Fiche-Grammaire-L indéfini - Grammaire Méthodique du français PDF

Title Fiche-Grammaire-L indéfini - Grammaire Méthodique du français
Author Kévin Bonnel
Course Lettres
Institution Université de Pau et des Pays de l'Adour
Pages 4
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Summary

Fiche Concours Capes Lettres...


Description

L'indéfini Notion problématique : • Remarque de Moignet « Le chapitre des indéfinis est, de tous, celui qui dans les grammaires invite le moins à l'idée que la langue est un système. Effectivement, il n'y a pas de système des indéfinis, comme il y a un système de l'article, du pronom personnel, etc. Il y a une collection de termes. » Éléments de définition L'appellation traditionnelle d'indéfinis recouvre des éléments hétérogènes, tant sur le plan syntaxique que sur le plan morphologique. Il conviendra de se poser la question des limites d'un tel regroupement, fondé sur un critère à la fois essentiellement sémantique et très large. Sémantiquement, il désigne un ou des référents qui ne sont pas identifiés. En général, de nombreux indéfinis peuvent fonctionner comme déterminants, et/ou comme adjectifs, et/ou comme adverbes, et/ou comme pronoms. Il s'agit alors de savoir si l'on a affaire à une seule unité ou bien à plusieurs unités homonymes. C'est le problème soulevé par « tout » et « autre ». Les déterminants permettent aux noms communs de fonctionner comme syntagmes nominaux. On dit également qu'ils actualisent les noms. Ils sont généralement obligatoires ; en français, ils sont antéposés aux noms, dont ils prennent les marques de genre et de nombre. Il se subdivisent en deux grands ensembles : d'une part les déterminants dits spécifiques, qui s'excluent mutuellement : les articles, les démonstratifs, les possessifs et certains indéfinis comme « plusieurs », d'autre part les déterminants dits secondaires, qui ont la capacité de coexister entre eux ou avec un déterminant spécifique : les numéraux et certains indéfinis comme, par exemple « tout » PLAN : On peut distinguer entre les déterminants et les pronoms indéfinis qui opèrent une quantification (précise ou imprécise) et ceux qui n'en opèrent pas. NOMBRE D'OCCURENCES I LES INDEFINIS QUI OPERENT UNE QUANTIFICATION PURE . 1. Les indéfinis quantifiants nuls (GF) -Aucun : il a le sens négatif de « pas un » dans les phrases négatives « Il n'a vu aucun étudiant » ou dans le groupe prépositionnel introduit par « sans » « Il a accepté sans aucun scrupule. » -Pas un , nul -Personne, rien fonctionnent comme nominaux, désignent des référents Pronom quantité nulle sont parfois des semi négatifs pour marquer l'indétermination dans un contexte négatif ou interrogatif « A-t-on rien vu de plus joli ? » « Il n'admet pas que personne puisse le toucher » L'article partitif «du, de la » en dans une forme négative a pour but de rendre impossible toute véritable quantification « je n'ai pas vu de chat » 2. L'indéfini est un quantificateur à valeur imprécise Ils actualisent des noms au pluriel. Ces déterminants opèrent une quantification imprécise sur des noms comptables, tout en indiquant un nombre supérieur à deux. Quelques , plusieurs (qui ne peut se combiner avec un déterminant spécifique), maint (devant un substantif, il peut se combiner avec un déterminant spécifique « les maintes personnes », et peut se combiner avec certains déterminants indéfinis « maintes autres personnes » plus d'un . -La quantité restreinte : « peu » « Quelques-uns » « D 'aucuns » (ce dernier ne fonctionne que comme pronom nominal, tous les autres peuvent avoir un fonctionnement nominal ou représentants (dans les représentants, la quantité restreinte est explicite 'Parmi les assistants, plusieurs le connaissent.) -La quantité large, Beaucoup, la plupart. Les deux peuvent être nominaux (quantité marquée implicitement) ou représentants (quantité marquée explicitement : ex. : Parmi vos associés, la

