Thedvall, The EU’s Nomads : National Eurocrats in European Policy making PDF

Title Thedvall, The EU’s Nomads : National Eurocrats in European Policy making
Course Affaires publiqeuropéennes parcours Gouv. européenne
Institution Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
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Synthèse de l'article, The EU’s Nomads : National Eurocrats in European Policy making, THEDVALL...


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The EU’s Nomads! : National Eurocrats in European Policy making Renita Thedvall. Auteur : Prof d’anthropologie sociale à Stockholm : avec des travaux portant principalement sur les politiques d’emploi, et les questions sociales pour lesquelles elle étudie les processus de décision politique et l’anthropologie de la bureaucratie. Thème : travail ethnographique > Elle étudie le rôle des eurocrates dans le processus de décision européenne. Précisément ici, leur travail d’eurocrates suédois dans la fabrication d’indicateurs communautaires pour évaluer la qualité du travail dans chaque pays membres (pour les classer donc). En étudiant leur participation à ce processus, elle désacralise l’image wébérienne et les stéréotypes qui collent à ces bureaucrates, et nous montre qui ils sont réellement. Eurocrates : Ici se sont des fonctionnaires nationaux, experts des questions d’emploi qui travaillent à former une stratégie européenne commune pour l’emploi et à approuver des instruments pour évaluer que les Etats membres suivent bien ces stratégies. Ce sont des policy-designers : concepteurs de politiques : Ils offrent aux politiques un avis éclairé par leur expertise neutre et leur technicité. Ils sont marqués par des stéréotypes comme tous les bureaucrates nationaux (rigides, inflexibles travaillant au service de leur propre bureau plutôt qu’au service de la société dans son ensemble…) + hiérarchie. Où les suit-elle ?: Elle a suivi leurs déplacements du ministère en Suède à Bruxelles, leur va et vient entre arènes nationales (réunions préparatoires) et arènes supranationales (réunions du comité). Comité : (Cf site du conseil) : Le Conseil s'appuie sur le Coreper et sur plus de 150 groupes de travail et comités hautement spécialisés qui forment les "instances préparatoires du Conseil". Le comité de l’emploi est chargé de rédiger les lignes directrices pour l’emploi, d’élaborer des recommandations spécifiques par pays dans le domaine, et de préparer les conclusions du conseil qui seront ensuite adoptées par les ministres EPSCO (emplois et affaires sociales) au sein du Conseil. Ici il est plus particulièrement question des travaux techniques définissant les indicateurs utilisés pour assurer le suivi de la stratégie européenne en matière d’emploi (quels indicateurs vont être utilisés pour classer les pays en fonction de la qualité du travail : CDI/CDD, accessibilité aux femmes etc…) Méthodo : Pour les étudier, Thedvall utilise l’observation participante : Stagiaire à la Commission (ce qui lui donne un accès à des documents, des opinions préparées par la commission) puis « membre observateur » de la délégation suédoise auprès du comité européen de l’emploi. Gros travail de réflexivité sur son travail qui montre bien et en même temps déconstruit tous ces stéréotypes qui s’accrochent aux bureaucrates.

