Doit-on toujours dire la vérité PDF

Title Doit-on toujours dire la vérité
Course Philosophie
Institution Université de Picardie Jules Verne
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Doit-on toujours dire la vérité ? Correction. Explication du sujet :

Il s’agit d’un sujet qui porte sur la vérité, surtout comprise au sens moral. Ainsi, le sujet est l’évocation d’une maxime que l’on a nécessairement rencontrée, d’une phrase dite par nos parents, et par toutes les personnes chargées de l’éducation d’un enfant : « Il faut toujours dire la vérité » ou, ce qui a le même sens, « Il ne faut jamais mentir ». Il s’agit donc ici de repenser ce fondement de notre éducation morale, véhiculée par l’opinion commune. Toute l’ambiguïté du sujet réside dans le terme « Toujours ». Qu’il faille dire la vérité, cela semble évident, mais le réel problème est l’interprétation du terme « toujours » : il signifie à la fois « en toute circonstance » mais aussi « à n’importe qui » et même « à n’importe quel moment ». L’enjeu de sujet se comprend lorsque l’on repense le sens de cette sentence : « Il faut toujours dire la vérité ». Il s’agit là d’un fondement de la morale : pour être une personne morale, ou, comme on le dit aux enfants « pour bien agir », il convient d’avouer la vérité, de la révéler. Or c'est justement là que se pose le problème inhérent au sujet : pour bien agir, pour se comporter de façon morale, justement ne doit-on pas parfois faire le contraire de ce que nous prescrit la morale établie, à savoir : mentir ? Car ce qui importe ce n’est pas tant la lettre de la loi morale, que l’esprit de la loi. Ce qui est ici en question est donc la moralité des agents. Suffit-il d’appliquer la loi morale, de respecter les obligations pour être une personne morale ? Ou faut-il au contraire faire preuve de discernement et d’humanité en transgressant les lois morales, justement pour être moral ? Enfin, en termes de moralité est-ce que seul le respect des principes compte ou faut-il prendre en compte les conséquences de nos actes ?

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Introduction : [Définition de la vérité] La vérité se comprend en deux sens, à la fois au sens épistémologique, où elle désigne de façon générale un rapport de correspondance entre un énoncé et un fait, et au sens moral où elle implique cette fois une correspondance entre un énoncé et une pensée. [Introduction du concept de « devoir »] De cette façon, la vérité, comprise au sens moral apparaît comme un des premiers devoirs qui nous est enseigné dès notre enfance. Plus encore, elle se présente comme le fondement même des rapports humains et de la société en ce qu’elle implique la confiance, la possibilité des promesses et la sincérité des échanges. Elle est donc un socle social et moral indispensable et même un impératif de la raison auquel il faut se soumettre et sur lequel nous devons régler notre volonté. [Mise en rapport de la vérité et du langage pour expliciter l’enjeu du terme « dire »] On nous apprend ainsi dès que nous sommes en mesure de parler, que travestir la réalité par le