Évolution de la musique disco PDF

Title Évolution de la musique disco
Author Colas MARX
Course sociologie de la musique
Institution Université Sorbonne Nouvelle
Pages 4
File Size 97.5 KB
File Type PDF
Total Downloads 26
Total Views 137

Summary

Download Évolution de la musique disco PDF


Description

La musique Disco : de génération en génération, entre révolution et nostalgie. À l'aube des années 60, se crée une évolution de la musique avec le mouvement « Yéyé ». Il y a un retournement de situation par rapport à la nouvelle génération, qui jusqu'alors s’intéressait aux chansons à texte comme celles de Jacques Brel, Georges Brassins, Georges Moustaki, Jean Ferrat, Barbara ou encore Gilbert Bécaud. Autrement dit toute la génération des poètes chanteurs. Ces artistes venaient principalement du cabaret et se sont fait connaître par leurs textes, primordiaux, considérés comme des poèmes pouvant être pris à part de la musique et étudiés à l'école primaire ou au collège. La musique était quant à elle mise au second plan. Alors que la nouvelle génération sature, une scission s'entrevoie entre les parents et les enfants, qui eux ont envie de quelque chose de novateur, correspondant plus à leur génération. En Angleterre dans les années 60, des groupes comme les Beatles et les Rolling Stones sont déclencheurs d'une hystérie. Le public réagit différemment dans les concerts en se levant dans la salle, en dansant, en cassant les fauteuils ou en hurlant. En France, ce phénomène apportera un courant de jeunes chanteurs comme Eddy Mitchell, Sylvie Vartant ou Claude Francois, et les artistes vont devenir les « copains » de cette nouvelle génération. De ce comportement générationnel va naître un journal appelé « Salut les copains » (« copain » ayant pour signification la personne avec qui on partage son pain, avec qui on a une relation proche, intime). Durant cette période on appelle plus les chanteurs par leur nom mais par leur prénom comme Johnny, Sylvie ou encore Cloclo. Ce courant crée un écart entre les deux courants de chansons françaises et de musiques plus populaires de la génération des Yéyé. « Yéyé » a une signification qui vient du chant des esclaves. C'est inspiré de « Oh yes my Lord », venant des chants noirs américains, des incantations à Dieu. Ces esclaves passaient par la musique pour exprimer leur douleur. De « Oh yes my Lord » que l'on retrouvait dans les chants gospels, s'est découlé « Oh Yes », que l'on retrouve d'ailleurs chanté d'une voix grave à la fin des chansons Rock and Roll. Enfin, ce « Oh Yes » a été transformé en « Yéyé ». Ce mouvement fait naître beaucoup d'artistes comme ceux cités ci-dessus, mais petit à petit le courant va s'essouffler… La musique Disco est née d'un compositeur et musicien français d'origine italienne connu sous le nom de Cerrone, de son vrai nom Marc Cerrone. Un jour, Cerrone est en studio et fait une rythmique avec la grosse caisse (le pied de la batterie), un rythme que l'on peut comparer au rythme cardiaque d'un être humain. Alors qu'il cherchait un nouveau courant musical, il se dit que ce son est plus efficace et poussera les gens à danser. Ils seront alors plus proches de la musique en dansant sur le rythme cardiaque. Il a donc travaillé sur le « poum poum poum » de la grosse caisse et s'est

