Numismatique romaine PDF

Title Numismatique romaine
Course Histoire antique
Institution Université de Caen-Normandie
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Summary

Cours magistral de numismatique romaine....


Description

Numismatique romaine. Introduction. Définition de la monnaie : pièce de métal de forme caractéristique, dont le poids et le titre sont garantis par l’autorité souveraine et certifiés par des empreintes marquées sur sa surface. Moyen d’échange, d’épargne... Le terme de « monnaie » vient du verbe latin « monere » qui signifie! « avertir ». À Rome, la frappe de la monnaie se situe ainsi à côté du temple de Junon « Moneta » (cf. épisode des oies du Capitole de 386 avant notre ère). Inventée en Lydie durant le dernier quart du VIIème siècle avant J.-C., pour, entre autres, simplifier les soldes des mercenaires ⇒ fond d’échange, de stockage de la valeur + communication.! La numismatique est donc la science des monnaies grecques et latines (« nomisma », « numisma »...) ⇒ cf. « numismate ». Utilisation très complexe et technique mais apports très importants au niveau historique. I.

La frappe.!

Monnaie = objet rond aux contours plus ou moins réguliers. Une pièce présente deux faces : le droit et le revers qui porte la marque de son auteur et lui donne sa valeur fiduciaire. Le diamètre est standardisé suivant le métal ou l’époque. De même, le poids varie légèrement d’une pièce à l’autre. Avant la frappe, on pèse une livre de métal avant de la découper en rondelles, appelées « flan », qu’on frappe simultanément par deux coins : •

un coin dormant ⇒ le droit du flan y est gravé en creux



un coin mobile ⇒ le revers du flan y est gravé en creux! Le coin mobile s’use plus vite, il faut donc souvent le changer, il est également appelé « trousseau ». Grâce à cette méthode, on peut reconstruire des séries de monnaie, ce qui est important pour la datation.

Définition : •

atelier monétaire : on y frappe les monnaies.



Axe des coins : position relative des types de deux faces d’une monnaie. On donne 6-8h au niveau de la position pour atteindre l’exactitude. L’industrialisation de la fabrication est un phénomène tardif (XVIIème-

XVIIIème siècle). On observe parfois un phénomène rare : la double frappe, due à un glissement du flan. •

Flan : destiné à recevoir l’empreinte.



Livre : unité de poids pour métaux précieux pesant douze anses. 1 livre romaine = 327,45g. A Rome ou à Byzance, les ateliers sont subdivisés : ce sont les officines. On observe le poids théorique en gramme pour une monnaie en bon état.

Comment lire une monnaie dans les règles de l’art ? Cf. étude de document : aureus de TRAJAN, 103/111, Droit (RIC TRAJAN 208).! Le coin dormant produit le droit et chaque face d’une pièce est appelée le « champ » mais le terme est surtout utilisé pour l’espace laissé libre du type. Le droit porte le dessin ou l’inscription principale. On y trouve souvent le représentant de l’Etat car c’est lui qui garantit la monnaie. •

Exergue : espace entre un trait horizontal (la ligne exergue) et le bord de la pièce : infos sur l’officine, l’atelier...



Contre-marque : marque de poinçon sur une monnaie déjà frappée, souvent pour indiquer un changement de valeur.



Légende : lettre ou mot sur une pièce de monnaie. Mot qui vient du latin « legenda », « ce qu’il faut lire ».



Marque d’émission : parfois dans les monnaies républicaines ⇒ distingue une émission d’une autre de même type par un changement de caractère. À peu près similaire au motif accessoire, dans la légende qui est parfois purement décoratif.



Patine : transformation superficielle des monnaies anciennes par oxydation (or, bronze...)



Poinçon : pour enfoncer des lettres entières, des éléments, des détails du dessin.



Type : motif principal de l’empreinte sur chaque face d’une monnaie et par extension, tout groupe de monnaie ayant en commun le même dessin.! Pour compléter la description, on date la frappe, on donne le diamètre. Ex. sur la monnaie de TRAJAN : COS IV (103-112). Frappée à l’occasion de la

