Structure anaclitique PDF

Title Structure anaclitique
Author Anne Herbreteau
Course Psychologies Clinique & Développt
Institution Université de Nantes
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Structure anaclitique Introduction L’expression « structure anaclitique » recense des états cliniques très différents (pathologie narcissique, délinquance, pathologie limite). Il est donc très difficile de pouvoir les identifier clairement. Le terme « Anaclitique » signifie « s'appuyer sur », il a été inventé par René Spitz pour décrire des dépressions de l'enfant séparé précocement de sa mère: la dépression anaclitique. Il est utilisé notamment dans la psychologie et la psychanalyse des états limites pour décrire le type de relation d'objet des sujets : ceux-ci se reposent sur l'objet de leur amour, dans une nécessaire relation de dépendance à l'autre teintée d'amour et de haine d’où la nécessité d’un soutien inconditionnel.

I.

Quelles sont les causes d’une telle structuration ? :

Les causes sous-tendant une structuration anaclitique s’inscrivent du côté des carences affectives précoces. Qu’entend-on par le terme de carence ? Jean CARTRY fait remarquer que « définir la carence est impossible, car on ne définit pas un manque. La carence est un creux, un vide, une absence, infinis par essence : on ne définit pas l’infini »1. Néanmoins, l’auteur ajoute « Insaisissable dans son essence qui est le rien, la carence n’est perceptible et repérable que dans ses effets sur la maturation de l’enfant. N’existent que les effets de la carence dans la réalité existentielle du nouveau-né et du jeune enfant. »2. Michel LEMAY, quant à lui, propose de décrire la carence comme telle : « La carence est un processus morbide qui risque d’apparaître lorsqu’un enfant de moins de trois ans a subi la rupture de ses premiers investissements avec les personnes significatives de son entourage sans que cette rupture ait pu être réparée. Cette discontinuité entraîne non seulement la blessure narcissique que l’on peut retrouver à toute période de l’enfance et qui se traduira par une dépression plus ou moins marquée mais, du fait de la structuration encore incomplète du Moi, elle provoque de graves perturbations dans la construction même de l’identité. Qu’il s’agisse de la prise de conscience du corps, de l’enracinement dans l’espace et dans le temps, de la découverte de la causalité, de l’intégration des premières relations objectales, de la maîtrise 1 2

CARTRY J., Les parents symboliques, Paris, Dunod, 2004 p. 29. Id., Ibid., P. 30.

de l’anxiété, de l’organisation de la vie symbolique consciente et inconsciente, le sujet se trouve altéré dans ce que l’on pourrait appeler “la colonne vertébrale psychique de la personnalité »3. En effet, si la rupture de ce lien a de telles conséquences, comme nous le fait remarquer M. LEMAY, sur la maturation de l’enfant, c’est que celui-ci est porteur d’une fonction essentielle pour lui. Explicitons ceci.

