ENT 9 intro sce po séance 9 de 10 PDF

Title ENT 9 intro sce po séance 9 de 10
Author John Doe
Course Introduction À La Science Politique
Institution Université de Bourgogne
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Cours sciences po dijon...


Description

Intro sce po, séance 9 de 10 Fin du ch. 7 Le travail de représentation politique est sans cesse à reprendre : la dispersion, la désunion, « l’état de nature » ou la « multitude », comme dirait Hobbes, peuvent sans cesse revenir. C’est la crainte du moins de la politique. Du XIXe à nos jours on parle peu de « multitude » et on craint moins que Hobbes la guerre civile. Mais en songeant aux classes apparues autour de révolution industrielle on craindra que déchirant l’unité du peuple surgisse une « populace » frustre, une foule grossière, plus animale qu’humaine, plus naturelle que spirituelle. Ici s’avivera, via l’opposition entre conservatisme et socialisme, l’antinomie de la communauté : nationale, au-delà des classes ; internationale, de classe mais au-delà des frontières. Mais, socialisme et conservatisme, chacun aura sa « populace » redoutée. Vue de gauche, très à gauche, plus communiste que socialiste, l’unité du bon peuple populaire sera menacée par le Lumpenproletariat, « le prolétariat en haillons », louche, plus ou moins délinquant et violent, sans aucune conscience politique, prêt à se donner aux Louis-Napoléon Bonaparte et autres aventuriers – version contemporaine, moins internationaliste et plus centriste : « danger du FN, parti des perdants de la mondialisation ». Vue de droite, très à droite, la droite extrême, l’unité du bon peuple national sera menacée par les ennemis de l’intérieur, francs-maçons, juifs et ennemis des traditions nationales – version récente, qu’on trouve aussi près du centre : « la laïcité républicaine menacée on sait bien par qui ». Étant donné la façon dont de telles figures du bon / mauvais peuple peuvent s’opposer mais aussi se superposer, il est délicat de parler en général de « populisme », notion critique née à gauche (le Lumpenproletariat se jetant dans les bras de Napoléon III) et qui s’est diffusée vers la droite, se retrouvant dans la critique la plus banale du FN, à gauche comme à droite.

2° Critique de la critique du populisme 1° Le « populisme », ou comment (dis)qualifier le FN en le requalifiant. En élaborant sa notion de « populisme », P.-A. Taguieff vise notamment une cible précise. Un problème se pose alors à divers historiens et politistes. Surpris par la percée électorale du FN puis par sa persistance, ils se demandent alors comment le qualifier. En-dehors de leur cercle, beaucoup considèrent que le FN comme une formation « fasciste ». Mais les collègues historiens de Taguieff s’opposent à un historien (Zeev Sternhell) qui a voulu écrire l’histoire d’un fascisme à la française et même la préhistoire française, plutôt qu’italienne, du fascisme. Ils soutiennent qu’il n’y a jamais eu de fascisme en France. Le FN s’apparente donc à autre chose. Mais quoi ? À un « national-populisme » dit Taguieff. La notion de « populisme » qu’il élabore vise notamment à requalifier le FN, à le disqualifier

