ENT 1 Intro sce po séance 1 de 10 PDF

Title ENT 1 Intro sce po séance 1 de 10
Author John Doe
Course Introduction À La Science Politique
Institution Université de Bourgogne
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Cours sciences po dijon...


Description

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1 Introduction à la science politique Séance 1/10. Introduction générale du cours

I. On commence par présenter le cours concrètement : le plan. On verra après ce qu’on peut entendre par « science politique ». Le cours aura trois parties et deux grands buts : vous êtes de nouveaux citoyens, les questions qui agitent la politique l’agitent souvent depuis un certain temps : il s’agit donc de vous donner quelques moyens de prendre la discussion en route, de la comprendre et d’y participer ; c’est valable pour chaque partie du cours vous êtes en droit, pas en science politique : il s’agit de vous faire porter un regard différent de celui que privilégie votre cursus juridique sur certaines choses parmi celles que vous pouvez étudier le plus ; c’est valable pour les deux premières parties du cours, la troisième portant sur des questions vous étudierez peut-être un jour selon vos choix d’options mais qui sont politiquement importantes, et actuelles. La première partie est intitulée « Pouvoirs d’État », vous voyez le lien avec vos cours de droit public ; la seconde est intitulée Cause du peuple », ça peut vous évoquer aussi quelque chose par rapport aux mêmes cours, et la troisième, puisqu’il y a dans le monde plusieurs États et plusieurs peuples, est intitulée « Politiques du monde », ce qui ne vous évoquera sans doute rien sauf si vous pensez qu’il existe un mot qui veut dire un peu ça, cosmopolite, ou cosmopolitisme, ou cosmopolitique, cosmos voulant dire monde, mais son sens est assez souvent ambigu voire pas très politique. Vous pouvez apercevoir un double lien entre les parties. Le premier est simple, c’est un lien thématique. État, peuple, monde : trois thèmes qui ne s’enchaînent pas selon une nécessité logique irrésistible mais leur rapprochement ne semble pas spécialement arbitraire ou bizarre. Le deuxième lien est plus compliqué et semble d’un autre ordre ; c’est celui que suggèrent les mots « pouvoirs » ; « cause », au sens d’une cause que l’on sert ou défend, pour laquelle on milite, c’est-à-dire pour laquelle on se bat, puisque militer veut dire combattre, c’est la même étymologie que militaire ou milice – pouvoirs, cause et politiques donc, un peu comme s’il s’agissait de distinguer des choses proches mais différentes. Dans la première partie, nous allons parler de l’État mais pas du point de vue de sa forme, unitaire ou fédérale, pas du point de vue du régime, parlementaire ou présidentiel, et pas non plus du point de vue de la séparation des pouvoirs, législatif, judiciaire, exécutif. Ce sera donc différent et complémentaire de ce que vous pouvez voir en droit public, notamment parce que

