DM Histoire Littéraire Réalismes PDF

Title DM Histoire Littéraire Réalismes
Course Histoire Littéraire
Institution Université Jean-Moulin-Lyon-III
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Summary

Devoir d'analyse sur le thème du Réalisme, pour la matière d'Histoire Llittéraire....


Description

Jeudi 6 novembre 2017

Nicolas BONILLA

TD Histoire Littéraire : Moyen Âge, XIXE, XXE siècles. REALISMES

En quoi ces descriptions vous paraissent-elles réalistes ou pas ?

Le mouvement littéraire du réalisme est né au cœur du XIX éme siècle, avec des exposants tels que Balzac, Stendhal et Flaubert. Puis il a eu un débouché dans le mouvement littéraire du naturalisme, qui a eu comme exposant principal à Émile Zola, qui a écrit La Fortune des Rougon (1871), dont on analysera un extrait du V ème chapitre. Pour dégager une définition de ce qu’est le réalisme on peut se rapporter à la préface de Pierre et Jean (1888) de Guy de Maupassant, écrivain réaliste et naturaliste, où il dit que « faire vrai consiste donc à donner l’illusion complète du vrai, suivant la logique ordinaire des faits, et non à les transcrire servilement dans le pêle-mêle de leur succession », et que donc l’artiste dit réaliste devrait plutôt s’appeler illusionniste : l’artiste fait donc des choix ! Néanmoins, le fait que ce mouvement soit nait au XIXème siècle ne veut pas dire que d’autres textes antérieurs ou postérieurs aient aussi des éléments réalistes, comme on le verra avec un extrait de La Prise d’Orange, qui date environ de la fin du XIIème siècle au début du XIIIème siècle, et aussi avec un poème en prose de Francis Ponge de son recueil Le parti pris des choses (1942), « Le cycle des saisons ». On peut donc se demander en quoi ces descriptions dans ces extraits sont-elles réalistes ou pas ? Jusqu’à quel degré pourrait-on parler de réalisme avec ces trois différents extraits ? Dans le domaine du réalisme, quelles sont les similarités et les différences entres ces trois textes ? Ces questions seront traités grâce aux deux parties suivantes : premièrement on verra les caractéristiques réalistes des descriptions dans ces textes ; deuxièmement on verra quels sont les éléments qui sont, au contraire, irréels dans ces descriptions.

Tout d’abord on abordera, comme dit auparavant, les caractéristiques qui sont réalistes dans ces descriptions. D’un côté on a dans les trois textes des paysages et de la nature qui sont

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décrits. Dans tous les trois on trouve des éléments réalistes qui diffèrent entre eux mais qui restent de toutes façons réalistes. D’un côté, avec La Prise d’Orange, dans le premier paragraphe -ou strophe- de l’extrait, l’énumération des éléments de la nature qui changent lors de l’arrivée du printemps sont tout à fait une description réaliste du changement de saison : « les bois fleurissent, les près verdissent, les rivières, désormais calmes, regagnent leur lit, les oiseaux chantent avec douceur et harmonie ». Cette description ne possède aucun élément extraordinaire qui pourrait lui donner des qualités fantastiques ou idéalisées, c’est donc un outil qu’a utilisé le troubadour lorsqu’il psalmodiait la Chanson de geste pour rendre l’histoire plus vraisemblable auprès du public. Des autres deux textes, celui qui décrit tout de même le changement des saisons est, clairement, « Le cycle des saisons » de Le parti pris des choses. Ce texte, par contre, utilise la prosopopée pour donner la parole aux arbres qui se croient omnipuissants envers le cycle des saisons, ils pensent que « leurs troncs […] sont là pour tout assumer ». Le réalisme dans ce texte se trouve dans la nature elle-même ! C’est le cycle des saisons qui est réel ; les arbres, personnifiés, contractés après tout l’hiver, « lâchent leurs paroles, un flot, un vomissement de vert ». Cela ce passe lors de chaque printemps mais par contre pas de cette manière, les arbres ne vomissent pas des paroles mais ils poussent des nouvelles feuilles vertes. Le réalisme dans ce texte est, donc, présent mais très subtile et implicite. C’est ce qu’a fait Francis Ponge avec presque tous ses poèmes du recueil : il prit des éléments de la nature ou banals et il les a décrits de manière poétique. D’autre part, dans l’extrait de La Fortune des Rougon, le réalisme est omniprésent : le plus évident c’est la description du chemin par où passent les insurgés. Par exemple : « À gauche, la plaine s’élargit, immense tapis vert, piqué de loin en loin par les taches grises des villages. À droite, la chaîne des Garrigues dresse des pics désolés, ses champs de pierres, ses blocs couleur de rouille, comme roussis par le soleil. Dans cette description on voit un portrait exhaustif de paysage autour de la route d’Orchères ce qui montre le réalisme présent dans ce texte.

