Claude Vignon lavement des pieds pdf PDF

Title Claude Vignon lavement des pieds pdf
Course Histoire de l'art moderne
Institution Université de Nantes
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Summary

Comment d'oeuvre et biographie de l'artiste...


Description

Claude Vignon - Le lavement des Pieds

Biographie Le tableau Le lavement des Pieds est peint à l'huile sur toile par Claude Vignon à Paris en 1653. Claude Vignon est né en mai 1593 à Tours, lieu où séjourne souvent le roi de France, ce qui en fait une ville de culture, chose qui facilite l'exposition de Vignon à l'art de l’époque. En effet, sa famille appartient au cercle social de la petite noblesse, et à Vignon les opportunités ne manquent pas pour entrer en contact avec les cercles de courtisanes. Dans sa jeunesse, il étudie avec le peintre Jacob Bunel, l'un des plus célèbres maitres du règne d'Henri IV. Vers 1608, alors qu'il avait environ 16 ans, Vignon parte pour l'Italie, pays où il passerà une dizaine d'années avant de retourner en France. Ayant recours à une excuse de conversion religieuse (sa famille était protestante, mais à Rome il se convert au christianisme), Vignon fait de son séjour en Italie une expérience formatrice dans le contexte pictural, qui l'accompagnera et influencera toute sa vie. Il s'installe à Rome, où il vit dans la même rue que de nombreux autres peintres français, y compris Simon Vouet, avec qui il établit une amitié qui l'aide à lancer sa carrière dans la scene artistique italienne. En effet, il reçoit immédiatement de nombreuses commandes, aussi de personnalités romaines très importantes: certaines de ses œuvres font partie des collections du Palazzo Barberini, celles de Vincenzo Giustiniani et de nombreuses autres personnalités éminentes dans le domaine ecclésiastique comme différents cardinaux. Alors qu'il vit en Italie, Vignon fait cependant plusieurs voyages: il se rend en Espagne, à Florence et, vers la fin de son séjour, à Venise, une ville qui transformera profondément son art grâce aux caractéristiques stylistiques picturales uniques proposées par la ville. C'est à Venise que Vignon s'éloigne des tendances caravagesques romaines et commence à s'intéresser aux coloristes vénitiens, enrichi par une nouvelle conception de la lumière, et témoigné par un goût qui se rapproche à la vieille tradition Manieriste . Le tableau le lavement des pieds est une peinture typique de la peinture sénile de Vignon, où il va reprendre ce style pro-vénitien qu'il avait découvert dans sa jeunesse, et qui est difficilement classable de réaliste. 1

Histoire de l’Evangile Ce travail représente l'épisode raconté dans l'Evangile de Jean. Normalement ce geste du lavement des pieds était effectué par les serviteurs ou les!esclaves. Dans la scène choisie par Vignon, le!Christ (et donc Dieu créateur venant sur la terre) prend, par ce geste, la condition d'un!esclave!avant de mourir sur une croix, pour racheter les hommes. Il montre ainsi l'exemple de l'humilité!et l'abaissement qu'il avait enseignée auparavant à ses disciples. Enfin, ce geste symbolise l'amour mutuel que les disciples ont les uns pour les autres, in concordanza con la doctrine chrétienne, c'est-à-dire ce que l'on appelle le commandement nouveau!: «!Si donc je vous ai lavé les pieds, moi qui suis votre Seigneur et votre Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. Je vous ai donné l’exemple, afin que, pensant à ce que je vous ai fait, vous fassiez aussi de même!». Ce passage des Saintes Ecritures est célébré aujourd'hui le Jeudi Saint, qui est d'ailleurs demain, et est le jour où le dernier repas et l'eucharistie sont commémorés. Même aujourd'hui, le geste de Jésus est repris et, pendant la messe du soir, 12 Douze fidèles ont le pied droit lavé par le prêtre.

Description de l'oeuvre Revenant à la peinture, Jésus est au premier plan, sous les candélabres suspendus au plafond, et il est occupé à laver les pieds d'un apôtre. Autour de lui, se recueillent trois anges et deux putti (angelots) , qui semblent vouloir aider dans sa tâche tenant le bassin. Tous les autres apôtres sont occupés à admirer la scène, ceux qui sont assis à la table de la Cène, et ceux qui sont proches de Jésus. Un seul est détaché de la scène: c'est probablement Judas, placé à l'extrême limite du tableau, représenté en buvant une coupe de vin, indifférent à la scène qui se déroule devant lui. Le second plan de l'image voit un fond composé d'une grande salle. Les personnages en arrière-plan ne semblent pas trop se soucier de ce qui se passe à la table, et ils continuent dans leurs tâches. À côté du chandelier, nous pouvons voir une aura de nuages, d'où émerge un ange. Dans l’image il y a un climat etrange qui caracterise une bonne partie des peintures des annes 1650. Les éléments surréalistes se fondent avec les réalistes, les anges, les nuages et la lumière divine sont insérés dans une scène de calme quotidien. La lumière surréaliste et subtile est recherchée par les peintres français de l'époque, qui s'efforcent 2

d'incorporer une pureté mystique dans leurs œuvres. (Vous pouvez voir cette recherche de la lumière divine dans l'œuvre de Vouet, qui, bien que manifestement maniériste dans des poses dynamiques et raffinées, veut s'approcher d'une clarté de la peinture, dans laquelle plane une atmosphère de paix.)

