1848, « le Printemps des peuples » PDF

Title 1848, « le Printemps des peuples »
Course Histoire - Histoire du XIXe siècle
Institution Institut d'Études Politiques de Paris
Pages 10
File Size 332.6 KB
File Type PDF
Total Downloads 87
Total Views 150

Summary

Philippe Darriulat...


Description

Histoire contemporaine : l'Europe au 19ème siècle

Leçon 7 : 1848, « le Printemps des peuples » I. L’année 1848 en France : de la fraternité à l’affrontement A. L’esprit de 1848 1. Une naissance révolutionnaire Il y avait eu à la fin de la monarchie de Juillet une campagne de banquets. Ces banquets étaient faits par les libéraux souhaitant abaisser le cens. Petit à petit, les républicains y participent, LedruRollin est le premier à porter un toast. Le banquet parisien du 12 ème arrondissement est interdit une première fois (14 janvier) puis une seconde fois ( 21 février). Des manifestations ont lieu contre son interdiction dès le 22 février 1848 et dégénèrent en émeutes. Paris se couvre de barricades. Louis Philippe et Guizot sont renversés. Ce sont les révolutions de février 1848, qui provoquent la chute du dernier roi en France. Un gouvernement provisoire est constitué à Paris. Il regroupe toutes les tendances républicaines (grande visibilité de nuances puis de divergences). On trouve des républicains qui appartenaient à l’opposition royaliste, des libéraux ralliés à l’idée républicaine comme par exemple Alphonse de Lamartine, Adolphe Crémieux, mais aussi des républicains modérés qui se retrouvent autour du journal Le National, dont le directeur est Marrast et des républicains plus radicaux autour de La Réforme comme Ledru-Rollin, Ferdinand Flocon. Il y a aussi des socialistes comme Louis Blanc et Martin Alexandre (l’ouvrier Albert). On voit que le courant socialiste est de plus en plus important au sein de la gauche française sous la monarchie de Juillet ainsi que la constitution de la classe ouvrière. Dès le 24 février 1848, le gouvernement annonce qu’il souhaite la République. Il refuse cependant de la proclamer car c’est à une assemblée constituante de le faire (ce n’est pas au gouvernement de choisir mais au peuple). Quelle république va-t-on avoir ? Cette république est confrontée à une contradiction : elle doit répondre aux attentes des insurgés de 1848 (qui veulent une radicalisation de la République) et rassurer les gens pour qui l’idée républicaine renvoie à la Terreur. La République est réelle.

2. Des réformes audacieuses Une des premières mesures prise par le gouvernement provisoire répond à la double volonté de rassurer par rapport à la Terreur et de satisfaire les combattants : c’est l’annonce de l’abolition de la peine de mort en matière politique du 26 au 29 février 1848. Cette abolition parle aux révolutionnaires qui ont le souvenir de l’utilisation de la peine de mort qui a été utilisé contre eux (les quatre sergents de la Rochelle par exemple). Les radicaux voient cette mesure positivement. Il y a aussi l’interprétation qui dit : « on ne refera pas la Terreur ». A partir de ce moment-là, une fois que le gouvernement est installé, un certain nombre d’autres réformes sont engagées : -

Le 2 mars, la journée de travail est réduite d’une heure. Le 4 mars, la liberté de réunion est proclamée. Le 5 mars, le suffrage universel direct est proclamé pour élaborer l’assemblée constituante. En réalité, c’est le suffrage universel masculin. Dans les textes, rien ne le dit mais c’est 1

-

implicite. Pour la première fois dans l’histoire de France, le suffrage universel direct est réellement proclamé et le vote est considéré comme un droit et non pas comme une fonction politique réservé à la catégorie raisonnable de la population. Le 6 mars, les lois de septembre 1835 sur la presse sont abrogées. Le 27 avril, l’esclavage est aboli dans les colonies françaises à l’initiative de Victor Schœlcher.

