Cours 3 - Ressources et décisions économiques PDF

Title Cours 3 - Ressources et décisions économiques
Author HU HA
Course Économie
Institution Institut d'Études Politiques de Paris
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Cours 3 - Ressources et décisions économiques Lundi 17 septembre Aujourd’hui, microéconomie et déterminants des choix individuels (Unité 3 du Core). Avec la sortie de la trappe malthusienne, et l’augmentation du salaires horaire, est-ce que les gens vont travailler plus ou moins ?

I.

Deux principes fondamentaux en économie A. Premier principe : Chaque décision économique implique un coût d’opportunité

Toute décision économique a un coût d’opportunité, égal à la valeur de la meilleure alternative non réalisée. Car les biens économiques sont, par définition, rares. Coût économique > coût comptable. Pour chaque décision, on va tenter de mesurer le coût d’opportunité. Ce coût d’opportunité s’applique à tous les agents, mais sa valeur varie selon les préférences personnelles. B. Deuxième principe : Les agents optimisent Les agents économiques prennent des décisions optimales, étant donnée leurs préférences et les options disponibles. Si je connais toutes les conséquences et les coûts d’une décision, je choisis la meilleure. L’optimisation est contrainte (i.e. l’ensemble des options disponibles est limité). En économie, on prend les préférences comme acquises, concomitantes à un individu. Les agents effectuent des choix selon leurs anticipation et leur niveau d’information. Cependant, les anticipations peuvent être incorrectes et l’information peut-être imparfaite. Cela montre que le concept de choix rationnel est impropre, cela n’est qu’une hypothèse pour commencer à comprendre les déterminants des choix, après on pourra rajouter les biais cognitifs. Les décisions économiques sont prises « à la marge » : l’économie est la science des décisions marginales : les agents comparent de petits accroissements de leurs bénéfices et de leurs coûts d’opportunité consécutifs à une petite déviation de leur comportement.

II.

Préférences et courbes d’indifférence A. Domaine des possibles donné par la contrainte budgétaire

Idéalement, les agents aimeraient consommer tout, le plus possible, mais ils sont limités par leurs revenus. Allocations possibles = ensemble des paniers de biens qu’un agent peut acheter. La valeur absolue de la pente de la contrainte (pc/pb) est le prix relatif de C en termes de B. C’est le nombre d’unités de B auxquelles il faut renoncer pour acheter une unité supplémentaire de C. B. Domaine des possibles donné par la fonction de production Les fonctions de production montrent comment les facteurs de production, aussi appelés inputs, produisent des outputs ou produits. Concepts clés : productivité marginale (variation du produit par unité additionnel du facteur de production, toutes choses égales par ailleurs), productivité moyenne. Frontière des possibles : c’est l’output maximum qu’il est possible d’atteindre pour un niveau d’input donné. Taux marginal de transformation (TMT) : Pente de la frontière des possibles, quantité d’un bien que l’on peut obtenir en renonçant à une unité supplémentaire d’un autre bien. Il correspond au coût d’opportunité de la transformation d’une unité de bien X en ce point. (Comment savoir si c’est A en B ou B en A ?)

III.

Préférences et courbes d’indifférences A. Les préférences d’un agent économique

Par hypothèse, les préférences d’un agent économique le définissent, et sont données (goût, culture, éducation, etc.). Elles ne dépendent donc pas du revenu. Supposons qu’un agent apprécie n biens différents. Un panier de biens est une combinaison de ces biens. Si l’on connaît les préférences de l’agent, on sait quel panier il préfère. Les préférences d’un agent correspondent à un classement des paires de tous les paniers de consommation disponibles, et satisfont trois postulats :

-

Complètes : pour toute paire de paniers Q et Q’, l’agent préfère soit Q à Q’, soit Q’ à Q (pas d’incertitude). Elles peuvent être également indifférentes, si Q > Q’ et Q’ > Q.

-

Transitives : si l’agent préfère Q à Q’ et Q’ à Q’’, alors il préfère Q à Q’’. Non-satiété : si un panier Q présente plus de chacun des biens qu’un panier Q’, alors l’agent doit préférer Q à Q’.

B. Notion de courbe d’indifférence Une courbe d’indifférence donnée décrit tous les paniers de biens entre lesquels l’agent est indifférent. Il y a 4 propriétés des courbes d’indifférences : elles sont décroissantes, plusieurs courbes à utilité différente ne se coupent pas , plus elles sont éloignées de l’origine, plus la satisfaction est grande, et elles sont convexes. On peut prouver ces 4 propriétés par raisonnement par l’absurde face à nos axiomes. Le caractère convexe des courbes d’indifférences renvoie à la préférence des agents pour la complexité, moyenne de deux paniers d’une même courbe d’indifférence a une utilité supérieure. C. Pente de la courbe d’indifférence La valeur absolue de la pente de la courbe d’indifférence s’appelle le taux marginal de substitution entre B et C (TMS). Ceci à deux interprétations : Mathématiquement : la pente de la courbe d’indifférence est la taux d’accroissement de B pour une petite variation de C le long de la courbe. Le long de la courbe, un accroissement des billets ∆ C requiert une diminution −TMS∗∆ C de la consommation de livres. Économiquement : le TMS donne la diminution du nombre de livres ΔB telle que le consommateur soit indifférent entre (C, B) et (C+ ΔC, B-ΔB): donc si ΔB=TMS*ΔC. La convexité des courbes d’indifférence implique un TMS décroissant. Plus on a d’un bien, moins on est désireux de sacrifier un autre bien pour obtenir une unité supplémentaire de ce bien. TMS entre B et C = Idée d’un sacrifice local de B pour C.

