CNIM CHAP5 - Notes de cours 5 PDF

Title CNIM CHAP5 - Notes de cours 5
Course Bases De La Comptabilité
Institution EDHEC Business School
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Cours Comptabilité Nationale semestre 2...


Description

Chapitre 5: Des opérations sur produit à l’établissement du T.E.S. (tableau d’entrée sortie) Introduction: Nous rappelons que les opérations sur produit sont celles par lesquelles sont assurées la création, la transformation, la circulation ou l’utilisation des biens et des services. Lorsque l’on établit les comptes d’opérations, il n’est pas possible d’étudier les interactions à l’intérieur des secteurs, c’est pourquoi les comptables nationaux ont créé le TES, tableau entrée sortie. Celui-ci permet d’étudier les interactions entre les différentes branches d’activités. Il permet de détecter les branches motrices de l’économie. A partir du T.E.S. il est aussi possible de faire des prévisions et de déterminer l’impact d’une hausse de la demande d’un bien ou d’un service sur les autres branches. et sur l’activité économiques tout entière. Le T.E.S. est un outil prévisionnel de courte période.

Section I: Les opérations sur produits 1.1 La production Les opérations sur produits sont au nombre de 6. La comptabilité nationale définit la production comme l’activité exercée sous le contrôle et la responsabilité d’une unité institutionnelle qui combine les ressources en main d’oeuvre en capital, mais aussi des biens et des services pour fabriquer des biens et des services vendus sur des marchés ou mise à la disposition gratuitement (ou quasigratuitement). La production est le résultat de cette activité. On peut distinguer 3 types de productions.

1.1.1 La production marchande La production est marchande lorsqu’elle s’échange ou est susceptible de s’échanger sur un marché à un prix tel qu’on puisse considérer qu’il couvre au moins 50% des coûts de production. La production marchande comprend aussi les produits troqués ou ceux utilisés pour rémunérer des salariés. Elle comprend également ceux que le producteur réserve à son propre usage comme consommation intermédiaire. Ce que le producteur réserve pour son propre usage (électricité produite par une centrale nucléaire pour elle-même). La production marchande est évaluée au prix de base des biens et services marchands. Le prix de base correspond au montant qui reviendra en définitif au producteur pour chaque unité produite. Le prix de base est égale au prix facturé - les impôts sur les produits (TVA et TIPP taxe intérieur sur produits pétroliers). On ajoute les subventions sur les produits. cela concerne surtout les produits agricoles. Le prix de base exclut le coût du transport et les marges commerciales. Quand il n’y a pas de transaction (troc ou consommation intermédiaire pour compte propre), on évalue la production au prix de base des produits similaires vendus sur le marché. Page  1 sur  13

Les services du commerce sont mesurés par des marges commerciales. Elles sont égales à la différence entre la valeur des produits au prix d’acquisition et la valeur des produits au prix de base. Il existe donc une activité productive commerciale alors qu’il n’existe pas de produit commerce. Les services produits par les sociétés financières, les banques et les entreprises d’assurances sont appelés SIFIM (services d’intermédiation financière indirectement mesurés). A part quelques services marchands que l’on peut facilement identifier (location de coffre, vente de CB), l’essentiel de la production des sociétés financières est un service d’intermédiation financière. Pour mesurer les SIFIM, on réalise la différence entre les intérêts versés aux ménages et les intérêts perçus par les sociétés financières lorsqu’elle prête l’épargne. Il s’agit là d’une convention. On sait donc évaluer les SIFIM, mais on ne connait pas actuellement ceux qui les consomment. On considère donc par convention que cette production est intégralement destinée à une unité fictive (B.U.F., Branche Unité Fictive) qui consomme cette production au titre de consommations intermédiaires. Dans ces conditions, la production de ces SIFIM est totalement annulée. La branche d’unité fictive n’a aucune production. Sa valeur ajoutée est donc égale, et de signe contraire à la production des SIFIM. Les services bancaires sont donc considérer comme consommés à titres intermédiaires. Ils sont déduits du PIB. Or manifestement les ménages utilisent ces services au titre de leurs consommations finales.

1.1.2 La production pour emploi final propre La production pour emploi final comprend les biens et les services produits par une unité institutionnelle et destiné à sa consommation finale ou à sa FBCF. • Pour les ménages: La production pour emploi final comprend: • Les services de logements produits par les ménages propriétaire de logement qu’ils occupent. On estime que les ménages se louent à eux-même les logements dont-ils sont propriétaires. • On intègre également les produits agricoles auto-consommés par les agriculteurs. • On intègre les services domestiques produit du fait de l’emploi de personnel rémunéré. • Pour tous les secteurs: La production de biens d’équipement ou de constructions représente une production à usage de FBCF. Pour évaluer cette production pour usage final propre on utilise le prix de base des produits similaires vendue sur le marché. Pour la production de services domestiques par les ménages employeur de personnels domestiques, on l’évalue par la rémunération versée à ce personnel (salaire + cotisations sociales.

