigidité destinée à éviter l’impact important du contenu latent.

THEMATIC APPERCEPTION TEST (TAT) DE MURRAY (1943)    



Le T.A.T est un test projectif qui a été élaboré par Murray, psychologue américain en 1935. Le test sera sous sa forme définitive en 1943. Un des grands tests utilisés en psychopathologie de l’adulte. Il est destiné aux adultes et aux adolescents (à partir de 7 ans). Il s’apparente au CAT (Children Apperception Test par Bellak, 1950) qui est destiné aux enfants : les personnages humains sont remplacés par des animaux familiers. Face à une figure animale, les enfants ont une plus grande liberté d’expression et extériorisent plus facilement leur ressenti. Ce test ne donne pas de renseignements précis sur la structure de la personnalité.

 Temps de passation : 1 à 2 heures     

Outil diagnostique, explorant finalement l’univers relationnel du sujet dans ses mouvements identificatoires et ses aménagements défensifs. Facilité l’implication et la projection suscitant une diversité de réactions, témoins du fonctionnement psychique individuel. Test étudiant la dynamique de la personnalité qui se compose en 2 séries de 15 planches plus une qui est intégralement blanche soit 31 planches. Test composé d’images constituées par des dessins, des photographies ou des reproductions de gravures. La majorité de ces planches est figurative et met en image un ou plusieurs personnages. Toutefois, leur signification reste ambiguë.

Compréhension de la dynamique du sujet Test projectif permettant une étude approfondie de la personnalité des adolescents et des adultes, qui propose un accès direct à la compréhension du déterminisme psychologique d’un sujet donné, en éclairant les différents aspects de l’organisation psychique individuelle. Psychologie des sujets normaux : exploration de la dynamique de la personnalité  Ce test est très utile dans toute étude approfondie de la personnalité et dans l’interprétation de dépression, névrose, fonctionnement limite et organisation psychotique. Psychologie pathologique : le TAT peut être appliqué en psychiatrie d’adultes et d’enfants, pour le diagnostic et le pronostic, en liaison avec la psychothérapie ou comme introduction à celle-ci. 3

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C’est un test projectif intéressant car le sujet livre ses angoisses à travers une histoire qu’il a lui-même inventé. Le sujet raconte les aventures d’un personnage sans pour autant être conscient qu’il livre ses angoisses. Raconter une histoire à partir d’une planche peut rassurer le sujet et l’amener à se livrer beaucoup plus facilement que s’il devait directement exprimer ses angoisses et ses peurs. Certaines images sont communes à tous les sujets, d’autres sont particulières aux enfants, aux adultes, à l’un ou l’autre sexe (contrairement à Patte Noire, les sujets ne choisissent pas les planches). Le sujet a pour consigne d’imaginer et de raconter une histoire à partir de chaque planche. Le psychologue note alors intégralement le discours du sujet en respectant toutes ses caractéristiques. En effet, le travail sur le protocole va s’effectuer à partir de l’analyse formelle du récit. La valeur psychologique de cette épreuve s’explique, suivant Murray, par les deux tendances suivantes :  

La tendance à interpréter une situation humaine ambiguë en se référant à ses besoins du moment. La propension à faire de même quand on écrit des histoires, c’est-à-dire recourir à ses expériences et à exprimer ses sentiments et ses besoins conscients ou inconscients.

L’expérience a montré que l’analyse des histoires ainsi obtenues était de grande valeur pour étudier certains aspects fondamentaux de la personnalité (pulsions, émotions, sentiments, complexes et conflits). Ce test cherche à mettre en évidence les conflits psychiques ainsi que les conflits entre les besoins et les contraintes, évaluer les fonctions du Moi ainsi que les mécanismes de défense utilisés par le sujet. Lorsque le sujet se retrouve face au support ambigu qui lui est proposé, il va mettre en scène une histoire particulière incluant un personnage principal auquel il va s’identifier, comprendre les désirs, les défenses et les multiples craintes du patient. Les conflits internes vont surgir au fur et à mesure de la passation du test car chaque planche va réactiver chez le sujet des types de relations particulières. Passation :  Présenter la première planche qui est mixte. Ce test n’est pas chronométré, mais il faut noter les moments d’hésitation et les comprendre.  Le thérapeute ne doit pas réagir, quelles que soient les histoires racontées. Certaines histoires ne peuvent pas être interprétées : les histoires purement descriptives.  Soit la description est défensive, le sujet ne dit rien, soit le sujet est dans l’incapacité de se projeter dans cette histoire. Si on a que des descriptions pour chacune des planches, il faut changer de test.  Il faut relier les images entre elles, trouver la dynamique des histoires et le fil conducteur.  Connaître l’âge du sujet et sa situation familiale. Planche 1 : un jeune garçon contemple un violon posé sur une table en face de lui.  Peut évoquer l’immaturité fonctionnelle liée à l’angoisse de castration.  Peut aussi évoquer chez certain l’angoisse de la perte  Évoque de la solitude, blessure narcissique. Planche 2 : scène champêtre avec au premier plan une jeune femme, des livres à la main, et à l’arrière-plan, un homme travaille dans les champs et une femme âgée regarde.  Contenu latent qui fait référence à la question de la différence des sexes et met en jeu le vécu du sujet par rapport à la situation triangulaire (triangle œdipien), différenciation des générations. Planche 4 : une femme saisit aux épaules un homme qui détourne la figure et le corps, comme s’il s’efforçait de la repousser.  Contenu banal avec un conflit dans le couple entre le besoin d’autonomie de l’homme et la possession de la femme, ou thème de rivalité (femme à l’arrière plan)  Contenu latent qui réactive les conflits œdipiens avec les conflits de rivalité, la planche permet de voir comment est gérée l’ambivalence dans le couple. Planche 16 (planche blanche) : la plus projective, il s’agit de réussir à inventer des personnages malgré le vide total, être capable de surmonter l’angoisser devant l’absence d’objet. Cette planche éveille particulièrement les angoisses profondes et est difficile à supporter pour les sujets qui ont une fragilité narcissique et qui sont angoissés par le vide. Elle renvoie à la manière dont le sujet structure ses objets privilégiés et aux relations qu’il établit avec eux.

