Richelieu jugé par Retz PDF

Title Richelieu jugé par Retz
Course Histoire
Institution Université Le Havre Normandie
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Summary

Ceci est une partie de l'oral fait en groupe lors du TD d'Histoire Moderne. C'est donc ma partie. ...


Description

Morganti Ava, Weyland Martin, Poret Armand

Histoire Moderne L1-LSH TD°4

Richelieu jugé par le Cardinal de Retz (1675)

I.

II.

Deux personnages opposés. 1. Le personnage du Cardinal de Richelieu. 2. Différences politiques. Un éloge critique. 1. Une certaine marque de respect. 2. Une rivalité.

Le document est un extrait des mémoires du Cardinal de Retz rédigées entre 1675 et 1677 pendant sa retraite de Commercy. Le Cardinal de Retz de son vrai nom Jean-François Paul de Gondi (1613-1579) fut l’un des principaux Frondeurs lors de la Fronde de 1648 à 1652. L’élection de Mazarin par la régente Anne d’Autriche pour être ministre (ayant été recommandé par Richelieu dans son testament) en 1642 provoque la

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jalousie du Cardinal de Retz qui avait l’ambition de remplacer Richelieu à la mort de ce dernier. Il fut donc durant l’événement de la Fronde l’un des plus grands opposants de l’absolutisme et de la monarchie. Il orchestra l’agitation publique durant le siège de Paris de janvier à mars 1649, écrit des pamphlets médisants sur la monarchie tels que les Mazarinades. Il est finalement emprisonné à la fin de la Fronde pour ensuite s’enfuir hors de France pour mener une vie clandestine tout en acceptant des postes avec de moins en moins de responsabilités. Louis XIV le força à démissionner en 1661, Gondi se retire à Commercy, une petite cité en Lorraine qui lui appartint. Il y écrivit ses mémoires sans les terminer décédant en 1679. Dans ce recueil, il expose d’abord les idées « novatrices » de sa jeunesse, inspiré par les héros de Plutarque. Il continue en se questionnant sur sa naïveté passée et ses échecs politiques. Dans l’extrait étudié Gondi évoque le Cardinal de Richelieu (1585-1642), son ancien némésis, ancien premier ministre de Louis XII de 1624 à 1642. En s’appuyant sur les mémoires du Cardinal de Retz, nous pouvons nous demander comment l’absolutisme est-il dépeint par le biais d’un Frondeur ? Dans un premier temps nous verrons l’opposition entre le Cardinal de Retz et le Cardinal de Richelieu par le biais du personnage du Cardinal de Richelieu et le fait qu’ils étaient deux hommes politique opposés. Puis nous verrons l’éloge critique du Cardinal de Richelieu fait par Retz.

I.

Le Cardinal de Retz et le Cardinal personnages contraires. 1. Armand Jean du Plessis de Richelieu.

de

Richelieu :

deux

Armand Jean du Plessis de Richelieu est à Paris le 9 septembre 1585. Il est issu d’une famille noble, il se destine lui-même aux ordres bien qu’il devait et voulait entrer dans le corps armé. En 1606 il devient évêque de Luçon dans le Centre-Ouest de la France dans l’actuelle Vendée. Là-bas, il réussit l’exploit de convertir de nombreux protestants au catholicisme grâce à son charisme et au pouvoir de la persuasion. Il est donc le