Intro sce po, séance 9 de 10 aussi, puisque populiste n’est pas un compliment, mais à le disqualifier de façon a priori moins stigmatisante qu’en le qualifiant de fasciste. Taguieff s’oppose ainsi à « l’antifascisme » qui a contre lui, lui reproche-t-on, d’être à contretemps, triomphant après 1945 quand il n’y a plus de régime ou de menace fasciste : c’est une posture sans portée politique, une indignation bienpensante, dit-on. Même critique vis-à-vis de « l’antiracisme » : c’est une posture archaïque quand plus personne ne dit qu’il y a des races biologiques et une hiérarchie biologique des races. Pour être exact cependant il faudrait dire que presque plus personne ne le dit en public, ce qui est différent : d’abord parce que certains l’ont dit en public dans les 20 dernières années et ensuite parce qu’on peut dire entre-soi ce qu’on ne peut pas dire en public. Il y a quelque chose de gênant dans les critiques de Taguieff. Il est vrai qu’il y a quelque chose parfois, souvent peut-être, d’une posture dans l’antifascisme et l’antiracisme. Mais ils n’y sont pas réductibles et l’anti-antifascisme et l’anti-antiracisme tournent eux-aussi à la posture, une posture contre une posture ; et une posture anti-postures risque de conduire à un enfermement dans les postures plus qu’à autre chose. 2° « Le FN a remplacé le PC comme 1er parti ouvrier de France ». C’est cette idée courante sur le FN qui accrédite celle de son « populisme ». Le FN serait devenu « le parti des ouvriers », fondant ses succès sur un électorat populaire aux penchants xénophobes, avec un goût naturel pour l’autorité et assez ignorant, ignorant avant tout de l’économie – la preuve, dit-on, les gens votent pour lui alors que son programme économique est absurde. De fait, le FN est le parti qui a le plus d’intentions de vote dans les « milieux populaires » et c’est dans ces milieux que l’on vote ou que l’on a le plus l’intention de voter pour le FN, autour de 30% dit-on ; mais le FN n’est pas le parti pour lequel votent la plupart des gens issus de « milieux populaires » : manquent à l’appel 70% des gens. Problème : le cliché du « FN parti des milieux populaires » suppose que les clivages entre partis politiques correspondent étroitement à des clivages sociaux, entre groupes sociaux. Il suppose que les clivages sociaux, quasi-« naturels », sont quasi-naturellement des clivages politiques et, au fond, que la politique est quasi-naturelle. Pourtant, dans les 1970s 40% des ouvriers votaient à droite : on était très loin d’une classe ouvrière existant naturellement comme groupe politique et alignée comme un seul homme derrière le PC. Le PC a essayé de se faire le représentant d’une « classe ouvrière », d’agir et de parler en son nom. Certes, mais ça ne signifie pas qu’il soit parvenu à la faire exister politiquement avec une certaine unité : ça signifie seulement qu’il a essayé de prendre la tête du mouvement ouvrier. Comme celui de tout parti politique, l’électorat du PC était mixte :

Intro sce po, séance 9 de 10 les intellectuels p. ex. y étaient surreprésentés. Idem pour le FN : croire qu’il est devenu « le parti des ouvriers » c’est oublier que son électorat est hétérogène et que les ouvriers sont loin de voter pour lui comme un seul homme. 3° L’idée du FN « 1er parti ouvrier », « parti populiste qui marche » contrairement au Front de gauche p. ex., « parti populiste qui ne marche pas », repose sur un contresens : les « classes » n’ont jamais existé « en soi », contrairement à la vulgate marxiste supposant l’existence de « classes en soi » qui deviendraient des « classes pour soi » en prenant conscience de leurs intérêts et en développant une conscience de classe. Elles ont toujours été l’effet d’efforts de représentation politique, de mobilisations politiques, jamais achevées. Ni « les classes en soi » ni « les électorats en soi » ne sont déterminants. C’est ce que font et disent les professionnels de la politique, ce que font et disent ceux qui font profession d’agir / parler au nom de groupes politiques qui est déterminant. En se focalisant sur les électeurs et ce qu’on croit en savoir on oublie le rôle des professionnels de la politique et on ignore : -que la nature du FN ne tient pas seulement au FN, au FN en soi et à son électorat en soi, mais à ses relations avec les autres partis avec lesquels il est en concurrence ; -qu’au lieu de représenter / faire exister politiquement le peuple / des groupes, les professionnels de la politique aujd’hui veulent de plus en plus souvent (pas tous et pas toujours mais de plus en plus souvent) « répondre aux attentes » des électeurs, les « refléter », en fonction de sondages, au lieu de « créer » le peuple / des groupes. Il suffit de lire dans la presse le compte-rendu standard des débats agitant un parti : untel critique le choix de son parti de mettre en avant tel thème parce que, selon lui, ce n’est pas ce que veulent les électeurs ; mais les autres assurent que si, c’est ce thème qui va marcher – même raisonnement que dans une étude de marché : les gens veulent du gel douche, pas du savon – à moins qu’en fait ils préfèrent du savon de Damas ou à l’huile d’olive. La vision du « populisme » comme appel au peuple vs. les élites et dérive de la démocratie ne correspond pas à la réalité historique : la démocratisation s’est faite par appel au peuple = mobilisation du peuple, de classes populaires en particulier qui étaient et sont très peu politisées (cf. les électeurs suivant Tocqueville en 1848), et par revendication de droits nouveaux – ex., le suffrage universel puis en 1913 l’isoloir et d’autres dispositifs pour protéger des pressions ceux qui « votaient mal » (domestiques ou ouvriers congédiés p. ex.). ! Ch. 8. Formation et transformations du Front National

