Fiche-Grammaire-L interrogation - Grammaire Méthodique du français PDF

Title Fiche-Grammaire-L interrogation - Grammaire Méthodique du français
Author Kévin Bonnel
Course Lettres
Institution Université de Pau et des Pays de l'Adour
Pages 4
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Summary

Fiche Concours CAPES Lettres...


Description

L'interrogation Sources : -Rapport du jury 2006 p 98 à 100 - Site Persée : http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_2004_num_82_3_4850 article « Les modalités en français » , par Nicole Le Querler -Grammaire du français -GMF Notion problématique : -L'interrogation a pour but de poser une question, signifiant un fait manquant. Mais ce n'est pas sa seule fonction. Plusieurs modalités d'inscriptions de l'interrogation. -percontatif veut dire interrogatif, qui n'est pas assertif. Terme employé pour les mots subordonnée interrogative -La modalité a englobé de nombreux aspects (types de phrase : assertif, hypothétique..., temporels...) Selon Le Querler la modalité est « expression de l'attitude du locuteur par rapport au contenu propositionnel de son énoncé ». Il exclut l'assertion simple, qui exclut toute marque de modalisation, où l'attitude du locuteur est informative, ou bien le locuteur marque un constat. Attention, il faut distinguer mode et modalités : une modalité peut être marquée par divers modes et en même temps un mode peut marquer diverses modalités, il y a de multiples marqueurs modaux (adjectifs, adverbes, interjections, …) Les marqueurs modaux sont donc divers et peuvent se combiner entre eux : intonatifs, lexicaux, morphologiques ou syntaxiques. - « L'interrogation » est une modalité qui met en débat le contenu de l'énoncé. La notion « d'interrogation » se situe entre l'analyse syntaxique de la phrase et l'approche énonciative de l'énoncé. Parmi les phrases énonciatives se trouve le type interrogatif qui comporte des structures et moyens morphologiques variés. La phrase interrogative exprime une demande d'informations adressée à un locuteur, une question qui généralement appelle une réponse. Il existe plusieurs portées d'interrogation, l'interrogation totale porte sur la totalité du contenu (et nécessite une réponse par oui/non), l'interrogation partielle sur un des éléments de l'interrogation, élément qui cherche à être explicité, cet élément peut être le sujet, l'attribut, l'objet du verbe, ou un complément prépositionnel. Syntaxiquement, l'interrogation directe est marquée morphologiquement par un point d'interrogation placé en fin de phrase qui est l'équivalent de l'intonation à l'oral , qui peut être montante (ex. : Tu viens?) ou descendante (ex. : Qui est venu?). L'interrogation indirecte ne comporte pas ces marques, elle est généralement introduite par un verbe percontatif, (c'est-à-dire qui marque sémantiquement l'interrogation, le doute ou l'ignorance) et qui est suivi d'une proposition subordonnée, qui porte le contenu de l'interrogation. Il s'agira donc de s'interroger sur les différentes marques syntaxiques et énonciatives de ces interrogations. I. Interrogation directe L'interrogation directe est marquée par la présence du point d'interrogation A. L'interrogation totale Elle porte sur l'ensemble du contenu propositionnel de la phrase et appelle une réponse globale « oui » ou « non », qui équivaut à la reprise affirmative ou négative de la question posée -Cas où l'interrogation est marquée seule par l'intonation et la présence du point d'interrogation : Elle habite toujours dans le palais, Electre ? -Cas d'inversion du sujet, deux types : 1) l'inversion simple, le sujet est directement placé après le verbe pour une forme simple ou après

