La fracture Nord-Sud est-elle toujours d\'acttalité ? PDF

Title La fracture Nord-Sud est-elle toujours d\'acttalité ?
Course Espace mondial
Institution Institut d'Études Politiques de Paris
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Summary

Exposé en Espace Mondial...


Description

Exposée : Fracture Nord Sud aujourd’hui

Le Monde est en perpétuelle mutation. Les évolutions auxquelles l’espace mondial fait face sont facilités par le développement de technologies nouvelles qui ont accélérés les ouvertures, les transports, les échanges. Pourtant, en 2005, le magazine Alternatives Internationales consacre un article s’intitulant Internet ne réduira pas la fracture Nord-Sud฀. La notion de limite Nord-Sud est théorisé dans un rapport intitulé « Nord-Sud : un programme de survie » en 1980. Le rapport est présenté par la Commission indépendante sur les problèmes de développement international qui était présidée auparavant par Willy Brandt (ancien chancelier allemand). Sur la couverture de l’ouvrage on aperçoit une carte du monde qui est divisé par une ligne séparant d’un coté un Nord et de l’autre un Sud. (Ps : il faut savoir que la division elle-même est plus ancienne puisqu'elle remonte à 1959, date de son invention par Sir Oliver Franks, ancien ambassadeur britannique à Washington). (DIAPO) Auparavant on faisait la distinction entre la ligne Est-Ouest provenant de la guerre froide, qui restait plutôt d’ordre idéologique. La distinction Nord-Sud s’inscrit dans un autre schéma. Cette limite, comme on peut être amener à le penser, ne renseigne pas une séparation géographique entre les deux hémisphères mais plutôt une ligne qui tente de mettre en valeur des inégalités de développement. Dans le rapport Brandt, il est dit « Nord et Sud sont synonymes grosso modo de riche et de pauvre, de pays développés et de pays en voie de développement ». En 1980, cette distinction était intéressante, elle permettait de mettre en lumière une certaine réalité. Cette formulation avait ce coté pratique d’être plus politiquement correct qu’avec des expressions comme riche/pauvre ou développé/en voie de développement. Bien qu’elle essuyae quelques critiques. Alors que le monde a évolué depuis sa formalisation en 1980, l’expression a perdu de sa pertinence, et se soumet a plus de critique. Le monde évolue plus vite que les représentations que l’on peut en avoir. Le sujet nous amène à nous demander si l’expression « fracture nord-Sud » aujourd’hui est-elle encore pertinente ? Pour ce faire, nous tenterons dans un premier temps de comprendre la distinction Nord-Sud (I) afin de voir en quoi les relations Nord-Sud tendent vers un renouveau (II) ?

1) La fracture Nord-Sud : d’une mondialisation à l’autre Pour comprendre la place de cette distinction Nord-Sud aujourd’hui ils faut comprendre les caractéristiques qui ont fondé de cette expression afin d’en comprendre les évolutions et de voir si elle a sa place.

1) Pourquoi parle t-on de fracture Nord-Sud ? a) Origines et causes des inégalités Nord-Sud

- L’école d’Angus Maddison explique que c’est au début du second millénaire que le Nord a, suite à une lente accumulation, dépassé le Sud pour avoir un revenu par habitant deux fois plus élevé que le Sud en 1500, et trois fois plus élevé en 1820. - L’école de Paul Bairoch : explique quant à elle que ce n’est que vers 1800 que les inégalités Nord-Sud se sont véritablement creusées. - Toutefois, si la thèse de l’école de Maddison relativise le rôle joué par l’exploitation coloniale et la Révolution industrielle dans l’origine historique des inégalités Nord-Sud, - tous s’accordent pour affirmer que la RI a représenté la véritable rupture Nord-Sud. - L’impact de l’exploitation coloniale sur les inégalités Nord-Sud a suscité de nombreux débats. - Certains explique que l’exploitation coloniale a permis aux pays occidentaux de disposer d’avantages décisifs, - tandis qu’un consensus existe pour affirmer qu’elle a contribué à profondément déstructurer les sociétés du futur tiers-monde. - —> il est intéressant de noter que le Japon (seul pays pendant longtemps à opérer un processus de convergence économique avec l’Occident) a pour singularité de ne pas avoir subi l’exploitation coloniale. - Il est intéressant de se pencher sur le schéma « centre/périphérie » proposer par l’école structuraliste dans les années 1950. - Ce concept met en évidence l’existence d’un« échange inégal » entre les pays du centre et ceux de la périphérie. - Je vais reprendre l’explication de Wallerstein car elle est très bien. - Il explique que le libre échange est favorable aux pays industrialisés parce que leur structure économique et le type de spécialisation implique un échange inégal du fait de la spécialisation dans les matières premières issue du pacte coloniale.

