Relation Auteur-Oeuvre-Lecteur PDF

Title Relation Auteur-Oeuvre-Lecteur
Course Linguistique
Institution Université de Poitiers
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Relation Auteur-Oeuvre-Lecteur Intro : Antoine Compagnon dans Le démon de la théorie affirme que “le point le plus controversé dans les études littéraires, c’est la place qui revient à l’auteur”. Pour réfléchir sur ce thème, nous allons dans l’introduction analyser les différents grands courants de l’analyse littéraire et plus spécifiquement la relation entretenue avec l’auteur à travers l’histoire littéraire. Deux grandes conceptions du signe : classique et moderne. La Bible a été longtemps commentée comme un texte contenant un sens unique fixé d’avance. Ce n’est pas moi qui fais le sens du texte mais moi lecteur qui tente d’approcher le Sens (théorie datant de –Vème jusqu’au XIXème). Le texte est un objet fini. Pas de place au lecteur. Il s’agit d’une Vérité définitive, transcendantale que les exégètes doivent trouver . C’est une conception centripète, le texte est détenteur d’une Vérité qui me préexiste MAIS angoisse car le signe n’est pas univoque : comment trouver la vérité avec des glissements de sens (image, poésie) ? Fin XIXème siècle, remise en question de cette métaphysique de la Vérité. Révolution épistémologique : les textes ne sont plus sacrés, ils ne contiennent plus la Vérité mais permettent d’inventer des sens multiples -> Conception centrifuge. L’auteur est désacralisé, il est le premier donneur de sens. Le plus important : le lecteur et la structure du texte. I.

L’herméneutique et les théories littéraires qui s’en sont inspirées

 L’herméneutique et ses principes Vient du grec herménevin (faire connaitre, expliquer, traduire, interpréter). L’herméneutique c’est le dépassement de l’analyse de surface pour pénétrer les intentions profondes de l’auteur. Puisque le texte a un sens fini, on tente d’éviter tous les glissements de sens : prescription de la comédie où il y a l’ironie (non-adéquation signifiant/signifié), du mensonge et du travestissement. L’herméneutique vise à assurer la prédominance du logos sur le mythos (la fabulation, l’invention). Cette conception du texte sacré va déteindre sur les œuvres littéraires en général : on va sacraliser le texte comme détenteur de Vérité. Le Romantisme Allemand est fondé sur ce concept. Trois grands principes :  La cohérence du texte et de son interprétation : chaque aspect du texte doit être interprété en fonction du tout

 L’œuvre s’organise autour d’un noyau de sens qui correspond à l’esprit de l’auteur  Chaque auteur à sa place dans une unité plus vaste : les autres auteurs, les mouvements, l’époque. Ex toutes les rencontres amoureuses influencent la rencontre amoureuse qu’on écrit. Intertextualité : tout texte est fait d’autres textes  Les théories littéraires inspirées de l’herméneutique

 La critique thématique : l’oeuvre comme révélatrice de l’homme, l’auteur. La critique thématique cherche à retrouver l’acte de conscience de l’auteur. La démarche critique se veut totale : l’analyse critique doit être homogène, toutes les analyses convergent vers un point de vue. C’est donc une conception de l’auteur créateur, qui domine son œuvre et son vouloir-dire : la lecture serait une expérience de la création de l’auteur. Conception sacralisante de l’auteur et du texte et le lecteur n’est que révélateur. Position mimétique du lecteur : identification à l’écrivain pour revivre le texte avec lui « il s’agit d’assumer l’imagination d’autrui », « l’acte de lire (auquel se ramène toutes pensées critiques) implique la coïncidence de deux consciences : celle du lecteur et celle de l’auteur. Quand je lis Baudelaire ou Racine c’est réellement Baudelaire ou Racine qui se pense et qui se lise en moi . ==> Lecteur peu autonome dans cette critique ==> Critique utopique, impossible à cause d’une fidélité parfaite entre le lecteur et l’auteur.

