Eclatement zone euro - Cours de Patrice Lesgourgues PDF

Title Eclatement zone euro - Cours de Patrice Lesgourgues
Course Macroéconomie et conjoncture macroéconomique
Institution Université Catholique de Lille
Pages 8
File Size 175.2 KB
File Type PDF
Total Downloads 35
Total Views 144

Summary

Cours de Patrice Lesgourgues...


Description

       

 

Existe-t-il un risque d'éclatement de la zone euro?                Raphael GOGUET de la SALMONIERE Gabriel DUCHATELET César FAES Augustin HERBEAU Nicolas GAMBART

Introduction: De l’empire Romain à Hitler en passant par Napoléon, les plusieurs tentatives de conquète de l’ Europe se sont sommées par des échecs. Aujourd’hui nous sommes dans une Europe presque totalement unifiée mais chacun garde son drapeau. Là est peut-être la solution! Pourtant les avis divergent sur la zone euro et l’union européenne. En effet certains pays comme l ’Allemagne sont très attachés à une zone euro fédéralisée tandis que pour d’autre l’euroscepticisime est la règle. Qu’est ce que l’euroscepticisime ? Ce phénomène est le fait de douter de la viabilité ou de l'utilité de la construction de l'Union européenne ou encore de la zone euro. Des partis politiques tel que Syriza en Grèce ou le Front-National en France, remportent de plus en plus de sièges au parlement européen, ce qui traduit une montée de ce mouvement. Le programme du Front National nous donne un aperçu de l’euroscepticisime : en exprimant des solutions telles que : la “renégocition des traités afin de rompre avec la construction européenne dogmatique en total échec “ et “restauration de notre souveraineté nationale dans l’ensemble des domaines où elle a disparu” (France qui retrouve ses frontières, rétablissement de la souveraineté nationale face à la souveraineté européenne). De plus, il est légitime de se demander si il est possible de sortir de la zone euro. Pour le moment aucun texte légal n’est écrit sur la sortie de la zone euro et les traités ne permettent pas d’exclure un pays de la zone euro, il serait donc impossible d’exclure la Grèce en cas de non remboursement de sa dette. Il est possible de sortir de la zone euro et de rester dans l’union européenne, mais la réciproque n’est pas vraie. Un pays sortant de la zone euro aurait d’abord l’obligation de revenir à sa monnaie nationale afin d’ajuster la valeur de cette dernière. La plupart des experts économiques s’accordent sur un point : l’Europe est au pied du mur, elle n’a plus que deux solutions : la fédéralisation ou l’éclatement. Nous vous proposons dans ce dossier d’étudier les maux mais aussi les remèdes de la zone euro.

I/ Une zone Euro entre stagnation et divergence: A. Des critiques de plus en plus vives: Fin Janvier, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Garney, a critiqué les politiques d’austérité de la zone Euro et affirmé que si l’Europe n’arrivait pas à aller plus loin dans l’intégration des politiques budgétaires, il craignait une “décennie de perdue” pour la zone. Ces propos nous montre qu’il existe un réel problème au sein de la zone économique. En effet, avec une croissance au ralentit, une inflation à son plus bas niveau et un chômage de masse, le modèle européen suscite des questions. Ces différentes croyances de la part des politiques et de la part de la population Européenne a donné naissance à un mouvement: les “eurosceptiques”. En France, ce mouvement bénéficie a certains bords politiques extrêmes. Marine Le Pen, présidente du Front National, surfe sur cette vague eurosceptique et divise ainsi l’électorat français. En Angleterre, le parti Ukip, jeune parti rebelle et indépendant milite pour une sortie de la zone Euro. C’est ainsi 52% de la population Européenne qui doute actuellement du modèle européen.