La France va connaitre un moment d’exceptionnelle liberté. On est dans une période d’effervescence politique. Les clubs se multiplient, les journaux apparaissent par centaines, des débats enflammés ont lieu partout. Cette effervescence d’une démocratie suscite un certain nombre de moquerie, comme le fait Flaubert dans L’Education sentimentale. En même temps de cette effervescence politique, la question sociale est en première ligne. La place des ouvriers dans les barricades a été essentielle. Les réseaux républicains s’étaient reconstitués en souhaitant la jonction avec les ouvriers. Les ouvriers se sentent d’autant plus légitimes à revendiquer leurs droits. Comment répondre ? Le gouvernement provisoire répond le 28 février 1848 en créant les ateliers nationaux. Ces ateliers nationaux cherchent à répondre à la revendication ouvrière or le chômage est endémique à cette époque. C’est un problème fondamental, il n’y aucune aide. Au final, ça déçoit les ouvriers qui pouvaient se retrouver dans les idées socialistes : ils voulaient qu’on s’occupe des ouvriers au chômage mais voulaient surtout une nouvelle organisation du travail. Pour compenser ces socialistes déçus, on crée la Commission du gouvernement pour les travailleurs, appelée Commission du Luxembourg, chargée de réfléchir à l’organisation du travail. Les sections ouvrières vont élire des délégués à la Commission du Luxembourg. Par ce biais, des femmes peuvent voter et même être élues.

3. Quelle république ? Le compromis de la Commission du Luxembourg et des ateliers nationaux traduit le refus d’une République socialiste, le refus de s’engager dans la voie de l’organisation du travail. Cette République témoigne très vite de son pacifisme. C’est problématique car les républicains étaient bellicistes : la guerre doit apporter la liberté aux autres peuples. Ils veulent une propagande révolutionnaire : la diffusion par les armes des idéaux révolutionnaires. Vienne serait la révolution et les républicains veulent la contre révolution. Or, ce n’est pas la direction que prend Lamartine (ministre des affaires étrangères). Il publie un manifeste en mars 1848 où il affirme que la France ne cherchera pas à propager la république par les armes en Europe. Néanmoins, la République se vengera si elle est agressée. S’invente un peu l’idée de patriotisme défensif. Le 26 février 1848, Lamartine refuse devant l’hôtel de ville le drapeau rouge comme drapeau national en affirmant que le drapeau de la République française doit être le tricolore, ce qui montre la volonté d’affirmer une République relativement modérée et de calmer les ardeurs des combattants des barricades. Des commissaires de la République sont envoyés dans les départements, chargés de vérifier l’acceptation de celle-ci. Il y a cependant quelques agitations populaires : les Canuts à Lyon mais aussi à Limoges. Dans les campagnes, il arrive qu’on chasse les gardes champêtres ou les gardes forestiers, que la population villageoise s’approprie des biens privés.

B. Fraternité républicaine et tensions sociales 2

1. Le Printemps de la fraternité L’idée que « 1848 est la révolution sans la terreur et sans la guerre » se retrouve dans le mot de fraternité, entre les individus, entre les classes sociales, entre les peuples, entre les générations… C’est ce qu’on va voir par une analyse d’images : -

