Sujet dissertation Ironie PDF

Title Sujet dissertation Ironie
Course Littératures Plurielles
Institution Université de Toulon
Pages 6
File Size 177.3 KB
File Type PDF
Total Downloads 47
Total Views 130

Summary

L'ironie ...


Description

« On peut parfois se demander […] si l’ironie, ce n’est pas la littérature même, toute la littérature, voire une sorte de « comble » de la littérature qui en exacerbe les traits définitoires, et non pas un simple « secteur » (ou genre ou forme ou mode) parmi d’autres de la littérature ». Philippe Hamon. Vous commenterez et éventuellement discuterez ces propos de Philippe Hamon. Ironie : étymologie qui vient de « j’interroge ». Définition : C’est faire entendre le contraire de ce qu’on dit (Fontanier). Dans cette optique, la figure de style la plus représentative de l’ironie c’est l’antiphrase (figure de style employé très souvent par Voltaire dans ses discours philosophiques)

La doxa dirait que l’ironie serait une partie de la littérature = paradoxale : elle peut susciter des discussions : l’ironie ce serait l littérature même, modalisé par l’auteur > on peut se demander si l’ironie ne serait pas la littérature même, le comble de la littérature même. Avec la modernité, l’ironie a véritablement envahie la littérature > Baudelaire et Flaubert sont initiateur de la modernité en France. Les petits poèmes en prose de Baudelaire > on retrouve « je souffre » « j’exprime mon spleen » « j’essaie de dépasser mon spleen » : dans Le spleen de Paris il y a une critique sociale plus importante et plus d’ironie que dans les Fleurs du Mal. Il y a dans la poésie de Baudelaire, beaucoup d’autodérision et d’ironie envers soi-même. Pierre Schoentjes distingue 4 formes d’ironies : •

• • •

L’ironie socratique : mis en œuvre dans les dialogues platoniciens > qui permet de faire avancer la pensée, la réflexion, et à faire émerger une vérité > Platon est à la recherche philosophique sur l’âme, l’amour, le langage, le bien etc. (Démarche philosophique) L’ironie de situation : c’est par exemple l’ironie qui se trouve dans. L’expression « l’ironie du sort » > c’est un concept né au 17e siècle lié à une perte de conscience dans l’univers. L’ironie verbale : ex dire à un élève qui a eu un zéro et dire « tu as fait un bon travail » (cf Candide de Voltaire) L’ironie romantique : attention à l’appellation « romantique », qui ne signifie pas le mouvement mais c’est un point de départ. C’est une ironie dans l’art : c’est aussi l’ironie de la modernité : qui consiste pour un artiste à toujours envisager dans l’œuvre qu’il écrit, l’œuvre elle-même. Langage qui renvoi à lui-même. Ce sont des poèmes qui sont question de langage, qui parle de poésie même = on parle alors de forme de réflexivité, autoréfléxivité, spécularité, métatextualité (ces termes veulent dire la même chose). Dans Don Quichotte il y a de l’ironie romantique : roman réflexif car il s’agit de montrer à que l’époque à laquelle on se trouve est complétement transformer de l’époque de chevalerie. Parmi ces ironies, on va surtout évoquer l’ironie verbale et, la réflexivité dans l’ironie romantique.

1

Romantisme = modernité. Antoine Compagnon dans le démon de la théorie : (voir cours sur fabula). Essaye de définir la modernité : il explique les 5 paradoxes de la modernité > complexité à comprendre. Il affirme que certains auteurs français (Robbes Grillet, Butor…) du nouveau roman sont classés en France comme des auteurs moderne alors qu’à l’étranger ils sont postmodernes. Erreur à ne pas commettre dans ce sujet : c’est de ne parler que d’ironie. Or il y a des points communs entre deux objets qui est important de spécifier dans ce sujet : discours rhétorique et discours littéraire : • Énoncés complexes et différés (ce n’est pas un énoncé qui vaut pour le moment qu’il est écrit, il vaut pour tous les temps) ou non immédiatement référentiel. • L’implicite est une participation active de l’interlocuteur (cf. les comtes philosophiques de Voltaire : s’il n’y a pas de participation active de l’interlocuteur : alors ça ne marche pas / dans Montesquieu, « ...les nègres » : s’il n’y a pas de participation active avec le lecteur : il ne comprendra pas et comprendra ce texte avec du 1er degré) • Le décalage (l’œuvre d’art n’est pas une reproduction de la réalité), l’écart. Problématique : l’accent sera mis sur la consubstantialité de ces deux formes de langage (discours rhétorique et discours littéraire). « L’ironie ne convient point de passion, elle ne peut aller au cœur, elle sèche les larmes » disait Voltaire. (L’ironie et lyrisme ne font pas bon ménage). Deux plans possibles : I. II. III.