B Zone Euro: une hétérogénéité des économies: La zone euro connait un problème fondamental depuis plusieurs années qui ne cesse de s’accroître. En effet, on observe une hétérogénéité des Economies européennes, associée à l’absence de fédéralisme, du fait que cette zone ne dispose pas d’un budget fédéral permettant de faciliter les transferts de richesse entre les pays situés au sein de la zone euro. De plus, la suppression du risque de change a provoqué une spécialisation productive des pays en fonction de leurs avantages comparatifs, provoquant une désindustrialisation de certains pays au profit d’autres pays de la zone. Conduisant à favoriser l’enrichissement de ces derniers. Deux types d’économies se distinguent : les pays du Nord, principalement l’Allemagne, la Finlande ou encore les Pays-Bas, qui ont choisi un modèle de développement économique fondé sur l’industrie, bénéficiant d’un excédent en commerce extérieur et les pays du Sud tels que l’Espagne, l’Italie ou la France qui disposent d’un modèle basé sur la consommation donnant quant à lui un déficit extérieur important. Cette dichotomie accentue le risque de crise dans la zone euro. Ainsi, les dettes extérieures des pays du Sud ne cessent d’augmenter ce qui rend leur financement de plus en plus difficile.

L’absence de fédéralisme au sein de la zone euro amplifie le risque de crise, voir d’éclatement de la zone car aucun transfert d’argent ne peut être effectué de la part des pays disposant d’un excédent commercial vers les pays déficitaires afin d’éviter l’accumulation de leurs dettes extérieurs. La zone euro est donc condamnée dans la mesure où les pays du Nord ne financent pas le déficit des pays du Sud comme l’aurait fait un État plus fédéral. La barrière des langues est aussi un obstacle au développement de la zone économique. Les facteurs de production (travailleurs) peuvent difficilement circuler entre les pays. Par exemple si un secteur connaît une situation de crise en Espagne, les travailleurs espagnols vont probablement pas ou très peu se rendre dans un autre pays européen pour retrouver une situation convenable. Accentuant ainsi le problème d’hétérogénéité en termes de taux de chômage dans la zone euro. La mobilité des facteurs de production reste donc limitée. C

Bilan

Patrick Artus, directeur de la recherche économique chez Natixis, résume parfaitement le problème que connait actuellement la zone euro : « Le vrai problème, c’est l’hétérogénéité de la zone euro, qui comprend des pays très industriels, d’autres qui le sont moins, des pays avec des industries haut de gamme, d’autres avec des industries bas de gamme, etc. Cette hétérogénéité pose un problème économique et politique, et ce problème s’accroît au fil du temps, au fur et à mesure que les pays se spécialisent. Enfin, cette hétérogénéité fabrique des positions stratégiques divergentes.» C’est ainsi de part de nombreux facteurs que les économies européennes se distinguent: - des rythmes de croissance différents - Un modèle économique et social différent - Un système productif - Un système financier et banquier différent - Des sensibilités à la parité Euro-Dollar différentes - Un marché du travail Des critiques de plus en plus prononcées, des économies de plus en plus hétérogènes, une situation au ralentie … Dans quelle direction va l’Europe ? Un consensus est fait: l’Europe et l’euro-zone ont besoin de nouvelles mesures qui permettraient de redynamiser la zone Europe. Deux grandes directions semblent se dessiner. Une implosion de l’Europe est-elle nécessaire ? L’Europe nécessite-t-elle plus d’Europe ?

 

ll/ Abandonner la zone euro: serait-ce possible?

1/ Pourquoi et comment ? Les crises successives de 2008 et de la dette des Etats Européens soulevèrent la question de la pertinence de l'union monétaire et a fortiori celle de l'union européenne. Aujourd'hui encore la dernière d'entre elle n'est pas clôturée. En effet, les dernières élections législatives Grec mettent en évidence le refus par la population et l'inefficacité des méthodes dites d'austérité préconisé par la Troïka européenne. La situation économique des pays du sud n'est pas non plus pérenne. Les déficits du commerce extérieur sont chroniques et les dettes des états se situent en moyenne dans les 90% des PIB nationaux. La désinflation actuelle et la menace d'une déflation font craindre un alourdissement des charges et des dettes. L'absence de solutions de la part des instances européennes confortent le manque d'anticipation et de compréhension que nous avons du problème. Toutes les ressources traditionnelles ont été épuisées : le FESF, les prêts du FMI, la baisse des cotisations annuelles à l'union européenne… Les dissensions au sein de la zone euro concrétisées par la dualité Grèce Allemagne illustre le manque de cohésion des pays membres. Le problème menaçant de s'étendre à d'autres pays du sud, adopter une ligne de conduite commune devient non plus urgent mais vitale. Parmi les solutions certains envisagent une implosion de la zone Euro. Si par exemple plusieurs Etats en difficulté budgétaire montraient de grandes difficultés à honorer leur dette, il est probable que plusieurs fonds spéculatifs cherchent à en tirer profits. En somme les acteurs financiers de l'Union Européenne seraient impuissant à empêcher la banqueroute de plusieurs pays simultanément telle qu'elle a réussi à le faire de 2009 à maintenant. L'impuissance de la BCE serait manifeste à signaler le début de la fin pour la monnaie unique. L'euro, dévalué à outrance deviendrait un poids pour les économies moribondes et les obligeraient alors à revenir à des monnaies nationales. En effet, le levier monétaire est inutilisable car les différences structurelles entres les économies sont trop importantes. La seul variable d'ajustement pour maintenir une certaine compétitivité serait la dévaluation sociale qui freinerait la demande intérieure tout en accroissant les inégalités.