Intro sce po, séance 9 de 10 Un résumé possible : créé pour être la vitrine électorale de groupuscules peu présentables, Jean-Marie Le Pen devant permettre cette insertion dans le jeu des élections, le FN est devenu avec Marine Le Pen une machine électorale aux références idéologiques moins immédiatement reconnaissables. On se concentre d’abord sur ses fortunes et infortunes électorales ; on parlera d’idéologie pour finir et avant de sa stratégie.

1° Chronologie du Front National Fait frappant : la longévité d’un parti dont l’émergence a surpris, qui a été plusieurs fois donné pour moribond, la dernière fois en 2007, qui s’est complètement déchiré une fois puis presque déchiré mais qui a ré-émergé à chaque fois et qui ne s’est jamais aussi bien porté en termes électoraux (ses résultats aux départementales, en-dessous des attentes de ses responsables, leurs attentes exprimées en tout cas, restent les meilleurs de son histoire). 1945-début 1980s : à part l’épisode du poujadisme, les scores électoraux de l’extrême-droite sont très faibles. Discréditée après Vichy, elle est marginalisée à droite par le gaullisme. Le FN est créé en 1972, avec JM Le Pen mais pas par lui (on y reviendra entre ch. 8 et 9). En 1974 aux présidentielles JMLP recueille moins de 1% des voix. En 1981 il ne peut pas se présenter faute des 500 parrainages d’élus nécessaires. Au début des 1980s le FN, encore jeune, semble presque mort. En revanche, idéologiquement, l’extrême-droite renaît dans les 1970s ; de là nombre de thèmes aujd’hui répandus, qui ont aussi des racines plus anciennes. La percée électorale du FN vient après la 1ère alternance, dans un contexte de guerre froide. Elle est très rapide puis plafonne, limitant l’horizon du possible de JMLP et du FN jusqu’à ce que Marine Le Pen entreprenne une certaine transformation du parti. Le FN obtient ses premiers succès électoraux à Dreux, via son Secrétaire général Jean-Pierre Stirbois qui conclut une alliance avec le RPR lui permettant de devenir adjoint au maire. Côté RPR, certains, Simone Veil notamment, condamnent l’alliance. J. Chirac en revanche déclare qu’il n’aurait « pas du tout été gêné de voter pour la liste RPRFN au 2nd tour (…) cela n’a aucune espèce d’importance d’avoir 4 pèlerins du FN à Dreux comparé aux 4 ministres communistes ». En 1983 JMLP recueille 11% des voix aux municipales à Paris XXe arrdt. En 1984, il est l’invité de l’émission politique la plus regardée en France à l’époque (L’heure de vérité). La même année, le FN fait 11% aux européennes. En 1986 : près de 10% aux régionales et législatives ; avec le scrutin proportionnel établi par Mitterrand et sur lequel reviendra la droite, 35 députés FN entrent à l’Assemblée nat’le.