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la distinction traditionnelle des trois pouvoirs peut laisser perplexe sur un point : le nom du pouvoir exécutif, un nom assez étrange. Qu’est-ce que c’est ce pouvoir, le pouvoir de faire exécuter les lois et les décisions de justice ? Le législatif légifère, le judiciaire applique les lois et l’exécutif fait exécuter le tout ? Alors l’exécutif, en gros, ce serait la police. On ne pense pourtant pas à la police. Bizarre aussi : quand on parle du Président de la République et du Premier ministre on parle d’exécutif bicéphale ou de bicéphalisme administratif, administratif, pas exécutif. Il y a quelque d’étrange dans ces mots. Par ailleurs quand on parle des éléments constitutifs de l’État on énumère le territoire, la population et le gouvernement. Cette série vient d’autres questions, d’autres problèmes, que celle des pouvoirs séparés, législatif, judiciaire et exécutif, mais les deux séries se croisent : exécutif et gouvernement, c’est plus que proche. Pour autant on ne dit pas que les éléments constitutifs de l’État sont le territoire, la population et l’exécutif, encore moins la police, ou que les trois pouvoirs sont le législatif, le judiciaire et le gouvernement. On dirait que ces notions se frôlent sans se voir : c’est assez troublant. Si on revient au langage courant on oppose souvent l’État et la société ou l’État et l’économie. Pourtant est-ce que la société et la population ne sont pas plus ou moins parentes ? Comment peut-on opposer la société à l’État si la population est un de ses éléments constitutifs ? Peutêtre est-ce que la population et la société sont proches mais différentes ? Mais qu’est-ce qui les distingue ? Peut-être on ne se pose pas les mêmes questions à leur égard, peut-être qu’elles ne posent pas tout à fait les mêmes problèmes. Par exemple quand on parle de la société on évoque parfois ses tensions, des tensions sociales ; les tensions de la population en revanche on ne voit pas bien ce que ça voudrait dire. Admettons que la société et la population ne soit pas la même chose, ça se conçoit assez. Mais pourquoi au fait la population serait-elle davantage que l’économie un élément constitutif de l’État ? Les entreprises ont une nationalité. Est-ce qu’il y a des États sans économie ? Est-ce c’est parce qu’on oppose souvent l’économie à l’État et pas la population à l’État ? Pourtant le chômage par exemple est une question d’économie et un chômeur est un membre de la « population active », composée de ceux qui travaillent et ceux qui cherchent du travail. Et le chômage est l’un des problèmes les plus discutés depuis les années 1970 : on se demande depuis comment l’État pourrait réduire le chômage ; d’ailleurs est-ce que c’est possible, est-ce que l’État en est capable, est-ce qu’il en a le pouvoir ? Est-ce c’est possible à l’échelle d’un seul État ou est-ce que ça n’est possible, peut-être, qu’à une échelle européenne par exemple ? En conclusion, il y a quelque chose d’assez mystérieux avec ces mots qui nous sont familiers ; on dirait qu’on parle de choses et de problèmes voisins mais pas identiques, spécifiques. La

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première partie s’intitule donc « Pouvoirs d’État », pouvoirs au sens notamment de ce qu’il peut faire, de ce sur quoi il veut agir, et pourrait s’appeler aussi « Problèmes et pouvoirs d’État » ; c’est pour la symétrie avec les deux autres parties que je n’ai mis que « pouvoirs » mais on s’intéressa au pouvoir de l’État et au-delà de l’État à travers des problèmes. Il y aura trois chapitres, comme dans chaque partie, et une séance par chapitre. Le titre du premier chapitre, « Ordre, sécurité, populations », vous rappelle les attributions du préfet de département, pas sous l’autorité du préfet de région pour les questions d’ordre public, de sécurité des populations et les questions d’étrangers dont nous ne parlerons pas. Dans ce chapitre nous évoquerons notamment quelqu’un dont certains ont pu entendre un peu parler au lycée et qui s’appelait Michel Foucault : il a eu notamment l’idée de faire une histoire du pouvoir à partir des problèmes qu’il se pose, qu’on lui pose, et qu’il pose. Il ne s’agit pas de pouvoirs en place, du gouvernement Valls ou du pouvoir sarkozien comme on disait il y a quelques années, mais d’une histoire de la nature du pouvoir, de ses problèmes, des problèmes qu’il se pose, des problèmes qu’on lui pose, des problèmes qu’il pose, et du coup d’une histoire de l’État – d’où « Pouvoirs d’État ». Les problèmes d’ordre, de sécurité et de populations sont relativement récents et les notions de société et d’économie encore plus. On ne parlera pas de tout parce que ce serait trop long mais on essaiera d’éclairer le sens général de l’idée d’une histoire du pouvoir par un exemple et de saisir une transformation essentielle du pouvoir et de l’État. Ce sont des choses qui se passent en grande partie au XVIII-XIXe s. mais il n’y aura guère de dates à retenir : que des notions et des exemples. Dans le second chapitre, on étudiera une sorte d’État qui d’après son nom a un pouvoir divin : l’État-providence ; la Providence divine, c’est la façon dont Dieu veille sur sa création et sur les hommes, c’est le « pouvoir » de Dieu sur l’histoire. L’État-providence, rapidement, c’est l’État qui a posé le problème des relations entre économie et société notamment dans un souci de sécurité sociale, contre donc une « insécurité sociale ». On verra comment on peut distinguer trois types, trois modèles, d’État-providence, un genre d’État né en Allemagne à la fin du XIXe s. et dont on considère souvent, en raccourci, que le fondateur est le Chancelier Bismarck, l’artisan de l’unité allemande (autour de 1870). On notamment verra en quoi l’État-providence en France, aujourd’hui, est en partie bismarckien.