deuxième guerre dace ? Indiquer l’atelier : il semble que toutes les monnaies aient été frappées à Rome. On donne l’axe : 6h ⇒ le droit est à 6h du revers, la pièce est parfaite. Elle pèse 7, 11g ⇒ le poids détermine souvent la valeur. On ajoute le poids théorique qui est de 7, 21g (très important pour les économistes). Fraction du poids de la livre romaine à indiquer : 1/45ème. On donne ensuite la légende du droit puis du revers.  Les débuts de la numismatique romaine. I. Rome sans monnaie (du VIème à la fin du IVème siècle avant J.-C.) Argent et monnaie Dès la seconde moitié du VIème siècle, les Grecs frappent des monnaies. Monnayage d’argent et de bronze vers les Vème et IVème siècle avant notre ère. A Rome, c’est environ en 320 avant J.-C. Mais elle utilise de l’argent tout de même auparavant. Tout commence par le troc dans un contexte commercial : échange direct d’un bien contre un autre. L’espace encore possible de troc est assez réduit à ce moment-là. Argent signifie simplement : toutes sortes de monnaie · métallique, etc. Or, la monnaie est nécessaire une pièce de métal. Selon PLINE l’Ancien : « pecunia » viendrait de « pecus » qui se rattache au bétail. On note pourtant une controverse sur ce point : des peines pécuniaires auraient été prononcées en fonction du paiement par le bétail selon certaines sources. Les témoignages anciens concurrents montrent du métal comme argent : ex. : en 450 avant J.-C. : Lois des douze Tables. Apparition du premier argent : paysans autour de Rome qui usent de métal pour les échanges commerciaux. On constate deux groupes en Italie : •

Du métal non façonné et découpé grossièrement : « aes rude », selon les auteurs anciens ou! « infectum », ce qui signifie « non travaillé ». La datation est plutôt précise : entre 500 et 300 avant notre ère (177g pour le morceau présenté). Autre ex. qui pèse moins : 32g environ. La valeur ne repose que sur son poids en métal : il fallait le hacher pour obtenir telle ou telle valeur. Ils sont parfois déposés comme valeur votive dans le domaine religieux.



Bronze coulé en lingots rectangulaires : poids non standardisé et lingots, au besoin, hachés. Ils portent un motif de branche sèche sur le côté : on les appelle donc : « ramo seco ». Cuivre et fer en forte proportion (20, 30%). Il faut maîtriser des techniques. ! Ces deux groupes ne sont pas propres à Rome et au Latium mais l’on en trouve dans toute l’Italie et en Sicile. Ils trouvent leur origine dans la culture

villanovienne (IXème ⇒ IIIème siècle avant notre ère). Les lingots seraient plutôt de culture étrusque : VIème ⇒ IIIème siècle avant notre ère. !

II. Les premières monnaies romaines. PLINE L’Ancien et le « système monétaire » Évolution linéaire de la numismatique : lingot, denier, etc. Histoires naturelles, XXXIII, 42 à 47. Les numismates ont longtemps accepté ce témoignage de PLINE. Depuis quelques années de recherches numismatiques et archéologiques, on peut présenter de façon satisfaisante les débuts du monnayage romain. Il ne constitue pas de système monétaire homogène. ! Quatre types de monnaies coexistent sans s’inscrire dans le même système monétaire, sans s’inscrire comme fractions, divisions ou multiples : •

Lingots de bronze coulés, rectangulaires : tradition italienne.



Monnaies de bronze rondes, coulées : amalgame.



Monnaie d’argent frappée : tradition grecque.



Monnaie de bronze frappée : tradition grecque (présence sur le sol italien). ! Seulement au cours du IIIème siècle avant notre ère naît un système monétaire avec des monnaies rondes, larges ⇒ on peut seulement parler de système monétaire romain.

Les premières monnaies romaines. Les plaques fondues de bronze : cf. aes signatum, Dr, 280-242 (RRC, 10, 1) : ils sont fabriqués à Rome, et leur fabrication commence vers 320-300 avant J.-C. et leur fabrication s’est arrêté durant le IIIème siècle. Ils sont fondus selon le système en vigueur, libral, et mesurent 18cm sur 9cm et pèsent 1,6 kg. La datation en est assez compliquée et peu précise. Le droit représente un trépied et le revers une ancre. Le lingot présenté pèse 1kg et est frappé à Rome. Ce qui les caractérise sont l’empreinte ! d’animaux (éléphants, cochons... Onze types en tout, ce qui fait penser à une suite d’émission car une émission présente certaines images) et d’objets, à la différence des « ramo seco ».! Au début du IIIème siècle, entre 280 et 270 avant notre ère à peu près, sont produit les premiers exemplaires d’un type de monnaie caractéristique : aes grave.