b) Les relations Nord-Sud dans le monde post-Guerre froide

- La fin de la Guerre Froide a signifié la fin de l’ordre bipolaire et l’avènement de la globalisation contemporaine. - Pourtant, le nouvel ordre mondial post-Guerre froide déboucha sur un ordre unipolaire centré sur le pouvoir renforcé des Etats-Unis. - A ce moment, nombreux ceux qui abordent le terme de globalisation. Pourtant, selon l’approche réaliste de Giplin, la globalisation est limitées à la Triade (Amérique du Nord, UE et Japon) et ne se développe que parce que les Etats le permettent, ce qui nous montre la persistance du clivage Nord-Sud. - En effet, ce sont leurs intérêts qui déterminent le degré d’ouverture mondiale. Giplin perçoit la globalisation comme un facteur conflictuel du fait qu’elle est caractérisée par une compétition «néo-mercantiliste» où les Etats se concurrencent pour s’accaparer les ressources. 2) Rapport de forces Nord-Sud a) Les stratégies de développement du tiers monde Quels effets cette représentation Nord / Sud peut-elle avoir sur la manière qu’ont les Etats de se penser eux-mêmes?

- Au lendemain de la 2GM et de la décolonisation, la majorité des pays du tiersmonde cherchèrent à développer des stratégies d’industrialisation. - Dès 1947, la conférence de New Delhi sur les relations asiatiques avait fondé la stratégie du passage d’une économie coloniale à une économie nationale sur les politiques d’industrialisation. - Ces politiques ont été repris lors de la conférence de Bandung (1955) et devinrent un des objectifs politiques communs à l’ensemble des pays du tiers-monde. - Ces pays mettent en place un protectionnisme important.

- Selon Daniel Cohen - Ces politiques ont rencontré un succès mais seulement à cours terme. Cela s’explique car des industries trop protégés ont tendance a perdre en efficacité car elle ne sont pas incités à s’adapter à la concurrence internationale. b) La dynamique évolutive des rapports de forces mondiaux : Les limites du terme «฀fracture฀».

- A travers ce qu’on a vu, on peux comprendre les origines de cette notion, de cette fracture. - Pourtant aujourd’hui, la notion est mis à mal à travers des critiques.

- Sur deux points notamment. - Le premier c’est sur le choix des termes de Nord et Sud. - Si l’on le remarque bien L’I. D. H. augmente pour tous les ensembles sauf pour les pays d’Europe de l’Est et C.E.I. - Les pays du Sud ont eux aussi des différences internes, celles –ci sont très importantes entre les pays qui quittent le Sud et les Pays les Moins Avancés (PMA) dans le développement. - L’unité du Tiers Monde n’existe plus. - On a déjà vu que les termes étaient ambigus à l’origine mais ils le sont d’autant plus maintenant. - Certains pays du Sud comme le Chili et le Koweït se trouvent avoir des IDH beaucoup plus élevés que des pays du Nord comme l’Albanie ou l’Ukraine. - La deuxième critique qui peut être faite c’est sur le choix de diviser le monde en deux entités. - L’apparition de pays émergents depuis quelques années maintenant semble notamment montrer que ça revient à un peu trop simplifier la réalité. - De nombreux pays du Sud connaissent une forte croissance économique et de développement. - Ils rejoignent ainsi les pays du Nord. C’est le cas des Nouveaux Pays Industriel Avancé (N.P.I.A.) : Corée du Sud, Taiwan, Singapour. - Les plus fortes croissances se trouvent dans les agglomérations du Sud économique, en particulier celles d’Asie et d’ Afrique. - Les causes principales de cet accroissement sont la croissance démographique dues à la transition démographique, et l’exode rural. II) Vers un renouveaux des relations Nord-Sud Les impacts interactifs des dynamiques d’émergence : celle de la Chine et de l’Inde et du Brésil ou de l’Indonésie ont redéfinit radicalement les rapports de forces sur tous les marchés mondiaux et surtout réoriente les synergies entre tous les pays du monde, qu’ils soient riches ou pauvres, qu’ils soient du Nord ou du Sud.