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Dans le 3ème chapitre, on verra comment, notamment en Allemagne, est née après la Seconde Guerre mondiale une certaine façon de poser le problèmes de relations entre l’économie et l’État qu’on appelle souvent néo-libéralisme. On verra ce qu’on entend généralement par néolibéralisme, un terme parfois un peu vague, et comment évolue l’État-providence aujourd’hui, le néolibéralisme étant réputé plutôt ennemi de l’État-providence et bien implanté en Europe. La deuxième partie s’intitule « Cause du peuple ». Qu’est-ce que ça peut vouloir dire, qu’est-ce que ça peut évoquer : « la cause du peuple », servir la cause du peuple, défendre la cause du peuple, invoquer le peuple ? Ça peut aller dans des directions assez différentes. La « cause du peuple » ça peut faire penser à la démocratie, le pouvoir du peuple ; c’est ce qu’évoque l’idée de souveraineté populaire, qui est une idée révolutionnaire ; il y a aussi de ça dans le terme « populisme », qui est un terme ambigu, contesté d’ailleurs. Le FN par exemple est généralement considéré comme un parti populiste mais le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon aussi ; politiquement, ils sont pourtant opposés. La cause du peuple par ailleurs, si certains la défendent, évoque le fait que « le peuple » puisse être accusé, critiqué, sans quoi il n’y aurait pas vraiment de raison de le défendre : de quoi, comment, par qui, pourquoi ? Le premier chapitre est intitulé « Droits », au pluriel. On commencera par parler de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le grand texte de la Révolution. Sans faire la liste des droits qu’elle énumère on verra en quoi consiste son originalité. On peut soutenir qu’elle tient dans l’identification de la liberté et de l’égalité, l’idée que la liberté et l’égalité sont une seule et même chose, pas deux choses différentes. Pour autant, il est difficile de dire ce qu’elles sont : on reconnaît facilement la liberté là où elle n’est pas, en Corée du Nord par exemple, idem pour l’égalité, mais il est difficile de dire ce qu’elles sont là où pensent les trouver. Et il est très difficile de ne pas les opposer : c’est ce qu’on a fait sans cesse après et depuis la Révolution. On verra comment cette idée compliquée a pu alimenter les grandes « luttes socio-politiques », comme on dit, des XIXe et XXe siècles ; on expliquera aussi ce que signifie cette expression très légèrement vieillie mais assez courante et dont vous n’êtes sans doute pas familiers. On verra aussi comment envisager la démocratie différemment à partir de ces questions : moins comme un régime politique, au sens de régime démocratique, que comme un certain type de processus, des processus, des périodes, des moments de démocratisation.