Cf. aes grave, Dr, 269-266 (RRC 21,5) Bronze avec une proportion de plombs et comme l’aes signatum, elle est coulée dans des moules. Elles portent des images sur le droit et le revers. Elles sont fondues selon le système libral. L’as est la monnaie de base de l’époque et peut peser la livre dans le cas de l’aes signatum : la livre romaine pèse 324g. Elles sont également produites ailleurs : dans des cités italiennes. Cf. divisionnaire de l’as (document Internet). D’autres divisionnaires et multiples forment des monnaies de compte. Valeur faciale : un sextans, pesant 2 onces et ne pèse que 46g ⇒ ne pèse plus une vraie livre romaine, genre de dévaluation. Motif d’une moule sur le droit avec deux globules (valeur du sextans). Au revers, une moule vue de l’extérieur. ! Autre aes grave, assez tardive, pas loin de la Deuxième guerre punique (plusieurs types de monnaie en même temps) : cf. aes grave, Dr, après 225 avant J.-C. (RRC 37, 1a). Sur le droit, une tête de MINERVE et sur le revers : le taureau qui représente l’hégémonie sur l’Italie et en exergue, l’inscripion : « Roma ». Elle pèse 321g, l’as qui pèse la livre romaine. Modèle un peu exceptionnel : normalement les pièces collées ne portent pas de légende. ! Dès 270 avant notre ère, on frappe des monnaies d’argent selon le système campanien, mais il est difficile de les mettre en relation avec l’as libral. Il subit tout de suite des réductions de poids : 10 drachmes vaut 2 as et demis, puis 3 as. Il continue d’être dévalué jusqu’au guerres puniques. On a dû considérer qu’il pesait trop... Autre exemple : aes gave semilibral, datant du début de la Deuxième Guerre punique, la monnaie pèse 22g. cf. aes grave, semilibral, Dr, 217-215 avant J.-C. (RRC 39, 3). Au droit, la louve, les jumeaux et deux globules et sur le revers : un aigle avec une fleur, et l’inscription : « Roma ». Les premières monnaies frappées. Sur le droit, l’effigie d’APOLLON et sur le revers : le devant d’un taureau. Il porte la légende : romaiorum. La typologie des images est celle de l’atelier monétaire situé dans la cité grecque de Neapolis en Campanie, allié important de Rome et ville grecque. Entre 320 et 300 avant notre ère : première émission de monnaie romaine de bronze. Ainsi que la première émission de monnaie d’argent. Après la deuxième édition, légende : romano. en lettres latines. La première émission en lettres grecques. Cf. didrachme romano-campanienne, Dr, 280-276 (RRC, 13, 1) : sur le droit, on y voit le dieu Mars barbu, casqué avec le casque corinthien et derrière, une branche de chêne. Sur le revers, l’inscription : « romano », transcription de « romaium », abréviation de « romanorum ».! A Rome, à partir de 270 avant notre ère sont frappées les premières monnaies

d’argent : elles sont grecques en ce qui concerne le style, l’étalon (didrachme) et ses subdivisions. On leur donne le nom de « romano-campanien ». Le poids diminue d’environ 7,2 à 6,6g sur une monnaie d’argent. Vers 240 avant J.-C., la légende « romano » est remplacée par celle de « Roma », le nom de la cité. Encore trois émissions de ce type. Pour la première fois, on peut parler de système monétaire pour les monnaies frappées et coulées. Elles sont impliquées dans ce système par le symbole qu’on trouve sur toutes les monnaies : faucille et massue. Autre monnaie : le quadrigat ⇒ dernier type de monnaie d’argent qui fait partie des premières frappes d’argent à Rome. Son nom vient du revers avec un quadrige surmonté de JUPITER guidé par la VICTOIRE. Le droit porte une tête janiforme des Dioscures (211 avant notre ère pour le modèle présenté : Quadrgat, Dr. 211 avant J.C., une des derniers exemplaires). Il ne répondait pas aux besoins monétaires et économiques de la société. L’unité de base des premières frappes de quadrigats reste la didrachmes, qui pèse désormais 6,5g On frappe aussi des drachmes. ⇒ il faut retenir que plusieurs monnaies sont en vigueur durant cette période, selon le modèle grec pour les monnaies frappées par exemple.! Rome n’émet pas régulièrement des monnaies : 3,2 millions de didrachmes en circulation (21 tonnes et 300kg d’argent) selon les spécialistes au IIIème avant notre ère ⇒ pas énorme compte tenu du butin qui afflue à Rome, après la victoire de la Première Guerre punique. Carthage frappe 70 fois plus d’argent que Rome : elle n’a pas volé son surnom de ville marchande. La monnaie n’a donc pas une grande importance à Rome avant la Deuxième Guerre punique. Le butin des soldats est plus important que la solde. Dans la vie quotidienne, on ne se sert pas de monnaie : lingot et « aes grave » trop encombrants. Après la Première Guerre punique (364-341), Rome commence à adopter la monnaie sur d’autres modèles. La nécessité est à la distribution du butin de guerre, la paye des soldats et les travaux publics. La réponse de Rome. I. L’invention du denier. Durant la Deuxième Guerre punique, Rome se trouve longtemps dans une situation délicate cause HANNIBAL, armée romaine qui combat en Espagne. C’est dans cette situation que Rome frappe ses premières monnaies d’or. Sur le droit, JANUS à deux têtes et sur le revers, une scène de serment qui semble indiquer la levée de troupes. Les coûts de guerre sont énormes à cette époque, il devient difficile de se procurer du métal précieux pour se procurer des monnaies. On constate la baisse du poids des monnaies : poids de l’as qui tombe de 163g (moitié de la livre romaine vers 217 avant notre ère) à 83g en 214 puis 2 onces en 211 environ, soient 55g.