langage, c'est-à-dire mentir, est « mal » et qu’inversement la vérité, si difficile qu’elle soit à avouer correspond au comportement adéquat, jugé « bon » et socialement acceptable. En ce sens, une personne morale apparaît comme une personne sincère capable d’assumer ses actes et pensées et ainsi de dire la vérité. Par dire la vérité, on entend généralement le fait d’avouer. Le précepte moral selon lequel la vérité est un devoir s’explique en effet par la difficulté que l’on peut parfois éprouver à faire face aux responsabilités de nos actes. En ce sens, la personne morale est celle qui se montre digne et ainsi ne cherche pas refuge dans la facilité du mensonge afin de se protéger ou de ne pas décevoir. C'est bien souvent en ce sens que nos parents nous apprennent qu’il convient de « dire la vérité ». Mais « dire » ce n’est pas seulement avouer, cela correspond aussi plus simplement au fait d’énoncer à voix haute, de verbaliser, c'est-à-dire de matérialiser une pensée dans le langage afin de la rendre communicable. En sens, on peut se demander si le fait d’énoncer à haute voix toutes les pensées qui nous traversent l’esprit a bien un sens, et peut correspondre à l’exigence morale contenu dans ce précepte. Car à le considérer littéralement il signifierait qu’il faudrait dire la vérité, que ce soit au sens d’avouer ou d’énoncer à voix haute, [Explication de l’enjeu contenu dans le terme « toujours »] en toute circonstance, à n’importe qui, et à n’importe quel moment afin d’être assuré d’être une personne morale. La morale est-elle une affaire de principes à respecter ou implique-t-elle tout de même la prise en considération des conséquences ? [Problématique] De cette manière, il s’agit de tenter de comprendre si pour agir moralement, il convient d’avouer et d’énoncer à voix haute ce que nous avons réellement en tête quelque soient les circonstances et les conséquences ou bien si au contraire il convient de faire preuve de discernement et ainsi parfois de mentir pour agir moralement. La question est ainsi de savoir si pour se comporter moralement il suffit de suivre la lettre du précepte moral ou si c'est l’esprit de la loi morale qu’il convient de respecter. [Annonce du plan] Ainsi, il semble au premier abord que le devoir de vérité est un devoir absolu. Quel sens en effet donner à un précepte moral qui ne s’appliquerait pas toujours ? Cependant, s’il convient de toujours dire la vérité, rien n’indique qu’il faille l’énoncer de manière brutale. La vérité est une arme redoutable, et il semble qu’agir moralement implique de savoir la présenter d’une façon acceptable, car il semble bien qu’agir moralement ne peut être compatible avec la brutalité indifférente de celui qui ne cherche jamais à épargner son prochain. Enfin, il peut sembler extrême et discutable de considérer qu’agir moralement correspond à respecter les principes de la moralité avec rigueur, indépendamment des conséquences. C'est pourquoi, il semble parfois nécessaire, justement pour agir moralement d’aller à l’encontre du principe moral établi de façon générale et ainsi dans ce cas de mentir.