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Le chapitre suivant est intitulé « Droite / gauche ». On verra comment s’est formé ce clivage qui nous fait concevoir la politique de façon spatiale, à droite / à gauche, comme un espace, et comment sont apparues différentes idéologies, le libéralisme, le socialisme et le conservatisme en particulier. Elles sont apparues en se distinguant les unes des autres et se sont distinguées, entre autres choses, par leurs rapports aux idées de peuple et de société. Comme les trois idéologies sont apparues après la Révolution on verra un peu comment elles ont pu évoluer plus récemment. Bref, le but sera de faire un peu la carte d’un espace politique avec des idéologies, un espace politique idéologisé. On le fera à la fois à très grands traits et sur quelques points, sinon il faudrait y passer tout le cours. Et c’est difficile : l’espace politique devient assez mouvant et pas très lisible, un peu comme si certains repères s’effaçaient. Songez par exemple que plus personne ou presque ne se dit « conservateur » : ce sont toujours les autres qu’on traite de « conservateurs » ; pourtant le conservatisme a été élaboré et revendiqué comme tel et a priori vouloir conserver plutôt que détruire, ce n’est pas illégitime en effet. Le troisième chapitre est intitulé « Représentation et populisme » et on verra comment on peut essayer de comprendre ce qu’est le populisme, ce n’est pas très clair, et comment il peut s’articuler aux dispositifs de représentation politique. On expliquera notamment un paradoxe ancré dans un dispositif comme l’élection de « représentants ». C’est un paradoxe inhérent, intrinsèque, à la représentation moderne, dont on ne peut se défaire. On parlera de la France mais aussi d’autres pays. On sortira donc un peu de nos frontières, comme y invite d’ailleurs l’idée courante de « la montée des populismes en Europe » : vous pouvez lire ça dans tous les journaux. La troisième partie, « Politiques du monde », portera sur des questions de monde comme l’indique son titre. On essaiera de faire jouer les deux sens ordinaires du mot : le monde au sens de tout ce qui existe, la planète, le monde tel qu’il va, sur lequel on peut ouvrir les yeux, comme quand on dit : « sortez un peu de chez vous » ; et le monde, ou plutôt les mondes, au sens de tel et tel monde, comme si vous alliez en Mandchourie et que vous reveniez en disant que c’est vraiment un autre monde. Donc le monde comme totalité et la pluralité des mondes, qui peuvent être en « guerre », mais à partir desquels on tente aussi, parfois, de faire ce qu’on appelle un monde commun, partagé ; c’est le sens intéressant de ce qu’on appelle « diplomatie ».

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Le premier chapitre, « Un monde d’États », nous rappellera, malgré son titre, qu’il n’y a pas que des États dans le monde mais qu’une carte du monde aujourd’hui, une carte lambda, est couverte d’États, en particulier depuis la décolonisation. On parlera donc notamment de déclarations d’indépendance, de décolonisation et de relations internationales. Avant cela on parlera de Thomas Hobbes, le premier, en simplifiant un peu, à avoir imaginé l’État comme personne, la personne de l’État. Vous l’avez sans doute un peu vu mais on verra qu’il l’a imaginé dans un contexte très particulier, en Europe, de guerre civile et de guerre de religion et, en même temps, de rencontres entre l’Europe et le Nouveau Monde : l’Amérique et les « Indiens ». C’est essentiel dans la formation de l’idée aujourd’hui courante, surtout dans une Faculté de droit, de l’État comme personne. Le titre du second chapitre, « Malaises dans la communauté int’le », fait écho au titre, pas aux thèses, d’un livre de Freud : Malaise dans la civilisation, publié après la Première Guerre mondiale. Il portera sur certaines tensions traversant cette « communauté internationale » dont l’invocation courante, il suffit de lire parfois le journal ou de regarder la télévision pour en entendre parler, occupe plus ou moins, différemment, la place qu’occupait l’expression « la civilisation » avant la décolonisation, en gros avant qu’on cesse de considérer officiellement qu’il y avait des civilisés et des barbares, ou, dans les années 1950 encore, des « peuples moins avancés ». Je voulais d’abord croiser des choses récentes avec une question très ancienne et très actuelle, l’iconoclasme, c’est-à-dire la destruction des images, notamment religieuses. Aussi bien ce qu’on appelle depuis le XVIIIe s. et « les Lumières », « l’esprit critique », en guerre contre ce qu’il appelait « la superstition », est-il une forme parmi d’autres d’iconoclasme. Cependant l’actualité des derniers jours tend à me dissuader d’en parler rapidement au risque d’être trop schématique, pas assez précis, et de susciter des malaises inutiles sur un sujet explosif depuis très longtemps, depuis le Pharaon Akhénaton il y a 3500 ans. Donc je ne sais pas encore de quoi exactement on parlera ; vraisemblablement d’une tradition de critique des interventions internationales qui est très ancrée dans les débats publics et de quelques événements, situations et interventions internationales qui ont divisé, troublé, gêné, embarrassé la « communauté internationale ». Le troisième et dernier chapitre de la partie et du cours, « Rationalisme de la domination du monde et politiques de la Terre », croisera deux choses.