l'auxiliaire dans une forme composée, ce peut être un pronom personnel conjoint sujet « Vais-je la revoir ? »ou le pronom démonstratif « ce », souvent forme figée du présentatif ou le terme interrogatif « est ce que », « t » de liaison euphonique entre le verbe et pronom à la 3PS, en analogie aux formes verbales terminant par « t » 2) l'inversion complexe, lorsque le sujet est un GN ou pronom autre que personnel (ou ce), il reste placé avant le verbe mais il est repris par la forme du pronom personnel ex. : Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? + terme complexe « est ce que » version interrogative du tour « c'est que » B. L'interrogation partielle Présence d'un morphème interrogatif généralement en tête de phrase, l'accent est porté sur un des constituants de la phrase qui n'est pas identifié et qui cherche, par le terme interrogatif, à l'être. 1) Pronoms interrogatifs de forme simple « qui, que, quoi, quel » (à chaque fois donner la référence du pronom) • Interrogation porte sur le sujet (qui = animé) • Interrogation porte sur l'attribut (que/quoi= non animé) l'inversion simple du sujet est obligatoire (GN ou pronom) « Qui est cet homme ? » L'interrogation sur l'attribut peut concerner l'identité ou la qualité (Que deviens-tu?) • Interrogation porte sur le COD. L'inversion du sujet n'est pas systématique pronom personnel obligatoirement placé après le verbe « Que voulez-vous ? » . mais avec « qui, lequel et quel » + nom complément d'objet, on peut garder postposé « Lequel de ces tableaux préfère Jacqueline ? » • Interrogation porte sur un complément prépositionnel essentiel concerne différentes fonctions (COI, COS, complément d'agent..) morpho préposition + à, de, par ; le pronom « lequel » peut prendre forme synthétique « auquel » « duquel » pronom personnel sujet forcément postposé « Que » est un pronom clitique, c'est-à-dire qu'il ne peut s'employer qu'en prenant appui sur le verbe (On dira : Que fais-tu ? Tu fais quoi ? = quoi n'est pas clitique) quand « que » est CO, GN sujet placé après le verbe 2) Pronoms interrogatifs de forme renforcée par l'usage de la locution interrogative « est-ce » = « qu'est-ce que, qui est-ce qui... » en tête pronom interrogatif effectuent une distinction sémantique (qui = humain ; que= non catégorisé) à la fin ce sont les pronoms relatifs qui opèrent une distinction syntaxique (qui= sujet ; que = attribut ou objet) nommés « termes complexes » par la GMF il s'agit aussi de la série variable en genre et nombre lequel/laquelle, commune aux relatifs composés, ces formes se contractent avec les prépositions à et de « Desquelles, Auxquels ». A la différence des pronoms simples qui sont nominaux, « lequel » fonctionne comme représentant, il demande d'identifier un individu parmi une classe de référents. Lorsque le référent n'est pas un animé, la fonction sujet ne peut pas être assumée par un pronom simple, on utilise une forme renforcée « Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? » 3) Adverbes interrogatifs Ils acquièrent propriétés syntaxiques et interprétatives des autres pronoms interrogatifs. « quand, où, comment, pourquoi, combien » => ils sont employés lorsque l'interrogation porte sur les circonstances du procès, selon la valeur sémantique qui leur est attachée (lieu(où), temps(quand), moyen, manière ou qualité (comment) …) l'usage de ces adverbes s'accompagne de l'inversion du sujet, sauf « pourquoi » qui n'admet que l'inversion complexe d'un GN « Pourquoi rient les enfants ? » l'interrogation sur les circonstances peut être renforcé par « est-ce que » ce qui évite l'inversion du sujet.

