2. Nanook of the North, Flaherty PDF

Title 2. Nanook of the North, Flaherty
Course Analyse Filmique L2
Institution Université Sorbonne Nouvelle
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analyse filmique : film Nanook of the North. ...


Description

NANOOK OF THE NORTH ROBERT FLAHERTY, 1922 Œuvre qui a fait date dans l'histoire du genre documentaire au cinéma par son caractère très paradoxal, aspect documentaire extrêmement poussé. Flaherty réalisateur de fiction avant tout, mais Nanook filmé sur place en décor réel, sur les "aventures" ou plutôt la vie aventureuse d'une famille d'Inuit réunie autour du personnage de Nanook, le chasseur. Acteurs autochtones et non professionnels. C'est pour sa prétention à documenter cette réalité extrêmement reculée et sauvage de la vie du Grand Nord que le film a fait beaucoup marqué. Cependant, la postérité du film est tout à fait différente, car on le voit aujourd'hui comme un faux documentaire, œuvré et biaisé. Certes, les conditions et décors sont réels, mais la réalité que Flaherty nous montre est totalement mise en scène et fictive. Même si les scènes ont réellement lieu, le propos/la réalité du film apparaît aujourd'hui comme complètement fabriqué  se présente comme un documentaire mais qui a tous les caractères d'une fiction. Dimension ethnographique importante, du point de vue du documentaire et de la fiction : fait de chercher à documenter un mode de vie d'une population "primitive" séparée de la société occidentale/moderne. La représentation de Flaherty de ce mode de vie tient de l'ordre de la fiction et du phantasme : elle nous apprend plus sur les phantasmes de la vision occidentale que sur la réalité du mode de vie des autochtones. SEQUENCE D'INTRODUCTION

NARRATEUR Extérieur aux évènements qu'il montre, se permet des jugements

Engagé : c'est Flaherty qui est sur place, qui a rencontré ces gens. Témoigne en tant que personne de ce qu'il a vu là-bas, de la présence directe sur les lieux [caméra embarquée scène d'intro]

Intertitres pas seulement descriptifs [informations objectives] mais orientés [hostilité du monde naturel] par des jugements de valeur. Dans un premier temps, le discours prend plus de place que l'image : avant de nous montrer l'image, on l'interprète par les intertitres. D'amblée, il pose des déterminations extrêmement particulières et intimes sur toute une population.

DECORS Dangereux, hostiles, milieux de la survie [intertitres et carte] [plans de paysages désolés et vides en profondeur de champs] "Peuples primitifs" dans la lutte contre l'environnement hostile  phantasme américain lié aux Westerns, contexte de la sauvagerie et de la conquête des territoires. Cependant, eux ne survivent pas mais vivent simplement dans cet environnement.

PERSONNAGES Courageux, survivants mais aussi les plus gentils du monde : dichotomie qui se répète sans cesse durant le film.

Nanook : chasseur et père/chef de famille, surnommé "l'Ours"  dichotomie : à la fois attachant et animal sauvage, imposant. Association de l'inuit à l'animal très récurrente dans le film. Ils sortent tous du kayak : effet burlesque [création d'un espace impossible au cinéma] // un film loué pour son économie de moyens cinématographiques dans le but de documenter. Présentation d'amblée d'une cellule familiale [mise en scène ] avec les mêmes fonctionnements que les familles occidentales : désir d'identification du public, recherche d'association entre l'histoire et le public  clé de la fiction construite par Flaherty qui occulte totalement/rend artificiel la réalité culturelle, collective et spirituelle du peuple qu'il souhaite  phantasme documenter américain.

Bazin dans Montage Interdit, commence la scène de chasse au phoque : exemple de cinéma qui ne passe pas par l'utilisation du montage pour construire son sens : pas de changement de point de vue, pas de mouvement. L'action filmée se "produit réellement" [temps réel].  Documenter la réalité cinématographiquement, sans passer par une construction ou un assemblage de plans. L'intérêt pour Bazin : jeu de la profondeur de champs et la préservation de la temporalité de l'action. Mais malgré cette volonté de préserver la réalité documentée, Nanook ne tient pas du document mais bien de la fiction/de la mise en scène. SEQUENCE DU TRADING POST Thème de l'association à l'animale [Nanook croque le disque par réflexe, le bébé avec les bébés chiots], rapport à la faim et à l'animalité du ventre [ l'enfant ne maîtrise pas son appétit, il a trop mangé]. Trader présence anonyme et sans visage  idée de "l'homme blanc" en général, porteur de civilisation et médecine ; identification possible du spectateur. Inégalité dans l'échange [fourrures, chiens contre bonbons et perles ] mais que la famille ne remarque pas : rapport de force entre les Inuit et "l'homme blanc"  contradictoire et ambiguë car Flaherty glorifie dans son discours les Inuit et la famille

de Nanook mais semble les dégrader dans sa mise-en-scène , car il leur impose leur propre quotidien [argument post-colonialiste]  glorification fictive d'un mode de vie qui n'existe plus/pas. Il semblerait que Flaherty n'ait pas fait un film sur les Inuits [ils auraient pu être remplacés par n'importe quelle autre peuple autochtone ou primitif] : le propos du film reste centré sur l'occident [phantasme américain]. Originalité du film : projection du phantasme occidental entièrement investie dans les protagonistes Inuits [pas d'apparition de l'homme blanc salvateur/PP]. SEQUENCE DU PHOQUE Montage parallèle entre le dépeçage du phoque et le chien affamé  effet de rythmique, intensité qui augmente du fait de la répétition du montage. Association d'idée entre homme/animal. Les chiens affamés et féroces  instant de pur illustration de sauvagerie animale. Renvoie à l'idée de sauvagerie. Constante dans le film : absence de la civilisation. Flaherty montre un univers Inuit qui n'existe pas/plus : sauvage, dépourvu de l'influence de l'Occident. Gestes/actions muséaux [ chasse au harpon, scènes du quotidien ] pour les Inuits, car ils ne les font plus eux-mêmes depuis longtemps. Pas de logique documentaire d'une certaine réalité, mais plus muséale [ou "taxidermique"] : montre les scènes d'une vie qui n'existe plus, qui a déjà disparu depuis longtemps. Cette logique muséale expose les corps [ les gens eux-mêmes rejouent un mode de vie qu'ils n'ont plus]  témoigne d'une certaine violence qu'on retrouve dans le film. Le sens de cette "taxidermie" ou ce "musée" : le film nous apprend beaucoup plus sur la société américaine et son état d'esprit que sur les Inuits. C'est par l'analyse que l'on se rend compte que le film est une projection des phantasmes de l'Amérique du début du 20e siècle, auxquels Flaherty donne vie/corps à travers les autochtones. Cette projection, ce "phantasme" de l'Occident sur le monde sauvage  glorification dans la manière de présenter ce peuple, donc d'une certaine manière, Flaherty présente des aspects moraux, exposés dès les premières images du films, qui seraient "enviés" ou recherchés par l'Occident et la société moderne : le courage [du chasseur], l'autonomie/l'indépendance, la responsabilité familiale. Parallèlement, motif récurrent de la faim prouve de la domination de leur animalité, qu'ils ne savent pas contenir les instincts/pulsions du ventre [vivent parmi les bêtes, mangent la viande crue, comme leurs chiens]. Dénote d'une certaine innocence [scène du poste d'échange, se font arnaquer, n'ont pas le sens de l'argent ou de l'avidité] que la société américaine aurait perdu [rapport Biblique au Jardin d'Eden, lieu d'innocence, de communion avec l'environnement, etc.]. Répétition du motif qui crée le sens....


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