F2. l\'école de birmingham PDF

Title F2. l\'école de birmingham
Author Laura Jadot
Course Entreprises culturelles et industries créatives : gestion, stratégie et management
Institution Université Libre de Bruxelles
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Summary

Professeur : Eric VAN ESSCHE...


Description

Entreprises culturelles et industries créatives : Gestion, stratégie et management Focus 2. L’École de Birmingham (Cultural Studies) Les Cultural Studies est un mouvement intellectuel qui s’est développé dans le Centre for Contemporary Cultural Studies (CCCS) (Birmingham 1964) Cependant, Birmingham est une ville ouvrière avec des positions sociales plutôt dominées, peu de capital culturel et peu de capital économique. Les professeurs qui enseignaient étaient souvent issus de la classe ouvrière et donc ils ont développé une pensée qui allait à l’encontre de la hiérarchie légitimée habituelle et qui permettait de voir le monde de manière différentes L’École de Birmingham est un courant de pensée initié par un groupe d’intellectuels issus de la classe ouvrière à partir des années 1960. Ceux-ci se sont émancipés grâce à l’école :    

Richard Hoggart (1918-2014) Raymond Williams (1921-1988) Edward Thompson (1924-1993) Stuart Hall (1932-2014)

Ils ont décidé de complexifier le modèle dominant/dominés en faisant de ces derniers des consommateurs actifs : Capacité, intelligence culturelle et donc finalement un capital culturel au niveau de la réception de cette culture dominante par la classe dominée. Ils sont donc passés de leur biographie pour décrire que ça ne se passait pas comme ça dans leur famille Les groupes sociaux considérés non plus simplement comme des consommateurs, mais comme des producteurs potentiels de nouvelles valeurs et de langages culturels → On va utiliser la culture qu’on nous envoie pour en faire quelque chose, on va se l’approprier, réagit par rapport à elle, … Cela va nous transformer en producteur de culture et non pas seulement en consommateur. Il n’y a plus ce phénomène d’aliénation. Ce n’est pas une culture faite pour nous mais on va quand même en faire quelque chose Ils ont développé, pour observer ces phénomènes, des méthodes d’enquête tournées vers l’ethnographie, l’histoire sociale, l’économie, la sociologie, la linguistique, ... La mise en œuvre de ce projet original d’observation de la réception culturelle par les classes soitdisant dominées s’appuie sur des méthodes de travail issues de l’ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales. Ils ont pensé à un nouveau modèle qui soit un modèle de collaboration entre plusieurs disciplines. On a une culture qui va recouvrir bien plus que les productions symboliques : Comprend les styles et les modes de vie, les identités, les performances du quotidien et l’esthétique ordinaire → Non seulement on décloisonne les disciplines, mais encore le terrain d’étude qu’on va étudier s’élargit. On va s’intéresser à bien plus que les productions dites « symboliques » pour s’intéresser à tout ce qui fait la culture au sens le plus large (La façon dont on s’habille, …) Ils voulaient considérer la culture comme l’un des lieux privilégiés de la conflictualité sociale. La conflictualité ici n’est pas subir mais s’opposer. La culture est donc un lieu où on peut réagir, décider

de transformer une situation au lieu d’en être une victime. Donc la culture est conflictuelle mais dans le bon sens du terme → La culture est précisément entendue comme un ensemble de pratiques sociales qui produisent des significations et participent de nos manières d’appréhender le monde. Il s’agit donc d’une impulsion qui doit être placée dans le contexte de l’intense transformation de la culture au 20ème siècle, à savoir l’industrialisation et la marchandisation des biens culturels en même temps que le développement d’une « culture de masse » MATTELART, Armand et NEVEU, Érik, Introduction aux Cultural Studies, «Repères», Paris, La découverte, 2008

● Un lieu de conflictualité Davantage qu’un outil de description, il s’agissait aussi de faire de la culture un site d’intervention politique capable d’influer sur le cours des changements sociaux observés → Un lieu d’exercice de la critique : Il faut exercer un regard critique sur quelque chose Tradition intellectuelle mais également une continuation de la politique par d’autres moyens, dans la mesure où elles étendent la lutte politique aux terrains du langage, du discours, du symbolique en tant qu’ils comptent parmi les lieux de construction de la réalité → Il s’agissait donc de personnes qui étaient politiquement engagés, des militants, qui considéraient qu’ils s’inscrivaient dans une tradition intellectuelle et universitaire mais en même temps que leur action d’intellectuel pouvait s’associer à des mouvements politiques. Ils s’associaient à des mouvements, des journaux, …, c’était vraiment un combat Contexte de l’éclatement des cultures de classes traditionnelles et de la montée de nouveaux registres de revendication : Féministe, décoloniale, antiraciste, queer, ... → Contre-cultures ou « subcultures » Ils ont donc décidé d’étudier toutes ces nouvelles identités (Au point d’articulation de la classe, de la race, du genre et de la sexualité) : Penser les formes culturelles prises par une politique identitaire désormais remise en question et contestée par les groupes minorés (Stéréotypes, catégorisations, exclusions et marginalisations) → Travailler en faveur de la reconnaissance des expériences et modes de vie de ces minorités CERVULLE, Maxime et QUEMENER, Nelly, Cultural Studies. Théories et méthodes, Paris, Armand Colin, 2015