 La socio-critique : l’oeuvre comme révélatrice d’une société. La sociologie (inspiration Marxiste) s’impose dans les années 1950. Le but de la sociocritique : expliquer la littérature à partir des sociétés qui les ont produits et qui les consomment. C’est donc le groupe social qui a produit et non l’auteur. Le livre est le produit de l’histoire d’une société, ce n’est plus une œuvre d’art mais un produit déterminé.

II.

La crise du signe et les théories littéraires qui s’en sont inspirées

Fin XIXème siècle, remise en question de cette métaphysique de la Vérité. Révolution épistémologique : les textes ne sont plus sacrés, ils ne contiennent plus la Vérité mais

permettent d’inventer des sens multiples -> Conception centrifuge. L’auteur est désacralisé, il est le premier donneur de sens. Le plus important : le lecteur et la surface du texte, sa structure. Structuralisme qui va remettre en question la maîtrise de l’auteur « la mort de l’auteur » dira Barthes. C’est donc le renoncement au mythe de l’auteur, le texte pour le texte. Saussure écrit le cours de linguistique général en 1916. Le structuralisme s’inspire de sa pensée : une langue est un assemblage de phonèmes assemblés qui donnent des phrases. Saussure envisage la langue comme un système. Barthes réfléchit sur l’arbitraire de la langue, par exemple l’arc en ciel est décrit différemment selon les langues. -> Penser est différent d’une langue à l’autre, les conceptions le sont aussi. Chaque langue semble construire son système du monde (certains pays n’ont que 3 couleurs). L’arbitraire du réel : ma parole est une construction abstraite du réel qui ne serait pas en phase avec la réalité. Le mot remplace une réalité. le texte ne peut donc plus dire le vouloir-dire de l’auteur puisqu’il est déconnecté du réel. C’est un système autonome. Toute forme de contexte est évacuée de l’analyse littéraire au profit de la structure et de la configuration du texte.  L’analyse structurale du récit : Propp et Greimas En 1928, en URSS Propp étudie, dans Morphologie du Conte, les contes traditionnels russes, il remarque une certaine monotonie dans la structure = des invariants. Il y repère 31 fonctions comme l’éloignement, la pulsion, la transgression d’un interdit, etc, qui apparaissent toujours dans le même ordre. Un ensemble de texte fonctionne selon le même schéma. Le schéma actanciel de Greimas : il s’intéresse aux actants (=personnages), il en repère 6 types Destinataire objet destinataire Adjuvant sujet/héros opposant. Structure sous-jacente . Au plan méthodologique, Greimas reprend le point de vue structuraliste, en vertu duquel ce sont les relations entre les concepts, et non les concepts eux-mêmes, qui peuvent créer du sens: « La structure, si on la définit comme un réseau de relations sous-jacent à la manifestation, devient le lieu unique où peut se situer la réflexion sur les conditions de l'émergence de la signification, mais aussi et en même temps, le dispositif permettant de

saisir les objets sémiotiques.» Plus tard, le linguiste tchèque Jackobson délimite à partir de ses actants 6 fonctions du langage.  La théorie du texte de Julia Kristeva Dans les années 1960, elle arrive à Paris, d’origine bulgare, « fille spirituelle de Roland Barthes ». Kristeva inaugure la conception du sujet pluriel, le sujet est habité par ce(s) autre(s) qui nous échappe(nt) : sujet caliidoscopique. Si le destinataire est pluriel, il s’échappe à lui-même, le message sera alors pluriel, les sens sont circonscrits. Il y a autant de réceptions, de lectures qu’il y a de lecteurs. Le sens ne lui préexiste plus. Le texte et la production de son sens sont envisagés comme une production infinie et inépuisable. La théorie de Kristeva envisage le texte comme une productivité qui n’est jamais finie (l’acte de production infinie de sens entre le texte et le lecteur). Les deux sont productifs, inventent le texte.  Le déconstructionnisme de Derrida Philosophe, mort en 2005. Approche structuraliste du texte : pas de verticalité, de sens supérieur, de hiérarchisation. Derrida a tout mis à plat : aucun début, milieu ou fin. Selon lui, il faut détruire cette linéarité qui est physique, qui nous domine. Le texte n’est donc plus une unité cohérente, une totalité. Pour lui, le texte est une productivité de sens que nous ne pouvons pas tous saisir, une juxtaposition de mots qui ne sont pas fédérer pour obtenir un sens. On ne cherche donc plus la cohérence d’un texte : Révolution ! On voit le son et le rythme (comme la peinture abstraite). Il n’y a donc pas de sens préexistant au texte, chaque texte ayant une construction le premier travail du lecteur est de le déconstruire pour accéder à une production de sens infinie : le lecteur a un rôle très actif. C’est l’interaction entre le texte et le lecteur qui produit le sens. –––> Quelle est donc la place de l’auteur, du vouloir-dire ? 1) Qu’est ce qu’un auteur ? 1) BARTHES ET LA MORT DE L’AUTEUR

