La GD dans le monde - Cours de macro économie avancée sur les crises PDF

Title La GD dans le monde - Cours de macro économie avancée sur les crises
Course Macro Économie
Institution EM Lyon Business School
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Cours de macro économie avancée sur les crises...


Description

La Grande Dépression dans le monde Introduction La Grande Dépression correspond à une période de crise allant de 1873 à 1895. Ses impacts et ses manifestations sont cependant différents selon les pays : elle se manifeste surtout dans les pays développés et industrialisés, c'est-à-dire la GB, la France, les USA, l’Allemagne, l’Italie. L’expression « Grande Dépression » est française, aux USA, c’est la crise de 1929 qui est évoquée par cette expression. On ne parle ici que de la crise du la fin du XIXe.

I.

Le phénomène et ses causes

a) Rappel chronologique La Grande Dépression est située entre deux périodes de prospérité : en France, on parle de la Fête Impériale entre 1851 et 1870-73, et de la Belle Époque entre 1895 et 1913. Correspond à la 1ère phase longue de difficultés des pays industrialisés. Sa modernité est qu’elle se caractérise par une dégradation simultanée de tous les indicateurs : baisse des prix et de la production, hausse du chômage et du nb de faillites, krachs boursiers… Surtout, elle dure plus de 20 ans. Commence par la crise de 1873 : en mai, effondrement de la bourse allde, puis faillites bancaires en Autriche. Expliqué par une trop forte spéculation sur les chemins de fer, lesquelles ont de mauvais résultats à cause de la baisse des coûts. Les industries en amont se voient donc en mauvaise posture, d’autant plus que les prix du charbon ont beaucoup augmenté (à cause d’un manque de progrès technique : les wagons sont encore tirés par des chevaux etc.). Les 5 milliards payés rapidement par la France (1871-1873) ont participé au manque de liquidités de l’Allemagne dans les années 183-1874 (ils ne s’attendaient pas à ce que la France paye si vite). A NY, même situation concernant les chemins de fer, au niveau financier : effondrement de la firme Jay Cook (spécialisée dans les opérations financières), la bourse ferme pendant 10 jours à cause de la crise du crédit et des faillites bancaires. La crise se propage aux autres pays (diminution des importations de coton brut entraîne par exemple la propagation de la crise dans le Nouveau Monde). Légère reprise de la croissance entre 1880 et 1882. Mais en 1882 : retour de la crise (en France faillite de la banque de l’Union Générale + renversement du gouvernement Gambetta à faillite de nbses banques d’affaires ; crise de surproduction généralisée. Crise du phylloxéra : ravage 100 % du vignoble frs.) Dans toute l’Europe : crise agricole due à l’arrivée de produits étrangers (surtout américains) plus compétitifs (beurre, laine, céréales). Croissance nulle de 1882 à 1888.

USA : krach de 1884 à NY causé par guerre des tarifs entre deux compagnies ferroviaires (Union Pacific et Northern Pacific) qui provoque 37 faillites. De plus, les récoltes sont mauvaises. Causée aussi (partout) par baisse de la demande de matériel ferroviaire car le réseau est presque achevé à fin des effets d’entraînement. Reprise courte et incertaine, en Europe de 1887 à 1890, aux USA jusqu’à 1892. Crise de 1890-1896 : pas scénario identique : faillites boursières moins spectaculaires, demande métallurgique en baisse pas à cause du ferroviaire, à baisse de la croissance dans les grands pays industrialisés : 2% par an de 1891 à 1896. La baisse des prix de gros symbolise les difficultés d’écoulement de la production. Croissance du PIB par an

France

Etats-Unis

16 grands pays industrialisés

1850 – 1872

2%

Pas de données (guerre de sécession)

3,1%

1873 – 1896

1,1%

3,8%

2,4%

1897 – 1913

2%

4,5%

3,1%

b) Des causes difficiles à déterminer Cycles Juglar ou Kondratieff représentent les turbulences économiques : dans chacun des deux, la phase A (phase d’expansion) représente une période de hausse des prix et de la production ; et la phase B caractérisée dans les cycles Juglar par une baisse des prix et de la production et dans les cycles Kondratieff, par une baisse des prix et un ralentissement de la hausse de la production. Lescure (1912) met en corrélation les phases d’expansion avec les nouveautés technologiques et économiques (chemin de fer, électricité, chimie) et les phases de ralentissement avec l’épuisement de ces nouveautés. Kondratieff, lui, explique les oscillations par le coût très important de l’épargne empruntée. Joseph Aloïs Schumpeter met l’accent sur l’innovation : les phases a sont des phases de diffusion de l’innovation, et les phases B des phases de crise de l’innovation. Monétaristes : pour eux, cela varie avec la quantité de monnaie en circulation (qui est émise par rapport aux réserves en métaux précieux.) La période de la Grande Dépression correspond à celle de l’épuisement relatif de l’or californien Toutes ces explications sont réductrices. Il faut y ajouter les facteurs extérieurs, comme l’arrivée sur le marché européen des produits agricoles américains, ou les maladies des récoltes (cf. ci-dessus). La Grande Dépression est donc une crise due à la conjonction de plusieurs phénomènes : certaines formes institutionnelles deviennent obsolètes, certaines structures de production se grippent et d’autres phénomènes +/- contingents.