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champion de la Contre-Réforme chrétienne lancée par le concile de Trente en 1545. Cette réussite lui vaut d’être nommée Cardinal en 1622. Très vite, en 1624, il devient le principal ministre de Louis XIII et lui permet trois choses : -La perte du pouvoir des nobles au profit de la monarchie. -La destruction de l’influence protestante en France. -La résistance menée face aux Habsbourg de Madrid et de Vienne sur le plan géopolitique. Il permet ainsi de concentrer le pouvoir autour de la personne du Roi, mais aussi et surtout de la sienne. 2. Richelieu, le vrai Roi ? Tandis que Richelieu prend bien plus d’importance pour le trône de France que Louis XIII lui-même, roi effacé et dominé par la personnalité forte en celle de Armand Jean du Plessis alors premier ministre d’état. Bien que à la sortie de la régence par sa mère il tentera de rétablir son autorité progressivement, et la personne qui l’aidera sera également son premier ministre, tout ceci dans une période de conflit majeur (entre guerre de 30 ans, guerre de religion, sociale et nobiliaires). Bien que Richelieu qui écrit : « Je soumets cette pensée comme toutes les autres à votre majesté » pour signifier au roi qu'il ne tentera jamais de gouverner à sa place. La relation entre le roi de France et de Navarre et le cardinal reste assez complexe mais reflète une certaine affection ainsi qu’une grande confiance. Louis XIII écrira d’ailleurs à son propos : « Le cardinal de Richelieu est le plus grand serviteur que la France ait eu ». Les deux hommes partagent pour autant les mêmes idées politiques, mais les points principaux de Richelieu sont : l'abaissement des grands féodaux, la rationalisation du système administratif et la lutte contre la maison de Habsbourg à l'extérieur. Cependant la personnalité de Richelieu reste forte puisque c’est davantage lui qui commande la France que sa majesté lui même, et se proclamera plus ou moins le titre de lieutenant général des armées, assiste en personne aux opérations qu'il commande. A l’aide de son ambition pour monter dans au sein de la hiérarchie ecclésiastique, et obtenir le grade de cardinal, ainsi par goût naturel pour l'intrigue et par opposition politique au ministériat et à la monarchie absolue, le cardinal de Retz se lance dans la Fronde dès son début afin de tenter de lutter contre la monarchie, révolte parlementaire puis princière face à l’orientation de cette dernière. Il tente au départ de s'imposer comme médiateur entre la reine et les parlementaires rassemblés en chambre Saint-Louis. La Fronde est une période de troubles graves qui frappent le royaume de France pendant la minorité de Louis XIV (1643-1656), alors en pleine

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guerre avec l’Espagne (1635-1659). Cette période de révoltes marque une brutale réaction face à la montée de l’autorité monarchique en France commencée sous Henri IV et Louis XIII, renforcée par la fermeté de Richelieu et qui connaît son apogée sous le règne de Louis XIV. Après la mort de Richelieu en 1642, puis celle de Louis XIII en 1643, le pouvoir royal est alors affaibli par l'organisation d'une période de régence, par une situation financière et fiscale difficile due aux prélèvements nécessaires pour alimenter la guerre de Trente Ans, ainsi que par l'esprit de revanche des grands du royaume dirigé par la poigne de Richelieu. Cette situation provoque une conjonction de multiples oppositions aussi bien parlementaires, qu’aristocratiques et populaires. La France est alors le pays le plus peuplé d'Europe avec quelques 19 millions d'habitants en 1640 dans les limites de l'époque. Elle atteint un seuil critique en raison du faible rendement de la production agricole entraînant régulièrement des années de disette (un terme pour exprimer une famine moins forte, «simple» pénurie moins grave par manque de vivres). Cumulées avec la pression fiscale qui a triplé sous le ministériat de Richelieu, elles sont à l'origine des fréquentes révoltes populaires. Mazarin et Particelli, le surintendant des finances, sont confrontés à un déficit en augmentation du fait de la guerre extérieure. Il est possible de distinguer trois facteurs d'explication : au niveau fiscal (une pression croissante de la fiscalité royale), au niveau social (une remise en cause des privilèges des parlementaires parisiens) et au niveau politique (le pouvoir royal entend gouverner seul dans le cadre d'une monarchie absolue, qui amènerait un renforcement monarchique). Des différences politiques qui créera un contexte de rivalité entre Richelieu et le cardinal de Retz, bien que ce dernier voue un certain respect pour le cardinal-duc.

II.

