Cours 5 - La croissance économique à long terme PDF

Title Cours 5 - La croissance économique à long terme
Course Introduction à la macroéconomie
Institution Université de Montréal
Pages 11
File Size 193.8 KB
File Type PDF
Total Downloads 66
Total Views 132

Summary

Résumé des notes du cours #5
Professeur: William Gbohoui...


Description

Cours 5 – La croissance économique à long terme 1. Introduction et définition Dans le chapitre passé, nous avons montré que les prix et les salaires sont plus fexibles à la hausse qu’à la baisse. En macroéconomie, le long terme désigne une période de temps suffisammen t longue pour que tous les prix, les salaires et les taux d’intérêts s’ajustent.. Ainsi tous les marchés sont équilibre. Le PIB réel connaît des fluctuations prononcées au cours du cycle économique mais son évolution à long terme montre une tendance à la hausse, du moins, dans la plupart des pays sur la planète.

C’est la croissance de ctte tendance du PIB réel, appelée croissance tendancielle ou croissance soutenue, que nous cherchons à comprendre. Dans le chapitre précédent, nous avions fai t recours au PIB potentiel, défini comme le PIB de plein emploi, pour analyser les fluctuations de l’économie à court terme.

Nous avions donc supposer

que le

stock de capital et la

popula9on active sont fixes. Mais au cours du temps, de nouveaux investissements en capital, notamment de nouveaux édifices par exemple, sont faits, la technologie s’améliore

et la

population s’accroît . Tous ces facteurs entraînen t une augmentation du PIB de plein emploi.

La croissance économique est l’augmenta9on soutenue de la production à long terme. Mesurée par l’augmentation du PIB, elle es t différente de l’expansion

qui est l’augmentaion des biens et des services sur une courte période. A long terme, elle est nécessaire à l’amélioration du niveau de vie d’un pays et du bien-‐être économique de sa population. Mais il ne faut non plus la confondre avec le développement. Bien que la croissance soi t à l’origine du développement économique et social, le développement est un phénomène plus large que la croissance. Le développement réflète l’augmentation du niveau de vie e t se traduit par une transformation des structures économiques et sociales, par des progrès de l’espérance de vie, et des taux de scolarisation ou des réductions de l’inégalité.

L’augmentation du niveau de vie: 

Se traduit par une augmentation des revenus ou un accroissemen t de l’espérance de vie.



Elle se manifeste égalemen t par des progrès techniques dans les niveaux d’éducation, par des services de soins de santé de meilleure qualité, par un environnement plus sain et plus propre.

Mesure de la croissance Le Taux de croissance moyen composé est utilisé pour mesurer la croissance économique à LT. Rappel: Pour calculer le taux de croissance annuel moyen composé du PIB réel sur une période de quelques années on utilise la formule suivante: Y

FIN

=Y

DÉBUT

n (1 + x)

où x est le taux de croissance et n, le nombre d’années qui séparent le PIB en début et en fin de période.

En isolant x, on obtient : x = [(Y

FIN

/Y DÉBUT)1/n] -1

2. Bénéfices et coûts de l a croissance

Les bénéfices de la

croissance:

Accroître le niveau de vie (mesuré par le PIB



réel par habitant ou per capita). 

Faire face aux besoins essentiels d’une population croissante, en matière d’alimentation, d’éducation, de santé.



Combattre la famine et la pauvreté.



Augmenter l’espérance de vie tout en assurant une qualité de vie supérieure.

Toutefois, Il y a aussi des effets néfastes liées à la croissance économique à long terme: 

Exploitation excessive des ressources naturelles (air, eau, forêt, terre) de la planète.



Surproduction et pollution.



Accentuation des inégalités sociales 3. Les conditions favorables à la croissance

Il existe au moins six conditions favorables à la croissance: 

La reconnaissance et le respect des droits de propriété, autant physique, financière qu’intellectuelle



L’existence des marchés compétitifs comme moyen d’assurer une allocation efficace des ressources



La monnaie comme moyen d’échange et de



règlement des transactions commerciales et financières.



Un secteur financier bien organisé et efficace dans la collecte et l’allocation de l’épargne.



Des infrastructures de base en matière d’énergie, de transport, d’éducation et de santé publique.



Une politique commerciale inspirée du libre- échange international.