Remarques: - Les autres éléments de la phrase interrogative véhiculent des informations déjà acquises ou présupposées ex. : Qui a volé l'orange ? On suppose que qqn a volé l'orange. - Opposition normale, au XVIIIe, entre qui /que ; la forme n'est pas déterminée par sa fonction, mais par l'opposition animé / inanimé -Lorsque lequel est employé seul, il est déictique ou anaphorique -tournure impersonnelle « Que vous semble ? » Que est sujet grammatical (« que » en sujet s'emploie dans des expressions toutes faites « Que m'importe ? ») -Qui est ce que s'emploie notamment lorsque le sujet n'est pas catégorisé (ex.: Qu'est ce qui se passe / *Que se passe?) -Interrogation à l'infinitif qui permet de poser une question sur l'objet ou les circonstances mais pas sur le sujet qui est absent « Que dire ? Que faire ? » => Plusieurs interprétation possibles : valeur de demande « As-tu un mouchoir ? » ou d'ordre il s'agit alors de tropes illocutoires (trope signifie étymologiquement « tour, détour » c'est une modification du sens conventionnel, illocutoire c'est l'acte de langage ce que l'on fait en parlant, dans l'exemple qui suit, c'est une modification qui a valeur d'ordre, l'acte de langage est de donner un ordre) : « Est-ce qu'il y a du sel ? » = sous entend de le passer + valeur déclarative de la question rhétorique, locution « n'est-ce pas ? » demande un assentiment C. L'interrogation alternative =>Valeurs possibles sont réduites à deux termes alternatifs, question restreinte II. Interrogation indirecte L'interrogation indirecte se caractérise généralement par la proposition , subordination à une phrase introductrice contenant un verbe percontatif dont elle est la complétive. La perspective percontative indique une question ouverte comme dans l'interrogation simple. Percontatif c'est-àdire terme qui a un sens interrogatif .La phrase perd les marques de modalité de l'interrogation directe (ordre des mots, intonation, point d'interrogation). La modalité de la phrase est assertive le plus souvent (mais l'interrogative indirecte peut s'inscrire dans une phrase-cadre interrogative ou injonctive). La liste des verbes ayant la propriété de se construire avec une interrogative indirecte est assez étendue : verbes de connaissance (savoir, comprendre, vérifier) ou déclaratifs (dire, expliquer, raconter...) certains sont dépourvus de sens interrogatif. Sémantiquement , elles réfèrent toujours à une information que le sujet de l'énoncé ou sujet de l'énonciation ignore, recherche, néglige ou encore tient hors de la portée du destinataire, ce qui est toute autre chose qu'une interrogation. (Il s'agira alors des cas périphériques) (Très souvent un savoir, une certitude se construira avec que « je sais bien que.. » « il ne sait pas que.. » alors qu'un sens négatif, interrogatif, injonctif ou volitif rend possible l'interrogation indirecte « je ne sais pas si... ») A. Interrogation totale « Je me demande s'il aime les oranges. » Elle est introduite par un verbe percontatif, c'est-à-dire terme qui a un sens interrogatif (ignorer, demander, …) et la conjonction « si » « si » système hypothétique , on discute que c'est un subordonnant « je te demande si tu viens et si tu peux être à l'heure » qui n'a pas le plein statut de subordonnant car au deuxième on ne peut pas dire « que » (à la différence des conjonction de subordination « Il sait qu'il va gagner et manger du chocolat. ») on parle alors d' « outil » interrogatif, néanmoins cette interrogative indirecte totale, fonction objet du verbe dans lequel elle se trouve (COD du support verbal), le « si » en lui même n'a pas de fonction.

B. Interrogation partielle Les outils interrogatifs sont les mêmes qu'en interrogation directe partielle, dans la mesure où ces mots interrogatifs apparaissent déjà dans l'interrogation directe, ils ne doivent pas être considérés comme des mots subordonnants (à la différence des relatifs, qui marquent l’enchâssement de la subordonnée dans la phrase) Ils ont dans la subordonnée interrogative indirecte la fonction qu’occuperait leur référent dans la phrase assertive correspondante. L'interrogation porte sur le sujet, l'objet, l'attribut ou un complément prépositionnel Deux modifications à noter du passage à l'interrogation directe à indirecte : -que devient « ce que » que l'on analyse comme locution pronominale (à l'origine démonstratif « ce » +relatif « que/qui ») -qu'est-ce devient ce qui : Dis-moi ce qui te ferait plaisir. L'interrogation indirecte utilise des pronoms qui introduisent habituellement les relatives substantives ou périphrastiques. Comme ces deux types de subordonnées se rencontrent en position d'objet du verbe principal, il est parfois difficile de distinguer une interrogative indirecte d'une relative. On les distingue en partant du sens (interrogatif ou non) du verbe principal et en essayant de rétablir une interrogation directe. Ex : « Je me demande ce qui se passe » est une interrogative « Pierre a compris ce qui se passait. » relative « On ignorait ce qu'il avait été jadis. » on a un verbe percontatif, il s'agit d'une interrogation « Qu'avait-il été jadis ? » Par contre s'il s'agissait du verbe « s'imaginer » ou « supposer », dans ces cas on ne rétablirait pas l'interrogation directe, « ce qu'il avait été jadis » aurait donc été une relative périphrastique. -Quand l'interrogation porte sur l'attribut, l'inversion du GN sujet est obligatoire, mais pas celle du pronom « Je me demande qui est Alain, je me demande qui il est. » -L'interrogation sur un complément prépositionnel essentiel concerne différentes fonctions (COD, COI, COS, complément d'agent...) préposition + qui, quoi ou quel + nom (on peut avoir la forme contractée auquel, duquel) ex. Marivaux, rapport de jury 2006 p.100: « Devinez avec qui [elle entra], devinez ! » « avec qui elle entra » = COD de « Devinez » ; « qui » = complément prépositionnel exprimant l’accompagnement pour le verbe « entra », à l’intérieur de la subordonnée. L'interrogation porte sur les circonstances -On peut avoir des adverbes interrogatifs « où » (qu'on peut aussi nommer pronom interrogatifrelatif), et qui a pour fonction complément essentiel locatif (les adverbes sont compléments essentiels de lieu, de temps, de manière.... GMF p649)...


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