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Première chose, une présentation d’un auteur de référence, Max Weber, l’un des fondateurs de la sociologie. Il est souvent cité en science politique en raison de deux longues conférences publiées sous le titre Le savant et le politique. On ne parlera pas des conférences mais de la question clé que se posait Weber : en quoi consiste et d’où vient ce rationalisme « moderne » ou « occidental » qu’il appelait « rationalisme de la domination du monde », au double sens de maîtrise de la nature et de conquête du monde ? 2ème chose, des questions de politiques de la Terre – il y a des politiques de l’enseignement, de l’agriculture, etc., il peut bien y en avoir de la Terre. On les envisagera sous deux angles : -

les négociations diplomatiques visant à conduire, en décembre 2015 à Paris, à l’adoption d’un traité international pour limiter le changement climatique : ce sera l’événement « mondial » de l’année et vous entendrez parler de plus en plus ;

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les projets consistant à modifier l’atmosphère pour éviter le réchauffement sans négocier de traité, sans diplomatie, et en continuant à polluer de plus en plus – c’est un peu le dernier stade du « rationalisme de la domination du monde » ; nous risquons de le connaître puisqu’il y a déjà des diplômes de geoengineering.

II. « Science politique » Sans se demander ce qu’est la science politique par définition, par essence, en soi, qu’entendon, que peut-on entendre par science politique ? L’expression est courante dans le monde de l’enseignement supérieur, entrée au lycée depuis quelques années, en Tale ES, mais un peu intrigante. Pourquoi intrigante ? Quand on parle de science politique au lieu de vie politique est-ce qu’on pense à une science de la politique qui pourrait la libérer de ses aspects « subjectifs » et « passionnels », la rendre plus « objective », plus « rationnelle » ? Est-ce avec le souci de rendre la politique plus scientifique ? Est-ce qu’une « science politique » pourrait dire ce qu’il faut faire, comment réformer l’État, maintenir l’ordre, éviter la guerre, surmonter les divisions, refonder la République ? C’est un peu le sens qu’avait l’expression quand en 1872 a été créé ScesPo, dont on va parler. On peut penser que plus personne ne songe que la politique puisse être rationalisée par une science. D’un certain point de vue c’est une idée vieillie. Mais ce n’est pas que du passé. L’idée de « science politique » peut intriguer d’autant plus qu’en la méditant un peu, sans la définir, juste en l’écoutant, on peut s’apercevoir qu’elle est révélatrice de notre rapport général à la politique. C’est une idée qui vient de loin en effet et qu’on a tous un peu en tête.

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Elle réapparaît quand on se plaint de la politique, ce dont on se prive rarement ; quand on se dit qu’il faudrait que la politique soit plus souvent confiée à des gens compétents, de gens qui savent, des experts peut-être : qui ne l’a jamais pensé ? Problème : ça ne marche pas bien avec démocratie de vouloir remettre les choses publiques à des spécialistes savants. Les grandes raisons pour lesquelles l’expression « science politique » est devenue courante bien qu’intrigante tiennent : 1) à la création en 1872 de l’Ecole libre des sciences politiques, libre au sens de privée, qui a a changé de statut en 1945 et qu’on appelle aujourd’hui ScesPo. Elle a longtemps incarné les sciences politiques ou la science politique en France et l’incarne encore largement. 2) à l’institutionnalisation et à la spécialisation de ce qu’on appelle une discipline. Spécialisation : se distingue par exemple de l’histoire, de la sociologie et du droit public. Institutionnalisation : ne s’en distingue pas seulement voire pas spécialement par des...


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