Récapitulatif théorique sur le lien mère-enfant : A sa naissance, l’enfant est un prématuré. En effet, il ne peut, comme les autres animaux, subvenir à ses besoins de telle sorte qu’une personne, généralement la mère, y pourvoit à sa place. Pour cet être inachevé, la réalité extérieure peut paraître dangereuse. Ainsi, la mère assure un rôle protecteur contre ce monde extérieur, auquel l’enfant n’est en aucun cas préparé. LACAN a dénommé ce phénomène le « complexe mère-enfant »4 et appuie le fait que toute perturbation de celui-ci soit facteur de mort pour l’enfant. D’ailleurs, SPITZ, de par son étude, à démontrer ceci. En effet, il s’est intéressé aux séparations des enfants avec leur figure d’attachement lors de la période d’après-guerre et a observé de graves troubles consécutifs à des carences affectives, troubles qui prenaient la forme de désordres affectifs et moteurs pouvant aller jusqu’à la mort de l’enfant si aucune relation n’était établie avec un substitut maternel. Sigmund FREUD, le premier, s’intéressa à l’évolution de l’investissement pulsionnel de l’enfant. Il en dégagea plusieurs stades que nous connaissons tous. D’autre part, ce qui ressort également de son étude, c’est le rôle prépondérant de la mère, rôle indispensable dans la construction psychique et motrice de l’enfant. En effet, le bébé est, dans un premier temps, dans un état d’indifférenciation totale ; il ne distingue pas l’intérieur de l’extérieur, son corps de celui de sa mère, son soi du non-soi. FREUD appelle cette période la période de narcissisme primaire ; pour lui, ce moment de développement est marqué par le passage de l’auto-érotisme à la relation objectale. Dans des conditions d’interactions adéquates, la relation du nourrisson à sa mère est basée sur le besoin qui étaye la satisfaction libidinale. Le plaisir corporel de l’auto-érotisme se polarise sur le lien avec la mère, ce qui fonde la relation objectale. Celle-ci traduit un rapport entre le sujet lui-même, ici l’enfant, et un objet extérieur à lui, objet généralement représenté par la mère ou par une figure maternelle stable qui s’occupe régulièrement de lui et lui procure ainsi du plaisir. D’autres auteurs se sont attachés à décrire la manière dont évoluent les relations affectives entre le bébé et l’objet de son investissement 3

LEMAY M., J’ai mal à ma mère, Paris, Editions Fleurus, 1993, p.15-16. LACAN J., Les complexes familiaux dans la formation de l’individu, in Autres Ecrits, Paris, Editions du Seuil, 2001, p. 23-84. 4

pulsionnel, ainsi que la façon dont cette évolution peut nous renseigner sur l’édification de la personnalité de l’enfant. SPITZ, notamment, s’intéressa à la constitution de l’objet d’investissement des pulsions qu’il décrivit en trois stades. Ces trois étapes sont chacune marquées par l’apparition d’un organisateur qui indique que le Moi de l’enfant se structure peu à peu. Ainsi, le premier organisateur est le sourire face à un visage, même inconnu. Ce sourire indique que l’énergie libidinale de l’enfant est tournée vers des personnes qui deviendront des personnes privilégiées. Petit à petit, la mère est perçue par son enfant comme un objet libidinal total. En effet, dès qu’elle s’approche de lui, le nourrisson présente une réaction de plaisir même en dehors des périodes d’alimentation. De même, l’angoisse du huitième mois, angoisse qui apparaît lorsque l’enfant est en présence d’un inconnu, et ce sans sa mère, est un signe du lien qui peut unir celle-ci à son enfant. En effet, cette réaction face à un étranger est synonyme d’une prise de conscience, par le bébé, de l’absence de sa mère et par-là même, l’enfant admet que cette dernière est une personne distincte de lui. Progressivement, l’enfant entame un processus de séparation-individuation qui l’installera alors en sa qualité de sujet. Ce type de relation est initiatrice de la structure personnelle de l’enfant et des relations sociales qu’il pourra contracter tout au long de sa vie. Par conséquent, une séparation brutale avec cette figure d’attachement entraîne des perturbations dans le comportement de l’enfant mais aussi des conséquences pouvant être irrémédiables dans certains cas (lorsqu’il est question de séparations très longues). Pour J. BOWLBY, l’attachement de l’enfant à sa mère est la résultante d’une tendance innée chez l’être humain à s’accrocher à un autre ; ce besoin serait indépendant de celui d’être nourri, à ce titre, il est un besoin primaire. Après avoir mener une étude sur les conséquences de la perte des parents chez les orphelins de guerre, BOWLBY conclut qu’une relation continue et chaleureuse avec sa mère représente ce qui est essentiel au développement du jeune enfant. En effet, le besoin d’attachement se traduit par des comportements spécifiques tels la succion, les cris, le sourire, l’agrippement, comportements qui ont tous pour but de maintenir la proximité entre l’enfant et son objet d’attachement. Une fois le lien établit, l’enfant réagit de façon négative lorsque la personne à laquelle il s’est attaché vient à disparaître et de façon positive lorsqu’elle réapparaît. L’enfant va se construire graduellement une représentation interne de ses figures d’attachement de telle sorte qu’il puisse supporter leur absence. Par ailleurs, la personne investie sert de base de sécurité à l’enfant, base qui l’encouragera à explorer son environnement. Ainsi, la possibilité d’accéder à une autonomie d’action mais aussi de pensée et la construction de l’estime de soi sont très liées au type