-

-

-

Sur la première, on voit un ouvrier qui repousse le fusil qui lui a servi à proclamer la République et assurer la victoire. De l’autre main, il dépose son vote dans un pot où il est écrit « suffrage universel ». Le suffrage universel est un facteur de pacification de la société. Le suffrage universel permet d’arriver à l’obsession de la fin de la révolution. Le peuple n’a plus besoin de prendre le fusil. Ceci s’appuyant sur le moment de liberté puisqu’il y a derrière des placards sur les élections, les clubs et la presse. La gravure de l’ouvrier, du garde national bourgeois et de l’étudiant est une allégorie. Les trois se serrent la main dans un acte de fraternité. C’est une représentation de la réconciliation sociale. L’objectif est de montrer des catégories sociales unies au lendemain des combats avec la figure de Marianne. Marianne devient la France et la République : la France doit être républicaine. L’évêque brandit la croix et il y a un clocher : c’est le soutien de l’Eglise. Il y a une femme et un enfant qui représentent la famille. La troisième gravure est purement allégorique car il n’y a jamais eu de manifestation partant de la colonne de la Bastille. On reconnaît la bourgeoise, l’ouvrier, le garde national, le clergé. Il y a encore l’idée d’unification de la société et de la république. Toutes les classes sociales sont réunifiées par la révolution, sous l’égide du drapeau tricolore. C’est à la fois le prolongement de la Révolution française et de la révolution de 1830. La Bastille est un symbole de la république. En revanche, les femmes ne sont pas représentées. La quatrième image représente les plantations d’arbres de la liberté. C’est une image d’Epinal. Dans la plupart des villes, il y a ces arbres qui permettent une cérémonie sacrée d’union et partout, ils sont bénis par le clergé. On retrouve Marianne qui éclaire la raison et l’olivier, la paix.

Pourtant, dans la réalité, dès le départ, il y a des divisions politiques entre radicaux et républicains modérés. La première division est sur la date des élections. Les socialistes ont besoin de temps pour faire connaitre leur programme. Plus on est de droite, plus on veut que les élections aient lieu vite. L’élection est fixée au 23/24 avril 1848, la participation est extrêmement forte (84%). Le premier vote au suffrage universel masculin est massif et donne une majorité aux républicains modérés, « les hommes du national ». De plus en plus, une question va marquer les tensions : la question sociale.

2. La déchirure Le compromis des ateliers nationaux et de la Commission du Luxembourg pour calmer l’ardeur des socialistes et des ouvriers devient insupportable du point de vue des libéraux et des conservateurs car ils coutent chers. Le 18 mars 1848, il y a une augmentation des impôts : « les 45 centimes ». Très rapidement, c’est sur cette question qu’ont lieu les premiers affrontements, notamment à Rouen, qui opposent les libéraux aux ouvriers et feront plusieurs dizaines de morts. Un chef républicain élu y avait prôné la suppression des ateliers nationaux. Le 4 mai 1848, se réunit pour la première fois l’Assemblée constituante. Elle proclame la République. On choisit le 4 mai comme date de la fête nationale : c’est le jour de sa proclamation 3

institutionnelle et non insurrectionnelle. Elle élit une commission exécutive d’où on exclut les socialistes. Cinq directeurs sont placés au-dessus des ministres pour former un exécutif. Le gouvernement est marqué par la prédominance des républicains modérés. Les ateliers nationaux deviennent une question centrale, ils sont systématiquement dénoncés comme un système d’assistanat des ouvriers. Dans ce climat, les modérés décident le 21 juin de dissoudre les ateliers nationaux sur proposition d’un légitimiste, Falloux. Immédiatement, les ouvriers licenciés prennent les armes. Paris est en insurrection du 23 au 26 juin. Les républicains modérés s’opposent aux républicains radicaux. Il y a une violence très grande, des massacres. La répression est sévère, faite par Cavaignac. Des deux côtés, on est persuadé de la légitimité de sa cause : la république sociale contre la république pacifiée et fraternelle. On dénombre 4 000 morts dans les rues de Paris. Aux images de la fraternité, ce substitue un tableau d’Ernest Meissonnier, La Barricade, rue de la Mortellerie, juin 1848.

