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Chapitre 5 : L'Afrique, les défis du développement 1ère partie : Le Sahara : ressources et conflits Recopier la correction et écoutez le podcast suivant : https://www.franceculture.fr/emissions/les-enjeux-internationaux/sahara-le-desert-est-il-un-espace-deplus-en-plus-poreux Introduction Le Sahara est le plus vaste dsert du monde. Il s’tend sur 6 000 km d’Est en Ouest et 2000 km du Nord au Sud. Le dsert couvre une surface de 8.5 millions km 2 soit l’quivalent du Brsil ou pr$s de 2 fois la surface de l’UE. Le dsert du Sahara s’tend sur une dizaine de pays mais n’est que tr$s faiblement peupl. On estime qu’environ 10 millions d’habitants y vivent principalement dans les villes du Maghreb ou sur les marges sahliennes. Les modes de vie sont extr-mement varis et dpendent essentiellement des traditions et de la mise en valeur locale. Loin de n’-tre qu’une rupture entre l’Afrique du Nord et l’Afrique Sahlienne, le Sahara est une zone d’changes culturels et de transit pour les populations et les marchandises. L’accroissement de l’exploitation du Sahara et la multiplication des conflits ont contribu 0 faire de cette rgion d’Afrique un territoire aux multiples enjeux locaux et internationaux. Quels sont les enjeux conomiques et gopolitiques du Sahara ? Quelles sont les multiples convoitises qui s’y manifestent ?

I. Le Sahara, un espace de fortes contraintes physiques, politiquement fractionné mais disposant de ressources. a) Un espace contraignant mais peuplé Le Sahara prsente les contraintes des dserts chauds : les conditions de vie y sont rudes, son immensit (8,5 millions de km2) a rendu son contrôle difficile, il a longtemps t considr comme un « espace inutile », priphrique. La dcouverte de ressources stratgiques a chang considrablement cette donne depuis les annes 1950. Une autre contrainte rside dans la rpartition dsquilibre de la population en faveur des littoraux mditerranen et atlantique et en dfaveur du Sahara où les populations se concentrent dans les oasis et les villes.

b) Un espace politiquement fragmenté L’ensemble du Sahara est aujourd’hui appropri par les dix Etats qui se le partagent. Mais les fronti$res sont cependant loin de faire l’unanimit : contestation de fronti$res et tensions accentues par la prsence des ressources. D’abord, elles ne tiennent pas compte des aires de peuplement des nomades du dsert (Touaregs, Toubouls, Maures) qu’elles divisent entre plusieurs pays. Elles peuvent donner lieu aussi 0 des dsaccords internationaux comme dans le cas du Sahara occidental marocain : contrôl par Rabat, ce territoire est aussi convoit par l’Algrie et la Mauritanie, tandis que qu’une partie de ses habitants rclame l’indpendance. Derri$re les revendications politiques, se cachent des intr-ts conomiques puisque ce sont des territoires riches en ressources. On assiste aujourd’hui 0 une tentative des Etats sahariens de mieux territorialiser leurs priphries sahariennes m-me si pour beaucoup ils sont incapables d’y exercer un contrôle efficace. D’où l’intervention de puissances extrieures occidentales comme la France au Mali.

c) Un espace riche en ressources La ressource en eau fossile est importante mais son exploitation est difficile et coûteuse : elle est l’objet d’amnagements de grande ampleur tels que les stations de pompage, les aqueducs, les grands canaux d’irrigation construits par les États, en particulier la Libye et l’Égypte pour les plus importants d’entre eux. La culture irrigue moderne est tr$s consommatrice d’eau et concurrence les cultures traditionnelles, plus conomes et rationnelles dans leur gestion de l’eau. On s’interroge actuellement sur la durabilit de ces amnagements face 0 l’puisement, 0 terme, des ressources en eau fossile.

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Le Sahara poss$de un sous-sol riche en mati$res premi$res dont certaines comme l’uranium, l’or, le cuivre ou encore les hydrocarbures sont hautement stratgiques pour les pays industrialiss. Il faut diffrencier plusieurs mod$les conomiques : - Les Etats ptroliers : On constate que l’Algrie et dans une moindre mesure le Tchad et le Soudan sont d’importants pays producteurs d’hydrocarbures. L’exploitation ptroli$re est pour ces Etats, la principale ressource conomique nationale. Le ptrole et le gaz naturel reprsente 97% des exportations algriennes. - Les Etats miniers et agricoles : Le Niger et dans un moindre mesure, le Mali poss$dent des gisements d’uranium et de mtaux prcieux exports vers le reste du monde. Cependant leurs conomies restent fortement agricoles. La Mauritanie vit des ressources agricoles et maritimes. 90% de sa population vit 0 proximit du littoral. - Les Etats 0 conomie diversifie : le Maroc poss$de d’importants gisements de phosphate dont il est un des principaux producteurs et exploite des mines de fer au Sahara Occidental mais il a diversifie son conomie en dveloppant son secteur touristique, son secteur industriel et son agriculture 0 vocation exportatrice (fruits et lgumes). La Tunisie et l’Egypte ont des mod$les conomiques proches de celui du Maroc. L’exploitation des ressources naturelles en particulier dans les pays producteurs d’hydrocarbures a donn naissance 0 des conomies de rente. Les Etats sont dpendants de ces exportations qui gn$rent d’importants revenus souvent mal redistribus. Le dveloppement conomique des rgions sahariennes est tr$s ingal. Les 5 pays les plus au Sud sont tous des PMA et bnficient de programmes de dsendettement de l’ONU. Les pays du Nord sont plus avancs et exploitent depuis plusieurs dcennies les richesses naturelles sahariennes. Plusieurs probl$mes conomiques et sociaux entravent le dveloppement conomique des Etats. La croissance dmographique a t tr$s forte et reste importante. Par exemple, la population algrienne est passe de 11 millions d’habitants en 1962 0 plus de 38 millions aujourd’hui. La plupart des rgions sahariennes restent marques par le sous-dveloppement. Malgr une amlioration globale, la pauvret, la faiblesse de la scolarisation et de l’acc$s au soin, la mortalit infantile et la sous- alimentation restent des probl$mes majeurs en particulier dans les rgions sud du Sahara.

