L\'assommoir gervaise film PDF

Title L\'assommoir gervaise film
Author Marcie Nzahou
Course Littérature Française
Institution Université de Strasbourg
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09/12/2020 Littérature comparée

Exposé : LL’’ivresse au cinéma. Gervaise réaliser par Clément René d’après le roman de Zola.

Coréalisateur : Maurice de Marsan Gervaise suit un jeune ouvrier à Paris, pour fuir ses parents ivrognes. Mais le garçon est paresseux, et l'abandonne avec ses deux enfants. Elle épouse Coupeau, qui sombre dans l'alcool. Les 2 hommes sympathisent et Gervaise se ruine en tant que blanchisseuse, elle se met à boire, sa fille, délurée part.

Apprenante NZAHOU-NZAHOU Marcie

Plan de l’exposé Introduction I. Un film de la fatalité personnelle

A. Les origines de Gervaise B. « L’avachissement » de Gervaise

II- L’alcool dans Gervaise A. L’alcoolisme ; l’ivresse B. L’alcool déshumanise Conclusion

Gervaise est un film français réalisé par René Clément en 1956 Tournée en noir et blanc, inspiré du roman L’assommoir, d’Emile Zola publier en 1877, premier grand roman français sur la classe ouvrière. Émile Zola choisit d’y peindre le peuple dans un mouvement naturaliste courant apparu au 19 siècle, il est considéré comme le prolongement et l’aboutissement du réalisme. Le film présente une histoire naturelle et sociale d’une famille ouvrière misérable et pauvre au bout de l’ivrognerie et la fainéantise dans un quartier empesté de Paris sous le second empire dans les années 1850. Emile Zola choisit pour la première une femme nommé Gervaise comme protagoniste de l’histoire, on assiste à son ascension vers une relative quiétude, contrariée par une nature apathique qui la tirera vers le bas, jusqu’à la chute finale. Il serait judicieux de se demander comment clément nous fait-il plonger dans un milieu social misérable à travers le regard subjectif d’un personnage crise qui va donner au film toute sa dimension émotive et symbolique ?

I.

Un film de la fatalité personnelle

A. Les origines de Gervaise

Dans l’arbre généalogique des Rougon-Macquart, Gervaise appartient à la branche bâtarde, issue des amours d’Adélaïde Fouque, veuve Rougon, et du contrebandier Macquart tué par les gendarmes. Une branche qui comprend les descendants d’Antoine Macquart ainsi que ceux de sa sœur, Ursule, femme du chapelier Mouret. Gervaise est la fille d’Antoine Macquart (« fainéant, lâche, ivrogne ») et de Joséphine Gévaudan (bonne, vigoureuse, très travailleuse mais intempérante). Elle est la sœur de Lisa, épouse Quenu (Le Ventre de Paris), et de Jean, personnage principal de La Terre et de La Débâcle. Doublement marquée par l’hérédité (la névrose d’Adélaïde et l’imprégnation alcoolique de son grand-père, de son père et de sa mère), elle apparaît dans le premier volume de la fresque : La Fortune des Rougon (1869). Née en 1828 à Plassans (le berceau de la famille, ville imaginée sur le modèle d’Aix-en-Provence), elle est boiteuse : « conçue dans l’ivresse, sans doute, pendant une de ces nuits honteuses où les époux s’assommaient, elle avait la cuisse droite déviée et