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Développement :

[Présentation de la thèse de la 1ère partie] La vérité, comprise au sens moral comme la correspondance entre ce que nous tenons pour vrai, ce que nous pensons et ce que nous exprimons apparaît comme un devoir moral, peut-être même le plus fondamental des devoirs. Il semble ainsi nécessaire de l’appliquer, en tant qu’il est le fondement de la moralité et aussi du lien social. Un devoir moral ne peut être relatif : c'est un absolu. [1ère sous-partie : la vérité nous est enseignée comme un devoir absolu] L’interdiction de mentir, tentation qui apparaît dès la maîtrise du langage, est un devoir, si ce n’est le premier devoir moral qui nous est enseigné à la fois par nos parents et par l’école. Il est présenté dans l’enfance non pas de façon relative, mais comme un absolu « Tu dois toujours me dire la vérité », « le mensonge est un vilain défaut ». Mentir et dire la vérité apparaissent ainsi au fondement de la distinction du bien et du mal, et ainsi au fondement même de la moralité. Mentir relève de ce qui est incompatible avec le bien et la moralité de l’individu. La vérité au contraire nous est présentée comme une valeur absolue, qui nous rend digne. Cette éducation est en effet nécessaire, car lorsque l’on prend conscience que le langage peut servir à tromper ou à travestir la réalité, il est alors tentant de s’adonner au mensonge. Le mensonge apparaît comme une solution de facilité, permettant de sortir d’un mauvais pas et de ne pas assumer la responsabilité de ses actes. La faute commise est ainsi présentée elle-même comme moins grave que le mensonge « faute avouée à demi pardonnée » est-il dit. De cette façon, le mensonge apparaît comme ce qu’il y a de pire : elle aggrave la faute commise, elle est l’antithèse complète de l’acte moral. Si difficile, honteuse que soit la vérité, il est nécessaire de l’avouer. Le précepte moral qui impose cet aveu ne peut être relatif, car c'est tout l’ordre moral qui perdrait de sa force et de sa rigueur. [Seconde sous-partie : le mensonge ne peut jamais être toléré] Pourtant il est évident que l’on excuse parfois le mensonge lorsque l’on estime qu’il a été commis « pour une bonne cause » ou selon une bonne intention, ou tout simplement que la personne face à nous ne mérite pas la vérité, n’en est pas digne. En effet, il semble absurde que le devoir de vérité perdure lorsqu’un kidnappeur nous force à lui avouer le code de notre coffre-fort ! La malhonnêteté de cet individu semble ainsi annuler le devoir de vérité. Et pourtant ? La morale est-elle ainsi relative ? Il n’est absolument pas certain que l’on puisse juridiquement et moralement justifier un mensonge. Ce serait ne pas comprendre l’enjeu de ce précepte moral. Le devoir de vérité n’est pas en effet qu’une simple règle de prudence ayant pour but un respect de convenances absurdes. Son enjeu est fondamental pour la société : la vérité est un socle social. En effet, la vérité est le fondement de la confiance et permet ainsi une certaine sérénité dans les rapports humains. Accepter le mensonge pour quelque raison que ce soit, ce serait remettre en cause le fondement même des relations humaines. C'est pourquoi, ainsi que le démontre Kant dans l’opuscule polémique contre Benjamin Constant, Sur un prétendu droit de mentir par humanité, le mensonge ne peut être excusé. Selon lui, le mensonge, si généreux soit-il dans ses intentions, porte en réalité toujours préjudice. Quand bien même il serait bénéfique à une personne, et Kant pour illustrer cette idée n’hésite pas à avoir recours à un exemple extrême, à savoir sauver la vie d’une personne en mentant au brigand qui la poursuit, le mensonge nuit toujours à l’humanité en général. Mentir, c'est en effet, c'est introduire la possibilité que toute déclaration humaine soit un mensonge. Ainsi lorsque nous mentons, innocemment, pour nous sortir d’un mauvais pas, avec une petite déformation de la réalité, de ce que savons être vrai, sans que cela n’ait aucune conséquence néfaste directe sur autrui et bien, selon Kant nous ne mesurons pas la portée de notre acte, car en mentant, nous induisons que toute parole peut, potentiellement, elle aussi, être un mensonge. Si je mens, cela signifie que tout autre être humain peut mentir à n’importe quel moment, lors de n’importe quelle déclaration. C'est ainsi tout le socle social qui est alors ébranlé : les promesses perdent tout sens, puisque rien ne nous assure que celui qui la fait a l’intention de la tenir, c'est tout l’édifice juridique notamment des contrats et des engagements qui perd son sens, et enfin c'est toute la clarté et la paix dans les rapports humains qui 3

