Analyse filmique - etude d\'un film de Spielberg PDF

Title Analyse filmique - etude d\'un film de Spielberg
Course Information-Communication
Institution Université de Bourgogne
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Analyse filmique - etude d'un film de Spielberg...


Description

EMPIRE OF THE SUN STEVEN SPIELBERG Célia Seramour

ANALYSE FILMIQUE INTRODUCTION

Empire of the Sun (ou Empire du Soleil en français) est un film américain réalisé par Steven Spielberg, sorti en 1987. Il est inspiré du roman du même nom de J. G. Ballard, roman autobiographique. Christian Bale, qui interprète ici Jim, fut notamment remarqué et connu grâce à ce film.

SYNOPSIS Le 8 décembre 1941, James Graham, un jeune britannique, se trouve à Shanghai, en territoire occupé par l'armée impériale japonaise, avec sa famille, le jour où l'Empire du Japon, ayant envahi la Chine depuis 1937, déclare la guerre aux États-Unis ainsi qu'à ses alliés. C’est alors que tout bascule en quelques instants : séparé de ses parents puis fait prisonnier, il tente de repenser sa vie dans le camp où il est emprisonné. Il comprend que ses rêves de révolte et de guerre n'avaient pas de sens face à la folie destructrice de l'homme, dont il est l’une des victimes. Dans son camp, il transforme sa détention en aventure, se rend indispensable à tous, petits comme grands, jeunes comme vieux. Demeuré bloqué pendant quatre années jusqu'à la fin du conflit, James sera enfin libéré après avoir vécu une vie dont peu sortiront indemnes face aux violences que la guerre a infligé à chacun. La scène présentée dans l’analyse suivante apparaît comme l’une des séquences les plus émotives du film. Il s’agit de La Réunion des deux camps le temps d’un chant, où chacun mêle sa voix à celle de l’autre, traduisant une certaine émotion face à la violence de l’action qui suivra. Jim, le regard fixé sur la cérémonie, élève la voix et débute un chant irlandais tandis que les japonais chantent en honneur de leur cérémonie – cérémonie à l’occasion du suicide des soldats japonais ayant perdu la guerre. Jim nous remémore le temps où il chantait à la chorale avec les autres enfants anglais, faisant partie de cette communauté d’expatriés. Jim chantant à l’église avec les autres écoliers, enfants d’expatriés (scène vue à 3min00), le traditionnel chant irlandais Suo Gân.

Jim, au camp de prisonniers où il vit depuis quatre ans, débutant le même chant qu’au début du film. Face à lui se tient la cérémonie d’adieu entre les japonais.

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Les minutes qui précèdent cette scène sont essentielles à la compréhension de la suite : Jim ne s’est en effet pas isolé pour rien. Basie (interprété par John Malkovich), qui fut jusqu’ici le protecteur de Jim, annonce à celui-ci que la guerre touche à sa fin et que chacun va ainsi reprendre le cours de sa vie. Jim se voyait comme le garçon indispensable à cette communauté, aidant les uns et les autres, usant du troc et autres pratiques lui permettant de rester organisé, attentif, en éveil et surtout de ne pas perdre la tête après tout ce temps passé enfermé. Se sentant rejeté, Jim décide de passer la nuit dehors, enroulé dans sa veste en cuir, sa valise à ses pieds. L’image de ce garçon change en cet instant : on ressent la fragilité de Jim et l’on revoit en lui le petit garçon qu’il essayait de faire disparaitre tout ce temps. La caméra se fixe un instant sur lui, et c’est ici que commence la séquence (à 1:48:48). Apparait alors la scène des aviateurs japonais se mettant en rang face à la table d’honneur, avec en fond le soleil levant aux couleurs du feu. Les trois hommes serrent la main à leur supérieur – un plan rapproché suit cet homme qui retourne se positionner face à eux l’espace d’un instant, puis, toujours en suivant celui-ci, la caméra revient vers la table située au centre où les quatre hommes se réunissent à nouveau. Un autre plan succède à celui-ci, montrant Jim, sa veste dans une main, sa valise dans l’autre, s’avancer vers les barbelés délimitant la zone où vivent les japonais de celle pour le camp des prisonniers (1:49:29).

On peut alors observer un mouvement en contre-plongée de la caméra, montrant la force du camp des japonais face à Jim, ce garçon solitaire. La caméra le filme alors de côté afin de le montrer face à ce mur de barbelés, définissant une seconde fois la force qu’exerce le camp adverse sur les prisonniers dont Jim fait partie. S’ensuite un retour sur les aviateurs qui poursuivent la cérémonie et boivent leur dernier verre tel un salut à leurs semblables.

