La question Janséniste (XVIIe- Xviiie) PDF

Title La question Janséniste (XVIIe- Xviiie)
Author Kévin Roméro
Course Histoire Moderne
Institution Université de Perpignan Via Domitia
Pages 10
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Professeur : Jean-Luc Laffont...


Description

LA QUESTION JANSENISTE (XVIIe -XVIIIe) Introduction Aujourd'hui on utilise le terme janséniste pour qualifier une personne faisant preuve de rigorisme sectaire, synonyme de respect très stricte des règles, dans le cadre religieux le terme est apparenté à la rigidité morale associé à une forme de radicalisation. Le Jansénisme occupe une place importante dans l'histoire de l'Ancien Régime, d'une part parce qu'il est le facteur de l’ébranlement de L’Église catholique et de l’avènement des Lumières, d'autre parce qu'il est l'une des cause de la Révolution française. C'est en France que le jansénisme aura le plus d'impact, nous traiterons le sujet de 1640, correspondant au début du jansénisme jusqu'en 1789, date de la Révolution française. Au XVIIe – XVIIIe siècle l'opinion publique devient un pion de plus en plus important dans le jeu des forces politiques → La cour du roi, qui caractérise l'espace bourgeois est le lieu où l'opinion des nobles influe sur l'avenir du royaume. Dès le XVIe siècle puis plus tard avec l'avènement des Lumières, ce jeu d'influence va s'étendre jusqu'à l'espace publique qui devient dès lors un lieu de discussion et de débat. Beaucoup d'historien ont ignoré l'existence d'une opinion publique populaire, pourtant ce changement social est d'une importance capitale dans le développement et la propagation des idées nouvelles notamment religieuse. Le XVIIe siècle est souvent évoqué comme « le siècle des saints ». La France a connu des guerres de religion entre catholiques et protestants dans la seconde moitié du XVIe siècle (guerre de Trente ans). Ces guerres font entrer en conflit l'opinion publique bourgeoise avec l'opinion publique populaire, de là naît ce qu'on appelle la « crise janséniste ». Définir le jansénisme n'est pas chose aisée car ce qu'on appelle « jansénisme » recouvre des réalités différentes selon les époques et les lieux. Pour comprendre sa doctrine on peut cependant se pencher sur son origine. Le jansénisme plonge ses racines dans la pensée de saint-Augustin d'Hippone (IVe siècle). Ses fondements théologiques ont été développé par l'évêque d'Ypres Jansenius (Cornélius jansen de son vrai nom) dans son ouvrage « L'Augustinus » publié après sa mort en 1640. En France l'introducteur de la pensée janséniste fut l'abbé de saint-Cyran, en 1633 il dirigea le monastère de Port Royal qui deviendra par la suite le premier foyer de propagation du jansénisme. On peut avoir tendance à faire l'amalgame entre jansénistes et protestants, même si les deux se rejoignent sur un point de dogme qui est la prédestination, les jansénistes restent intègre au sein de la Contre Réforme. En effet le but premier des jansénistes a été d’engager une réforme interne à l’Église catholique apostolique et romaine pour qu'elle retrouve ses aspirations spirituelles primitives. Ce sont donc des catholiques pur et dur. Le jansénisme va rapidement dépassé les limites du débat théologique et s’initier dans les affaire de l'état, ce qui engendrera des grands bouleversement. Une question se pose alors sur le jansénisme en France : Comment et pourquoi une querelle portant sur un point de dogme (prédestination) a-t-elle pu s'amplifier jusqu'à devenir un facteur d'ébranlement de l’Église catholique et de l'état monarchique ? Pour répondre à cette question nous étudierons d'abord les aspects de la doctrine augustinienne pour comprendre l'origine de la crise janséniste. En deuxième partie nous nous pencherons sur une façade importante du jansénisme à savoir son rôle dans l'émergence de l'opinion publique populaire. Enfin, en dernière partie nous verrons en quoi le mouvement se pose en contestataire du pouvoir monarchique pour comprendre le lien entre jansénisme et Révolution.