C. Retour à « l’ordre » ? 1. Le gouvernement Cavaignac et les débats constitutionnels Après les journées de Juin, Cavaignac devient chef du gouvernement. En même temps, s’organisent des réseaux de ce que l’on appelle de le parti de l’Ordre , qui est une sorte de conglomérat d’anciens partisans de Louis-Philipe, d’opposition dynastique, de centre gauche, de légitimistes comme Falloux... Ils se réunissent rue de Poitiers, on l’appelle donc le Comité de Poitiers. Ils veulent en finir avec la révolution, avec l’idée d’une revendication sociale. Ils vont peser dans la tendance de droite dans le gouvernement. Des lois sont prises qui restreignent le droit de presse et de réunion. Les clubs doivent se déclarer à la préfecture et peuvent être dissous. Le grand débat va être sur la Constitution. On va avoir des hommes du national, des républicains radicaux, des ralliés à la république (Tocqueville), et un socialiste, Victor Considérant. La Constitution est adoptée le 4 novembre 1848. Elle est marquée par des influences diverses. Il y a une influence américaine avec l’instauration d’un Président de la République qui est à la fois chef du gouvernement et chef de l’Etat, élu au suffrage universel direct pour quatre ans et non renouvelable. En même temps, il y a le souvenir français issu de la Révolution qui détermine le législatif qui est monocaméral, aussi élu au suffrage universel direct. On a deux institutions de légitimité égale qui ne peuvent qu’entrer en conflit. Le grand débat pose sur la question du préambule : la République doit-elle assurer le droit au travail et donc son organisation 4

(socialistes, gauche républicaine) ou un droit à l’assistance (centre gauche et droite) ? C’est face à ce débat que se constitue la gauche républicaine : la Montagne. La proposition de la Montagne pour le droit au travail est repoussée.

2. L’élection présidentielle Elle est prévue pour le 10 décembre 1848. Les républicains modérés ont un candidat évident : Eugène Cavaignac. Les montagnards ont aussi leur candidat évident : Alexandre Ledru-Rollin. Les socialistes présentent Raspail. Le parti de l’Ordre semble majoritaire mais n’a pas de candidat naturel. Il faut trouver un candidat à l’extérieur de leurs petits groupes. Ils en trouvent un : LouisNapoléon Bonaparte (neveu de Napoléon Ier). Il a beaucoup d’avantages : il a un nom qui séduit les milieux populaires (réveil de la gloire bonapartiste). En plus, il n’a été dans aucune combinaison dans la monarchie de Juillet et peut être considéré comme un candidat « neuf ». Il a vécu dans l’exil, ce qui est une garantie morale pour les milieux populaires. Il séduit les légitimistes qui pensent qu’ils pourront se débarrasser vite de lui. On pense qu’il va rétablir l’ordre. Il porte la gloire française. Résultat, le 10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte devient le premier Président de la République française, élu par un raz-de-marée (75% suffrages exprimés).

II.

Le Printemps des Peuples européens A. Un mouvement européen

La révolution touche presque tous les pays du continent et la première initiative n’est pas française mais italienne.

1. Premiers mouvements italiens Le 2 janvier 1848, avant la révolution française, éclate à Milan une insurrection contre la domination autrichienne, qui va être durement réprimée. Dans le Royaume des Deux-Siciles, une insurrection part de Palerme le 2 janvier, gagne toute l’île et oblige les troupes royales de quitter l’île qui est aux mains des patriotes et le Roi de promettre une Constitution. Le 29 janvier, on a un mouvement similaire à Florence où le grand-duc promet une Constitution le 17 février 1848. Les mouvements italiens et français vont provoquer un mouvement continental. En Italie, il semble possible que cette agitation aboutisse enfin à l’unification italienne. En effet, le roi du PiémontSardaigne, Charles-Albert, semble vouloir jouer le rôle d’unificateur du royaume. Le 4 mars, il proclame une Constitution et le 24 mars, deux jours après l’insurrection à Venise aboutissant à la proclamation de la républicaine vénitienne par Daniel Mazzini, il prend la tête d’une armée et déclare la guerre à l’Autriche pour récupérer la Lombardie- Vénétie.

2. L’Allemagne Dès février, on a des rassemblements en Prusse et dans les Etats de la Confédération germanique. Le 18 mars, il y a une insurrection à Berlin qui oblige le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV à promettre une Constitution. Il y a le même mouvement en Bavière, Louis Ier est contraint à la fuite. Dans le grand-duché de Bade, les libéraux imposent la réunion d’une assemblée nationale constituante élue par tous les hommes majeurs et indépendants pour fonder un Etat allemand unitaire. L’assemblée se réunit en mai à Francfort.