Deuxième peinture, lumière et influences vénitiennes Claude Vignon, 3 ans avant de faire ce tableau, en avait fait une première version extrêmement similaire. Aujourd'hui, ce premier lavement des pieds est à Paris, présente très peu de différences par rapport à celui de Nantes, et il est intéressant d'en parler pour mettre en évidence les caractéristiques de l'image que nous analysons aujourd’hui. Dans la première version, Vignon élabore avec un soin particulier le bâtiment où se déroule la scène, l'architecture est monumentale. Ici, cependant, le bâtiment n'est pas traité avec un soin particulier, les murs sont nus sinon pour la décoration au-dessus de la porte au loin. Un élément introduit ici est la présence de portes et de fenêtres. Dans le premier tableau, nous ne pouvons pas voir si c'est le jour ou la nuit dehors, la lumière est totalement artificielle, mais ici nous voyons le ciel bleu et un aperçu du paysage naturaliste. En fait, ce changement peut avoir été induit par le désir du peintre de reprendre des expériences sur la lumière: les deux sources lumineuses n'interagissent pas du tout, on voit que le soleil est éteint mais cela n'affecte pas l'éclairage de la scène. Dans la salle, la lumière provient exclusivement du chandelier ou des anges et du Christ, puis d'une source divine. L'intérêt de Vignon pour la lumière est très évident, dans ce travail d'une manière particulière, et il est, avec le trait qui devient plus esquissé et rapide, c'est un des éléments de la peinture vénitienne que l'artiste incorpore souvent dans ses peintures. Les Vénitiens étaient en effet intéressés par l'utilisation de la couleur et de la lumière plutôt que par le design, et comme eux aussi Vignon privilèges les effets lumineux sur la composition et le dessin. En fait, il peint en deux phases: d'abord, il décrit la composition, puis affecte le travail avec la couleur, en accordant une attention particulière aux tissus, aux ors et à la façon dont la lumière se comporte par rapport à eux.

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Trait Un autre élément curieux de cette peinture qui vient de la voie vénitienne, outre la lumière vibrante, est le trait. Les coups de pinceau sont extrêmement rapides, pas lisses, et il n'y a aucune trace de la nuance Leonardesque que tout le monde semble imiter en Europe. La touche est hâtive, presque vibrante, et semble presque anticiper la peinture impressionniste du XXe siècle.

Reprise de biographie - contraste avec Saint Pierre Comme nous l'avons mentionné précédemment, le tableau reprend les recherches que Vignon avait entreprises dans sa jeunesse grâce à ses voyages en Europe. Mais son style n'a pas toujours été de cette façon, en effet Vignon lors de son séjour à Rome est également très influencé par les grands maîtres de la Renaissance italienne, principalement le Caravage. Une vingtaine d'années avant de peindre le lavement des pieds ou vers 1635, il réalise l'autre œuvre exposée au musée de Nantes, ou Saint Pierre Repentant. Le fond neutre et le fort clair-obscur ne peuvent que nous rappeler le Caravage et son style. Il était difficile d'étudier à Rome dans ces années sans être influencé par les travaux du maître. Ici, le style est complètement différent de celui du lavement du pied, et plus proche de celui de Vouet. Le coup est moins pressé, et on accorde plus d'attention au dessin, habitude que l'artiste abandonnera dans les dernières années de sa carrière. En 1620, l'artiste rentre en France, où il connaît un énorme succès et devient l'un des protégés de Richelieu et même de Louis XII. Le dernier ouvrage de Vignon remonte à 1656, seulement 3 ans plus tard que ce que nous venons d'analyser. Quand il cesse de peindre, il se consacre à l'enseignement de l'Académie royale de peinture et de sculpture, et travaille également comme marchand d'art, jusqu'à sa mort à Paris en 1670. Au cours de sa carrière, Vignon expérimente de nombreux styles différents qui nous font suivre son évolution qui l'a amené à devenir l'un des peintres les plus célèbres de son temps

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Sources: Paola Pacht Bassani, Claude Vignon, Arthena, 1993, Paris museedartsdenantes.nantesmetropole.fr larousse.fr

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