Plan I – Les fondements de la doctrine janséniste en opposition à l’Église 1) Un Augustinisme qui dérange 2) Le rejet des 5 propositions de l'Augustinus 3) Le déclenchement de la crise janséniste II – Les jansénistes dans le jeu de l'opinion public 1) Le succès de la propagande janséniste 2) Le mouvement convulsionnaire 3) La remise en question de la parole cléricale III – Les jansénistes contre l'absolutisme 1) Les persécutions de Louis XIV contre Port Royal 2) Le jansénisme parlementaire 3) Jansénisme et Révolution française I – Les fondements de la doctrine janséniste en opposition à l’Église Le conflit entre les jansénistes et l'Eglise tire ses origines d'un vieux débat théologique portant sur les relations entre l'action de la grâce divine, la faveur accorder par Dieu aux hommes, et l'affirmation de la liberté humaine dans la recherche du salut. La Réforme protestante relance le débat au début du XVIe siècle. Luther et Calvin, qui suivent la pensée de saint Augustin, considère que l'homme n'est pas maître de son destin et que Dieu à déjà décidé à l'avance de qui ira au paradis ou non. Les jansénistes adhèrent à ce point de doctrine qui nie l'existence du libre arbitre, ce point même que l’Église condamne depuis le concile de Trente. → Période du premier jansénisme au XVIIe siècle = débats théologiques 1) Un Augustinisme qui dérange L'Augustinisme à pour vocation de redorer la quête fondamentale du salut en soumettant l'idée que seul les chrétiens animés d'une foi inébranlable mérite d'aller au paradis → retour à une foi primitive. L'Augustinisme de Jansenius théorise la corruption foncière de l'homme, qui depuis avoir commis la faute originelle se retrouve irrémédiablement attiré par le mal (plaisir charnel). Pour les jansénistes, c'est parce que la nature de l’homme est foncièrement mauvaise, qu'il ne peut donc être sauvé que par une grâce, gratuite, de Dieu, qui n'accorde sa grâce qu'a des élus prédestinés. L'accomplissement du salut est donc vécu par les fidèles comme un drame constant. Pourtant les jansénistes sont loin d'être dépressif → il exclut de leur mode de vie la passivité afin de ne pas tomber dans une crise existentielle. Le fameux « Pari de Pascal » illustre bien la doctrine janséniste, il arrive à la conclusion qu'il est plus rentable pour le croyant de s'adonner complètement à dieu et de mener une vie humble et austère pour espérer, une fois mort, atteindre le paradis. Cette vision pessimiste de l'homme renforce le sentiment de culpabilité des fidèles et leur impose donc une rigueur certaine dans leur dévotion → rigorisme de l'Eglise des origines. De plus par cette notion de « grâce gratuite », les jansénistes comme les protestants dénoncent le commerce des indulgences qui transmet selon eux une fausse idée de la grâce responsable du malheur des temps. Dès sa publication « L'Augustinus » connaît un grand succès, il est même plutôt bien accueilli