d’attachement (sécure, insécure : ambivalent et évitant), décrit par M. AINSWORTH, au cours de la Situation Etrange: Un attachement sécure se met en place lorsque le nourrisson expérimente qu’il peut compter sur son parent, quand il a besoin d’être consolé ou réconforté. Ainsi, se construit chez le nourrisson l’image d’un Autre fiable, en même temps qu’une image valeureuse de lui-même. On trouve ici les prémices du lien entre estime de soi et estime de l’Autre. Dans ce cas, la capacité de se séparer et d’explorer l’environnement sera facilitée par cette image de fiabilité. A l’inverse, un attachement insécure évitant se constitue lorsque le parent est agressif et méprisant de façon régulière. L’enfant est sûr de ne pas pouvoir compter sur le parent, ni de compter sur lui. L’enfant tente de s’organiser pour survivre face au modèle de rapport de force qui lui est offert en évitant d’exprimer ses émotions et ses besoins. Des dysfonctionnements organiques (biologiques, génétiques, traumatiques…) peuvent jouer un rôle majeur dans la genèse de troubles du comportement. La mère en tant qu’objet d’attachement possède des fonctions spécifiques : d’une part, elle procure des soins à l’enfant et le stimule ; elle assure des fonctions d’empathie à son égard en mettant en œuvre des connaissances intuitives et immédiates ; enfin, elle garantit une structuration à l’enfant en répondant à ses besoins d’une façon adaptée, en favorisant une distanciation soi-autrui et en lui fournissant un cadre cohérent qui lui permet d’élaborer son identité. WINNICOTT, lui aussi, met en avant le rôle prépondérant d’une figure maternelle. En effet, pour lui, « Les soins maternels, en soutenant le moi, permettent à l’enfant de vivre et de se développer, bien qu’il ne soit pas encore capable de maîtriser ce qu’il y a de bon et de mauvais dans l’environnement, ou même de s’en sentir responsable »5. Les soins procurés à l’enfant permettent de prévenir les distorsions précoces puisque le Moi de la mère supplée au Moi de l’enfant qui n’est pas encore constitué en lui offrant un environnement favorable. De telle sorte, les soins maternels doivent impérativement être bons, principalement au tout début de l’existence du nourrisson. Ils éveillent ainsi chez l’enfant le plaisir des sensations et de l’auto-érotisme. Cependant, ces soins supposent au préalable une capacité d’empathie de la part de la mère, c’est ce que WINNICOTT dénomme « la préoccupation maternelle primaire ». Cette dernière conditionne le début de la structuration du moi qui doit reposer « un sentiment continu d’exister suffisant ». Par ailleurs, l’auteur insiste sur le « holding » en d’autres termes sur la façon dont l’enfant est porté. Le « holding » joue essentiellement une fonction de protection contre toutes les expériences souvent angoissantes qui sont ressenties dès la naissance, que ces expériences soient de nature physiologique, sensorielle, ou bien qu’elles aient attrait au vécu psychique du corps telles que les angoisses de morcellement. Il intègre également tous les soins 5

WINNICOTT D., La théorie de la relation parent-nourrisson (1960) in De la pédiatrie à la psychanalyse, Paris, Payot, 1969, p. 359.

quotidiens assurés au bébé, soins qui nécessitent une adaptation à l’enfant et à son évolution. Tout ceci assure la constitution du Moi de l’enfant. Corrélativement à cette structuration, l’enfant va peu à peu tendre vers plus d’indépendance ce qui est rendu possible grâce à la mère qui doit être capable « d’abandon progressif », c’est-à-dire que graduellement, elle attendra que l’enfant émette une demande avant de la satisfaire. C’est de cette manière que l’enfant viendra à se différencier d’elle et s’appréhender en tant qu’individu. Il semble que la plupart des auteurs que nous venons de citer s’accordent à dire que la mère joue un rôle fondamental auprès de son enfant tant dans la distribution de soins et d’amour que dans la collaboration à sa structuration psychique. En conclusion, la structuration anaclitique fait suite à une défaillance : -