D’autre part, ce sont aussi des personnages et des lieux qui peuvent nous montrer qu’il y a des traces de réalisme dans ces textes. Dans l’extrait de Zola on nomme deux endroits qui existent réellement en France : Orchères, qui se trouve en Normandie, prés du Havre ; et Garrigues (Hérault) qui se trouve entre les villes de Montpellier et de Nîmes. Ainsi, dans La

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Prise d’Orange, le personnage du comte Guillaume est une figure qui a vraiment existé au Moyen Âge et faisait partie de la cour de Charlemagne. Aussi on nomme dans le vers 63 les peuples Slaves et Sarrasins, des peuples réels qui étaient effectivement en contre de la matière de France, thème principal de la Chanson de geste. L’allusion alors à ces personnages et à ces lieux montre tout de même le réalisme qui est présent dans cette Chanson de geste.

Effectivement ces textes on plusieurs qualités qui rentrent dans le seuil du réalisme, tels que les descriptions, et les personnages et lieux. Cependant ils possèdent aussi des éléments qui ne peuvent pas êtres considérés comme réalistes. On verra lesquels extrait par extrait.

Premièrement dans l’extrait de La Prise d’Orange, on fait, vers le vers 58, une longue énumération des éléments militaires que possède Guillaume : « Nous ne manquons ni de bons et vigoureux destriers, ni de solides hauberts, ni de solides heaumes dorés, ni d’épées tranchantes ni de solides écus à bosse, ni de solides lances au fer large ». Et ensuite il se plaint de que les Slaves et les Sarrasins les « laissent si longtemps dormir et reposer et, n’ayant pas franchi la mer avec leur forces, ne permettent pas à chacun de nous de faire ses preuves ! » Ici on s’éloigne donc du réalisme et on rentre directement dans le registre épique. On le voit grâce à l’utilisation des énumérations, du pluriel et de termes collectifs, et le champ lexical du combat et des armes. Deuxièmement, avec le poème en prose de Ponge, on a une présence tout au long du texte du registre merveilleux, où des éléments surnaturels se mêlent avec des évènements ordinaires : le cycle des saisons reste le même, les arbres changent, mais dans le poème, ces arbres sont personnifiés, et au lieu de pousser des feuilles, ils parlent et le cycle saisonnier est un événement de la conscience des arbres. On le voit avec la phrase « ils tâchent d’aboutir à une feuillaison complète de paroles » et « une nouvelle lassitude, et un nouveau retournement moral » pour parler du retour de l’automne. Et enfin troisièmement, le texte de Zola possède principalement un élément qui ressort de ce brouhaha de réalisme pour montrer un peu d’idéalisme et même de romanticisme : « le souffle d’épopée qui emportait Miette et Silvère, ces grands enfants avides d’amour et de liberté, traversait avec générosité sainte les honteuses comédies des Macquart et des Rougon. » On voit ici que l’amour des jeunes Silvère et Miette, est indifférent à tout ce qui se passe autour d’eux, les problèmes de famille des Rougon et des Macquart, les insurgés qui

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passent par Plassans et même la guerre. C’est donc pour cela qu’on peut dire que cet élément n’est plus réaliste mais devient idéaliste pour eux, et même aussi épique ( c’est un souffle d’épopée ! ).

Ces textes, donc, ont certains plus de caractéristiques réalistes que d’autres, mais on peut être certains de qu’aucun est un texte unique et totalement réaliste. De toutes façons comment le mélange des éléments réalistes et non réalistes peuvent-ils former un récit littérairement bon ? On revient à la préface de Pierre et Jean de Maupassant : l’écrivain qui souhaite écrire vraisemblablement ne peut pas tout décrire sino ça deviendrait une tâche impossible, alors il fait des choix par rapport à ce qu’il insèrera dans son récit. Tout d’abord, le texte de Zola est celui qui accompli le mieux ces paramètres, évidemment puisque c’est un récit naturaliste : il possède des descriptions exhaustives avec des endroits qui existent réellement, dans un contexte historique réel, c’est donc un récit très réaliste. D’autre part, le poème en prose de Ponge, « Le cycle des saisons » possède des éléments réalistes mais ils sont très superficiels, vagues et implicites, comme le changement de feuillage des arbres et le passage de saison en saison, ceci est donc un récit pas très réaliste mais plutôt lyrique et presque dramatique. Et finalement, l’extrait de La Prise d’Orange est un récit qui traite la matière de France, c’est-à-dire qui a un registre épique, mais cependant possède aussi des éléments réalistes, comme la description du paysage, des personnages et des lieux vrais, pour ainsi donner de la vraisemblance à l’histoire.

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