par le public catholique, si bien que les Dominicains se chargent de diffuser l'ouvrage. Le rigorisme de l'augustinisme séduit les aspirations religieuses du moment (siècle des saints). Les jésuites par contre, principal organe de Rome, s'opposent à l'unité augustinienne car la théorie de l'inexistence du libre arbitre tend à minimiser le rôle de l'Eglise dans la recherche du salut par les fidèles. Le jésuite Sesmaisons critique dès 1640 la technique des renouvellements des sacrements chère à saint-Cyran, qui selon lui risque d'affaiblir les pratiques de dévotion en décourageant les fidèles. En décembre 1646, Isaac Habert, un poète baroque français devenue évêque de Vabres, publie une liste de 8 propositions extraites de l'Augustinus qu'il estime être hérétique. Également, l'université de la Sorbonne publiera tout au long de l'année 1649 des thèses anti-jansénistes. 2) Le rejet des 5 propositions de l'Augustinus En 1653, au cours de la bulle Cum occasione, cinq propositions issues de l'Augustinus sont condamnées par le pape Innocent X grâce au soutien des molinistes qui sont majoritaire à Rome (le molinisme est une doctrine théologique fondé sur la controverse de la Grâce et de la Prédestination). Ces 5 propositions furent rédigées par Isaac Habert, le même qui jugea l'Augustinus hérétique et qui au passage était proche de Richelieu. Étant issue d'une vision pro anti-janséniste, ces propositions sont donc attribuées de manière douteuse à Jansénius. La bulle de 1653 se base donc sur une controverse, le janséniste Antoine Arnauld va contester ces propositions qu’ils jugent fausses, totalement déformées et non représentative de l'ouvrage de Jansenius. Les jansénistes sont d'accord pour condamner ces propositions, mais ne se reconnaissent pas dedans. C'est la « distinction du droit et du fait » : ces propositions sont condamnables en droit mais elles ne se trouvent, en fait, pas dans l’Augustinus. 5. Il est semi-pélagien de dire que le Christ est mort et a répandu son sang pour tous les hommes sans exception. (Cette proposition s'oppose à la doctrine catholique, selon laquelle, même si des hommes ne croient pas, Jésus-Christ, objectivement, est tout de même mort pour eux aussi. Cette proposition est déclarée hérétique, blasphématoire, calomnieuse, injurieuse à la bonté de Dieu). Pourtant le débat reste flou sans véritable décision de l'Eglise, aucunes répressions n'a encore était entamer. C'est le formulaire du pape Alexandre VII, publié dans la bulle Ad Sacram en 1656, qui confirme la condamnation de l'Augustinus, cette fois-ci, les propositions sont prises dans le sens où Jansénius les avait écrites. En 1661, l'Assemblée du clergé prescrit à tous les ecclésiastiques la signature du formulaire, cette décision marque un tournant dans la répression du jansénisme. 3) Le déclenchement de la crise janséniste La bulle Unigenitus de 1713, que Louis XIV avait sollicitée du pape Clément XI, condamne cent une proposition extraite des Réflexion Morales de La Rochefoucauld et citées mot à mot pour éviter toute tactique de défense reprenant la distinction du droit et du fait. Cet ouvrage fut considéré comme relevant de la doctrine janséniste car il reprend les thèmes de la Grâce et de la Prédestination sous un augustinisme latent. Ce texte est à l'origine des pires crises politiques du règne de Louis XIV car il va provoquer l'hostilité durable des jansénistes envers l'absolutisme et l'Eglise. En effet la Bulle Unigénitus marque une étape décisive dans l'évolution des idées religieuses et soulève des problèmes d'une grande envergure : elle ne concerne pas seulement les principes jansénistes relatifs à la grâce, mais touche aux principes essentiels de la théologie dogmatique et morale ainsi qu'à la structure de l’Église → la Bulle condamne des positions plus traditionnelles sur le gallicanisme et le richerisme favorable à une constitution démocratique de l'Église. (Richerisme : idée du théologien Edmond Richer qui appartient à une branche du gallicanisme). L'atmosphère de « fin de règne » dans la France des années 1710 gouvernée par un Louis XIV vieillissant, stimule l'opposition à la bulle. Pour être appliquée cette dernière doit en effet être ratifiée