1) L’économie politique mondiale face au tricontinentalisme a) Le glissement du pouvoir démographique CHINDEAFRIQUE joueront un rôle clé d’ici 2030 : - effet démographique (par énorme pop. de ces pays (chine) 1,37 Ma et (inde) 1,32 Ma.)

- croissance éco - les relations triangulaires dans ces mêmes pays vont jouer un rôle structurant le monde de demain. Apparition d’un ciseau démographique Nord-Sud : 1 milliard vs 7 milliard

b) La nouvelle coopération Sud-Sud Une forme nouvelle de coopération Sud-Sud Chine Inde propose aux africains une coopérations Sud-Sud présentée comme une «coopération win-win» entre pays en développement. —> peut être un atout considérable pour le développement du continent africain et des autres pays du sud.

- La Chine et l’Inde avancent très vite. - L’Afrique et l’Amérique latine sont les continents où ils vont afin de crée des amitiés consulaires. - (le gouvernement chinois mais aussi indien encouragent leurs entrepreneurs privés à s’y expatrier.) . - Comme le montre l’existence de sommet Inde Afrique ou Chine Afrique (ex : celui de Sharm el-Cheikh)

- Les relations tricontinentales Afrique, Amérique latine et Asie obligent à repenser non seulement une économie politique mondiale - mais également ce qu’il faut désormais reconnaître comme une nouvelle dimension essentielle – une économie politique tricontinentale.

- Les grandes puissances africaines, asiatiques et latino-américaines sont également présentes sur des scènes où les relations Nord / Sud doivent laisser une place significative aux relations Suds / Suds. - L’Afrique en est certainement une manifestation des plus notables

- ce continent commerce aujourd’hui autant avec le Sud (40 %) - qu’avec l’Europe alors qu’il y a seulement 10 ans elle réalisait plus de 60 % de ses échanges avec ce continent. - Ces taux de croissance s’accompagnent d’une accélération des relations Sud-Sud dans le domaine des investissements, de l’aide et du commerce. - Entre 1990 et 2008, les échanges Sud-Sud ont ainsi été multipliés par plus de 10 contre 4 pour le commerce mondial. - Comment se matérialise cette coopération ?

- Par exemple, face à la baisse des jeunes actifs en Chine et à défaut d’une immigration massive, la Chine délocalisera de manière croissante une partie de ses industries « labour intensive » vers les pays où la population active croît fortement, comme c’est le cas pour l’Afrique. - Les relations tricontinentales se font également par les mouvements migratoires et les rôles des diasporas. - Avec des cas comme les conquêtes de parts de marchés de la Chine sur les marchés africains ou latino-américains. On comprendre que les relations duales Nord / Sud sont, elles, remises en cause par les relations triangulaires Nord / Sud / Sud. 2) La place des relations Sud/Sud dans le rapport Nord-Sud : une refonte de l’espace mondial ? a) La «coopération win-win» : vers un ordre multipolaire ?

- On a longtemps pensé que les déficits d’épargne au Sud devaient être comblés par les investissements du Nord.

- Or, ce sont les pays émergents qui, par leurs excédents (4 200 milliards de dollars de réserves en 2015), financent les déficits des pays industriels.

- Globalement, les pays industriels vivent à crédit, financés par l’épargne des pays « émergents ».