Pb : Que révèle cette étude ethnographique de l’espace social transnational ? Comment s’opère ce va et vient des eurocrates entre Stockholm et Bruxelles, entre un rôle de bureaucrate national, avec une expertise supposée neutre, et un rôle de négociateur européen au discours fortement politisé ? Qu’est ce que cela révèle-t-il de la figure des Eurocrates ? Plan : retour sur différentes étapes du processus de décision I) La fabrication d’une position nationale (arène nationale) La réunion préparatoire (interministérielle) : C’est une des phases du processus qui prend place à l’approche de la réunion d’un comité. Elle a lieu a Stockholm, sur le territoire national. Elle réunit les représentants ministériels (voire des ministres) qui sont chargés de faire émerger une position nationale commune. Ici, s’agissant de se mettre d’accord sur les indicateurs à utiliser pour mesurer la qualité du travail en Europe, il y a des experts spécialisés sur des questions techniques et des fonctionnaires au ministère de l’emploi, de la santé, du genre, des finances… Car ce domaine de l’emploi est en relation étroite avec plusieurs secteurs. > Donc acteurs divers avec chacun un intérêt à défendre = potentiels conflits bureaucratiques dans les discussions. (> déjà une preuve que ces fonctionnaires ne sont pas aussi neutre et rigides, qu’ils sont des acteurs sociaux pris dans des jeux de luttes) A l’issue de la négociation est conclue une position nationale à défendre à Bruxelles. La « loyauté » : reste ici du côté national. II) Défendre une position nationale (arène supranationale) Vient ensuite la réunion du comité emploi : Lieu : Elle a lieu dans les bâtiments de la commission à Bruxelles: un univers international (traducteurs, bcp de nationalités et de langues différentes, de cultures différentes). Lieu d’échange et de socialisation (« kiss and greetings »). Y sont présents les délégations représentants les Etats membres (composées d’au moins un expert sur 2 représentants), de secrétaires et de rapporteurs de la commission, d’un président du comité. C’est donc un milieu radicalement différent de l’arène nationale. Défense de l’intérêt nationale : Dans cette arène les eurocrates affirment et défendent la position de leur propre Etat, de leur gouvernement (« loyauté nationale »). Chaque Etat a ses intérêts, ses domaines de prédilections, sa propre culture qui peut parfois être identifiable dans les positions défendues (Ex > Q° de Genre : Pays Nordiques avancés sur les questions de genre : vont défendre la possibilité de partir plus tôt du travail pour aller chercher les enfants comme critère de qualité du travail, + relevé toutes les formulations genrées dans les propositions > Représentent et défendent une culture politique nationale).

La défense d’un intérêt se fait en mobilisant des arguments aussi bien scientifiques, techniques que politiques. + en fonction aussi des intérêts propres à chaque représentant et des préoccupations personnelles (Cette une femme qui intervient sur les questions genrées) > Politisation du travail des eurocrates et remise en cause de leur apparente rigidité et neutralité. Les frontières sont donc floues entre neutralité experte et intérêt politique => Ces eurocrates sont donc bien des acteurs sociaux pris dans des jeux de luttes : Il y a une culture de conflits entre tous ces intérêts nationaux qui sont affirmés, et qui peuvent parfois s’entrechoquer. III) Travailler à un compromis européen (une « double loyauté ? ») Au fur et à mesure que se multiplient les comités, la date de fin des négociations approche, et donc, nécessité de former une décision commune, de « trancher » > Emergence alors d’une culture de compromis. Dans la pratique les décisions doivent se prendre à l’unanimité (ou à une grde majorité) : cela implique des recherches de consensus, voire que certains représentants abandonnent leur positions ( Ex : Néerlandais qui acceptent de mettre dans les indicateurs le passage d’un CDD à un CDI, alors qu’ils ont bcp de CDD dans leur pays). Dans ce jeu de marchandage : importance des discussions avant la réunion, pendant, durant les pauses, et après (retour hôtel). La décision est négociée par des jeux d’alliance, du travail de lobbying permanent > Les réunions du comité sont des lieux de socialisation des eurocrates, ils acquièrent un comportement et un rôle européen, apprennent à négocier dans un niveau supranational, multiculturel, et acceptent les règles du jeu de la décision européenne. => Emergence d’une communauté post nationale, avec une loyauté partagée entre le niveau national et le niveau européen. Rappel : (post national order = ere post nationale due à la perte de souveraineté des Etats nations). CCL : Flexibilité des eurocrates : rôles mouvants, à la fois politiques et techniques, mais aussi à la fois national et surtout européen > Mouvement de va et vient et frontières entre tout ces rôles. Donc le caractère neutre et objectif des indicateurs est complètement fictif lui aussi (derrière les indicateurs, il y a des visions du monde) > Plutôt que de chercher la meilleure solution sur une base technocratique, la discussion s’apparente à un affrontement d’intérêts nationaux > Cela casse les stéréotypes sur les eurocrates et nous offre un aperçu un peu plus réel de leur identité/travail. Les eurocrates = agents sociaux pris dans des jeux de luttes. Nouvelle loyauté européenne pour ces acteurs, aux dépends d’une loyauté nationale ? > Non, ces eurocrates ont une loyauté « hybride », double, qui lie national et européen. La décision européenne : elle se fait entre les arènes nationales et européennes > Le processus de décision lie ces deux espaces, qu’il ne faut pas penser séparément.

=> Revenir un peu plus sur le travail de réflexivité de l’auteur et montrer comment il sert à déconstruire les stéréotypes portés sur les eurocrates....


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