1.1.3 La production non marchande Par convention la production de services non marchand est mesurée par l’ensemble des coûts de production, c’est à dire les consommations intermédiaires, la rémunération des salariés, la consommation de capital fixe (l’amortissement) et les impôts sur produits.

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Les producteurs de services non marchands, produisent essentiellement des produits non-marchands. Ils peuvent produire à titre résiduel des biens et des services marchands (comme par exemple les services de cantine scolaire).

1.2 La consommation intermédiaire Cela ne prend pas en compte la consommation de capital fixe (l’amortissement, l’usure du matériel productif). La consommation intermédiaire se distingue donc de la consommation finale car c’est une consommation productive. Elle se distingue de la production de capital brute fixe (FBCF), par le fait qu’elle va disparaître pendant la période annuelle ou qu’il s’agit de biens de faible valeur.

1.3 La consommation finale Pour spécifier la consommation des ménages, on ne retient qu’une partie de la consommation finale effective des ménages et socialisée. Cette consommation finale effective et socialisée est financé par l’administration (éducation nationale, la culture, les soins hospitaliers). La dépense de consommation finale retrace les dépenses que les ménages supportent directement. La consommation effectives finales des ménages ajoutent à leurs dépenses de consommation finale, les consommations collective, c’est à dire la partie de la production non marchande des administrations dont on peut clairement identifier que les bénéficiaires sont les ménages. Une partie de la production de l’administration, notamment les services régaliens, est considéré comme fourni à la nation dans son ensemble (policiers, gendarmerie). Ces services non-marchand (entreprises et ménages), on ne sait pas qui les consomme. Par convention on considère que ces services sont consommés par l’administration elle-même et ce à titre de la consommation finale. Par convention les SF et SNF n’ont pas de consommation finale et n’ont que des consommations intermédiaires. Les ménages ont une consommation intermédiaire, car dans ce secteur figure les entreprises individuelles. . A ce titre, les biens et services achetés par les ménages sont considérés comme détruits dès l’acte d’achat. Les achats de logements neufs par les ménages sont considérés comme de la FBCF. La consommation de biens et de services par les ménages est évalué au prix d’acquisition TTC.

1.4.1 La FBCF La FBCF comprend les acquisitions moins les cessions d’actifs fixes corporels (investissement matériel: machines), mais aussi immatériels. Page  3 sur  13

Exemple: La formation déterminée par la recherche de sites miniers est prise en compte. Aujourd’hui on ne prend pas en compte dans l’immatériel, la formation du personnel ni la recherche développement. Les acquisitions de terrains ne font pas partie de la FBCF car les terrains ne sont pas produits. On intègre en revanche la recherche liée en matière de logiciel. Remarque: Les biens durable acquis par l’administration militaire sont considérés par convention comme une consommation intermédiaire des administrations publiques s’ils ont un usage strictement militaire (exemple: avion de chasse, porte avion). Sinon les pays en guerre, le PIB serait gonflé par rapport aux pays en paix. En revanche, s’ils peuvent un avoir un usage civil (exemple: une caserne), ils seront intégrés dans la FBCF de l’administration. L’évaluation de la FBCF se fait au prix d’acquisition.

1.4.3 Les acquisitions moins les cessions des objets de valeur Les objets de valeurs sont des biens durables qui ne sont utilisés ni pour produire d’autres biens, ni pour être consommés. Ils sont détenus pour servir de réserves de valeurs. Ils sont thésaurisés (bijoux, objets d’arts, collections, métaux précieux).

1.5 Les opérations avec le reste du monde Les exportations de biens et des services sont des opérations par lesquelles les résidents fournissent des biens ou des services à des non-résidents. La définition des importations est symétriques. Les exportations et les importations ne comprennent ni les échanges entre les filiales des multi-nationales, ni les transferts de revenu primaire avec le reste du monde. Les importations et les exportations sont enregistrés dès qu’il y a transfert de propriété. Les exportations sont généralement valorisés FAB (Franco à bord), c’est à dire que l’on ne prend pas en compte le coût du transport de la frontière du pays exportateur, ni de l’assurance jusqu’à la frontière du pays importateur. En revanche les importations sont généralement évaluées CAF (Coûts assurance Fret) jusqu’à la frontière du pays importateur. Dans ces conditions on remarque les exportations sont sur-estimées par rapport aux exportations. C’est pourquoi dans les tableaux, on trouve souvent une ligne ou une colonne «!correction!CAF/FAB».