Cf : Scribd La mort de l’auteur. En’68, Barthes ose enfin s’exprimer tout à fait librement. Il écrit “La mort de l’auteur”, soutenu par les révoltes d’étudiants. Ce texte est de l’ordre du pamphlet. Barthes cite tout d’abord les auteurs qui ont dénoncé l’absurdité du concept d’auteur comme base de la signification d’une oeuvre littéraire (Mallarmé, Proust, Valéry et les Surréalistes). Barthes refuse à l’auteur le statut de producteur d’un texte et de personnage de l’histoire. L’auteur est tout simplement un “scripteur” et l’instance “je” n’est pas plus qu’un sujet grammatical et non plus une “personne” au sens psychologique. En échange, il propose une analyse du texte à base de modèles linguisitiques. La signification du texte se situe dans la language. DC L’auteur comme instance créatrice et interprétatives est remplacé par la langue, impersonnelle et anonyme Cf 2 citations surlignées “ tout au contraire” et “sa main” p. 156 Barthes réserve aussi une place à l’intertextualité dans son texte. En effet, l’auteur n’est plus qu’un bricoleur qui assemble des milliers de différentes pièces dans une totalité. CITATION“Nous savons maintenant qu’un texte n’est pas fait d’une ligne de mots, dégageant un sens unique, enquelque sorte théologique (qui serait le “message” de l’auteur Dieu), mais un espace aux dimensions multiples, où se marient et se contestent des écritures variées, dont aucune n’est originelle : e texte est un tissu de citations, issues des milles foyers de la culture”. L’auteur n’invente rien lui même, il n’est pas original. Cette fois ci, Barthes ne se fixe pas sur la présence de l’auteur comme obstacle à une interprétation historicopsychologique correcte (comme il l’a fait dans Sur Racine) mais il le voit comme une entrave à une interprétation libre du lecteur “Donner un auteur à un texte, c’est imposer à ce texte un cran d’arrêt, c’est le pouvoir d’un signifié dernier, c’est fermer l’écriture”. Et à la fin du texte “La naissance du lecteur doit se payer de la mort de l’auteur”. C’est le lecteur qui est désormais responsable de la signification du texte. Barthes plaide donc pour une interprétation qui, à chaque fois, après chaque nouvelle lecture et dans chaque nouvelle période peut être complétée d’une nouvelle façon. Lire un texte n’est pas un acte de consommation (“un texte lisible”) mais de création (“texte scriptible”). Le lecteur “crée” le texte à partir du texte lui même. MAIS Barthes, se réexplique, 4 ans plus tard, dans Le plaisir du texte : “Comme institution, l'auteur est mort : sa personne civile, passionnelle, biographique, a disparu ; dépossédée, elle n'exerce plus sur son œuvre la formidable paternité dont l'histoire littéraire, l'enseignement, l'opinion avaient à charge d'établir et de renouveler le récit ; mais dans le texte, d'une certaine façon, je désire l'auteur : j'ai besoin de sa figure (qui

n'est ni sa représentation, ni sa projection), comme il a besoin de la mienne (sauf à “babiller”). “

