Thème 4 - Bilinguisme et diglossie PDF

Title Thème 4 - Bilinguisme et diglossie
Course Sociolinguistique
Institution Université de Limoges
Pages 4
File Size 104.9 KB
File Type PDF
Total Downloads 42
Total Views 138

Summary

L1 Sciences du langage
Cours de M. LORENZO Xavier...


Description

SOCIOLINGUISTIQUE

Bilinguisme & diglossie I. Diglossie Charles FERGUSON, 1959, définit le concept de diglossie. Pour lui la diglossie est ce que l’on va utiliser pour décrire les situations linguistiques dans lesquelles sont utilisée deux variétés d’une même langue. C’est à dire qu’il y a une variété haute et une variété basse de la langue. Ces situations sont généralement conflictuelles puisqu’il y a obligatoirement une variété favorisée. Ces variétés se répartissent en fonction des usages, cette répartition est stricte. ·

Variété haute : utilisée dans le champ éducatif. Sera utilisée dans la littérature, les discours, à l’église, à l’université. Jouit du prestige social associé aux usages évoqués. Cette variété haute est apprise à l’école et est très fortement standardisée. Elle est souvent une langue seconde à tradition écrite.

·

Variété basse : utilisée dans les conversations familières. Peut éventuellement apparaître dans une littérature qui sera obligatoirement populaire. Acquise naturellement. Elle n’est pas apprise à l’école. Elle constitue donc la langue maternelle des locuteurs.

Exemples Avec l’Arabe, - arabe littéraire : appris à l’école, langue du Coran  Variété haute - arabe dialectal : connu de ceux qui parlent arabe  Variété basse Ou encore, avec la Grèce, - le grec démotique  Variété basse - le katharévousa  Variété haute

II. Bilinguisme 1. Définitions Le bilinguisme est le fait pour un individu d’utiliser concurremment au moins deux langues. Le sens élargi permet d’utiliser le mot de bilinguisme pour des cas de multilinguisme. Exemple de multilinguisme : père français, mère japonaise. Pour se comprendre ils se parlent en anglais. Les enfants ont donc à leur disposition trois langues.

1

SOCIOLINGUISTIQUE

Il faut considérer que l’on peut parler de bilinguisme ou de multilinguisme si l’individu possède au moins deux langues mais on le fait sans prendre en compte le degré de compétence de chacune des langues. On les utilise mais on ne les maîtrise pas forcément parfaitement. Ce qui fait qu’il y a bilinguisme c’est le fait que ces deux langues soient en concurrence.

La notion de bilinguisme intéresse la sociolinguistique pour plusieurs raisons : -

permet de décrire le statut des langues en présence

-

permet de décrire les situations dans lesquelles chacune des deux langues apparaît.

-

va pouvoir analyser la répartition démographique et sociale des locuteurs bilingues.

2. Typologie des bilinguismes On établit une typologie qui s’appuie sur 3 critères essentiels : ·

les conditions d’acquisition des langues parlées

·

le niveau de compétence linguistique du bilingue

·

le comportement langagier du bilingue

A partir de ces critères on va donc avoir des catégories de bilingues différentes.



Les conditions d’acquisition des langues parlées La question principale va être de savoir Quand est-ce que la deuxième langue a-t-elle été apprise ?

Si l’on apprend la deuxième langue à l’âge adulte on parlera de bilinguisme adulte. Si l’on apprend la deuxième langue durant l’enfance on parlera de bilinguisme enfantin. ATTENTION : On peut être bilingue adulte et être dans un cas de bilinguisme enfantin.

A l’intérieur de cela on va encore affiner Les deux langues ont-elles été apprises en même temps ? 2

SOCIOLINGUISTIQUE

Si elles ont été apprises en même temps, apprises par le jeune enfant dès le début de l’acquisition du langage, on parlera alors de bilinguisme simultané. Dans ce cas, l’enfant se construit très souvent dans les deux langues sans qu’il y ait prédominance de l’une ou de l’autre. Inversement on parle de bilinguisme successif ou consécutif lorsque la deuxième langue est acquise après la première mais toujours durant la période d’acquisition du langage c’est à dire avant 6 ans.

Autre question Comment la deuxième langue a-t-elle été apprise ? Une langue peut être apprise par contact ou par attribution, dans ce cas on parle de bilinguisme primaire. Une langue apprise par contact est une langue apprise dans le milieu social, en communiquant. Une langue apprise par attribution est quant à elle la langue de la famille. Si par contre la langue a été par instruction ou par induction on parlera de bilinguisme secondaire.

Dernière question qui se pose Pourquoi a-t-on appris cette deuxième langue ? On peut distinguer deux types de raisons : Un besoin d’intégration sociale, dans ce cas là on parlera de bilinguisme du à une motivation intégrative. Un besoin purement utilitaire, pour communiquer et non forcément s’intégrer, on parler alors de bilinguisme du à une motivation instrumentale.



Le niveau de compétence linguistique du bilingue

Si le bilingue a la même compétence dans les deux langues, dans ce cas là on parlera de bilinguisme équilibré ou d’équilinguisme. Si par contre une des deux langues est maitrisée tellement peu qu’elle ne correspond qu’aux besoins sociaux du locuteur, dans ce cas là la maitrise des deux langues est différente et on parlera de bilinguisme précaire ou de semilinguisme. Exemples de semilinguisme : · On a une des deux langues qui ne peut très bien être maitrisée qu’à l’oral alors que l’autre est maitrisée à l’écrit et à l’oral. · Il ne reste que quelques mots de la langue d’origine. Ces quelques mots sont là pour marquer l’appartenance à un groupe ethnique.

3

SOCIOLINGUISTIQUE



Le comportement langagier du bilingue Le comportement langagier n’est pas lié à la compétence.

Plusieurs cas de figure : -

Un bilingue qui lorsqu’il s’exprime peut passer naturellement d’une langue à l’autre dans son discours, mais sans les confondre.  Alternance codique / bilingue

-

Un bilingue qui lorsqu’il s’exprime passe d’une langue à l’autre dans son discours mais parce que le locuteur les confond.  Interférence bilingue

-

Dans un dialogue entre deux bilingues d’un même niveau de compétence, ils passent réciproquement d’une langue à l’autre.  Bilinguisme réciproque

-

Dans ce même dialogue l’un des deux bilingues ne parle qu’une seule langue.  Bilinguisme non-réciproque

D’après J.J. GUMPEZ, sociolinguiste, il arrive qu’un bilingue mélange dans son discours les deux langues qu’il maîtrise et donc qu’il produise des énoncés eux-mêmes bilingues. Si le bilingue mélange les deux langues dans la phrase elle-même,  Mélange de langues ou Code mixing Si le bilingue mélange les deux langues d’une phrase à l’autre,  Code switching

III. Bilinguisme et diglossie Diglossie : sous l’influence de FISHMAN, le concept de diglossie, qui au départ concerne 2 variétés d’une même langue, s’élargit et peut concerner deux langues différentes. FISHMAN propose quatre schémas linguistiques différents : -

Bilinguisme et diglossie : conflit entre les langues. Cas d’un pays où l’on a deux langues en situation de distribution fonctionnelle. Autrement dit, pour chacun des deux langues on a des usages clairement répartis.

-

Bilinguisme sans diglossie : les migrants vont conserver leur langue d’origine sur le territoire d’accueil, pas de hiérarchie entre les deux.

-

Diglossie sans bilinguisme : dans un même pays, répartition des usages selon les communautés du pays.

-

Ni diglossie ni bilinguisme : cas d’un territoire où on ne parle qu’une langue.

4...


Similar Free PDFs