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Section II: La synthèse des opérations sur produits: le TES (tableau entrée sortie) Introduction: Le T.E.S. est un tableau qui permet de décrire la structure productive d’une économie nationale. Le premier T.E.S. peut être considéré comme celui de W.leontief publié en 1939 pour l’économie des Etats-Unis. Dans les T.E.S., on trouve les comptes de productions et d’exploitations des différentes branches de l’économie et on retrouve l’équilibre emploi/ressource pour les différents produits et services retenus (il s’agit d’un tableau à double entrées avec en colonne les comptes de productions et d’exploitations des branches et en ligne l’équilibre emploi/ressource pour les produits.

Cette égalité entre les ressources et les emplois peut se décomposer produits par produits

2.1 Description du TES C

A

D

Tableau des ressources en produits

Tableau des entrées intermédiaires

Tableau des emplois finals

B Tableau de Production par branche

B’ Tableau d’exploitation par Branche

2.1.1 Le cadre A ou tableau des ressources en produits On trouve en colonne les branches et leurs besoins en consommations intermédiaires des différents produits au titre des consommations intermédiaires. Cela nous permet de mettre en évidence les interdépendances entre les branches. Comme à chaque branche, correspond un produit et un seul, le tableau devrait être carré et comportait autant de lignes que de colonnes. On remarque qu’il existe une branche commerce à laquelle correspond un produit commerce. Il n’existe pourtant pas de produit commerce dans la réalité. C’est pourquoi la ligne commerce est vide. On rappelle que la production du commerce est valorisée par les marges réalisées.

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Chaque colonne décrit les achats d’une branche en produit des diverses branches. Ex: Dans le TES simplifié, on voit que pour produire 5 878 milliards, la branche industrie consomme à titre intermédiaire 250 milliards de produits agricoles, 1995 milliard de produits industriels, 22 milliards de produits du bâtiment, 645 milliards de services marchands, 29 milliards de services financiers pour un total de 2 941 milliards de consommations intermédiaires consommés (c’est à dire plus de la moitié de sa production). Chaque ligne, décrit les ventes d’un produit ou d’un service aux diverses branches qui l’utiliseront au titre de la consommation intermédiaire. Sur le TES simplifié on remarque, que les produits industriels font l’objet de consommations intermédiaires par toutes les branches: l’agriculture pour 120 milliards, l’industrie 1995 milliards, le bâtiment pour 293 Milliards d’euros, le commerce pour 172 milliards d’euros, les services marchands pour 342 milliards, les services financiers pour 76 milliards, les services non marchands pour 263 milliards. Au total le produit industriel a été utilisé pour 3 261 milliards au titre de la consommation intermédiaire. Remarques: • La branche commerce a une consommation intermédiaire qui représente seulement les frais attachés à l’activité de commercialisation (l’électricité, l’eau, les emballages, la location des locaux, les coûts de transport …). Ne figure pas ici le coût d’achat des produits vendus. • La diagonale du cadre A représente une catégorie spéciale de consommation intermédiaire (l’i

• La colonne services non marchands retrace les consommations intermédiaires de cette branche. On rappelle que par convention les services non marchands (régaliens) font l’objet d’une consommation finale par l’administration elle-même sauf pour certains services dont on sait que ce sont les ménages qui les consomment (ex: cantine, garderie, piscine). Dans ce cas ils sont consommés par les ménages au titre de leur consommation finale. • Les services financiers, ceux que l’on ne sait pas ventiler (l’intermédiation financière) sont consommés par une branche fictive BF ou BUF au titre des consommations intermédiaires.

2.1.2 Le cadre B ou compte de Production par Branche Le tableau B est la suite en colonne du tableau A. Ces 3 premières lignes retracent les comptes de production par branche. . Cette ligne VAB est essentielle pour calculer le PIB.

On doit donc les enlever à la Page  6 sur  13

production de la branche et les ajouter à la branche qui aurait du théoriquement les produire et les vendre.