2) FOUCAULT ET LA FONCTION AUCTORIALE Foucault, écrit 1 an après “La Mort de l’Auteur” son article “Qu”est ce qu’un auteur?”. Dans L’Ordre du Discours, Foucault avait suggéré que l’auteur avait pour fonction de réguler le flux du discours. Il tente dans “qu’est ce qu’un auteur?” de développer et d’expliciter cette idée. Foucault réfléchit à ce qui rend difficile, voire impossible, de se passer de la notion d’auteur. Vu que le texte est assez long, je vous en donne vite fait la structure avant de me concentrer sur la fonction auteur. Il sépare son propos en trois grandes parties : I.

Il prend acte de la mort de l’auteur

a. il analyse l’indifférence à l’auteur comme un règle éthique et immanente : un grand principe qui n’est jamais réellement respecté, qui n’aboutit pas mais que l’on continue à appliquer. Par ex ds le thème de l’expression, du vouloir dire mais aussi ds le thème de la mort (la postérité, l’immortalité par l’oeuvre) b. il note que malgré cette mort, il reste des réminiscences du rapport auteur-oeuvre ; on garde le concept d’oeuvre, celui d’auteur et celui de l’écriture. c. il refuse la nouvelle définition de l’auteur, trop proche d’un anonymat transcendantal à ses yeux.

II.

Il se demande qu’est ce qui change ac la disparition de l’auteur, quels sont les vides et les lacunes laissés. Il énonce pour cela les difficultés liées au nom d’auteur + développe une réfléxion sur la “fonction auteur” III.

L’auteur en position “transdiscursive”

Le nom d’auteur, ainsi que le rappelle Foucault, est, comme tout nom propre, à la fois une désignation (une simple indication, un indice, un doigt levé), et l’équivalent d’une description définie (il subsume une biographie). Il diffère toutefois d’un nom d’individu, ou n’est pas un nom propre comme les autres, car ce qu’il désigne est une œuvre : « Walter Scott » ou « l’auteur de Waverley », suivant l’exemple de Russell, et si l’on découvre que Waverley n’est pas de Scott, ce changement modifie radicalement le nom d’auteur, alors qu’un telle découverte n’a pas d’effet aussi considérable sur le nom d’individu. Les questions d’attribution et de pseudonymie montrent « la singularité

paradoxale du nom d’auteur » (p. 82). À la différence du nom d’individu, un nom d’auteur « exerce par rapport aux discours un certain rôle : il assure une fonction classificatoire » : il exclut et inclut ; il permet de regrouper des textes en en écartant d’autres ;; enfin, il confère « un certain mode d’être du discours » (p. 83). Bref, le nom d’auteur ne renvoie pas seulement hors de l’univers du discours, à l’individu extérieur, mais il signifie, dans cet univers lui-même, le statut spécial du discours auquel il est attaché : « Il manifeste l’événement d’un certain ensemble de discours, et il se réfère au statut de ce discours à l’intérieur d’une société et à l’intérieur d’une culture. […] La fonction auteur est donc caractéristique du mode d’existence, de circulation et de fonctionnement de certains discours à l’intérieur d’une société » (p. 83). Il n’appartient ni à l’état civil ni à la fiction de l’œuvre, mais se situe à leur jointure et à leur rupture. Certains discours, non pas tous dans une société et culture, sont pourvus de la « fonction auteur » : la lettre ou le contrat a une signature, non pas un auteur ; le tract ou le slogan a un rédacteur. Les textes à auteur sont spéciaux dans l’univers des discours. Foucault reconnaît quatre caractères spécifiques des discours qui sont pourvus de la « fonction auteur » : 1. La fonction auteur est partie du système juridique et institutionnel des discours. Le nom de l’auteur est ici utile pour montrer la propriété du texte. La société a besoin de cette fonction pour avoir un responsable de l’écrit et donc pour être capable de le punir. Le discours a été un acte dans le monde « du licite et de l’illicite, du religieux et du blaspématoire », un « geste chargé de risques », avant de devenir un bien. Le débat sur la propriété et sa transgression reste actuel avec la liberté d’information sur Internet (twitter). 2. La fonction auteur est relative aux genres discursifs et aux époques historiques. La fonction auteur n’est pas universelle, ni uniforme, ni constante : ce ne sont pas les mêmes textes qui ont été attribués à des auteurs au cours des temps. On ne peut pas dicter une règle universelle et définitive pour expliquer le rôle de l’auteur. Par ex Foucauld remarque une sorte de chiasme entre la science et la littérature à ce propos. Avant, un texte “littéraire” comme un récit ou un conte était anonyme mais nécéssitait d’avoir de l’ancienneté. A l’opposé les seuls vrais textes scientifiques du Moyen Age étaient ceux avec une signature. 3. La fonction auteur est une construction. La fonction auteur n’est pas spontanée ; elle est le résultat d’opérations complexes qui construisent une figure, « un certain être de raison qu’on appelle l’auteur », identifié par souci réaliste à un pouvoir créateur, à un lieu originaire de l’écriture. Craignant l’homonymie, St Jérôme donnait donc quatre critères internes d’attribution de textes au même auteur, critères que la philologie devait confirmer : un niveau constant de valeur, une cohérence conceptuelle, une unité stylistique (il faut retirer à un auteur les œuvres aux mots et tours inusités), un moment historique défini (aristote qui parle de la révolution française ?). Ces quatre critère