-

De la stabilité relationnelle De la sécurité psychologique : l’enfant ne peut être en sécurité si son milieu familial ne l’est pas. L’enfant est une éponge : si les parents sont trop anxieux, il ne peut être sécurisé. Il existe une continuité parents / enfant. Du désir cohérent : l’enfant attend qu’on soit avec lui dans une cohérence : exigence, désir, environnement Du respect de l’enfant : intolérance des pleurs du bébé qui ne sont pas compris en terme de communication ce qui peut entraîner de la maltraitance

Les conséquences de ces carences sont perceptibles notamment en terme d’estime de soi. En effet, pour se sentir exister, chaque être humain doit être assuré d’une estime de lui-même suffisante. Cette estime de soi naît, se construit et se maintient dans le rapport à autrui, dans l’estime de l’Autre. Les modalités d’interactions précoces, la valeur donnée par l’entourage aux comportements et les modes de réponse qui en découlent, ont un rôle essentiel dans la construction et le maintien de l’estime de soi. L’identité du sujet se constitue en fonction du regard de reconnaissance de l’Autre. De là procède le narcissisme primaire (outil d’identification du Moi comme une unité psychique), c’est-à-dire l’investissement pulsionnel, désirant, amoureux que le sujet réalise sur luimême ou plus exactement, sur l’image de lui, à laquelle il s’identifie. On comprend mieux que si le regard de l’Autre a une composante négative, l’image à laquelle il pourra s’identifier le sera également.

Revenons maintenant sur la structuration des états dit « limites ». Pour Jean Bergeret, l’hypothèse à privilégier serait une hypothèse à

prédominance structurelle. En effet, pour cet auteur, il existe une structure psychotique et une structure névrotique, ces deux structures étant distinctes et incompatibles. La définition de l'état-limite se fait alors en négatif : se trouve en état-limite celui qui n'a ni une structure psychotique ni une structure névrotique. Il est trouvé à l'origine de cette nonstructuration un traumatisme affectif précoce chez le jeune enfant. Ce traumatisme n'est pas assez fort pour déterminer une structure psychotique, l'enfant termine sa construction anale mais comme le Moi est encore trop inorganisé, il n'accède pas à l'Oedipe car le traumatisme l'empêche d'investir correctement les objets (ici le père ou la mère). L'enfant reste donc fixé sur des conceptions anales, il n'accède pas au stade phallique (d'où la sexualité déviante et l'impossibilité de développer une structure névrotique), ni à la castration psychique qu'impose la sortie de l'Oedipe. Il ne peut donc pas construire son Surmoi (il a donc des difficultés pour gérer ses pulsions et il ne développe pas de culpabilité) qui reste au niveau de l'Idéal du Moi (d'où un surinvestissement narcissique et une nécessité de clivage). L'enfant n'accédant pas à une relation d'objet génitale, il entre dans une période de latence pendant laquelle il construit un « tronc commun aménagé » (aménagements psychotiques, pervers et/ou névrotiques), qui n'est donc pas une véritable structure. Ce tronc commun se trouve relativement stable et durable, l'adolescence se passe sans heurts (il n'y a pas de réactivation de l'Oedipe) et l'adulte s'installe donc dans la vie avec un Moi incomplet. Une autre hypothèse, cette fois à prédominance dynamique, peut aussi expliquer cette organisation psychique en référence aux recherches de René Diatkine . Ici, les deux structures mentales ne s'excluent pas mais entrent dans un équilibre dynamique avec la possibilité constante de passer de l'une à l'autre. Le sujet borderline, souvent à cause d'un maternage insuffisant, met correctement en place des défenses primaires psychotiques mais il n'accède pas aux défenses secondaires névrotiques qui permettent de supporter la non-satisfaction du désir par la production de fantasmes de satisfaction par exemple. Les investissements d'objets destructeurs sont donc précaires, les affects doivent être évacués rapidement car l'individu ne peut les gérer. Il se construit alors un « fauxself » (Winnicott ) adapté aux situations du quotidien mais qui ne fait que masquer temporairement les faiblesses du Moi. L'état-limite est donc caractérisé par l'utilisation inefficace voire impossible des processus de type secondaire.