rendu compte que c'était interessant de faire ce qu'on ne faisait jamais avant : mettre la grosse caisse en premier plan des mixages sonores. Jusqu'alors c'était d'avantage la caisse claire, la cymbale ou le charley stone qui était mis en avant. On ne sait pas exactement si c'est un hasard ou volontaire de sa part mais il s'est rendu compte que cette technique donnait un nouveau son, une nouvelle patte. Sur ce « poum poum » il a progressivement fait rentrer une basse, des cordes, une guitare et a trouvé interessant d'avoir une partition évolutive, en adéquation avec la danse. Cerrone est donc le premier à faire de la musique disco avec des albums comme Cerrone's Paradise et Super Nature en 1977 (qui sera d'ailleurs un des plus grands hymnes du disco). Ces deux albums seront un succès immédiat. C'est une musique qui va être vendu pour « le public des discothèques » et évoluera dans celles-ci, d'où le nom de ce style musical : le « disco ». Les musiques de danse rappellent les musiques de transe, autrement dit les musique tribales, ancestrales qui ont toujours existé. Dans ces musiques, les gens sont tellement portés qu'ils sortent d'eux même. La musique disco popularisera ce phénomène d'extériorisation, qui plus tard conduira aux « raves » techno, transe ou de musique électronique en générale, s'adressant majoritairement au public jeune (de 20ans à 30ans). Le projet de Cerrone a donc amené un revirement de situation, accompagné encore une fois de musiciens plutôt anglo-saxons, notamment les Bee Gees avec des titres comme Stain' Alive en 1977, Boney M avec Daddy Cool en 1976, LaBelle avec Lady Marmalade en 1974 ou encore CHIC. Autour du globe, de nombreux groupes comme ABBA et artistes vont reprendre l'idée de Cerrone pour faire de la musique disco. Nous pouvons aussi noter l'influence que les Bee Gees ont apporté à ce nouveau style avec le film Saturday Night Fiver, où la bande son originale est emprise de disco. En France, les artistes commencent à s'essouffler au niveau de la génération « Yéyé », ils sont dans le creux de la vague. Sheila sera la première en France a avoir l'instinct de reprendre la musique disco pour l'adapter en français. Faisant partie de la génération Yéyé avec L'école est finie en 1963 ou Une petite fille de français moyen en 1968, elle était elle aussi dans le creux de la vague. Elle a démarré dans les années 60, identifiée comme la petite fille modele et propre sur elle. L'époque des yéyés commençant à s’essouffler, elle écrit une chanson disco s’appelant Love me Baby avec son nouveau groupe Sheila Black Devotion. Elle s'est dit que si elle arrivait dans une maison de disque avec une chanson disco elle se ferait jeter de partout, de part son identité dans le passé. Elle n'a donc pas mis son nom mais celui du groupe qu'elle avait créé. La chanson a tout de suite marché, et le public reconnaissant sa voix et son allure, lui apportera encore plus de succès. Elle a ouvert le mouvement disco en France en signant chez Carrère : Claude Ayot, dit Carrère est le premier à populariser le disco en France au sein de sa maison d'édition. De là, une grande partie des artistes has-beens de la génération yéyé vont reprendre les rythmes disco. Ils vont composer des titres, et adapter des chansons déjà existantes aux Etats-Unis ou en Angleterre pour le public