● La culture selon les Cultural studies « En donnant une place centrale à la culture dans la pensée critique, les Cultural Studies ont profondément bouleversé les sciences humaines et sociales. On a vu que c’est dans la conjoncture particulière de l’éclatement de la culture traditionnelle –et en particulier des cultures de classes traditionnelles–suite à son industrialisation, et dans la transformation des modes de vie, des goûts et des pratiques de la classe ouvrière, que s’est forgée une perspective nouvelle d’étude de la culture. On voit ici comment les acceptions classiques du concept de culture sont mises en crise: il ne s’agit en effet plus de prendre la culture dans son sens humaniste, renvoyant au «patrimoine culturel» d’un pays (les belles-lettres, les beaux-arts), ni même de qualifier la connaissance qu’un individu peut avoir de cette culture (au sens d’ « avoir de la culture ») » Exemples : Lorsqu’on s’intéresse à l’émergence de MTV et de Madonna « Ici, l’on, s’intéresse davantage au fait d’ « être dans une culture », sans hiérarchie de valeur, mais comme un système mouvant de conventions et de normes qui organise tant les réalités subjectives des individus (les modes de réception et d’expression) que les réalités objectives (les modes de vie et conditions du vécu). Les Cultural Studies se préoccupent de comprendre et de montrer comment nos vies quotidiennes sont ancrées dans le culturel, comment elles sont construites dans et par la culture et comment nous leur donnons nous-mêmes du sens à travers nos pratiques culturelles. Ce faisant, elles exhibent les structures de pouvoir (économique, social, culturel et politique) dans lesquelles nos vies quotidiennes sont enchâssées et qui les régissent. Elles explorent enfin la manière dont nous nous plions devant ces structures ou leur résistons, dont nous les soutenons ou les transformons » Les classes dominées proposent une dynamique de sous cultures qui permettent d’insérer d’autres dimensions de culture. Les sujets d’études de la culture sont ouverts depuis la culture savante jusqu’à la culture populaire Double décloisonnement : Décloisonnement du sujet + Décloisonnement des outils qu’on va utiliser CHALARD-FILLAUDEAU, Anne, Les études culturelles, Saint-Denis, Presses universitaires de Vincennes, 2015

● Éloge de la « subculture » « L’appartenance à une subculture est comprise comme la façon par laquelle une classe populaire ne pouvant échapper aux effets matériels de sa position négocie sa relation avec l’hégémonie culturelle dominante. Il est important de noter que la subculture se distingue en cela de celle de contre-culture, conçue elle comme l’émanation d’une classe moyenne qui amorcerait une rupture depuis l’intérieur même de la culture dominante et non depuis sa position en marge. Une série de travaux vont alors porter sur le détournement d’accessoires et d’objets au sein des groupes étudiés : par exemple scooters et manteaux près du corps chez les Mods, crânes rasés et chaussures lacées montantes chez les Skinheads–autant de biens de consommation qui, une fois associés et combinés, se voient soumis à un processus de resignification produisant un sens très éloigné de celui originellement ancré dans une culture bourgeoise dominante » Il va y avoir une revendication de l’identité par la culture « Les styles des subcultures sont ainsi le résultat d’une activité de stylisation, d’un « bricolage » qui consiste à transformer et réarranger les objets marchands, à les adapter et à les accommoder pour délivrer une configuration nouvelle et forger à travers elle l’identité d’un groupe et une manière d’être au monde. Le style devient un instrument de résistance symbolique, court-circuitant les processus de normalisation du sens imposés par la culture dominante et par lesquels certains objets se voient attribuer une fonction et une signification données –une forme de « guérilla sémiotique » » BOURSE, Michel & YÜCEL, Halime, Les Cultural Studies. Essai, « Pour comprendre », Paris, L’Harmattan, 2015

● Représentations télévisuelles et cinématographiques D’une part, il s’agit de dénoncer les contradictions du capitalisme qui se donne à voir comme un espace renforcé de liberté individuelle, alors que ses programmes médiatiques font en réalité commerce d’une illusion « standardisante » D’autre part, on envisage la possibilité que les publics forgent des modes d’appropriations résistant à l’idéologie dominante Par conséquent, la télévision est ici appréhendée en tant que lieu de conflictualité entre une idéologie dominante et des groupes sociaux ancrés dans différents univers culturels ou subculturels Modèle du codage/décodage : Modélisant la « lecture » des messages médiatiques, en situant les différentes configurations de sens à deux moments du processus communicationnel → La production d’abord, la réception ensuite Le message se constitue d’abord au moyen d’un encodage effectué par des producteurs œuvrant dans des industries culturelles. Véhiculant une « structure de sens 1 » qui façonne l’information diffusée en se conformant aux règles formelles du discours et du langage, mais aussi aux spécificités du champ professionnel de l’instance d’énonciation Mais cette structure de sens ayant pourtant pour vocation de se « réaliser », ne s’impose en fait pas aux récepteurs si simplement. En effet, à l’autre bout de la chaîne de communication, le message est

ensuite soumis à un décodage, qui déforme le sens premier du message en engendrant une « structure de sens 2 » Trois modes de lectures sont ici proposés, renvoyant à trois types d’articulation entre le codage et le décodage. Chacun des modes de lecture traduisant une position des publics par rapport au codage, elle-même fonction de leur différents ancrages sociaux 





Lecture sur le « mode hégémonique » : Correspond à un décodage selon le sens dominant du message, c’est-à-dire endossant la définition dominante donnée aux événements médiatisés Lecture sur le « mode négocié » : Relève d’une appropriation du message selon les « conditions locales » du récepteur. Elle se traduit par un mélange d’adaptation et d’opposition à la définition dominante des événements Lecture sur le « mode oppositionnel » : Indique une opposition claire au sens dominant du message, formulée à partir de références étrangères au codage. Le récepteur porte une interprétation située des événements, allant parfois jusqu’à transformer la signification du message à des fins politiques

GLEVAREC, Hervé et alii (s.l.d.), Cultural Studies. Anthologie, Paris, Armand Colin/INA, 2008...


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