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Après avoir salué leur supérieur, les aviateurs entament un chant japonais (1:49:42) ; Jim qui continuait de les observer apparait à nouveau dans le champ et à la manière d’un soldat, lève son bras en signe de salut militaire et accompagne les hommes en chantant le faeux chant irlandais cité ci-dessus (1:50:15). Les barbelés, auparavant vus comme des éléments séparant les deux camps, disparaissent peu à peu du champ pour que l’on puisse découvrir Jim, de la tête aux pieds, avec un travelling arrière. Les japonais, dont le chant était hors-champ, réapparaissent quelques secondes, surpris par cette voix inconnue qui se lie à la leur pour la cérémonie.

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Le travelling reprend, éloignant le spectateur de Jim pour l’emmener jusqu’à la tour où réside le commandant japonais, gérant du camp des prisonniers. On voit l’homme ému, les traits tirés, écouter en silence Jim, son regard fixe laissant penser qu’il surveille ainsi Jim. Apparaissent alors les différents acteurs principaux, dont Baisie, ainsi qu’un couple qui hébergeait Jim dans leur chambre. Toutes ces personnes ont été importantes pour Jim autant que le garçon l’a été pour eux, Jim voulant veiller sur chacun sans compter et par-dessus-tout, sans tenir compte de son tès jeune âge. Le commandant japonais écoutant Jim chanter

La jeune femme du couple ayant aidé Jim à s’installer avec eux dna sleur baraquement.

Le chant continue, hors-champ, montrant l’émotion de chacun, la tristesse, la lassitude, la souffrance qu’ils ont surmonté dans ce camp au fil de ces quatre années. Ce chant irlandais sonne comme une mélodie, qui anesthésie les peurs et les angoisses de chacun, les cauchemars dont ils sont victimes. Tel un arrêt dans le temps, les visages de chacun se figent, se laissant bercer par une seule voix, celle de Jim. Un autre plan s’ensuit, faisant un retour sur les japonais qui ayant fini leur cérémonie à l’instant, grimpent alors dans leurs appareils, prêts à s’envoler une dernière fois dans le ciel encore rouge feu. La caméra suit les aviateurs et le démarrage des appareils, de manière méthodique, commençant par le pilote, puis le moteur, les hélices, et enfin le décollage de l’appareil avec le ronronnement du moteur (bruit diégétique) se mêlant au chant irlandais. La caméra change et

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revient sur Jim, pour montrer sa vision des choses et le désespoir se lit sur son visage lorsqu’il voit ces hommes embarquer pour embrasser une dernière fois le ciel (1:52:02).

Cette scène est très puissante. Jim ne fait pas la différence entre les nations et les races. Il voit la valeur de la vie humaine et le chagrin des hommes qui vont l'abandonner. Même s'ils l'ont emprisonné. Les barberlés reviennent dans le champ et réinstallent ce climat de défiance entre les deux camps, différenciant de nouveau les japonais des prisonniers.

Un travelling arrière accompagne le vol des trois pilotes japonais, montrant ainsi le salut effectué une dernière fois par les soldats japonais restés à terre (1:52:10) et les dernières secondes durant lesquelles les trois avions seront encore ensemble dans le ciel. La caméra faisant poursuivre l’histoire à travers les yeux de Jim, le montre regardant au loin, sans nul doute les avions japonais, puis l’on suit – par ses yeux – le vol qu’effectue l’un des pilotes japonais, passant au-dessus du soleil, avant d’exploser soundainement, dans un bruit retentissant et mettant ainsi fin au chant irlandais qui berçait cette scène, apportant une certaine douceur à la violence de la guerre (1:52:23).

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La fin de cette séquence apparait comme une double chute : celle de l’empire japonais qui pensait gagner cette guerre avant même de l’avoir réellement débutée (image du pilote japonais qui se suicide) ainsi que la chute de tout idéal, de toute volonté de croire en quelque chose, car c’est Jim qui apparait une dernière fois avant la fin de cette séquence. Le garçon est désoeuvré, perdu et pourtant rien n’est encore fini pour lui, puisque l’instant d’après ce sont les avions américains qui viennent bombarder le camp des japonais, dans un effet de surprise, bouleversant ainsi le cours de l’histoire.

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