français. La musique disco est extrêmement portée sur le public homosexuel masculin qui prendront ces artistes comme des icônes. L'artiste Patrick Juvet, faisant auparavant des chansons quelque peu « à midinettes » avec son premier 45 tours Romantique pas morts en 1971 va emprunter le chemin du disco en « surfant sur la vague ». Il se met des paillettes et des étoiles autours des yeux à la David Bowie et connaîtra un véritable succès avec Où sont les femmes en 1977. Un autre artiste, Claude François, ayant eu un succès énorme s'est aussi retrouvé dans ce creux : ses concerts marchaient bien mais il vendait de moins en moins de disques. Il s'est alors rapproché d'un auteur, Etienne Roda-Gil en lui demandant de lui écrire une chanson. Etienne Roda-Gil, a écrit plus de 700 chansons interprétées par de nombreux artistes comme Julien Clerc, France Gall, Johnny Hallyday, Juliette Gréco, Vanessa Paradis, Barbara, Françoise Hardy, Dider Marouani, Catherine Lara, Richard Cocciente, ou encore Louis Bertignac, … Etienne Roda-Gil refusera d'écrire pour Claude Francois mais ne lâchant pas l'affaire, celui-ci obtiendra un déjeuner avec l'auteur. Il lui racontera son enfance à Alexandrie : Claude Francois partira en colère. En voyant la personnalité du chanteur, et ému par son enfance, Étienne Roda-Gil va lui écrire Alexandrie Alexandra et acceptera donc d'être son auteur. Ils enregistreront le titre ensemble en studio. Claude François meurt trois jours après l'enregistrement, et ne connaîtra pas le succès de cette chanson mythique. Alexandrie Alexandra sorti en 1977 est donc une œuvre posthume. Le titre sera vendu en millions d'exemplaires d'abord parce que Cloclo venait de mourir mais également parce que la chanson fonctionne énormément et fonctionne encore. On le voit bien lors d'une soirée, que ce soit au second ou au premier degré, les gens l'adorent. En parallèle, beaucoup d’artistes qui étaient eux aussi dans le creux de la vague ont suivi le mouvement du disco. Dalida par exemple, avait eu un grand succès dans les années 60 et a reprit dans les années 70 ses chansons avec une orchestration disco. Nous pouvons souligner certains titres comme J'attendrais en 1975, Laissez moi danser en 1979, Ça me fait rêver en 1978 ou encore Mourir sur scène en 1983. Même de son vivant, elle deviendra la plus grande icône de la communauté LGBT en France. L'influence du disco peut également se ressentir chez des artistes comme France Gall et Michel Berger qui ont également intégré une orchestration disco dans leur musique, avec des titres comme Musique en 1977 ou Viens je t'emmène en 1978. En 1979, le phénomène de Starmania marque l'arrivé d'un essoufflement de la musique disco en France. Michel Berger et Luc Plamondon ont cherché des producteurs pour leur Opéra Rock ambitieux, mais n'en ont pas vraiment trouvés. Une représentation au Palais des Congrès a tout de même eu lieu, mais celle-ci sera reconnue comme un échec auprès des médias. La comédie musicale sera enregistrée et le succès de celle-ci sera due au jeune public qui reconnaitra la

naissance d'un nouveau style, d'une identité musicale novatrice méritant une médiatisation importante. Les influences musicales évoluent avec les changement des sociétés. Les mouvement sont toujours générationnels et nous pouvons le vérifier en fonction du jeune publique : tout ce qui est « teenager ». Le public des 15ans - 20ans amène les nouveaux courants musicaux car ils ont entendu la même musique depuis qu'ils sont chez leurs parents et ont envie d'autre chose. La musique disco va s’arrêter avec l'arrivé d'un nouveau courant musical accompagné d'artistes comme Michel Jonasz, Laurent Voulzy, Alain Souchon ou Véronique Sanson qui eux font parti d'une nouvelle génération. La nouvelle variété française évoluant parallèlement au punk. Celui-ci prendra place au sein du paysage musical, une hybridation de genres musicaux va alors continuer. Le disco va s’arrêter là, dans les années 80. En revanche, à partir des années 90 jusqu'à aujourd’hui le disco réapparaitra et les vielles musiques ressortiront. Celles-ci reviendront « à la mode » pour leur coté nostalgique. De plus, le retour du vinyle offrira à la jeune génération l'opportunité de découvrir de nombreuses musiques disco. D'autres artistes feront deux, trois tubes avant de disparaître comme Larousso avec Tu m'oublieras en 1999, Ophélie Winter avec Dieu m'a Donné la Foi en 1996, K.Maro avec Femme Like U en 2004 ou encore Lady de Modjo sortie en 2000. Peu de temps après, ce courant changera encore avec l'arrivé du rap. Aujourd'hui, le disco est l’hymne de la nostalgie, passe sur quelques radios populaires rétro comme Nostalgie, et occupent une grande partie des playlists de soirées, de mariages, et d'anniversaires....


Similar Free PDFs