Le jeu sur le langage, l’attention portée au langage Dimension critique de l’ironie Ces deux types d’énoncés sont une mise à distance, ou en perspective.

OÙ I. II. III.

Énoncé ou littérature : Un énoncé double, duel ou duplice L’implicite La critique

2

Développement

I.

Le jeu sur le langage, l’attention portée au langage

1) Une référentialité mise en question Dans la communication courante, le discours se réfère toujours au réel. Dans la communication ironique, ce n’est pas directe, premier : l’attention porte sur l’énoncé précisément. (Ex : vous avez une très bonne note pour dire l’inverse) /cf. Mme Bovary de Flaubert : son objet est d’attirer l’attention du lecteur sur autre chose que sur Mme Bovary : qui est l’écriture elle-même : ex « ses larmes découlèrent » : le mot découlèrent n’est pas anodin : ça attire l’attention. Là ou texte littéraire et texte rhétorique cessent de se rejoindre : dans le texte littéraire : accent lis sur la forme pour son propre compte, l’esthétique etc. Dans des énoncés rhétoriques, utilisé dans la vie réelle : on ne fait pas de l’ironie pour la beauté de l’expression mais pour faire part de mes attentes. Langage autotélique (tourné vers lui-même : le but c’est lui-même > littérature (ou autre genre) qui se prend pour objet). On arrive ici à la limite de la littérature qui a son propre objet. S’il n’y a plus de littérature sur le monde, la littérature va se scléroser. (Cf. Flaubert : le roman sur rien = il y a plusieurs degrés de lectures). L’autotélisme coupe du réel, qui amène à une littérature qui n’a plus de chaire, plus de corps. C’est pour cela qu’ensuite Sarraute, Claude Simon… vont exploiter des ressources expérimentales pour remédier à l’authenticité 2) Un écart par rapport aux conventions : Si je dis « vous avez eu une bonne note » alors qu’il a eu zéro, je suis à l’écart des rapports conventionnels logiques. Les éléments d’incongruités des énoncés réalistes, fondés sur l’esthétique saugrenue : ce sont les indices dans un texte de ce que le texte passe de la mimésis à la signifiance, à un travail sur le sens. Ce décalage génère de l’implicite (exemple de l’esclavage des nègres de Montesquieu). Mais là ou l’ironie n’est pas toute la littérature, c’est que la poésie, la littérature questionne le langage de manière essentielle, alors que l’ironie peut questionne le langage comme moyen en vue d’une fin : il n’est qu’un outil. 3) Cette présence de l’implicite entraine forcément une coopération dynamique avec le récepteur du message, avec donc l’interlocuteur ou le lecteur. Dynamique car ce sont ces blancs que contiennent un texte, qui génère la polysémie d’un énoncé. L’interlocuteur ou le lecteur repère des signaux dans un énoncé, établissent des sousentendus, c’est la raison de l’efficacité du discours ironique, et c’est l’essence même de l’acte 3

littéraire = un texte n’existe que parce qu’un lecteur le lit (cf. Umberto Eco, in fabula) > le sens du texte n’émerge que par le lecteur le nourrit par ses réflexions, ses propres expériences, ses lectures … Le lecteur vient donner vie au texte, et faire émerger le sens. On peut appliquer cela à n’importe quel texte mais depuis Baudelaire, la modernité etc. le texte littéraire a tendance à laisser flotter de plus en plus les significations (œuvres inachevées etc.)

II.