II.

L’état abandonnique :

1. Domaine affectif et relationnel Le champ relationnel est marqué par une avidité affective importante dirigée vers les professionnels mais également par de l’agressivité (demande d’amour et attaque). Ceci peut induire des réactions de colère, d’impuissance voire de peur de la part des professionnels. Dans un premier temps, la relation apparaît facile, proche, trop intense. Nous pouvons ressentir l’envie qu’ils ont de nous posséder mais de manière discontinue. En effet, toutes ces relations sont empreintes d’une discontinuité relationnelle. Au long court, la demande d’attention est permanente: les personnes présentant un vécu abandonnique ne supportent pas de passer inaperçues. On observe une fréquente envie de contacts physiques, d’exclusivité, un besoin d’être en relation sans s’occuper des autres. Il ne s’agit pas de jalousie : c’est d’avoir le plaisir que les autres ont et donc c’est de détruire le plaisir de l’autre : cela s’inscrit dans le registre de l’envie. On notera également l’intolérance à l’attente et à la frustration (colère, dépit, boulimie, …). Si nous allons au devant de l’affect, la réaction va être négative. Sur le long terme, on a l’impression d’être manipulé, dévoré,… ces personnes multiplient les demandes, demandes qui sont impossibles à assouvir puisqu’elles visent autre chose. D’ailleurs, il est possible de ressentir un décalage majeur entre le désir et la réalité et on peut avoir la sensation qu’on crée une tension interne permanente chez ces personnes. Cependant, il est nécessaire de ne pas être dans l’illusion d’une réparation (ce qui est au centre de la problématique abandonnique) qui ne pourra aboutir qu’au rejet. Le propre des états limite est l'impossibilité de faire un deuil, élaborer une perte. Personnes qui dans leur relation à autrui sont dans une quête incessante de l'amour de l'autre, mais cette demande est si grande que l'autre ne lui suffit pas, ne le comble pas, cela entraînera justement cette perte de l'autre. Ces gens sont dans la dépendance à l'autre. L’angoisse d’abandon Elle s’observe dans le discours de la personne par des questions telles que « tu vas me garder ? » ou par des demandes de réassurance externe, des

comportements d’agrippement, … Le changement d’éducateurs, les départs à la retraite, les changements de groupe sont autant de perturbation pour les personnes faisant état d’un vécu abandonnique. En fonction de l’insécurité et du degré d’angoisse, ces personnes peuvent être violentes et donc attaquer l’objet (insultes, violences physiques, …). Ceci est, en général, suivi d’une phase dépressive car ils ne sont pas bien (résurgence d’une image négative). Il existe une alternance entre idéalisation et dévalorisation de l’objet. Le mécanisme central à l’œuvre est le clivage sur lequel vont s'articuler tous les suivant. Le clivage est un processus actif qui va permettre au sujet de vivre dans un monde manichéen, où tout objet est soit totalement bon soit totalement mauvais. Même le Moi de l'individu subit ce clivage, mettant à distance une partie « bonne » et une partie « mauvaise » qui ne peuvent coexister. Grâce au clivage, le psychisme empêche le sujet de se confronter à l'ambivalence des objets qui pourrait le plonger dans un état dépressif accompagné d'une angoisse poussée à son paroxysme. Il ne peut concevoir des sentiments ou des représentations complexes où les deux parties d'un objet ou de son Moi sont réunies. Le clivage peut donner lieu à de brusques retournements du sentiment du sujet par rapport à un objet : si, d'un coup...


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