par le Parlement. Or, celui-ci refuse d'enregistrer la bulle tant que les évêques de France n'ont pas pris position, estimant que ceux-ci n'ont pas d'ordre concernant la religion à recevoir du pouvoir politique. Les évêques et avec eux de nombreux ecclésiastiques, s'interrogent publiquement sur la nécessité d’« appeler » à un concile général sur cette question. C'est pourquoi on les nomme les « appelants ». Entre 1713 et 1731, ce sont plus de mille opuscules qui seront publiés sur ce sujet. La réponse de Louis XIV aux Appelants se traduira par une politique de persécution du jansénisme qui conduira à la destruction de Port-Royal en 1713. Cet événement marque le début de ce qu'on appelle « la crise janséniste » → mouvement d'opposition très fort des jansénistes envers les institutions étatiques modernes. ________________________________________________________________________________ Dès sa parution, l'Augustinus pose un débat théologique d'une importance capitale car il divise l'élite catholique avec d'un côté les jansénistes, ceux qui suivent les préceptes de saint Augustin et de l'autre l’Église qui défend ses intérêts. Le rejet des 5 propositions marquent la condamnation du jansénisme par l’Église mais c'est à l'issue de la proclamation de la Bulle Unigénitus que l'opposition entre véritablement en action. Louis XIV en détruisant le monastère et le cimetière de Port-Royal des Champs, s'attire les foudres de l’opinion. C'est là que les jansénistes entament une contre-offensive ayant pour but de sensibiliser le plus de fidèle à la doctrine augustinienne. Dès lors le jansénisme va se construire en opposition aux proclamations de la Bulle. II – Les Jansénistes dans le jeu de l'opinion public La promulgation de la Bulle Unigenitus engage le développement de la résistance janséniste. Dès le XVIIe siècle, les jansénistes ont eu tendance à s'appuyer sur des récits miraculeux pour montrer la justesse de leur cause mais surtout pour leur donner une crédibilité. L'offensive janséniste fait suite à l'affaire des billets de confession. L’archevêque de Paris avait interdit à ses curés d'administrer l'extrême onction à tout agonisants ou fidèles ne présentant pas un billet de confession signé d'un prêtre s'étant soumis à la bulle Unigenitus. Ce chantage insupportable du salut éternel provoque en 1749 de nombreux mouvements populaires, les jansénistes se sont révoltés contre cette pratique qu’ils jugeaient abusive. 1) Le succès de la propagande janséniste Suite à l'affaire des billets de confession, le courant janséniste va s'inscrire pleinement dans le débat public de manière plutôt positive. On assiste à l'émergence de leader d'opinion dont le rôle est de recruter de nouveaux fidèles et rassurer ceux qui ont déjà rejoint le mouvement. Les Nouvelles ecclésiastiques sont fondées en 1728 par l'abbé Alexis Désessarts pour lutter contre la mise en application de la Bulle Unigenitus et soutenir les jansénistes inquiétés par le pouvoir royal ou ecclésiastique. Tout au long du XVIIIe siècle, les Nouvelles ecclésiastiques jouent le rôle du seul journal populaire d'opposition religieuse et politique en France. Les Nouvelles ecclésiastiques sont considérées comme un modèle d'organisation de journal clandestin. L'organisation était très aboutie et exemplaire : Le responsable de la publication n'était connu que de trois personnes qui passaient chez lui à une demi-heure d'intervalle et recevaient ensuite de la même manière les sous-correspondants qui étaient à leur tour visités par les sept imprimeurs. Enfin, neuf colporteurs se rendaient selon le même processus auprès des imprimeurs prendre livraison du journal pour le diffuser. Chaque individu ne connaissait que le correspondant auquel il avait affaire et si, dans la demi-heure indiquée, il ne l'avait pas vu, il se rendait immédiatement dans une maison qui servait de refuge et d'où on pouvait donner l'alerte. Ainsi, toute arrestation isolée ne pouvait provoquer le démantèlement du réseau. Malgré le harcèlement de la police, qui traquait rédacteurs et imprimeurs, le journal pouvait se diffuser et les