Diminution du titre en métal précieux qui est une seconde manifestation de cette dépréciation. Or, dans un système où la valeur de la monnaie est directement liée à la quantité de métal, ceci met en discrédit les premières frappes romaines par rapport aux grecques. Quand Rome doit prendre d’énormes crédits, le système monétaire s’effondre. Le public ne veut plus de ces monnaies. On introduit un nouveau système avec le denier comme base. Son poids est de 4,5g. Son titre d’argent est toujours très élevé : 1/950ème. Ce système repose sur le système libral : un as pèse maintenant 1/6 de la livre, 54g et comme le rapport du change entre l’argent et le bronze est de 1 à 120, un denier vaut dix as. On voit tout de suite le changement. Les premiers deniers sont frappés en 211 : sur le droit, la tête casquée et le signe X = dix as. Ce signe montre l’évolution, qui reste donc dans le cadre de la tradition : correspond bien à la mentalité des Romains. L’idée du poids libral reste présente. Sur le revers, les deux Dioscures (symbole du secours et de la victoire, Rome a besoin de ce type de symbole à cette époque-là), en relief en exergue dans un cartouche : « ROMA ». Une ancre, qui représente une émission. Diamètre de 19mm. Demi-denier (quinaire, marqué par le signe V) et quart de denier (sesterce, marqué par le signe IIS : deux as et demis) viennent compléter ce système.! Fig. : sesterce frappé après 211 (RRC 44,7) ⇒ nécessité absolue pour un numismate de ne jamais interpréter une seule monnaie mais plutôt une série. II. Le Victoriat et les divisions du denier en or et en bronze. Le Victoriat est une monnaie un peu énigmatique car il ne rentre pas dans le système du denier bien qu’il soit créé à la même date. Monnaie d’argent dont les types sont la tête de JUPITER, cf. Fig. : Victoriat, après 211 ( RRC 53,1) ; au revers : « Roma » à l’exergue mais pas de cartouche + Victoire couronnant un trophée. Poids de 3,15g. Entre 75 et 95% d’argent. Le poids équivaut au drachme. Il a été frappé pour permettre l’échance avec les villes grecques du Sud de l’Italie car le drachme était le poids de référence : monnaie impérialiste. Uniquement destiné à une circulation extérieure à la ville de Rome. Monnaie d’or (3,3g : 60 as ; 2,2g : 40 as ; 1,1g = 20 as) et de bronze qui ont des poids différents. Les monnaies d’or ont pour type la tête barbue de Mars et au revers, un aigle, avec des faisceaux enflammés. Et à droite, une ancre. Durant la 2ème Guerre punique, le poids ne cesse de tomber. Vers 217, le poids de l’as est de 6 onces : 163g et après cela, il tombe à 3 onces (214) puis 2 onces trois ans plus tard (211) : 55g. On arrête la fonte de l’aes grave. En 211, il pèse 1/6ème de la livre. Toutes les monnaies de bronze sont désormais frappées : sur le droite, la tête de JANUS et au revers, « ROMA « à l’exergue et la proue de navire à droite et au-dessus l’indication de la

valeur faciale. 32,87g. Triens : quatre globules présentes, c’est un tiers de l’as car un as fait douze.

La circulation... Le monnayage s’accroît énormément et Rome fait de riches butins après la Deuxième Guerre punique. Ce denier à donné son nom au penny et au dinar....


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