4. Sources et Comptabilité de l a croissance À long terme, la production de biens et services (Y) est décrite par la fonction suivante : Y= A*F(K, L) où K et L représente respectivement le stock de capital physique (incluant les ressources naturelles) et la quantité de travail incorporés dans la production et où A est une mesure du progrès technique. A est aussi appelé productivité multifactorielle associée à la technologie utilisée. 4.1 Les sources de la croissance Elles se trouvent dans les facteurs qui déterminent l’offre globale de biens et services à long terme qu’on appelle le PIB potentiel:



L’investissement en capital physique (usines, machinerie et équipement)



Le développement du capital humain (formation, perfectionnement, recherche)



La nouvelle de nouvelles techniques de production ou le progrès technologique

4.2 La comptabilité de la croissance



La comptabilité de la croissance est une technique qui consiste à décomposer la croissance de la production (le PIB) selon les contributions de chaque facteur de production, à savoir le capital et le travail



et d’attribuer la partie non expliquée par ces deux facteurs au progrès technologique.



Cette part résiduelle est communément appelé la productivité totale des facteurs (PTF) ou le résidu de Solow.



Elle représente l’ évolution de l’efficacité globale du système de production : évolution technologique, évolution de l’environnement des entreprises, et de l’organisation de la production.



En utilisant une fonction de production de type « Cobb-Douglas » i.e a (1-a) Y=AK L , l’équation (Eq1) exprimé en taux de croissance, devient: Y = A*F(K, L) (Eq .1) DY/Y = a DK/K + (1 - a) DL/L + DA/A où a est la part moyenne de la valeur ajoutée nominale attribuable aux services du capital et (1 – a) est la part correspondante aux services de la main-d’œuvre. La valeur de a est estimée à 1/3, d’où la «règle du tiers».

5. Le niveau de vie e t la productivité Pour établir la relation entre le PIB réel par habitant et la p le PIB : (1) Y = L * (Y/L) Le PIB réel par habitant peut donc s’écrire:

roductivité, décomposons

(2) Y/N = L/N * y En taux de croissance: (3) DY/Y - DN/N = (DL/L – DN/N) + (D y/y)

En multipliant et en divisant l’équation (2) par N15 (la population en âge de travailler, 15 ans et plus) on obtient: (4) Y/N

= (L/N15) * (N15/N) * y

En multipliant et en divisant, cette fois-ci, par PA (population active) on obtient: (5) Y/N = (L/PA) * (PA/N15) * (N15/N) * y En somme, les équations (4) et (5) nous permettent d’identifier deux groupes de variables qui influencent le niveau de vie d’un pays: Les variables relatives aux tendances observées sur le marché du travail et dans la



structure démographique Les variables influençant l’évolution tendancielle de la productivité du



travail (celles-ci sont de loin les plus importantes)

À long terme, 

si le taux de chômage était proche du chômage naturel ou de plein emploi (ce qui implique (L/PA) = (1 - TC) relativement stable)



si le taux d’activité (PA/N15) était constant



et enfin, si la proportion des personnes de 15 ans et plus dans la population totale se stabilisait;

alors, le taux de croissance du PIB réel par habitant serait égal au taux de croissance de la productivité: (6)

DY/Y - DN/N = (D y/y)

6. Les déterminants de la croissance de l a productivité La fonction de productivité de l’économie est dérivée de la fonction de production de la manière suivante: (7) y = A*f (k) où la productivité du travail (y = Y/L) dépend du stock de capital par employé ou par heure travaillée (k = K/L) Comme la fonction de production, la fonction de productivité est soumise à la loi des rendements marginaux décroissants.

L’accumulation du capital comme premier moteur de la croissance  Pour accroître le stock de capital par travailleur, les pays se doivent de consacrer une part significative de leur PIB à l’investissement (qu’on évalue de manière optimale à 30 ou 35 %).  En général, plus le taux d’investissement est grand, plus la productivité et le niveau de vie sont élevés (comme le montre le graphique de la page suivante).  Mais il y a une limite aux bienfaits de l’accumulation du capital car il arrive un moment où l’effort d’investissement ne sert qu’à compenser la dépréciation du capital existant; il n’y a alors plus d’investissement net productif et donc, pas de croissance à long terme!

Il y a une limite aux bienfaits de l’accumulation du capital  Prenons le cas d’un pays où la population totale et active est fixe et où le taux de chômage est constant, à un niveau qui correspond au plein

emploi. De plus, supposons que la technologie est une donnée du problème pour le moment.  Dans cette économie fermée, l’investissement est financé par l’épargne nationale (I = E ). Celle-ci représente une proportion fixe du PIB réel par N habitant (s f(k), où s est le taux d’épargne nationale), le reste étant destiné à la consommation courante (c).  Finalement, il y a accumulation du capital dans ce pays tant et aussi longtemps que l’investissement par habitant (I) est supérieur à la dépréciation du capital existant (d = d k), ce qui limite l’accumulation du capital à un niveau qui correspond à l’état stationnaire. Voyons cela de plus près à l’aide d’un graphique.