amaigrie, étrange reproduction héréditaire des brutalités que sa mère avait dû endurer dans une heure de lutte et soûlerie furieuse ». De plus, sa mère, la trouvant chétive, la met un temps « au régime de l’anisette » (La Fortune des Rougon). Élevée dans la rue, battue par son père, elle entre en apprentissage, à dix ans, chez une blanchisseuse. Enceinte à quatorze ans, elle met au monde un premier garçon : Claude et, quatre plus tard, un second : Étienne. Lantier, le père, exerce la profession d’ouvrier tanneur mais, en 1849, lorsque sa mère meurt lui laissant dix-sept cents francs d’héritage, il décide de partir, pour Paris, avec Gervaise et les enfants, et de s’y établir chapelier tandis qu’elle continuera dans la blanchisserie. Hélas, Lantier est un viveur, un paresseux. À peine installé à l’Hôtel Montmartre, il dilapide son héritage et, au début du roman, on retrouve Gervaise à l’Hôtel Boncoeur (le mal nommé), un garni misérable au coin de la rue des Poissonniers. À la fenêtre, tandis que Claude et Étienne dorment, elle attend Lantier qui a découché. Lorsqu’il rentre, furieux, il lui cherche querelle puis, après qu’elle s’en est allée au lavoir, il s’enfuit avec Adèle, une brunisseuse, emportant tout ce qui a un peu de valeur. L’ivresse, du crime et de la prostitution guenilleuse. Cette quête du refuge, du « nid », du « trou » se concrétisera pour Gervaise. D’abord le logement de la rue Neuve-de-la-Goutte-d ’Or avec son alcôve aux rideaux blancs, propre, net, égayé par une branche d’acacia à gauche de la fenêtre, avec un « livret de la Caisse d’épargne » sous le globe d’une pendule qui marque un temps régulier, puis la boutique joliment peinte, tapissée en bleu et bien chaude, sa vitrine « fermée par des petits rideaux de mousseline », où elle croit avoir atteint son idéal mais où l’ivrognerie, la paresse, l’endettement s’installent par la faute de Coupeau qu’encourage la passivité de Gervaise. B. « L’avachissement » de Gervaise

Ce résumé montre que Zola a réussi son projet : il a centré l’action autour de Gervaise Marquée dès sa naissance, elle a beaucoup de qualités : douce, travailleuse, jolie fille en dépit de sa jambe, elle mériterait une vie heureuse dans ce quartier que sa blondeur éclaire. Mais elle manque de volonté, elle cherche le compromis, devient aboulique et cette aboulie la conduira vers sa fin tragique et programmée de 1828 à 1850, elle n’est pas heureuse. De 1850 à 1858, elle connaît un certain bonheur qui se gâte dès l’accident de Coupeau, sa

chute brusque guettée, de sa fenêtre, par une vieille femme qui pourrait bien être une allégorie du destin.

Ensuite, c’est la chute lente qui durera treize années ; le pourrissement physique et moral. Et dans ce leitmotiv, la note qui orchestre la vie de Gervaise, c’est l’obsession du nid, de la cachette où l’on peut se réfugier, vivre et dormir en paix. Elle le dit clairement à Coupeau : « Mon idéal, ce serait de travailler tranquille, de manger toujours du pain, d’avoir un trou un peu propre pour dormir. [...] Ah ! je voudrais aussi élever mes enfants, en faire de bons sujets, si possible ». Cet idéal du nid sera repris dans les romans et les chansons populaires. Ainsi Fréhel exprimait-elle, dans Comme un moineau, une chanson réaliste, le regret lancinant d’une fille de la misère tombée au ruisseau : « Pas plus mauvaise que beaucoup J’aurais préféré malgré tout Un homme qui m’eût aimé d’amour Pour avec lui finir mes jours Dans un nid chaud Comme deux moineaux ».

Mais si Zola préfigure ces productions, grâce à son art, son œil de peintre ou de photographe, cadences, phrases essentielles stockant les mots, les images et les hyperboles, choix des couleurs, des lumières, des sons, des odeurs, etc.), il hausse ces craintes et ces rêves jusqu’à la puissance d’un poème de la déchéance humaine. Il creuse son roman, en ferme peu à peu les espaces ouverts (les visions à la fenêtre, la promenade dans Paris de la noce, les parties de campagne avec les Goujet, les échappées dans le quartier qui trouve « Gervaise bien gentille »), les remplace par des espaces clos, resserrés et de plus en plus sordides. Même le large boulevard de la Chapelle devient un tunnel de l’ivresse, du crime et de la prostitution guenilleuse. Cette quête du refuge, du « nid », du « trou » se concrétisera pour Gervaise.

D’abord le logement de la rue Neuve-de-la-Goutte-d ‘Or avec son alcôve aux rideaux blancs, propre, net, égayé par une branche d’acacia à gauche de la fenêtre, avec un « livret de la Caisse d’épargne » sous le globe d’une pendule qui marque un temps régulier, puis la boutique joliment peinte, tapissée en bleu et bien chaude, sa vitrine « fermée par des petits rideaux de mousseline », où elle croit avoir atteint son idéal mais où l’ivrognerie, la paresse,

l’endettement s’installent par la faute de Coupeau qu’encourage la passivité de Gervaise.