s’évanouissent. Mentir, c'est donc introduire l’usage de la dissimulation qui perturbe définitivement les rapports sociaux. C'est pourquoi la vérité doit-être un devoir absolu et non pas un devoir relatif, à appliquer selon notre bon vouloir ou notre libre appréciation de la situation. Nous pouvons nous tromper en la cachant ou en mentant et faire plus de mal que de bien à la personne que nous voulions protéger, et nous portons de toute façon préjudice au genre humain. La vérité ne connaît pas de circonstance atténuante : elle est impératif absolu devant laquelle nous devons plier qu’elles qu’en soient les conséquences. [3ème sous-partie : changement de sens du terme « dire », il faut dire toute la vérité ne peut signifier qu’il faut énoncer à tout moment ce que l’on pense] Cependant, à bien y regarder, selon le précepte moral, dire la vérité signifie surtout « avouer » et il n’est pas certain qu’il implique aussi d’énoncer systématiquement, à tout moment ce que nous avons tête. Avouer la vérité lorsque l’on nous impose de le faire au lieu de mentir n’a pas le même sens que verbaliser à chaque instant ce que nous pensons. Le devoir moral implique-t-il alors aussi cela ? On pourrait le penser dans un premier temps, car après tout, se taire peut être interprété comme un mensonge par omission. Faudrait-il alors toujours tout énoncer à voix haute ? Comment penser une société où tout le monde dit tout haut, à tout moment ce qu’il pense, notamment des autres faisant fi des règles de politesse, de courtoisie et des sentiments des autres ? Ce serait effectivement une société transparente, sans artifice, et sans distinction entre l’être et l’apparaître, ainsi que le souligne Rousseau dans le Discours sur les sciences et les arts lorsqu’il critique l’usage de la politesse. Mais est-ce bien tenable ? Il ne semble pas que le devoir moral que l’on nous enseigne lorsque l’on nous dit qu’il faut toujours dire la vérité aille jusque-là. Le mensonge par omission n’est pas le fait de se taire seulement, mais le fait de ne pas révéler la vérité quand nous en avions l’occasion ou lorsqu’elle nous était demandée. Lorsque l’on ment par omission, on ne travestit pas totalement la réalité, on évite d’y répondre seulement. Ainsi, il semble que le devoir de vérité n’induise pas d’énoncer à tout moment ce que nous pensons, mais seulement de révéler et d’avouer la vérité lorsqu’elle nous est explicitement ou implicitement demandée. De cette façon, Kant, si rigoureux et extrémiste qu’il paraisse précise bien dans son texte que le devoir de vérité est absolu « dans les déclarations que l’on ne peut éviter », et cette précision est loin d’être anodine ! Elle évite tout simplement l’écueil insoutenable qui nous ferait interpréter le précepte « il faut toujours dire la vérité » au sens d’un devoir absolu de verbaliser et de communiquer l’ensemble de nos pensées : cela serait non seulement épuisant et impossible mais irait à l’encontre même du sens que Kant donne au devoir de vérité, à savoir fonder les sociétés humaines ! Il est fort à parier en effet qu’énoncer la vérité en toute occasion nuirait à l’humanité en général, pour reprendre son expression. [Transition] De cette façon, la vérité est un devoir absolu à condition de bien le comprendre au sens d’un devoir d’avouer la vérité lorsqu’elle est demandée, et non au sens – qui se révèle absurde – d’une nécessité morale d’énoncer à voix haute tout ce que l’on pense qui empêcherait la sérénité des relations humaines au lieu de la favoriser. N’est-ce pas d’ailleurs là tout le danger de dire la vérité en toute circonstance ? Voulant nous comporter moralement, il semble que nous pourrions nous blesser les autres, voire nos proches. S’il faut toujours dire la vérité, rien n’indique en effet qu’il faille la révéler avec brutalité, sans considération pour autrui.

[Deuxième partie : être moral implique de dire la vérité mais avec précaution] S’il convient de révéler la vérité qu’elles qu’en soient les conséquences, si la vérité au sens éthique est un devoir absolu, il n’en reste pas moins, que l’on doit la manier avec précaution, dans un souci de bienveillance et de respect d’autrui. [1ère sous-partie : dire la vérité peut être un acte moral ou immoral selon l’intention.] La vérité peut blesser : il n’y a rien de plus évident. Découvrir la vérité peut être choquant, remettant en cause nos certitudes, notre monde, nos espoirs. Comment pourrait-on soutenir que pour être moral il faut aussi, par conséquent blesser autrui sans état d’âme en le confrontant sans discernement aucun à 4