plupart étaient d'accord. » ***Déterminant indéfini composé : adverbe de quantité + préposition (ex. : beaucoup, trop, peu, assez, moins, plus, etc + de), déterminant + nom de quantité + de (ex. :, une dizaine d'étudiants) ou un nom collectif qui a un sens quantitatif, évoquant un certain type de pluralité (Un tas de, la foule de, …) => certains peuvent être classés dans d'autres catégories à valeur quantitative ex : trois litres d'eau 3. L'indéfini exprime la quantité égale à un un, quelqu'un, quelque chose, chacun chacun est issu de l'expression latine «(unum) cata unum » signifiant « un à un » Il peut avoir une valeur nominale « Chacun pour soi » « Il se doutait de quelque chose » (renvoie directement à l'être ou l'objet qu'il désigne), « Quelqu'un est entré » ou pronom représentant « Chacune de tes filles possède sa propre chambre » Le « un » déterminant cardinal numéral si peut être précédé de seul (ex. : Je n'ai acheté qu'une seule robe.) 4. l'indéfini est un numéral (huit conseillers du Languedoc) et opère donc une quantification précise Il vaut mieux prendre en compte les numéraux cardinaux, même si tous les grammairiens ne sont pas d'accord sur ce sujet-ci. Martinet les reconnaît comme indéfinis. Les numéraux, à la manière de certains indéfinis, renvoient à un sous ensemble d'éléments, comme le montre pour les pronoms, l'accompagnement « en » qui a la valeur partitive de « d'entre eux » : j'en ai vu trois. / j'en ai vu certains. Les numéraux cardinaux ont pour caractéristique d'apparaître dans plusieurs catégories grammaticales. Ce sont des quantificateurs arithmétiques, qui identifient un sous-ensemble comportant X membres, dont l'identité n'est pas précisée, ex : huit juges de Toulouse 5. l'indéfini est un quantificateur de la totalité Deux façons de l'envisager : d'une part la totalité de l'ensemble d'une façon distributive, en envisageant un par un chaque élément, d'autre part de façon globale. « chaque » opère une saisie distributive interne à l'ensemble qu'il quantifie, en envisage les individus séparément les uns des autres, ne peut être compatible qu'avec un nom comptable. Tout : Selon la classification de Denis, il est un déterminant secondaire, comme il est toujours antéposé au déterminant spécifique, certains le nomme « prédéterminant » (Arrivé et al., 1986) « Tout » s'accorde en genre et en nombre avec le nom sur lequel il porte. Il exprime la globalité du référent d'un nom qui est collectif « tout le public » peut être paraphrasé par « l'ensemble du public » Le pronom personnel indéfini « on » Le pronom personnel « on » est issu du latin classique « homo, hominis » signifiant « tout homme en général », c'est pourquoi on peut le ranger dans les indéfinis. Il peut seulement exercer une fonction sujet, désignant toujours un animé, sa référence s'établit en partie par défaut. Il est invariable et il impose l'accord du verbe à la troisième personne du singulier. Il a pour particularité de pouvoir recouvrir toutes les personnes. Il y a un fonctionnement générique « En Irlande on boit de la bière » « Tout homme, n'importe quel homme… » Par énallage, « on » a la capacité de se substituer à des pronoms déictiques II LES INDEFINIS QUI ONT UNE PROPRIETE QUANTIFIANTE-CARACTÉRISANTE