Tout se détraque, la boutique se salit, elle « met sa pendule au clou », elle cède son bail à Virginie et loue deux pièces misérables, petites, dont la fenêtre est à moitié bouchée par un meuble. Enfin, elle n’a plus que la « niche sous l’escalier » où elle mourra, corps de pitié passé sans traces dans le monde imaginé des Rougon-Macquart. Sous les coups du sort, elle se tasse. Elle grossit. Elle se protège avec la graisse et avec la crasse physique et morale. Elle a placé entre elle et le destin cette couche isolante, un tampon de mollesse. Elle s’habitue à tout ; les coups, les injures, les humiliations.

II- L’alcool dans Gervaise A. L’alcoolisme L’alcoolisme est un thème récurrent et central du film. Zola présente l’ivresse avec précision les ravages : pour rendre son propos le plus réaliste possible, il est allé visiter les hôpitaux avant de décrire les crises de delirium tremens de Coupeau. Son souci du détail lui a attiré de nombreuses critiques, comme il le rappelle dans la préface. Gervaise est alcoolique, comme son père, sa mère et ses grands-parents. L'Assommoir est une dénonciation en règle du fléau de l'alcool. Zola témoigne de la réalité objective de la misère. Il a essayé d’expliquer les mécanismes qui entraînent la consommation de l’alcool. Le vin permet la pérennité de l’ouvrier, l'aide à supporter sa condition sociale : « L’ouvrier n’aurait pas pu vivre sans le vin, le papa Noé devait avoir planté la vigne pour les zingueurs, les tailleurs et les forgerons ». L’alambic est présenté à travers une personnification comme une bête mauvaise qui « contamine toute une classe sociale ». L’alcool remplace le sang pur ; Goujet qui a du sang pur l’emporte sur Bec-Salé qui ne peut plus lever sa masse. L’alcool enfin synonyme de descente aux enfers, tient son rôle dans la déchéance de Gervaise qui finit par se laisser vivre dans la crasse en proie à des hallucinations habitées par le père Bazouge, le croque mort, et ira jusqu’à se prostituer pour se payer une goute à boire.

B- L’alcool déshumanise. Il fait perdre toute dignité à l'homme, le rabaisse - il suffit de penser à Coupeau qui dort vautrer dans ses vomissures. Quant à Gervaise, « pour boire sa goutte », elle va jusqu’à se prostituer. Surtout, l'alcool réveille les instincts de l’être humain, le rend fou et peut le pousser au meurtre : le père Bijard tuera sa fille dans un accès de folie meurtrière. Coupeau victime de delirium tremens est un pantin qui subit une danse infernale que seule la mort pourra arrêter. Il a des hallucinations, des visions horribles. Il est complètement déshumanisé. Le thème de l’alcool permet d’illustrer le déterminisme des caractères et la thèse naturaliste. Les parents de Gervaise étaient alcooliques, le père de Coupeau était alcoolique. L’alcoolisme est vécu comme une tare familiale ; Zola imagine l’alcool qui circule dans les membres d’une même famille pour les putréfier. Le couple est d’ailleurs placé sous le signe de l’alcool puisqu’ils se donnent rendez-vous à l’Assommoir, la présence de l’alambic semble prédestiner de la destinée du couple. Zola dénonce les méfaits de l’alcoolisme en l’étendant à toute la classe ouvrière. Il en fait le symbole du malheur de l’ouvrier parisien. La description de l’alambic le représente sous la forme d’un être humain : Zola parle de « son souffle intérieur », « son ronflement souterrain ». L’Assommoir devient une force maléfique avec le thème de l’inondation, il représente la destruction de la capitale : « L’alambic (…) laissait couler sa sueur d’alcool, pareil à une source lente et entêtée, qui à la longue devait envahir la salle, se répandre sur les boulevards extérieurs, inonder le trou immense de Paris. »

En conclusion, Clément René, réalise ce film Gervaise, belle interprétation l’assommoir d’Emile Zola on y retrouve les grands thèmes chers à l'écrivain : la vie difficile du peuple, les premiers combats ouvriers pour obtenir de meilleures conditions de travail et l’ironie tragique fait ressortir la pauvreté, l’ivresse des personnages au point de leurs déshumanisation.

Source - Emile Zola, 1877 l’assommoir - Emile Zola, Connaître une œuvre. - Grandes œuvres de la Littérature française de Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty - http://jnleblanc.canalblog.com/archives/2020/07/28/38453753.html - https://www.bacfrancais.com/bac_francais/resume-assommoir-zola.php - http://lcomloth.over-blog.com/article-l-assommoir-emile-zola120991202.html -...


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