3. Les empires centraux 5

En ce qui concerne l’Autriche (on met ici de côté la partie italienne), le 13 mars, l’insurrection éclate à Vienne. Metternich est obligé à la fuite et l’empereur Ferdinand d’Autriche est amené à promettre des réformes. A Prague, en mars 1848, explose la Praguerie, où les insurgés demandent l’autonomie de la Bohême-Moravie, l’égalité linguistique dans l’Empire et la possibilité de racheter des corvées. Ce mouvement tchèque souhaite prend la tête d’un mouvement panslave qui va se réunir en congrès à Prague le 2 juin 1848. Les Hongrois sont dirigés par Kossuth et Petôfi. Ils entrent dans le mouvement à Pest, le 15 mars 1848. Ils établissement un programme en douze points, obtiennent une quasi indépendance qui est concrétisée par l’acceptation par l’empereur d’une Constitution hongroise. Il y a également des insurrections dans l’empire Ottoman. La Valachie rejette la tutelle ottomane et constitue un gouvernement provisoire roumain, instaurant un régime indépendant et se dotant d’une Constitution qui ressemble à celle de la II ème République française. Il y a bien un mouvement international révolutionnaire qui frappe toute l’Europe. Il n’y a cependant pas de coordination. On a bien partout des préoccupations, des revendications, des références, une culture politique communes qui mâtine la philosophie des Lumières, le libéralisme, la revendication de la souveraineté nationale… Il faut réorganiser la société au nom d’une modernité politique. Les mêmes clivages commencent à apparaitre et notamment les clivages sociaux : on a partout un nouvel horizon d’attente qui mobilise les populations. Tout ceci étant favorisé par de nouvelles communications. Partout, les révolutionnaires sont en train de construire un monde nouveau, qui s’incarne dans le mot de « progrès ». On croit à un avenir radieux de l’humanité, autour de la liberté d’expression, de la paix, de la fraternité. En même temps, le Printemps des peuples permet l’affirmation d’un espace public européen.

B. Fonder des nations 1. Des mouvements de masse Il n’y a rien de plus international et européen que la constitution des identités et l’affirmation des revendications nationales : rien de plus international que les mouvements nationaux. Partout, les mouvements culturels sont devenus des mouvements politiques et deviennent des mouvements de masse. Ils regroupent l’intelligentsia, la bourgeoisie nationale souvent étouffée par la bourgeoisie dominante et parfois les peuples des villes et même des campagnes. Ce passage à des mouvements de masse permet les insurrections.

2. La question de l’Etat Pour que la question nationale prenne forme, il faut que se constitue un Etat-nation. Il faut donc des nations, mais des Etats à leur tête. On a une identification du Printemps des peuples au Printemps des nations. Dans la Confédération germanique, les Allemands veulent se doter de réelles institutions fédérales, permettant de concrétiser l’unité allemande. C’est la mission qui au confiée au Parlement de Francfort élu le 18 mai 1848. En Italie, pour la première fois, une monarchie, celle du Piémont Sardaigne, semble être prête à associer son nom à une révolution nationale.

C. Conquérir la liberté, lutter contre les inégalités 1. Liberté politique et idée républicaine 6

La liberté est indissociable de la revendication nationale : la liberté individuelle et la liberté des peuples est une et indivisible. Les libéraux portent bien cette double revendication. Ils prônent une société d’individus, capables par leur rationalité de gouverner la nation : un régime constitutionnel reposant sur la séparation des pouvoirs. Ils demandent aussi des libertés fondamentales : la liberté de presse, de réunion, d’expression. Partout, des constitutions sont adoptées ou concédées. C’est l’entérinement de la séparation des pouvoirs. En même temps, l’idée républicaine, autrement dit le libéralisme avec le suffrage universel, progresse partout. Petôfi écrit « La monarchie touche à sa fin, le seigneur tout puissant lui-même ne pourrait la sauver. Quand une idée devient mondiale, il est ...


Similar Free PDFs