IV.

Choix optimal A. Optimisation du choix sous contrainte budgétaire

Compte tenu des préférences et des contraintes, quel est le choix optimal d’un agent entre deux biens ? On va combiner les courbes d’indifférences et la frontière des possibles. Le TMS de la courbe d’indifférence désigne l’arbitrage que l’agent est prêt à faire entre les deux biens. Le TMT de la frontière des possibles désigne l’arbitrage que l’agent est forcé de faire entre les deux biens. Le panier de consommation optimal est celui pour lequel la tangente à la courbe d’indifférence p abscisse est égale à la droite budgétaire. L’optimal se trouve au point où TMS = TMT = . p ordonné Explication : Si TMS > TMT, alors l’agent va transformer du bien en ordonné en bien en abscisse, et si TMS < TMT, alors on va transformer du bien en abscisse en bien en ordonné. L’agent aura donc toujours tendance à se rapprocher de l’optimal.

B. Optimisation du choix avec fonction de production Cela fonctionne de la même manière, mais avec la frontière des possibles (qui est déduite de la fonction de production) comme contrainte. À l’optimum, la quantité que l’on est prêt à échanger pour l’autre bien (TMS) est égale au taux d’échange entre les deux biens (TMT). TMS = TMT. Maintenant que l’on a mathématisé l’idée de raisonnement marginal, et que l’on a un modèle permettant de comprendre les arbitrages des agents entre différents biens, on peut tenter de comprendre de très nombreuses évolutions économiques : est-ce que le nombre d’heures travaillées va augmenter ou diminuer avec des variations de revenus ?

V.

Applications à l’arbitrage entre deux biens A. Effet-revenu

Ernst Engel (1821-1896) a émis une règle concernant les postes de dépense. Selon la loi d’Engel, lorsque le revenu augmente, la part du revenu dédiée à la nourriture décroît. Plus généralement, quand le revenu augmente : la part du revenu dépensée dans les vêtements, le chauffage, le logement, l’électricité ne varie pas ; et la part du revenu dépensée pour l’éducation, les loisirs et la santé augmente. Généralement, une augmentation de revenu se traduit également par une augmentation en qualité dans les biens. B. Effet-revenu et effet-prix Il y a deux types de biens selon l’effet de revenu qui les affectent :

-

Les biens normaux, pour lesquels une augmentation du revenu implique une augmentation de la consommation de ces biens.

-

Les biens inférieurs, pour lesquels une augmentation du revenu implique une diminution de la consommation du bien.

Il y a deux types de biens selon l’effet prix qui les affectent :

-

Les biens ordinaires, pour lesquels une diminution du prix entraine une augmentation de la consommation de ces biens.

-

Les biens de Giffen, pour lesquels une diminution du prix entraine une diminution de la consommation. Cela ne prend pas en compte la consommation ostentatoire (ignorée dans notre modèle), et c’est donc extrêmement rare.

C. Décomposition de Hicks de l’effet prix Quand le prix d’un bien augmente, deux effets jouent :

-

Une augmentation des prix relatif de ce bien pour les autres. Une réduction de l’ensemble des paniers de consommation accessibles à un revenu donné.

La décomposition de Hicks de l’effet prix rend compte de ces deux composantes. Il le décompose en deux effets, dits de substitution et de revenu. L’effet de substitution correspond au changement de rapport des prix, avec un revenu inchangé. C’est une modification du TMT. L’effet de revenu correspond à la baisse de revenu pour toute combinaison de biens, mais sans aucun changement de rapport des prix. C’est une modification du TMS local. Il y a deux conséquences de ces deux effets : Pour un bien normal, une augmentation du prix d’un bien va coordonner les deux effets, substitution et revenu vont entraîner une baisse de la consommation de ce bien. Pour un bien inférieur, une augmentation du prix va faire s’opposer les deux effets. L’effet de revenu va faire plus consommer, et l’effet de substitution va faire moins consommer. Si l’effet de substitution domine, le bien est ordinaire. Si l’effet de revenu domine, le bien est un bien de Giffen. Ainsi, les biens normaux sont des biens ordinaires, et les biens de Giffen sont des biens inférieurs. D. Complémentarité et substituabilité Deux biens sont complémentaires si l’augmentation du prix de l’un des biens conduit à une réduction de la demande de l’autre bien. Deux biens ont substituables si l’augmentation du prix de l’un des biens conduit à une augmentation de la demande de l’autre bien. Supposons que B et C sont des biens normaux :

-

Si l’effet de substitution de B pour C est plus petit que l’effet de revenu, alors B et C sont des compléments.

-

Si l’effet de substitution de B pour C est plus grand que l’effet de revenu, alors B et C sont des substituts.

E. Application à l’arbitrage entre rémunération et temps libre Les contraintes budgétaires sont les frontières des possibles pour les choix de consommation entre les heures de temps libre et le revenu. Le choix optimal est atteint lorsque la pente de la courbe d’indifférence (TMS) est égale au salaire (TMT). On fait l’hypothèse que le temps libre est un bien normal. Lors d’une augmentation de la rémunération horaire, l’effet de revenu va encourager à baisser le temps de travail, et l’effet de substitution va inciter à augmenter le temps de travail, car le coût d’opportunité d’une heure de temps libre augmente. Depuis 1900, l’effet de revenu a dominé l’effet de substitution aux États-Unis, le temps de travail a baissé. L’effet total est donc à la diminution du temps de travail. Cependant, les hauts salaires, à partir des années 1970 se sont mis à travailler plus, donc pour eux, l’effet de substitution s’est mis à dominer l’effet de revenu. Cela aggrave les inégalités....


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