Deux propriétés les distinguent des purs quantifiants. Syntaxiquement, tous se combinent avec les déterminants spécifiques (à de certains moments, ces quelques moments), sémantiquement, ils adjoignent à la détermination du nombre indéterminé la désignation d'une identité non précisée. Ils ne s'appliquent qu'aux noms comptables. 1. « Certains » « Quelques » ne s'appliquent qu'à des noms comptables « Certains livres sont captivants. » 2.« divers, différents » s'ils sont antéposés (postposés ils redeviennent adjectifs qualificatifs) ex. Ces divers livres me fascinent 3. Les formes composées à base nominale ex . : une masse de, un flot de..... Ces noms sont obligatoirement précédés d'un article indéfini (un/une, des) 4. Il faut faire place aux cas où l'identité n'est pas constante « chaque soir, une cigogne survole la maison » variation d'identité possible. III LES INDEFINIS QUI ONT UNE PROPRIETE CARACTÉRISANTE Ces indéfinis n'évoquent plus une imprécision quant à la quantité mais touchant à l' identité ou à la qualité des êtres présentés par le nom. A. LES DÉTERMINANTS Certains déterminants caractérisants peuvent se combiner avec les déterminants spécifiques (un autre/même/certain individu). Ils ne s’emploient aussi qu'avec des noms comptables. 1. Le groupe intégrant « quel » - « Quelque » employé au singulier, il est toujours antéposé - « Quel+que+ verbe être + substantif » ex. : Quels que soient ses actes/ quelle que soit sa méchanceté, je lui pardonne. Il fonctionne comme déterminant indéfini, il entre dans la formation des locutions concessives, qui marque que la propriété ou l'ensemble des éléments distincts ont été pris en compte en totalité. - « N'importe quel » il intègre une structure verbale lexicalisée, toujours singulier, il est variable en genre. - « un quelconque » il est nécessairement prédéterminé par l'article indéfini. -Tel employé au singulier est variable en genre, il peut se combiner avec des déterminants spécifiques. Il désigne un référent déterminable mais non déterminé. La réalité visée est bien déterminée, on ne peut donc employer un indéfini, pour autant l'énonciateur ne souhaite pas ou ne peut pas la communiquer. ex. : Il a lu cette annonce dans telle revue. 2. Les autres déterminants caractérisants - « Certain » au singulier marque la variation en genre ou l'indétermination quant à l'identité, antéposée à un nom propre elle peut exprimer une indifférence ou ironie - « même » peut se combiner avec tous les déterminants spécifiques (sauf possessif, ce n'est possible qu'au pluriel). Devant le nom il indique l'identité ou l'analogie, postposé il a une valeur de soulignement et renforce la désignation de cette identité. Le mot « même » peut en fait être : adjectif indéfini variable : Ces mêmes docteurs sont venus hier. Ces docteurs mêmes sont venus hier, adverbe invariable ou pronom Quand « même » se rencontre après un ou plusieurs noms, il peut être adverbe ou adjectif indéfini : adverbe : Les docteurs même sont venus. = Les docteurs aussi sont venus adjectif indéfini : Les docteurs mêmes sont venus. = Les docteurs eux-mêmes sont venus. - « autre » se combine avec tous les déterminants spécifiques, ne peut déterminer que des noms perçus comme comptables. Généralement antéposé et signifie la non identité, n'est postposé que lorsqu'il reçoit un complément. Ex : Un cadeau autre que celui espéré. B. LES PRONOMS

1. Expression de la pure indétermination « Quiconque, qui que ce soit, n'importe qui, je ne sais qui, je ne sais quoi... » morphologiquement : des pronoms qui/quoi invariables, et d'autres variables en genre et en nombre. Sémantiquement, certains animés d'autres inanimés. Syntaxiquement : -la série qui/quoi ne peut avoir qu'une valeur nominale (Il fréquente je ne sais qui.) -la série intégrant lequel : sont toujours représentants, anaphorique ou cataphorique (N'importe lequel de vos amis pourraient me rendre ce service.) -Le pronom indéfini intégrant lequel marque l'indétermination quant à la qualité plutôt que l'identité : ex . : Je t'offre un disque, choisis n'importe lequel. 2. L’expression de l’analogie ou de la différence Dans tous les cas, le pronom ne spécifie pas l'identité de l'être considéré, mais établit entre plusieurs êtres non décrits des rapports d'analogie, de différence : -Pour exprimer l'analogie, on a seulement la forme pronominale « le/la/les mêmes »(même s'accorde en nombre, précédé de l'article défini,) , même fonctionne toujours comme représentant, il reprend un élément déjà désigné dans le contexte. -Pour exprimer la différence, plusieurs pronoms « autre chose, autrui, l'autre/les autres, un(e) autre/d'autres » (autre est précédé de l'article défini ou indéfini variable, lui même affecté par le pluriel), autre peut fonctionner comme nominal (Il ne pense jamais aux autres.) ou comme représentant (J'ai déjà lu ce livre : prête-moi les autres.) . Autrui et autre chose sont toujours invariables, ils ont toujours une valeur de nominaux. Sémantiquement, voir ce qui désigne l'animé/inanimé. => attention à ne pas confondre même déterminant secondaire et son homonyme même, adverbe intensif Cas particulier : Dans l'un ou dans l'autre cas exprime une opposition et opère la « discrimination d’un élément par rapport à un autre, les deux [membres] étant considérés ensemble, avec des propriétés différentes. » (Charaudeau, 1992) On peut trouver « l'autre » seul mais pas « l'un » alors il ne peut être qu'un pronom, de plus une préposition peut être introduite avant « l'autre » il est alors difficile de voir une unité et le voir comme déterminant indéfini. => à vrai dire on peut aussi voir comme tournure figée lorsqu'on a les deux éléments « l'un... l'autre » Sources : Question de grammaire pour les concours, CALAS GMF Grammaire du français...


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