reviennent en fait à un seul : à définir l’auteur comme « principe d’une certaine unité d’écriture ». un auteur, c’est une cohérence. 4. La fonction auteur ne renvoie pas à l’individu réel mais à une figure de l’auteur dans le texte. Tout discours porte des signes qui renvoient à son locuteur : pronoms personnels, adverbes de temps, conjugaisons des verbes. En l’absence de la fonction auteur (dans le discours ordinaire), ces signes renvoient à l’individu réel et au ici et maintenant de l’énonciation (“je parle” Eva, 26 février). S’il y a auteur, les choses se compliquent, par exemple dans un roman à la première personne : ces mêmes signes ne renvoient plus à un individu réel mais à un alter ego, à une figure de l’auteur dans le texte, non à l’auteur réel hors du texte (avec toutes les possibilités d’identité et de différence entre les deux). La pluralité d’ego est, suivant Foucault, caractéristique des discours pourvus de la fonction auteur : ce sont des rôles, au même titre que les distinctions entre auteur réel, auteur implicite et narrateur proposées par la narratologie. Wayne Booth décrivait ainsi l’« implied author » comme un « second self », différent de l’auteur réel. Ainsi entendu, suivant ces quatre caractéristiques de la « fonction auteur » moderne, l’auteur n’est pas le producteur et le garant du sens, mais le « principe d’économie dans la prolifération du sens ». Il limite l’appropriation du texte par le lecteur. Comme l’écrit Gérard Leclerc, « la fonction auteur n’est pas seulement un lien psychologique et juridique entre l’auteur et le texte, mais un rapport sémantique et culturel entre le lecteur et le texte ». L’auteur est une catégorie herméneutique. Les New Critics américains de l'entre-deux-guerres, qui voyaient dans la biographie un obstacle à l'étude littéraire, parlaient d'intentional fallacy, d'« illusion intentionnelle » ou d'« erreur intentionnelle » : le recours à la notion d'intention leur semblait non seulement inutile mais aussi nuisible pour l'étude littéraire. Le conflit peut encore être décrit comme celui des partisans de l'explication littéraire, comme recherche de l'intention de l'auteur (on doit chercher dans le texte ce que l'auteur a voulu dire), et des adeptes de l'interprétation littéraire, comme description des significations de l'oeuvre (on doit chercher dans le texte ce qu'il dit, indépendamment des intentions de son auteur). Pour échapper à cette alternative, une troisième voie, souvent privilégiée aujourd'hui, insiste sur le lecteur comme critère de la signification littéraire....


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