Un éloge critique. 1. Une certaine marque de respect.

Bien que Retz n’apprécie guère Armand Jean Du Plessi, on peut remarquer qu’il lui donne tout de même un certain éloge dans ses mémoires. Ce n’est pas parce qu’on l’on a un ennemi qu’on ne peut l’admirer. Et c’est le cas ici, puisque dans ces mémoires tout le long de cet extrait nous ai formulé un éloge, bien que par quelques temps calmé par deux ou trois remarques qui peuvent permettre de voir qu’il s’agit tout de même d’un rival qui aura flatté dans le passé son ambition alors âgé de 17 ans. C’est puisqu’après avoir jeté un œil à la Conjuration de Fiesque, œuvre manuscrite de l’abbé, et qu’une indiscrétion avait fait tomber entre ses mains, livre dans lequel l’auteur fait l’apologie des conspirations et de l’assassinat politique, Richelieu devina sans peine les allusions dirigées contre sa personne et son ministère. «Voilà, dit-il à ses confidents, un dangereux esprit !» Il le désignait plus que par ces mots : «ce petit

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audacieux», et il se promet bien, tant qu’il vivrait, de le tenir écarté des affaires. D’ailleurs en parlant d’éloge, nul n’a parlé en termes plus nobles, plus élevés que Retz à propos du génie de Richelieu et des qualités des grands hommes de son temps, même quand il s’agissait des ses plus mortels ennemis. Au travers de ses mémoires l’éloge du cardinal et plutôt bien orchestré bien que l’on se rend compte de son aigreur de temps à autre après quelques belles remarques. Parmi les bonnes remarques on peut noter : «il se distingua en Sorbonne» (ligne 2) qui sous-entends qu’il était déjà bien au-dessus du lot; «on remarqua de fort bonne heure qu’il avait de la force et de la vivacité dans l’esprit» (ligne 3). «Il donnait plus qu’il ne promettait» (ligne 6), en plus d’être un homme d’honneur il estime qu’il a bon cœur et une âme perfectionniste. On peut également noté «il était bon ami» (ligne 11); «il distinguait judicieusement [...] entre le bien et le mieux, ce qui est une grande qualité pour un ministre» (ligne 19), ou encore «ce défaut, qui vient de la sublimité de l’esprit, est toujours joint à des lumières qui le suppléent» (ligne 21). Tout cet éloge nous montre l’admiration que porte Retz à l’égard de Richelieu bien qu’il en reste un rival, et n’en n’oubliera pas pour autant d’en démonter une partie du personnage avec certaines remarques et défaut sur sa grande personnalité quelque peu sublimé par ses courtisans et simple admirateurs ou proche de ce dernier comme peut l’être Louis XIII.

2. Une rivalité. Même si le Cardinal de Retz témoigne d’un certain respect envers le Cardinal de Richelieu en énonçant toutes les qualités morales dont il a pu faire preuve au long de sa vie d’homme politique aux côtés de Louis XIII, il n’hésite néanmoins pas à en faire une vive critique teintée d’ironie sur les aspects de la personne. En effet, les deux hommes furent en réalité ennemis au cours de leur carrière politique. Il critique donc « l’excès de son ambition » (l.9) qui s’accompagne d’un amour pour la gloire « il aimait la gloire beaucoup plus que la morale ne le permet » (l.7) ce qui nous montre donc que le Cardinal était sans cesse en recherche de gloire montrée à la ligne 15 par le fait qu’il se montrait parfois supérieur au Roi dans son comportement : « Il anéantissait par son pouvoir et par son faste royal la majesté personnelle du roi ». Il est donc comparé au roi, élevé audessus de lui par l’auteur. Il faut rappeler qu’à cette époque, la monarchie française est une monarchie bicéphale où le pouvoir est divisé entre le chef de l’Etat et le gouvernement. Mais cette élévation est critiquée et moquée par le Cardinal de Retz par une envie de se faire apprécier par le