Intro sce po, séance 9 de 10 Le parti demeurera entre 9 et 15% pendant longtemps. Sa progression très rapide, de l’incapacité à réunir 500 signatures en 1981 aux 35 députés en 1986, fait espérer à ses cadres qu’il va poursuivre sur sa lancée et peut viser le pouvoir, c’està-dire la Présidence de la République. Cette lancée est stoppée nette cependant par le « dérapage » de JMLP sur « le détail » : pendant la campagne de 86, interrogé à la radio sur les chambres à gaz JMLP parle d’un « détail ». Il s’empêtre et finissant par retourner les questions du journaliste pour se défendre il lui demande si les 6 millions de juifs exterminés sont « une vérité morale à laquelle on est obligé de croire » ; le propos est ouvertement révisionniste / négationniste. Dès lors, le FN, de plus en plus identifié à JMLP, avec départs et expulsions de cadres, n’a a priori plus d’autre avenir envisageable que la protestation, du moins au niveau national. Dans les 1990s, J. Chirac, qui avait approuvé l’alliance à Dreux, condamnera tout rapprochement avec le FN : c’est la mise en place d’un « cordon sanitaire » qui l’isole. Presque mort vers 1980, le FN passe encore près de la fin vers 2000. Après la mort de Stirbois, l’un des principaux cadres devient Bruno Mégret, ancien du RPR qui dirige la campagne de JMLP lors des présidentielles de 1988. En 1995 le FN conquiert 3 villes en Provence : Orange, Toulon et Marignane ; en 1997 s’ajoute Vitrolles dont la femme de Br. Mégret, alors inéligible, devient maire : ce sont les 1ères villes FN. Cependant le parti se déchire les années suivantes ce qui se termine par le départ des mégretistes. Près de 60% des secrétaires départementaux, ceux qui font vivre le parti « sur le terrain », suivent Br. Mégret qui fonde le Front National-Mouvement National. Après un procès gagné par JMLP, Marine Le Pen s’occupant des affaires juridiques du FN, le parti de Br. Mégret devient Mvt nat’l tout court, puis Mvt Nat’l Républicain (MNR) : en pratique, « Front National » tend à devenir une marque politique de la famille Le Pen. Cette désunion conduit à la dispersion des voix et le FN s’écroule. En 1999 aux européennes il fait moins de 6%. En 2001 seuls 9% des Français prédisent un avenir politique à JMLP. Mais le « 21 avril », 2002, il arrive au 2nd tour de la présidentielle. C’est un choc pour JMLP, qui l’a raconté plusieurs fois : inquiet, il se demande comment il gouvernerait s’il était élu : qui pourrait-il nommer PM, quel programme appliquerait-il, s’il dissolvait l’Assemblée combien de députés le FN pourrait-il espérer voir élire, etc. ? JMLP n’étant pas élu, l’avenir se présente plutôt bien pour le FN qui renaît alors que la gauche est assommée et que le chiraquisme est finissant.

Intro sce po, séance 9 de 10 Nicolas Sarkozy, qui à l’UMP a contre lui J. Chirac en personne, veut regagner les électeurs FN. Il promet de « nettoyer les cités au karcher », d’e débarrasser les habitants des « racailles », etc. : la « droite décomplexée » siphonnera un temps les voix du FN. 2007, nouvelle chute historique à la présidentielle. Aux législatives le parti fait à peine plus de 4% = son score le plus bas depuis la percée des 1980s. Nombre de ses candidats ayant moins de 5% se pose le problème du remboursement des frais de campagne et de la baisse des subventions publiques à฀ le FN doit finir par vendre son siège pour régler ses dettes. Ensuite, « l’ère Marine », avec un nouveau quasi-déchirement : Bruno Gollnisch, dauphin de JMLP, a voulu l’écarter mais c’est finalement JMLP et sa fille qui ont marginalisé Br. Gollnisch, qui l’a accepté, contrairement à Br. Mégret 10 ans plus tôt qui était parti. Un autre cadre très important cependant est parti : Carl Lang, successeur de Stirbois comme secrétaire général, élu député européen dans le Nord-Pas-de-Calais. Resté côté famille quand les mégrétistes ont fait dissidence il fait dissidence à son tour lors des européennes de 2008 quand Marine Le Pen se présenter en tête de liste dans la circonscription du Nord. Bref : d’un point de vue organisationnel, pérennisation d’une petite entreprise familiale, plusieurs fois au bord de la faillite mais qui a plus que jamais le vent en poupe. à฀ Qu’est-ce qui a changé à l’ère de Marine Le Pen, Présidente du FN depuis 2011 ? 2° Stratégies 1° Le choc du 21 avril (2002), JMLP est qualifié pour le 2nd tour de la présidentielle. Pour le FN c’est son plus grand succès électoral jusqu’alors. Paradoxalement, c’est un traumatisme pour le parti : ses cadres sont surpris par l’ampleur des mobilisations qui s’ensuivent, les électeurs de gauche votant massivement pour Chirac, formellement, en fait : contre Le Pen. La génération de Marine Le Pen, 30 ans environ vers 2000, le vit très mal : ils étaient persuadés auparavant, malgré le départ des mégrétistes, que JMLP arriverait un jour au pouvoir. Suite aux mobilisations anti-FN, la plupart des cadres de cette génération, d’autres cadres plus âgés aussi, réalisent soudain que JMLP ne sera jamais PR et que le FN ne prendra jamais le pouvoir tant qu’il restera le même. Dès 2002, Marine Le Pen met en place une cellule de réflexion sur l’échec. 2 conclusions : à฀ Les dérapages contrôlés, par stratégie de provocation, et les dérapages non contrôlés, le « détail » et d’autres, de JMLP décrédibilisent le FN : on prend la mesure du rejet suscité et l’importance du « cordon sanitaire » établi au milieu à peu près des 1990s. On se rend compte aussi de la faible implantation du parti, avec 4 villes FN seulement, aucune présidence de Conseil général ou de Conseil régional, aucune possibilité d’avoir des députés