II. La Sahara, un espace convoité et sous dépendance au coeur de la géopolitique mondiale actuelle a) Etats et FTN profitent le plus des ressources sahariennes Les autorits nationales (rente ptroli$re, accords avec les FTN, collusion avec les rseaux mafieux, bnfices lis aux trafics) profitent des ressources. Les puissances internationales bnficient directement ou indirectement, par le biais de leurs FTN, des richesses sahariennes (ptrole, gaz, uranium). Enfin, certains groupes spcifiques peuvent aussi profiter de la ressource que constitue le tourisme national ou international. On assiste aussi 0 l’essor d’un tourisme de randonne ou d’hbergement chez l’habitant dans cette m-me rgion.

b) Une frontière perméable aux migrants et aux trafics Le Sahara est devenu une plaque tournante des trafics de produits illgaux (drogues et armes) mais aussi de produits lgaux (ptrole, essence...). En effet, la plupart des fronti$res sont permables et la corruption polici$re et politique est tr$s forte. Le cœur du Sahara est donc une « zone grise », c’est-0-dire un espace difficile 0 surveiller et difficile 0 contrôler. Les trafics sont une importante source de revenus pour les mouvements djihadistes et pour les rebellions ethniques comme celles des Touaregs au Mali ou au Niger. Ces trafics constituent une part essentielle des revenus des populations locales sont tr$s pauvres. Ils permettent 0 de nombreuses familles de sortir de la mis$re et sont donc tr$s difficiles 0 combattre d’autant que la plupart des Etats manquent de moyens financiers, policiers et militaires. Espaces de départ Etats d’Afrique subsaharienne (Ghana, Nigeria, Mali, Tchad, Centrafrique, Congo)

Espaces de transit Villes de l’espace saharien (Tamanrasset, Sebha, Agadez)

Points de passage Le dtroit de Gibraltar (« dtroit de la mort »)

Espaces de destination Europe qui surveille et ferme ces fronti$res (Frontex)

Dtroit de Sicile (île de Lampedusa)

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Plusieurs dizaines de milliers d’Africains transitent, chaque anne, par le Sahara pour atteindre l’Afrique du Nord puis franchir la Mditerrane. Vritable trafic humain, les migrants sont confronts 0 de multiples dangers. Ils sont victimes de rseaux de passeurs mais aussi du racisme et de la xnophobie des habitants des pays d’Afrique du Nord et d’Europe. Beaucoup se trouvent confronts 0 « l’effet butoir » car une fois parvenus au Maghreb ou en Libye, ils ne parviennent 0 franchir la Mditerrane. La volont de l’UE de rduire les flux migratoires en provenance d’Afrique par la mise en place d’une surveillance maritime et par des accords d’expulsion avec les pays du Maghreb ont rendu tr$s prilleuse la traverse de la Mditerrane. Plusieurs milliers de migrants se noient chaque anne.

c) Un espace instable sous dépendance des grandes puissances internationales Pour les grandes puissances, l’enjeu stratgique que reprsente le Sahara est li 0 la maîtrise des migrations en provenance de cette rgion et 0 l’acc$s aux ressources nergtiques qu’elles veulent dvelopper ou sauvegarder pour leurs FTN (comme Arva au Niger). De mani$re gnrale, l’instabilit politique et le terrorisme (dveloppement de groupes terroristes islamistes dont le principal est AQMI, Al-Qaida au Maghreb islamique) inqui$tent au plus haut point les grandes puissances qui y ont des ressortissants et des intr-ts conomiques 0 protger. Les grandes puissances, l’Europe en particulier, tentent de maîtriser les flux de clandestins par le dispositif appel « frontex », qui permet la surveillance commune de la Mditerrane. De nombreux accords bilatraux, scuritaires et militaires, sont aussi signs entre États pour contrôler localement la rgion. L’intervention française au Mali pour librer le Nord du Mali de la domination d’Aqmi a montr que les Occidentaux sont pr-ts 0 intervenir militairement dans ces Etats pour maintenir la paix mais aussi pour dfendre leurs intr-ts.

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