Dimension critique de l’ironie

A) L’énoncé littéraire et l’énoncé ironique implique un questionnement : L’expression d’un questionnement sur une réalité sur un une question sur le langage. L’ironie comme littérature aime jouer avec la contradiction ou l’inversion. La littérature joue sur les contradictions. Elle ne joue pas tant avec les contradictions par un sens rhétorique, car son matériau est l’humain et que l’humain est par définition un tissu de contradiction. L’ironie énoncé qui ne va pas de soi, est la forme de discours privilégié de l’écrivain pour qui le réel et le monde ne va pas de soi. Donc un questionnement, une remise en question du monde tel qu’il va ou du réel tel qu’il est. La littérature est toujours remise en question > il n’en reste pas moins qu’un poème lyrique est une remise en question tel qu’il est. B) Cette dimension critique n’est pas forcément présente dans tous les textes littéraires à priori : Ils relèveraient de ce qu’on appellerait « la célébration », les « Odes » ou bien « le théâtre » de Claudel qui n’est pas autre chose que l’expression d’une vision du monde marqué par la foi (poète catholique) : l’œuvre de Claudel n’est pas avant tout ironique et n’interroge pas le réel dans la mesure où elle le glorifie au contraire. Cette glorification du réel suppose qu’il y ait eu interrogation du réel au préalable même si les œuvres de Claudel semblent fournir un sens. C. L’interprétation porté sur le monde : Interpréter c’est faire passer une réalité au crible d’un regard ou d’une voix. Il y a dans la critique une forme d’interprétation, et au-delà de l’interrogation, il y a dans l’œuvre littéraire comme dans l’énoncé ironique une puissance d’affirmation, de création. La littérature excède donc la simple remise en question. L’œuvre rimbaldienne est une remise en question, critique désuète qui comporte une excellente puissance d’affirmation. L’ironie dans les œuvres de Rimbaud n’est pas juste critique alors que celles de Voltaire l’ironie est un outil : il n’y a que de ça. Il s’agit chez Rimbaud une ironie créative du monde nouveau, d’un monde différent ; démiurgique.

4

Comparer l’humour et l’ironie n’est pas si simple : On peut en parler : Si on confronte l’humour, l’ironie et le comique ; •

Le comique :

Le comique est involontaire. On peut rire d’un truc qui n’est pas rigolo pour les autres, ou inversement on peut faire rire alors qu’on ne veut pas « On ris parce qu’on est confronté à du mécanique avec du vivant » (Bergson). La différence entre un énoncé comique et l’ironie, l’humour c’est que le comique peut ne pas être un fait de langage alors que les autres oui. Et ce n’est pas toujours volontaire. •

Humour VS ironique :

Leurs points communs = ils reposent tout deux sur un écart ou une discordance entre discours et réalité. Différentiation : L’ironie s’exerce souvent au détriment d’un objet. L’humour est plutôt l’expression d’une solidarité ou d’une complicité. C’est sur cette différence là que pour Bergson et Genette (deux théoriciens qui ont réfléchi sur cette opposition) = expriment que l’humour est l’inverse de l’ironie. L’ironie consisterait à énoncer ce qui devrait être en feignant de croire ce qui est (vous avez eu une très bonne note). Dans l’ironie on prend l’idéal pour le réel. Tandis que l’humour consisterait à énoncer ce qui est en feignant de croire ce qui devrait être. Et donc l’humour consisterait à prendre le réel pour l’idéal. (Bergson, le rire). Dans son ouvrage sur l’ironie Jankélévitch créer un chapitre intitulé « Les pièges de l’ironie » où il dénonce le fait que dans l’ironie trop présente, la puissance d’interrogation est trop forte, ce qui fait que le lecteur ne va pas adhérer au texte. > question de dosage. Résultat = Jankélévitch affirme qu’il n’aime pas trop l’ironie dans sa dimension dénonciatrice (ceux de Voltaire par exemple) et qu’il préfèrerait une ironie utilisait dans une dimension humoresque. III.

Ces deux types d’énoncés sont une mise à distance, ou en perspective.

Jankélévitch dit : l’ironie est « ce recul et le minimum d’oisiveté sans lesquelles il n’y a pas de représentations possibles. L’esprit se décolle de la vie, l’ironie introduit dans notre savoir le relief et l’échelonnement de la perspective » ; (l’écrivain n’a pas à donner des explications) > Malraux « tout grand roman interroge ». La mise à disposition peut être sous forme d’indignation ou d’accommodation

5

A) La littérature comme mode de communication médiat (contraire d’immédiat). Cf. Mme Bovary qui lit des livres et qui croit que dans la réalité elle va trouver son prince charmant > c’est un rêve, une illusion. Elle aurait quelque chose à nous apprendre ne dehors de la communication immédiate. Le message de L’auteur c’est = dans l’époque où je vis une femme a des difficultés à concevoir une liberté. Refus de l’immédiateté. Il y a même des écritures collées au réel. B) Le détour en littérature : Comme on parle de détour en philosophie >le philosophe comme le poète va disserter sur sa trajectoire du point A au point B, de même que dans ses raisonnements : il fait des détours (comme Socrate). Donc : la philosophie comme la littérature emploient des détours qui mène rarement à la réalité. Le questionnement s’arrête en chemin. Jankélévitch définit l’ironie comme « une arabesque » : cette métaphore qu’il emploie renvoi à ce qu’on appelle nous, le détour en littérature. « La littérature est donc tension entre doute et affirmation » (parce qu’elle est interrogation mais malgré tout il yen en elle cette puissance d’affirmation)

6...


Similar Free PDFs