la vérité crue ? A bien y regarder, il ne semble pas que ce soit réellement ce qu’enseigne le précepte moral selon lequel il faut toujours dire la vérité. Dans cette énonciation rien n’est dit sur la manière de la dire, il est simplement imposé de l’avouer ou de la révéler. Il semble ainsi que pour être moral, il ne suffit pas de « dire la vérité », car dire la vérité peut tout autant servir une bonne intention qu’une mauvaise. On peut en effet choisir de dire la vérité pour blesser une personne. Imaginons ainsi un grand frère qui, brutalement, annonce à son petit frère qu’il a été adopté, pour le blesser, par jalousie. Ce grand frère peut-il réellement passer pour une personne morale ? Sa révélation correspond-elle réellement à un acte « bon » ? Il est évident que non. Il ne peut se cacher derrière le précepte moral selon lequel la morale impose de toujours dire la vérité, si ce n’est par mauvaise foi : il sait très bien qu’il a mal agi. Dire la vérité ne suffit donc pas pour agir moralement, et ainsi appliquer sans discernement aucun cette loi morale ne suffit pas pour faite de nous des êtres moraux. Il faut encore prendre en considération l’intention qui anime celui qui parle : s’il utilise la vérité comme une arme, c'est-à-dire comme un outil pour blesser, il ne peut être considéré comme un être moral, son action ne peut être jugée comme « bonne » quand bien même il applique la loi morale. [Deuxième sous-partie : il faut choisir le bon moment pour dire une vérité] Il n’en demeure pas moins qu’il faut dire la vérité. Mais étant donné le mal que peut faire la révélation de la vérité, le trouble qu’elle peut provoquer, elle doit être maniée avec précaution. S la loi morale impose de révéler et d’avouer la vérité, elle n’oblige pas à la dire de façon brutale immédiatement. Au contraire ! La compassion ne peut passer pour un défaut et ce faisant il semble qu’une personne agira moralement quand elle sait déterminer le moment adéquat pour dire la vérité. Ainsi que le souligne Jankélévitch dans son œuvre L’Ironie ou la bonne conscience, la vérité doit être maniée avec précaution, elle est moment historique. Cela signifie qu’il y a un temps de la vérité. On n’annonce pas à un malade son état de santé n’importe quand ni dans n’importe quelles circonstances. Le médecin, s’il est soumis au devoir de vérité, suit un protocole pour annoncer la vérité, non seulement par compassion, mais aussi par sécurité : Imaginez qu’il annonce à un patient qu’il est en phase terminale d’un cancer alors que ce dernier est au volant, en train de traverser la route ou en train de cuisiner. Les conséquences pourraient être désastreuses ! Le médecin convoque le patient, le fait assoir : il met en place un temps de la vérité, des conditions d’écoute et de compréhension de ce qu’il a – malheureusement – à révéler. Que le médecin ait alors attendu une semaine pour « dire » c'est-à-dire annoncer la vérité qu’il connaissait depuis une semaine est sans importance : il a bien dit la vérité, et il est d’autant plus sage qu’il a attendu le bon moment. Jankélévitch explique ainsi qu’il y a un temps et un âge pour chaque vérité. Il est nécessaire de prendre en considération la situation de celui qui reçoit la vérité : elle doit lui être accessible, compréhensible et non cruelle et froide. Une personne froide et sans compassion qui dévoilerait la vérité sans égard pour autrui ne peut tout de même pas passer pour un modèle de vertu ! De même cela n’aurait aucun sens d’énoncer une vérité en des termes incompréhensibles : si le médecin énonce son diagnostic en termes complexes, le patient ne la saisit pas et il ne semble pas avoir rempli son devoir, quand bien même il a bel et bien « dit » la vérité. [Troisième sous-partie : il est possible de déformer la vérité pour l’adoucir et la dévoiler par degrés] De cette façon, il faut adapter la vérité au locuteur. L’homme sage et vertueux est celui qui cherche à faire comprendre la vérité avec douceur et compassion. Ce faisant, il peut être amené à dévoiler la vérité par degré et non en une seule fois de façon brutale, ou en l’atténuant. L’emploi de l’euphémisme (atténuation) permet ainsi de révéler la vérité avec plus de douceur. Certains mots en effet n’ont pas besoin d’être énoncés tout de suite de façon brutale pour que la vérité soit comprise. Si un étudiant semble en difficulté devant un examen, il semble inutile de lui dire simplement, que l’on croit qu’il n’y arrivera jamais et qu’il ne pourra pas atteindre le but escompté. Ses amis, parents peuvent par contre l’amener à le réaliser sans violence ni humiliation par le recours à des formulations plus ténues : « tu ne crois pas qu’un autre domaine te conviendrait davantage ? ». En ce sens, il semble ici que le souci de l’autre prenne le pas sur l’énonciation de la vérité. On ne peut en effet ignorer complètement les effets et conséquences de la révélation de la vérité sur autrui. [Transition] Ainsi, si la vérité est bien un devoir, rien n’oblige à la révéler de façon crue et froide en ignorant les conséquences qu’elle peut avoir. L’indifférence envers la souffrance qu’elle peut 5

causer serait au contraire ...


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