2/ Les conséquences Un effondrement de la zone euro pourrait cependant comporter certains avantages aux regards des situations personnels de chacun des pays. Les pays en situation de défaut auraient beaucoup de peinent. Leurs monnaies dévalués, le coût des emprunts exploseraient, s'ils arrivent à en obtenir. L'inflation importé nécessiterait une remontée des taux d'intérêt. Par ailleurs, l'épargne subirait aussi une dévaluation forte ce qui participerait à l'appauvrissement général. Coût des importation en hausse et baisse du revenu réelle de l'épargne seront autant de freins à un retour à la croissance. Les épargnants ruinés et les entreprises asphyxiés par le crédit crunch seraient mis à mal. Les bienfaits de la dévaluation serait annulé par le renchérissement du prix des matières premières. De plus, les coûts sociaux de l'Europe "forte" sont trop élevé et limites les possibilités de compétitivité prix. Cependant certains pays semble à même de surmonter une telle épreuves. D'autant plus si le retour à la monnaie unique est contrôlé. Établir une parité ente l'ancienne et la nouvelle monnaie puis la laissé se dévaluer permettrait de réduire la dette d'autant. L'Allemagne pourrait même envisager de supporter une monnaie tout aussi forte pour elle que l'euro actuel.

3/ Le consensus L’article 50 du traité de Maastricht dispose qu'un pays peut décider unilatéralement et légalement de quitter l'union européenne. Ceci dans le but d'offrir une alternative à une éventuelle implosion de la zone euro. Bien que le sujet soit aujourd'hui discuté, une sortie de la zone euro n'est pas envisagée, a fortiori l'effondrement de la zone euro n'est pas non plus considéré. C'est pourquoi l'on cachera probablement sous le vocable doux de restructuration de la dette ou réorganisation des créances un défaut partiel tel qu'autorisé à la République Fédérale d'Allemagne en 1953 dans le but de lui éviter un éffondrement. Les 21 pays créanciers avaient amputés de 60% leurs dettes ainsi que signé une clause de développement disposant la limite du budget consacré au remboursement de la dette à 5% du budget de la RFA. La BCE et le FMI s'apprêtent probablement à emprunter sur les marché financiers à des taux peu élevés car ils ont la confiance des investisseurs. Ils iraient ensuite re-prêter aux Etats nécessiteux. Le Fond Européen de Stabilité Financière reprendrait aussi des couleurs et moyennant des contraintes plus élevés continuerai d'oeuvre. En somme, si la situation semble bloqué illustré par l'antagonisme germano-grec et les disparités économiques, étant donné les sommes et les réalités politiques misent en jeu, il est certains que les acteurs économiques et politiques mettent tout en oeuvre pour sauver ce qui pourra l'être et intégré ce qui ne le serait pas encore. Puisque l'Europe fera tout pour survivre quand bien même les crises, son histoire ne semble pas près de s'achever.