Intro sce po, séance 9 de 10 sans scrutin proportionnel. La politique protestataire, qui a fait la visibilité politicomédiatique de JMLP, ne suffit pas quand on vise le succès à une élection présidentielle. Non seulement ça ne suffit pas mais ça peut même handicaper. à฀ Surtout, des sondages montrent que 40 à 60% des électeurs du FN ne veulent pas que JMLP devienne PR : il représente un danger pour la démocratie et n’a pas les compétences voulues pour gouverner. Nombre d’électeurs eux-mêmes sont donc loin d’être convaincus. Du point de vue d’un certain nombre de cadres et de militants, ces constats sont cruciaux. Beaucoup sont relativement peu diplômés, pas forcément dans l’absolu mais nettement moins que leurs homologues des partis de gouvernement : leur profil est assez opposé et le FN a régulièrement dénoncé, et continuera à dénoncer les énarques – le profil typique d’un responsable important au PS ou à l’UMP étant ScesPo / ENA. Les cadres et militants du FN sont des gens actifs et motivés, qui doivent parfois l’essentiel de leur culture politique au FN. Parfois encartés très jeunes, le parti a alors été leur école de la politique, leur « ScesPo/ENA ». Par conséquent, ils ont souvent une très forte loyauté envers le parti et JMLP. C’est le cas p. ex. de Louis Aliot, le compagnon de Marine Le Pen. Leur stratégie après les constats précédents : il faut dédiaboliser & crédibiliser le parti, notamment en formant des cadres pour montrer que le FN peut gérer les affaires publiques. 2° La renaissance du mégrétisme : ce qui sera mis en place correspond en partie au projet mégrétiste. Bruno Mégret et quelques autres avaient un profil de technocrates, rare au FN, banal dans les partis de gouvernement. C’est Br. Mégret qui en 1993 a préparé 300 mesures pour la renaissance de la France. Front national, programme de gouvernement, document à la base de ce dont dispose le FN en termes de programme et à la base encore de son programme en 2007. Br. Mégret en outre estimait que le FN devait en finir avec les « provocations » de JMLP. Sa stratégie : enfoncer le « cordon sanitaire » commençant à se mettre en place vers le milieu des 1990s, rassurer les électeurs de la droite de gvt et se présenter comme une « droite nat’le », la vraie droite. Dans les 2000s, certains mégrétistes de la même génération que Marine Le Pen reviennent au FN. Le but sera de professionnaliser le parti pour en faire un parti de professionnels et non d’amateurs ou de trublions de la politique : il faudra notamment entrer dans le vif des questions économiques et sociales. Le symbole de cette volonté : Florian Philippot. Il est né en 1981, entré à l’ENA en 2007, il a eu pour collègue à sa sortie de l’école un ancien bras droit de Br. Mégret. Il passe de la gauche souverainiste au FN auquel il adhère en 2010 pour devenir dès 2011 directeur

Intro sce po, séance 9 de 10 stratégique de la campagne de Marine Le Pen à la présidentielle puis vice-président du parti chargé de la stratégie et de la communication – les deux vont ensemble. Changement total, totalement voulu et éminemment stratégique, une stratégie de communication totalement nouvelle : Marine Le Pen devient connue à partir du 21 avril quand elle est invitée sur un plateau de télévision où elle tient tête aux ténors comme on dit des autres partis. Dès lors, le FN qui avait des relations très...


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