Daniel Gaxie - Le cens caché PDF

Title Daniel Gaxie - Le cens caché
Course introduction à la science politique
Institution Université de Lille
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Summary

Fiche de lecture sur l'article/résumé de Daniel Gaxie...


Description

Daniel Gaxie, Le cens caché, Réseaux, n°5, 1987 Daniel Gaxie est un professeur de Science Politique en Université, directeur du Centre de recherches politiques de la Sorbonne, le CRPS. Il s’intéresse tout particulièrement à la sociologie du vote en mettant en avant l’idée que les « profanes » sont exclus de la politique, notamment car leur niveau d’études est trop faible. Dans son article tiré de la revue Réseaux, nommé « Le cens caché », en référence directe à son livre de 1978, Daniel Gaxie insiste sur le fait que le système démocratique, et par extension le suffrage universel, assurent et légitiment le « maintien de la domination politique des catégories dominantes ». C’est en cela que l’article se révèle pertinent en ce sens qu’il met en avant des inégalités sociales de participation politique. L’auteur évoque un cens caché. Le cens est au XVIIIe et au XIXe siècle un impôt donnant le droit de vote et d’éligibilité à ceux qui le payent, restreignant par voie de conséquence le champ politique aux seules catégories dominantes qui ont des moyens financiers suffisants. Le suffrage universel abolit le cens en donnant le droit de vote et d’éligibilité à tous les citoyens. Cependant, Daniel Gaxie observe que les classes dominantes ont toujours une forme de monopole politique, perpétuant un « cens caché » sous couvert d’universalité. Il démontre qu’il est improbable pour les individus des groupes socialement défavorisés d’entreprendre une carrière politique. Ce sont également eux qui sont les plus « passifs » dans la pratique électorale. Daniel Gaxie présente plusieurs causes à l’existence d’un cens caché :  La politisation, qui est une attention accordée au fonctionnement du champ politique et qui dépend du degré auquel les agents sociaux ont le sentiment de se retrouver dans le déroulement des évènements politiques en leur donnant un sens. Cette politisation est plus forte chez les catégories socialement favorisées car elles ont le sentiment d’avoir une compétence politique, ce qui n’est pas aussi évident pour les catégories les moins favorisées, provoquant de fait leur auto-exclusion par manque de sentiment de légitimité au sein du champ politique.  L’éducation est aussi un facteur explicatif, car elle est différente selon les classes et contribue à former une politisation différenciée. En effet, l’école en complément de la famille transmet des outils et des instruments linguistiques pour forger la compétence politique. Ceux qui accèdent aux études les plus longues, c’est à dire les plus favorisés, ont plus de clés pour transformer leur savoir en savoir politique. Aussi, l’intérêt pour la politique sans les codes du champ politiques n’est pas suffisant pour se construire une compétence politique. Il dénonce ainsi l’école qui refuse l’enseignement de la science politique au nom de la laïcité, renforçant de fait les inégalités de politisation.  Le champ politique est lui-même un facteur discriminant. Il s’agit « d’un lieu où s’engendrent dans la concurrence, entre les agents qui s’y trouvent engagés, des produits politiques, programmes et analyses, et où les agents sont réduits à des consommateurs » d’après Bourdieu. D. Gaxie montre que lorsqu’il y a des élections, la politisation est plus forte, mais les indifférents de la politique, convaincus de leur incompétence, se limitent aux aspects immédiats de la compétition électorale, causant des interprétations diverses des enjeux. Aussi, les sondages occultent les antagonismes au profit d’une « opinion publique » artificielle. Le champ politique reproduit la domination sociale, au profit des classes supérieures et des plus cultivés. Les inégalités

de politisation excluent les dominés (de façon socio-culturelle), de la même façon que le sexe et l’âge sont des facteurs discriminants. Les dominants structurent la compétition politique....


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