III/ Une Europe plus fédérale:

Le constat est désormais incontestable: la zone euro traverse une crise sans précèdent. Les dysfonctionnements sont nombreux et préjudiciables pour l’avenir de la zone. Cependant il n’est pas légitime d’affirmer que ces derniers proviennent du fondement même de la zone euro. Au contraire, elle pourrait en être la solution. Certains pays de la zone ne sont plus à même de rembourser leur dette, de fait, une sortie de la zone n’est pas envisageable ; leur dette serait réévaluée du montant de la dévaluation de leur nouvelle monnaie, parallèlement à une hausse des taux d’intérêts. C’est pourquoi un renforcement de l’intégration européenne semble judicieux. Effectivement, la zone euro est séparée en deux, avec les pays en bonne santé économique d’une part et les autres. Dans ces conditions la transformation de l’Union Européenne en un état fédéral pourrait être bénéfique. La zone euro serait alors plus optimale, car la mise en place d’un gouvernement économique avec un budget fédéral comme aux États-Unis, permettrait des transferts entres les pays les plus riches et ceux en difficultés. D’autre part ce fédéralisme ferait émerger une véritable politique économique et budgétaire commune, et par conséquent plus pertinente et performante. Certains économistes proposent la mise en place d’une « agence de la dette européenne qui émettrait des emprunts à la place des états », d’un impôt européen et de certaines règle de fonctionnement communes comme : « l'obligation pour les états de faire valider leur budget avant qu'il ne soit adopté par leur parlement, des sanctions allant jusqu'à la suspension du droit de vote au Conseil des ministres européens ou au Conseil européen en cas de violation des règles budgétaires. » Cette solution serait donc dans un premier temps d’avantage profitable aux pays en grande difficulté notamment grâce à la mutualisation des dettes. Mais il est important de noter que cette agence aurait un pouvoir de négociation plus important face au marché, et les meilleures conditions d’emprunt bénéficieraient alors à l’ensemble de la zone. Par ailleurs cette union plus forte ne ferait que renforcer la place de l’UE dans l’échiquier politique mondiale. Cependant l’Europe demeure culturellement très différente des États-Unis, il est donc légitime de se demander si l’instauration d’un tel fédéralisme est envisageable et s’il serait aussi efficient qu’aux États-Unis. En effet, les sentiments nationaux sont très prononcés en Europe. Le peuple européen n’est pas réellement prêt à accepter une fédéralisation de l’Europe. D’autre part, si l’Union Européenne dispose d'un droit de véto sur le vote des budgets, les parlements nationaux ne seraient plus indispensables. C’est pourquoi les dirigeants nationaux ne sont pas forcément en faveur d’un tel fédéralisme, qui représenterait par ailleurs une perte de souveraineté nationale relativement impopulaire.

La difficulté majeure reste financière, car une intégration européenne accrue entraîne une plus grande solidarité entre les pays et peu à terme entraîner une déresponsabilisation des états de la zone. Pour finir, les disparités économiques entre les pays de la zone semblent être trop importantes pour pouvoir être surmontées. C’est pourquoi l’Europe fédérale n’est encore qu’un projet ambitieux.

 Conclusion: Ces trois partis nous prouve la nécessité de prendre une décision. Une situation délicate pour laquelle une prise décision est nécessaire. Certes les arguments d’une explosions de la zone euro est alléchante mais la tendance reste tout de même à la fédéralisation. Cette dernière aurai des effets incommensurable sur l’avenir car n’oublions pas : une Europe fédéralisé deviendrait la première puissance économique et politique mondiale.    Sources:

http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/crise-de-la-zone-euro-4-options-95829 http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/documents/prev/prev0414/ze170414.pdf http://www.christianbiales.net/documents/EURO2.pdf  http://www.europe1.fr/…/commentsortirdelazoneeuro7988…  http://www.frontnational.com/le-projet-de-marine-…/…/europe/ http://www.bastamag.net/Crise-financiere-comment-des-fonds http://www.monde-diplomatique.fr/2013/02/TSIPRAS/48724 http://www.leblogpatrimoine.com/strategie/proteger-son-patrimoine-contre-leffondremen t-de-la-zone-euro.html http://www.lhemicycle.com/4530-le-vrai-probleme-de-la-zone-euro-cest-son-heterogeneit/ http://institutdeslibertes.org/tag/zone-euro?print=pdf-page...


Similar Free PDFs