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INTERPRÉTATION DU TAT o

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On va mesurer le temps de latence (temps entre la présentation de la planche et le début de son discours), le temps total par planche et donc le temps de toute la passation. Mais contrairement aux épreuves des tests intellectuels, le temps ne sera pas interpréter pour évaluer sa performance mais plutôt pour étudier sa réactivité ou son inhibition. Le psychologue va devoir noter le discours dans son intégralité et le plus fidèlement possible, ainsi que toutes les questions du sujet au psychologue et toutes ses propres interventions comme par exemple pour l’aider à se lancer et à continuer.

Les données recueillies vont faire l’objet de deux analyses différentes : 

L’analyse formelle : qui étudie l’organisation et la richesse des informations recueillies dans le but d’avoir des informations sur les qualités intellectuelles que peut avoir le sujet.



L’analyse du contenu de l’histoire : qui s’articule autour de points différents :  Le héros (auquel le sujet s’identifie habituellement, supériorité, infériorité, dépendance, qualité de chef, humeur querelleuse)  Mobiles, tendances et sentiments des héros (attitudes ou traits), abaissement, accomplissement, agression  Les forces en provenance du milieu auxquelles est soumis le héros  Le déroulement et dénouement de l’histoire inventés par le sujet  L’analyse des thèmes  Les intérêts et les sentiments (l’auteur révèle ses propres intérêts et sentiments en les attribuant à des héros et dans le choix des sujets et dans sa manière des les traiter)

Grilles d’analyse : une fois la passation terminée, le psychologue s’attache au travail de dépouillement c’est-à-dire à l’analyse et à l’interprétation du protocole Le dépouillement comprend 2 phases :  

Analyse planche par planche Synthèse

Après la passation, le psychologue doit regrouper les procédés d’élaboration du discours d’abord quantitativement en fonction de leur fréquence (présent +, fréquent ++, massivement utilisé +++), puis de manière qualitative en analysant l’articulation des procédés entre eux dans une même série, ou des procédés par rapport à d’autres séries. Le psychologue devra, en prenant en compte les résultats de la feuille de dépouillement, les interpréter sur le plan psychopathologique.

4 grandes catégories de procédés pour la feuille de dépouillement : 

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Procédés de la série A et B : ces 2 catégories renvoient à des procédés d’élaboration du discours susceptibles d’être sous tendus par des mécanismes de défense névrotiques (en particulier le refoulement), témoins de l’existence d’une « conflictualisation » intrapsychique. Procédés de la série C : catégorie traitant des mécanismes d’évitement du conflit Procédés de la série E : catégorie regroupant des modalités de pensée saturées en processus primaires (principe de plaisir, principe de réalité). Si il y a une grande quantité de mécanismes dans la série E, alors il y a une connotation plus pathologique.

Murray recommande par la suite de reprendre chaque histoire et de les décomposer en suivant 5 stades :     

Le stade descriptif : simple condensé de l’histoire contée, sous une forme abrégée avec des mots simples Le stade interprétatif : supposition d’un sens qui dépasse le récit lui-même Le stade diagnostique : exposition des impressions personnelles du psychologue face aux productions du sujet Le stade symbolique : hypothèses psychanalytiques et en lien avec des mécanismes psychiques Le stade élaboratif : demande de précisions auprès du sujet sur, par exemple, les noms, les dates des planches. 5

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LA THÉORIE INTERPRÉTATIVE Théorie des besoins et des pressions : 

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Elle suppose que les histories racontées par le sujet contiennent un héros qui exprimerait les besoins et sentiments du sujet. Le sujet s’intéresse et s’identifie au héros. En général, il se trouve sur l’image, où il joue d’ailleurs un rôle principal. Il apparaît dès le début du récit et est souvent impliqué dans la résolution de l’histoire. Des personnages autour de ce héros, en interaction avec lui et qui représenteraient les forces du milieu familiales et sociales dont le sujet ressentirait la pression. Le heurt entre les deux entraînerait un conflit inconscient et le TAT permettrait d’en étudier sa nature et son modèle de résolution.

Dans tout processus de projection, il est demandé au sujet de donner une forme à un matériel ambigu. Pour se faire il ne peut éviter de faire appel à son expérience personnelle, à son imagination, à sa mémoire. Le sujet révèle sa structure mentale et affective dans les tests projectifs, il projette ses affects sur les nombreux personnages proposés dans les images du TAT. La projection est le phénomène inverse de l’identification. Dans l’identification, le sujet dit « je suis comme lui », dans la projection, le sujet dit « il est comme moi ». Avec le TAT on peut observer quelques niveaux de personnalité, dont le niveau symbolique. On s’intéres...


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