Dans ces conditions la somme des chiffres de la ligne transfert est égale à 0. Le cadre B’ retrace le compte d’exploitation par Branche. Il n’est pas repris dans ce TES simplifié. Il comporte 3 lignes qui montrent le partage de la valeur ajoutée entre: • la rémunération des salariés (salaire et cotisations sociales comprises) • L’EBE (ou revenu mixte pour les ménages) • Les impôts sur la production

2.1.3 Le cadre C ou tableau des ressources en produits La première colonne du cadre C reprends la dernière ligne du cadre B’. Il s’agit de la production nationale. A celle-ci, il faut ajouter les importations de chaque produits (Evalués Coût Assurance Fret). Grâce à cette colonne, on connait produit par produit le niveau des importations du pays considéré. Pour l’économie française, l’importation de pétrole représente l’essentiel des importations (on trouve généralement une colonne qui permet d’effectuer la correction CAF/FAB qui n’est pas représenté ici dans ce TES simplifié). On trouve une troisième colonne, marge commerciale. En effet, la valeur de la production est estimée au prix de base c’est à dire ce qui reste au producteur. Les marges commerciale ne sont donc pas intégrées dans la valeur de la production. Or lorsque les produits sont achetés, la demande est valorisée au prix d’acquisition, marge comprise. Ainsi, si l’on veut respecter offre = demande, production = demande, il faut donc ajouter les marges commerciales à la production de chaque produit. C’est ce qui est réalisé grâce à la colonne marge commerciale. La production du commerce et prise en compte par la ligne commerce. En rajoutant les marges commerciales à chaque produit dans la colonne marge commerciale on comptabilise deux fois la production du commerce. Pour éviter cette double comptabilisation, les comptables nationaux ont décidé d’inscrire à l’intersection de la colonne marge commerciale et de la ligne commerce, la production du commerce avec un signe négatif. On trouve également une colonne TVA. En effet, il faut ajouter à la production de chaque bien, évalué au prix de base, la TVA afin d’évaluer les ressources de la même manière que les emplois qui sont eux évalués au prix d’acquisition.

2.1.4 Le cadre D ou Tableau des emplois finals On étudie ici, l’emploi final des ressources dans le cadre A, nous avions enregistré les consommations intermédiaires.

On ajoute donc la FBCF, la variation de stock (chiffres positifs ou négatifs) et on trouve les exportations évaluées FAB. Il n’a que très peu d’exportation de produits du Page  7 sur  13

bâtiment car ce produit est considéré comme non échangeable, on parle de secteur «!abrité!». Les dépenses de consommations finals sont évaluées au prix d’acquisition comme les consommations intermédiaires.

Cet équilibre est réalisé pour chaque produit ligne à ligne, si ce n’est pas le cas dans le TES proposé c’est qu’il est extrêmement simplifié. Ex: Pour le produit agricole

2.2 le TES et l’interdépendance des branches Grâce au TES, on peut déterminer l’interdépendance des branches de l’économie à un moment donné. Il permet de hiérarchiser les activités qui sont les plus motrices et celles dont on a le plus besoin. Par exemple sur un TES complet on remarquerais que toutes les branches ont besoin de pétrole alors que la production de pétrole dépend peu des autres branches. Les branches productives de l’économie Françaises sont donc très touchées par l’évolution du cours du pétrole. On remarque également que la branche bâtiment utilise de nombreux produits au titre de la consommation intermédiaire, produit généralement fabriqué dans le pays. Lorsque le bâtiment augmente sa production, cela tire la production de nombreuses autres branches. La branche bâtiment est très motrice sur l’activité économique d’où l’adage «!Quand le bâtiment va, tout va!». On peut hiérarchiser les entrainements des différentes branches. Dans ce cas, on obtient une matrice triangulaire sur laquelle apparaissent des 0 en dessous de la diagonale.

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Section III: Les usages prévisionnels du TES. introduction: Le TES permet de détecter les branches motrices et l’interdépendance des branches. Grâce à ce tableau, dans une économie stable, on peut calculer l’impact d’une hausse de la demande sur l’activité productive des branches. On peut donc faire des prévisions, mesurer l’impact de certaines politiques sur l’économie d’un pays. Ce type de prévision demande une économie stable. C’est pourquoi on ne peut opérer que des opérations à court terme. Pour les effectuer, il nous faut construire un modèle.

3.1 Construction du modèle prévisionnel Dans le TES, chaque branche j fabrique un seul produit i. Pour simplifier notre modèle l’économie est fermée (on ne prend pas en compte les importations et les exportations). Le commerce est négligé, dans le cadre B on ne retient que la valeur ajoutée Brute. Dans ces conditions là, le Tableau A devient carré. La branche unité fictive a elle aussi été occulté. Pour réaliser notre modélisation, on retient les symboles suivants: • Xj La production de la branche j • Yi les emplois Finals du produit i • Cij La consommation intermédiaire du produit i par la branche j En utilisant ce lettrage, on peut représenter de manière modéliser un TES à n branches de la manière suivante:

Ce modèle est un système de n équations qui possèdent n^2-2n, il est donc insoluble. Pour résoudre ce système l’économiste, prix nobel d’économie de 1973, Wassi...


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