échecs de la police provoquaient les rires du peuple. Les Nouvelles ecclésiastiques sont caractérisées par un ton polémique et partial. Les partisans de la Bulle Unigenitus sont unanimement critiqués, sans qu’on ne leur trouve jamais le moindre côté positif. À l'inverse, les jansénistes sont toujours injustement persécutés et les curés jansénistes inquiétés sont vus comme de véritables martyrs. Les Nouvelles ecclésiastiques mettent aussi en scène des débats entre fidèles ou entre fidèles et prêtres. L'innovation de ces nouvelles furent donc de faire parler le peuple là où la propagande antijanséniste se contentait de faire valoir la parole de haut-dignitaires de l’Église loin des réalités sociales. 2) Mouvement Convulsionnaire Le mouvement convulsionnaire naît d'un sentiment d'indignation du petit peuple parisien. En 1720, les jésuites entament une purge du clergé qui sera très dure à Paris, on chasse les curés soupçonnés d'être janséniste de leurs offices → le départ des curés entraînent le mécontentement des fidèles des classes populaires. À la suite de la mort de François de Pâris, diacre janséniste et partisan de l’Appel en mai 1727, sa tombe, située au cimetière de Saint-Médard à Paris, fait l’objet d’une fréquentation croissante pour des guérisons d'ordre miraculeuses. Ces miracles sensibilisent l’opinion publique. Le terme convulsion est utilisé car lors des transes mystico-religieuses, les individus présentent des convulsions, souvent spectaculaires et donc représentative du miracle. Ces scènes prennent vite une signification symbolique s'inscrivant dans le combat janséniste : le corps meurtri est la figure de Jésus-Christ qui souffre des injustices commises contre la Vérité, de plus l'exceptionnelle résistance corporelle des convulsionnaires face au trans de plus en plus violente est une preuve supplémentaire de l'intervention divine. Le phénomène se développe ensuite en dehors du cimetière, fermé par les autorités en 1732, ce qui confirme un aspect populaire du jansénisme. → Il faut comprendre que ces miracles ne sont pas bon pour Rome, cela signifie que Dieu n'est pas de leur côté et c'est donc pour cela que la persécution du janséniste donne une mauvaise image de l’Église aux yeux du peuple. En effet les jansénistes acquièrent, grâce à ce gros coup de com, le statut de martyr. Malgré tout il y a eu des débats autour de la véracité des miracles, c'était loin d'être une évidence → d'un côté les écrits de Voltaire, connu pour son grand scepticisme de l'autre les jansénistes qui produisaient des certificats médicaux pour rendre la chose plus rationnelle (témoigne du conflit janséniste/lumière). Ce mouvement marque un renouveau dans les pratiques religieuses traditionnelles et marque la naissance de l'opinion publique populaire. C'est pourquoi la répression de la Bulle n'a pas empêcher la démocratisation du débat, qui de moins en moins c'est restreint à un simple débat théologique réservé aux élites et qui finit par gagner sa place dans les préoccupations populaires. Ainsi on peut dire que le mouvement convulsionnaire, en suscitant l'attention de l'opinion publique a était favorable à la propagation des idées jansénistes. 3) La remise en question de la parole cléricale La querelle des deux clergés et leur appel aux laïcs pour qu’ils choisissent lequel des deux était fidèle à l'orthodoxie catholique fit de la croyance une opinion. En clair il ne s'agissait plus simplement de la question du libre choix du confesseur par les fidèles. Le conflit entre le clergé appelant et le clergé constitutionnel a offert aux fidèles la possibilité d'avoir un avis sur la religion alors que jusqu'à là il avait été fermement prié d'écouter et d'obéir. → En fait des doutes persistent au sein du peuple, des doutes qui remettent en cause la parole cléricale qu'elle soit jésuite ou janséniste. Lors des débats porté devant le public, le prêtre devenait un leader d'opinion parmi tant d'autres. Ainsi le discours des prêtres était adressé à un public pouvant juger sa validité ce qui implique l'action d'une argumentation, d'une remise en question alors qu'avant la parole cléricale

fondait sa légitimité sur une vérité dogmatique, et donc indiscutable. On remarque une nouvelle tendance : les paysans s’adressent plus à l'avocat, qui souvent c'était lui-même fait théologien, pour régler ses problèmes avec son seigneur ou la communauté. On suppose que ce choix de plus en plus fréquent chez les paysans, de faire de l'avocat leur défenseur au détriment du curé, fut aussi à l'origine de la perte de légitimité partielle de la parole cléricale. L'écho rencontré par le mouvement janséniste dans les campagnes fut presque nul et la présence de curés jansénistes dans les paroisses rurales aigrit les affrontement spirituels entre les clercs et les fidèles au point que certains historiens voient dans le jansénisme un facteur de déchristianisation et de monté du scepticisme. Les textes jansénistes sont vivement critiqués par des intellectuels issus du mouvement des Lumières. Voltaire sera le principal détracteur de Pascal et des théories théologiques jansénistes. Cette querelle d'intellectuel ou prime la raison (rhétorique philosophique) marquera l'opinion public populaire et bourgeois, en résulte la construction d'un esprit critique chez les fidèles. ________________________________________________________________________________ Les jansénistes ont eu le soucis de mettre les t...


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