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Matrix, Andy et Larry Wachowski (1999) 1) Résumé de la trilogie  A l’aube du XXIème siècle, une guerre entre les machines et les hommes éclatent  Les machines gagnent et asservissent les hommes et leurs facultés cérébrales en les branchant à un monde virtuel : la matrice  Pour que cette dernière soit stable, les machines sont obligées d’introduite la notion de « choix » dans le système d’exploitation, qui inuit une faille du système se présentant périodiquement sous la forme d’une anomalie systémique : un humain ayant la possibilité de modifier la matrice au point de la faire crasher  Afin d’éviter cela, les machines mettent au point deux stratégies : tuer l’anomalie dans le monde réelle et essayer de contrôler l’anomalie afin qu’elle dissémine son code à la source de tous les programmes des machines : cette stratégie est surnommée « la prophétie » et est menée à bien par un programme appelé « l’oracle »  Lorsque la trilogie débute, l’Oracle a déjà mené à bien 5 prophéties, mais se rendant compte qu’après chaque prophétie, la matrice n’évolue pas vraiment, l’Oracle décide de modifier la prophétie afin d’établir la paix entre les hommes et les machines  Néo est la 6ème anomalie systémique, il échappe aux tentatives de meurtre (stratégie 1) et devient le pion de l’Oracle qui le manipule jusqu’à la réalisation complète de ses plans (stratégie 2 modifiée)

2) Platon et l’allégorie de la caverne  C’est le thème principal du premier épisode, les hommes enchaînés à la matrice, tournant le dos à la réalité, ayant une perception faussée du réel et de la véritable connaissance  La Matrice est un programme informatique auquel les hommes sont connectés cérébralement, les plongeant dans un monde crée par les machines et où chacune de leur perception est en réalité stimuli neuronal. Le but est de maintenir les humains dans un état d’activité afin d’en retirer de l’énergie  La Caverne représente la première lecture de l’être humain, il vit les choses comme il les perçoit, sans jamais les remettre en question  Les individus éveillés rejettent bien souvent la vérité lorsque celle-ci leur est exposée, certains ne sont pas prêts à entendre cette version des choses (pilule bleue, pilule rouge  le choix).  Pour Platon, l’accès au savoir nécessitait donc un effort difficile, un parcours initiatique semé d’embûches. Descartes pousse la métaphore plus loin en parlant du déni de la réalité : le fait de rester dans un monde matériel est bien plus confortable que de remettre en cause ses habitudes et leurs formes rassurantes  Ainsi Matrix propose de débattre sur le conditionnement des esprits : le ressenti est-il plus important que la vérité ? C’est le parti pris par Cypher qui préfère de loin le mensonge, selon lui : « heureux sont les simples d’esprit » ; la connaissance ne le rendant pas plus heureux et les illusions lui semblant plus douce  Finalement, l’humanité est-elle vraiment capable de vivre sans rapport de domination ? Tandis que Platon justifie la présence d’une élite, l’agent Smith qualifie l’être humain de virus dans son écosystème et Asimov dans Les Robots montre un monde où les hommes parviennent enfin à vivre en harmonie, parce que les ordinateurs planifient leurs actions

3) L’existentialisme

 Il est impossible de ne pas choisir, refuser de choisir est déjà en soi un choix, celui de ne pas faire de choix. L’essence de la vie humaine est la cause et la conséquence de ses choix  Ainsi quand Smith demande à Néo pourquoi il se bat alors que c’est voué à l’échec, il répond : « parce que j’en ai fait le choix »  De plus, la matrice doit prendre en compte le libre-arbitre de l’homme afin qu’il puisse accepter l’illusion qui le maintient en esclavage. Bien que finalement il n’y ait pas vraiment de choix, puisque les probabilités sont contenues dans un rouage funeste qui enclenche un nouveau cycle, il faut laisser les hommes s’exprimer, mais dans un espace cloisonné  Si la matrice est prédéterminée par des logiciels fonctionnels, l’architecte s’est aperçu qu’une société utopiste aboutissant à l’harmonie, mettant les humains sur le même pied d’égalité, ne fonctionne pas, car elle enferme l’individu dans un carcan où il ne peut choisir, du moins il ne peut avoir l’illusion du choix. Finalement, il a fallu recréer un univers réaliste, inégalitaire, concurrentiel, violent, produit des choix humains  Le déterminisme n’existe pas, car ce qui est vérité est ce que l’individu détermine pour vérité : ainsi l’oracle ne répond jamais vraiment à Néo lorsque celui-ci le questionne, ainsi l’architecte laisse Néo choisir, à condamner l’humanité ou à lancer le reload en optant pour le statu quo

4) Aliénation et interdépendance  Sans les humains, les machines ne peuvent fonctionner  dialectique du maître et de l’esclave de Hegel dans La phénoménologie de l’esprit  Le conseiller de Zion admet d’ailleurs que sans humains, il n’y a pas de machines, et sans machines il n’y aurait pas d’humains pour faire fonctionner Zion...