Il y a aussi une limite à la hausse du taux d’épargne…  Pourquoi renoncer à la consommation présente (épargner) pour la consommation future ? Parce que l’épargne donne un rendement (taux d’intérêt réel) qui permet de consommer davantage dans le futur. Comment une hausse du taux d’épargne peut-elle survenir? Tout simplement parce que le rendement espéré s’accroît !  On ne peut sacrifier toute la consommation présente pour le futur! On peut penser qu’il y a un niveau minimum de consommation présente que même un taux d’intérêt réel élevé ne pourra diminuer.  Il arrive un point où une hausse du taux d’intérêt réel ne va plus stimuler l’épargne.  Taux d’épargne optimal estimé à 30 ou 35 % du PIB réel.

Capital humain et progrès technologique

 Pour assurer à l’économie une croissance soutenue à long terme, un pays doit miser sur le développement de son capital humain et sur l’innovation technologique.  Dans le cas du capital humain (K ), à ne pas confondre avec le facteur travail, est H l’ensemble des capacités productives d’un individu en termes de savoir (diplôme), savoir-faire (habileté acquise de la main d’œuvre dans l’utilisation du capital existant) et savoir-être (qualités exceptionnelles: capacité à travailler en équipe). 

Dans le cas de l’innovation technologique, elle résulte essentiellement de l’avancement des connaissances ou du capital de savoir (K ) assuré par la S recherche (fondamentale et appliquée) et le développement (machine et équipement, méthodes de gestion, etc.).



L’accumulation du capital humain et du capital de savoir n’est pas soumise à la Loi des rendements marginaux décroissants.

Le progrès technique a une caractéristique particulière Il n’y a pas de limite aux bienfaits de l’augmentation de la compétence et surtout, de l’avancement des connaissances 

C’est un bien public non rival:

la consomma9on du bien par un agent

n’empêche pas la consomma9on du bien par un autre agent. Tous les scientfiques peuvent utiliser en même temps la formule d’Einstein E = 2 mc Il est aussi non-exclusif : les scientifiques ne paient pas pour utiliser la formule d’Einstein. 

C’est un bien cumulatif. Une découverte en perme t d’autres. Ainsi, les avancées d’Einstein ont-‐elles permis de faire de nouvelles découvertes en physique nucléaire ou dans la recherche spatiale. La découverte de l’électricité es t à l’origine de nombreuses innovations (de la lampe électrique aux appareils électroménagers).

7. Les théories de l a croissance

Il existe deux théories de la croissance: la théorie de la croissance exogène et la théorie de la croissance endogène. La théorie néo-classique de la croissance considère le progrès technique comme le fruit du hasard; on dit alors qu’il est exogène, c’est-à-dire déterminé en dehors du processus économique. Ainsi, la croissance qui est due en grande partie au progrès technique exogène ne peut pas être un phénomène auto --entretenu e t cumulatif en raison du caractère exogène (donc aléatoire) du progrès et d’une produc9vité marginale décroissante: c’est la théorie de la croissance exogène.

On di t que la croissance est endogène si elle trouve son origine dans la croissance elle-‐ même. De même le progrès technologique est endogène s’il dépend de la croissance et contribue à la croissance. Ils affirmen t que la croissance est un processus cumulatif et auto-‐entretenuparce que le progrès technique est endogène et produit des “externalités positives” qui renforcen t la croissance et annule au niveau macroéconomique l a décroissance de la productivité marginale des facteurs. Il peut donc y avoir croissance sur le long terme.

Une externalité es t la conséquence pour un ou plusieurs agents économiques deactivités d’autres agents économiques sans que ces derniers puissen t en tirer un gain monétaire (si positive) ou en payer le coû t (si négative). La théorie de la croissance endogène repose sur l’id ée que le progrès technologique découle de choix et d’ac9ons délibérées de la part des agents économiques;

autrement dit, le progrès technologique es t endogène. Paul Romer montre que c’est en produisan t avec de nouvelles technologies qu’une économie accumule de l’expérience, e t des connaissances qui a leur tour favorisent l’introduction de nouvelles technologies e t donc la croissance. L’accumulation des connaissances est sans limite et produit des externalités positives. Robert Lucas consid ère que l’accumulation du capital humain es t endogène (car plus la croissance es t importante, plus les individus (par leur épargne) et les États (par leurs dépenses) peuvent consacrer des sommes à l’éduca9on et à la formation) e t produit des externalités car la formation de l’un permet l’amélioration du niveau de ceux avec lesquels il travaille. Robert Barro: la dépense publique en infrastructures (transports et communications) provoquen t de fortes externalités positives pour les autres agents économiques qui améliorent les conditions de croissance. Cette augmenta9on de la croissance accroit les recettes de l’État qui peut alors augmenter ces dépenses. Ce facteur de croissance est donc endogène....


Similar Free PDFs