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peuple et ma noblesse de la part du Cardinal de Richelieu. En effet, le personnage du Cardinal de Richelieu était décrié et très peu apprécié par ces derniers « de cette sorte de mépris qui démêle d’avec la haine. » (l.30) ce qui montre que le Cardinal de Richelieu était haï mais aussi respecté de par la crainte qu’il inspirait. Il tenta de diminuer la puissance et l’influence de la noblesse en France afin de mieux centraliser le pouvoir, ce qui accroît le caractère absolutiste en France. Le Cardinal de Richelieu est très peu apprécié par le peuple à cause de ses nombreuses réformes notamment à propos des protestants depuis 1628 avec la prise de la Rochelle. En 1642, lors de sa mort, des feux de joie furent allumés par le peuple. C’est ce que montre et dont se moque Isaac de Benserade note dans Le Livre des épitaphes la parodie du quatrain de Corneille composée par un libelliste anonyme où il est dit : « Ci-gît un fameux Cardinal Qui fit plus de mal que de bien ; Le bien qu'il fit, il le fit mal ; Le mal qu'il fit, il le fit bien. » Le caractère du Cardinal est de plus décrit et critiqué comme étant impatient dans les affaires qui concernaient l’état : « Il s’impatientait fort facilement » (L. 19). En ce qui concerne la politique, le Cardinal de Retz critique la manière dont son rival considérait l’Etat. En effet, il l’accuse de n’avoir travaillé seulement pour sa propre personne, pour son bien-être et non pas pour la quiétude de la France. En effet, les décisions prises et les nombreuses erreurs commises par le Cardinal en tant que Premier Ministre furent critiquées en ce qui concerne l’Etat. Il reproche donc au Cardinal de Richelieu d’avoir été hypocrite envers l’Etat et donc envers le Roi. Il noircit encore plus le personnage du Cardinal de Richelieu en l’accusant d’être un comédien, un fabulateur puisque qu’il a réussit à cacher le fait qu’il agissait pour sa petite personne et à faire admettre qu’il accomplissait toutes ces réformes et ces actes pour l’Etat et son souverain comme montré aux lignes 24 et 25 : « Il ne considérait l’Etat que pour sa vie ; mais jamais ministre n’a eu plus d’application à faire croire qu’il en ménageait l’avenir. ». Il ne faut cependant pas oublier que le Cardinal de Retz ne portait pas le Cardinal de Richelieu dans son cœur, la critique qu’il fait donc de lui à propos de sa carrière en tant de premier ministre est une opinion subjective fondée sur la base d’une vision péjorative à propos du Cardinal. La mort du Cardinal de Richelieu sonna donc le début de la Fronde en 1642 où le Cardinal fut un fervent engagé. Les deux personnages furent opposés à la Cour de Louis XIII, leurs visions de la politique différant grandement. Néanmoins et malgré cette opposition, le Cardinal de Retz témoigne un certain respect au Cardinal de Richelieu. Il ose en effet reconnaître ses qualités morales et d’hommes politiques. Ces éloges sont pourtant teintés d’une vive ironie représentant une critique de la part du Cardinal de Retz dans ses mémoires reflétant ainsi la rivalité entre les deux hommes.

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Bibliographie : Fiche de lecture sur les mémoires du Cardinal de Retz par Christian BIET : Les « Mémoires » du Cardinal de Retz par Robert PAUL :https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/les-memoires-ducardinal-de Simone BERTIERE, « Paul de Gondi, Cardinal de Retz » sur Franche archives, https://francearchives.fr/de/commemo/recueil-2013/39349, 1 page, consulté le 10/03/2019. https://www.pimido.com/histoire-et-geographie/histoiremoderne/commentaire-de-texte/memoires-cardinal-retz-405533.html Un article sur Richelieu :https://www.histoiredumonde.net/Richelieu.html http://cafe-geo.net/wp-content/uploads/richelieu_siege_la_rochelle.jpg...


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