II.

Ses conséquences

a) Au niveau social Langueur des affaires et chute des prix entraîne une baisse du revenus des entrepreneurs et des producteurs non capitalistes (nombreux à cette époque) à les artisans, boutiquiers… se retrouvent en concurrence avec les grands magasins (cf. Au Bonheur des Dames de Zola) et surtout avec les industries. Grande Dépression entraîne aussi écroulement du putting out system, encore très actif dans les campagnesà disparition d’une source de revenus pour les paysans. Pour ces paysans, doivent aussi subir la baisse des prix des produits agricoles à baisse de leurs revenus nominaux et réels. En France et en Italie, c’est 50 à 60% de la population qui se retrouve ainsi dans la misère. Salariés : hausse du salaire réel grâce à la baisse des prix, mais aussi, hausse du chômage dû à la crise à paupérisation de la population. Aux USA, agitation sociale : revendications des farmers et des ouvriers, car l’agriculture, mécanisée et productive au max est constamment en situation de surproduction. Cela, plus les bas prix, plus la fermeture partielle des débouchés européens entraîne le mécontentement populaire. Partout, augmentation du mouvement salarial et cela débouche sur de meilleurs droits pour les salariés (en France : reconnaissance officielle du droit de coalition en 1884 ; instauration du repos hebdomadaire en 1906…). En effet, les prix de gros atteignent un minimum séculaire entre 1894 et 1896 : c’est l’issue d’un trend séculaire à la baisse (depuis 1815 on observait une baisse des prix). De plus, baisse des autres revenus : dividendes, revenu agricole, rente foncière, valeur marchande de la terre, salaires.

b) Au niveau économique Pour les 5 pays industrialisés (GB, France, Allemagne, USA et Italie) nette décélération de l’activité économique. Production agricole durement touchée en Europe : véritable dépression. Surtout en GB où il n’y a pas de barrières douanières pour les protéger : la production céréalière baisse de 40% entre 1880 et 1895. Aux USA, la production agricole augmente mais elle rencontre des difficultés dues à la fermeture des marchés européens, notamment à partir de la fin des 1880s - début des 1890s. Peu d’infos existent sur les services (peu pris en compte par les théories éco de l’époque). La GB commence à perdre sa primauté économique et technologique : son PIB est dépassé par celui des USA, puis de l’Allemagne. Sa part dans le commerce mondial et européen baisse. Mais Londres reste une place mondiale dans les domaines de la banque, de l’assurance, de la finance et de la manipulation des lettres de change. La £ reste la monnaie internationale pour les transactions (et elle est très stables de plus). Changement des modes de concurrence : apparition des concentrations, des oligopoles concurrentiels, multiplication des SA, évolution des banques (suivent le modèle allemand des banques mixtes), fort recours au marché financier à la place de l’autofinancement.

Surtout dans la période 1882 – 1895 : multiplication des désordres boursiers et bancaires, mévente, baisse des prix agricoles, misère et épuisement de la population urbaine.

III.

Les politiques mises en place pour lutter contre

Quelles réponses apportées face à la crise ?

a) Les dépenses publiques Le courant dominant de l’époque est le néoclassicisme (Léon Walras : Éléments d’économie politique pure 1874) et les libéraux rejettent jusqu’à l’idée même de crise économique, sauf causée par des erreurs, un manque d’information ou une intervention publique intempestive. C’est pourquoi la lutte contre la crise est d’abord le fait d’agents privés. Le plan Freycinet en France (qui n’est pas une politique keynésienne) : plan de grands travaux (voté en 1878) : amélioration des installations portuaires, construction de voies ferrées d’intérêt local (les petites voies ferrées), de canaux. Plus de 5000 km de chemins de fer supplémentaires ainsi construits entre 1879 et 1882. Cela provoque des effets d’entraînement sur la métallurgie. Cependant, lorsque le budget de l’État diminue, cette politique est abandonnée (car trop coûteuse). Cette politique a surtout permis à la France de résister à la crise dans les premiers temps, pas vraiment de la combattre.

b) Le protectionnisme Le moyen d’action de l’État est la hausse des tarifs douaniers à tarifs Méline en France en 1892, ou tarifs MacKinley aux USA en 1890. C’est la principale réponse apportée par les pays, sauf l’Angleterre (qui est libreéchangiste) : l’Allemagne est la première à relever ses tarifs douaniers (dès juillet 1879). Le protectionnisme est aussi exigé par les paysans qui souffrent de la baisse des prix agricoles, soutenus par les industriels. La fermeture des marchés intérieurs permet la stabilité des prix de détail (au contraire des prix de gros).

Conclusion La Grande Dépression est surtout un ralentissement de la croissance, pas comme la crise actuelle. Elle clôt le XIXe siècle. Après 1895, des innovations permettent de relancer la croissance comme l’utilisation de l’électricité, de l’aluminium ou les progrès en chimie organique. On assiste aussi à un changement des modes de vie, au développement du tourisme et du sport (comme événement social). Cette nouvelle offre permet de relancer la demande. De plus, la consommation alimentaire change (plus de conso d’œufs, de lait, de fruits et légumes) à en réponse au recul céréalier de l’agriculture....


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