- Cette situation peut nous amener à penser que l’on pourrait concevoir à bannir cette délimitation Nord-Sud.

- Pourtant, il faut savoir que les synergies et coopérations entre l’Afrique, l’Asie et l’Amérique Latine doivent faire face à trois principaux inconvénients :

1. le déséquilibre dû à «l’effet-masse» —> pays extrêmement peuplé devient partenaires, clients et fournisseurs d’état peu peuplé moins riches moins équipés etc… (ex : pour 1 gabonais, il y a 810 Chinois, la superficie du Gabon est 36 fois inférieure à celle de la Chine, son PIB est 650 fois moindres et que sa superficie est 343 plus petite = impossibilité d’être couvert par les activités d’extraction.) 2. le risque de Dutch disease (syndrome hollandais) —> désorganisation complète de l’économies d’un pays qui focaliserait toutes ses forces actives sur l’extraction d’un ou de deux produit de son sous-sol qui présente pour lui, dans l’immédiat, un fort avantage comparatif. (ex : cas du Nigéria) 3. le risque de fort degré de dépendance des économies nationales à l’égards de clients, bénéficiant de PIB bcp plus importants, nettement plus avancés sur la voie du savoir faire, des technologies. —> une réelle interrogation A quel rythme les Africains et les Latino-Américains peuvent-ils se défaire de leurs richesses naturelles sans risque pour leur propre avenir ?

- Si cette évolution ne suffit pas à qualifier de multipolaire le monde du début du 21è siècle, du fait des asymétries économiques, politiques et militaires qui subsistent entre les pays du centre et de la semi-périphérie,

- il n’en reste pas moins que le processus de décentrage en cours reflète l’émergence de puissances régionales décidées à susciter à terme l’adoption d’un ordre mondial véritablement multipolaire.

- L’industrialisation et l’émergence ont un cout.

- La mise en oeuvre de ces processus nécessite généralement des dépenses et des investissements que les nations pauvres n’ont que rarement les moyens de financer par leurs seules ressources immédiates disponibles.

- Elles doivent emprunter auprès des nations plus riches ou d’organisames internationaux comme la Banque mondiale, ou sur la base de programmes minutieusement analysés et entérinés par le Fonds Monétaire International.

- L’endettement pour le dvlpt parait donc être une nécessité. - L'endettement auprès de l’extérieur peut conduire à hypothéquer sur le plan économique l’avenir des pays emprunteurs.

- L’endettement établit incontestablement, sur le plan géopolitique , une perte d’indépendance des nations emprunteuses (relation créancier débiteur)

b) La relation Nord Sud à l’épreuve des enjeux contemporains (développement durable/ réchauffement climatique)

- Avec le développement durable émergent de nouvelles problématiques dans les relations Nord-Sud qui mettent en jeu de manière centrale des questions d’équité et de justice.

- C’est là un enjeu important pour l’avenir des relations internationales et des politiques nationales de développement.

- Et c’est pareil lorsque l’on aborde le sujet d’urgence climatique. - Le climat est par excellence un bien public dont la gestion exige la participation de tous.On parle de la question de répartition des responsabilités entres pays développés et ceux en développement.

- Les pays du «Sud» explique que pour endiguer le réchauffement climatique il est nécessaire que les pays développés les aide.

- Ici les problèmes climatiques laissent penser à ce qu’ils sont le miroir des inégalités mondiales.

Conclusion : On peut donc affirmer que le terme de «fracture» n’est plus pertinent. En effet, le fossé entre le Nord et le Sud reste en pleine mutation à travers les coopération SudSud bouleversant les rapports de forces mondiaux. Pour autant, cette coopération gagnante gagnante fait face à de nombreux obstacles qui pose une nouvel interrogations sur l’ambition de cette coopération. D’autre part, des problématiques communes au Nord et au Sud, comme le réchauffement climatique ou le développement durable, continuent d’entretenir une séparation entre les deux groupes.

GRATALOUP., C., «!Nord / Sud!: une représentation dépassée de la mondialisation!», Cafés géographiques, Janvier 2015,!...


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