Fiche - Shakespeare, Macbeth PDF

Title Fiche - Shakespeare, Macbeth
Author Thomas Dumats
Course Littérature
Institution Université de Reims Champagne-Ardenne
Pages 2
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Description

Le théâtre (Macbeth) I.

Macbeth de Shakespeare, Acte V,1

Macbeth vient de tuer la femme du baron de Macduff. Les personnages autour commencent à pressentir que le nouveau roi est un régicide et un meurtrier, mais la complicité avec Lady Macbeth n’est pas encore établit. Shakespeare par cette scène de somnambulisme, nous montre un part de l’inconscient. Le somnambulisme, considéré cliniquement comme une folie, apparaît comme une terreur nocturne. Il y a 2 enchâssements de la scène : Lady Macbeth ne voit pas la dame de chambre et de médecin. Des morceaux de réalités de ce qu’a vécu Macbeth nous apparaissent. La tragédie est mêlée à un mystère, à un principe surnaturel. (REVOIR HORACE) Pour dire le mystère, la poésie doit devenir mystère. Henri BOUILLE « il existe des tragédie en prose mais pas de tragédie prosaïque ».

II.

Expression de la folie et de la hantise chez Lady Macbeth

Le médecin, au départ sceptique, donne l’impression d’entrer in medias res. Le spectateur surprend une conversation. Son scepticisme rend aussi légitime le discours de la dame de compagnie, fondé sur la réification. Un temps s’est mis en marche depuis 2 nuits. Le caractère mécanique des actions, va de pair avec le caractère incompréhensible de ses actions. On ne connaît ni les récits ni ce que la reine écrit. Le mystère de son comportement est renforcé par la tendance du médecin à mener son enquête. A la fois il conçoit le désordre dans lequel se trouve Lady Macbeth mais l’accepte en même temps. Il n’en perd pas pour autant son statut de spectateur objectif. Mais l’interprétation est de plus en plus orientée vers l’extraordinaire. Il veut prendre des notes (mise en abyme du théâtre). Faire du présent un texte, pour l’avenir de la science. Le dispositif scénique respecte l’observation clinique, jusqu’à un certain point. La dame de compagnie demande de regarder mais aussi de rester cacher… Les personnages ne peuvent pas totalement se conforter à l’étrangeté du somnambulisme. Les limites sont aussi marquées par le prolongement des paroles de la dame de chambre par lady Macbeth « Malgré tout il reste une tâche » : renvoie au discours et à l’action. L’insignifiant est converti en une expression morale. Le médecin se rétablit à la fois en avouant l’échec du discours scientifique « « ce mal passe mon art » et en se rattachant à son expérience ordinaire. Macbeth rend impossible cette insertion de l’extraordinaire dans l’ordinaire. BONNEFOY précise que Shakespeare, arrive à un moment où l’unité du monde médiéval se fissure. Le désordre auquel on a assisté, malmène une conception unitaire du monde. Hamlet est un fils qui ne peut plus atteindre le monde de son père. Ce trouble de la nature pourrait être dominé par le prêtre. La religion est-elle même dépassé par ce qui est révélé dans cette scène. Le médecin reprend la peur de la dame de compagnie, secret d’Etat qui est source de malédiction. Comme si le pouvoir politique détenait la santé de l’univers qu’il dirige. L’enfer existe et est opaque. Lady Macbeth est en train de montrer au spectateur que son mari avait raison d’avoir peur. L’orgueil de la toute puissance « quand personne ne peut demander de compte à notre puissance » est montré comme un leurre avec le somnambulisme. La réalité de la culpabilité n’est pas une réalité fixée. Elle se déplace : ironie tragique. « Un coup, deux coup » fait référence à un scène de l’acte 2 qui donnait le signal pour l’assassinat. Le reproche des tressaillements donne un aperçu d’une autre dimension du crime, comme compensation, pouvoir de transformer son mari en fantôme. « Allons, allons, donnez-moi la main », est peut-être un prélude aux échange sexuels mais aussi contamination de la culpabilité. Cela dit le compagnonnage dans le crime. La main tâchée par la faute, montre que le temps de l’apparition de Lady Macbeth a inauguré un autre temps : l’éternité de la culpabilité qui dit que la mort n’est en rien une fin. « ce qui est fait ne peut pas se défaire », commente précisément ce qui se passe dans la scène : lady Macbeth est enchaînée dans son passé. Les conseils du médecin semblent ainsi dérisoires.

Shakespeare donne à l’intériorité du personnage, une dimension fantastique. Le spectateur lui-même est appelé à faire ce travail de réorganisation du passé, pour reconstituer la logique du crime. Un travail psychologique lui est demandé. Sorte de catharsis non passive....


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