Fiche Les accents - Résumé L\'Orthographe Française PDF

Title Fiche Les accents - Résumé L\'Orthographe Française
Author Nivek Elbonn
Course Lettres
Institution Université de Pau et des Pays de l'Adour
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Fiche Les Accents Les accents sont des signes diacritiques, c’est-à-dire qu’ils modifient et indiquent des prononciations différentes selon l’ouverture ou la fermeture d’une voyelle. Ils permettent également la distinction entre les homophones ex : ou/où. Ils peuvent constituer la trace d’une évolution historique ex : e circonflexe dans tempête qui atteste la présence d’un s étymologique. Le français a d’abord essayé de noter les différentes consonnes et voyelles nouvelles au moyen de lettres diacritiques, qui ont ensuite été remplacées en partie par des accents, et des signes auxiliaires. Les deux systèmes existent de nos jours. Pour les voyelles, c’est au XVIème siècle qu’apparaissent les premiers signes auxiliaires pour les voyelles. Ce n’est qu’au XVIIème siècle que ces signes commencent à être vraiment utilisés comme aujourd’hui. -Le s muet a été remplacé par l’accent aigu (eschole/école), l’accent grave (deuxiesme/deuxième), l’accent circonflexe (estre/être). -Le z muet après e final a été remplacé par un s et un accent aigu (amitiez/amitiés). -Les consonnes doubles lorsqu’elles ont disparu, ont été remplacées par un accent grave sur le e précédent dont elles notaient l’ouverture (fidelle/fidèle), (secrette/secrète). Il y a plusieurs sortes d’accents et de signes auxiliaires. 1/ Ceux qui sont dits phonogrammiques changent la valeur du phonème (cédille, accents aigu, grave, et circonflexe). 2/ Les autres sont uniquement graphiques et ont différentes fonctions : -Ils signalent une élision (apostrophe). -Ils disjoignent les deux éléments d’un digramme ou d’une suite de lettre ex : tréma dans maïs. -Ils différencient un mot d’un autre, ce sont alors des accents logogrammiques ex : à, où. -Ils réunissent ou séparent deux éléments que l’on veut joindre ou disjoindre (signe de division en fin de ligne, trait d’union). Les accents et signes à valeur phonogrammique sont au nombre de 4 : 1/ La cédille, qui change la valeur du c devant a, o, u 2/ L’accent aigu (uniquement sur le e) 3/ L’accent grave (sur e seulement en tant que signe phonétique) 4/ L’accent circonflexe (signe à valeur phonétique sur a, e, o) Les accents graves et aigu permettent de distinguer, quand il y a hésitation les trois phonèmes du e à savoir [e], [ɛ ], [ə]. L’accent circonflexe permet certaines oppositions de timbre, d’ouverture et de longueur. I/ L’accent aigu et l’accent grave Les accents aigus et graves n’apparaissent sur la voyelle e à l’intérieur du mot qu’en syllabe graphique ouverte, et à la finale devant un s ex : dés/dès. Attention car on considère encore qu’une syllabe consonne + e caduc est graphiquement ouverte ex : mère, cède. On n’utilise les accents qu’en cas d’ambiguïté portant sur la valeur de la voyelle : ainsi, en finale, on ne peut hésiter que dans le cas où e est suivi de s ex : dés à coudre, dès que, des

chats ; hommes (e caduc suivi de e muet). Devant une consone finale qui peut jouer ellemême plusieurs rôles, l’accent est inutile : devant t (cadet, e ouvert), devant z (chez, e fermé), devant consonne muette (pied, clef), devant consonne prononcée (ciel). Devant une consonne et un e la syllabe phonique est fermée [mɛr]. On peut déplorer l’absence d’accent devant une consonne finale ex : clef, devant une consonne double ex : cesser, devant une consonne + e ex : presse. L’absence d’accents est également à relever dans les mots latins ou étrangers, le Latin n’étant pas un système d’accents, mais un système qui distinguait voyelle brève et voyelle longue. Dans certains cas l’accent aigu remplace l’accent qui devrait être grave : dans les mots finissant par -élement, églement, érement, énement ex : événement, règlement... Nous retrouvons le même phénomène pour les verbes se terminant en -éterie, -émerie. On retrouve le plus fréquemment un e accent aigu à l’initiale, mais dans certaines familles de mots l’ouverture varie ex : règle, règlement/ réglementer, réglementation. Cette ouverture plus ou moins grande s’explique selon la place de l’accent tonique par rapport au e, plus le premier e s’éloigne de l’accent tonique, moins il est ouvert. II/ Emplois phono- et logogrammique de l’accent grave L’accent grave présente un double emploi ; il marque le e ouvert et il est utilisé comme signe logogrammique sur quelques mots. A) Emploi phonogrammique de l’accent grave On ne peut avoir un e ouvert, qu’en syllabe phonique fermée : devant un t final ex : cadet, en syllabe graphique fermée ex : netteté, devant une consonne + un e ex : achète, jette. Le graphème majoritaire du e ouvert phonétiquement est un e sans accent graphiquement. En syllabe ouverte ai et ei concurrencent l’accent grave, le « ai » étant neutralisé en finale ex : j’aimai. En finale, on a rarement un accent grave, on a plus souvent un accent aigu ex : été. B) Emploi logogrammique de l’accent grave L’accent grave permet de distinguer certaines natures de mots ex : à (préposition)/ a (verbe) ; où (adverbe), ou (conjonction de coordination). III/ Emploi phono, logogrammique, morphogrammique de l’accent circonflexe L’accent circonflexe remplit en français diverses fonctions : phonogrammique (notation de voyelle longue), morphogrammiques (séries grammaticales), logogrammiques (oppositions d’homophones). Il est souvent le résultat d’une lettre étymologique disparue ex : queste qui donne quête. La présence de l’accent circonflexe est selon Nina Catach « aléatoire » car il peut avoir des fonctions diverses, et il n’est pas nécessaire en soi dans une phrase. Il a tout de même une valeur testimoniale, il est l’héritage de notre orthographe, mais il a aussi une valeur différentielle comme déjà évoqué ci-dessus. La réforme de l’orthographe sur les accents circonflexes va dans le sens d’une simplification de notre orthographe institutionnelle, en oubliant que l’accent circonflexe a tout de même un rôle à jouer dans la

différenciation des mots. Le système de voyelle brève et de voyelle longue étant aboli, il semble difficile sans accent circonflexe de distinguer différents homophones. A) Emploi phonogrammique À partir du XVIIIème siècle on prend l’habitude de donner différentes fonctions au circonflexe : -signe de voyelle longue et ouverte : ê # voyelle brève et ouverte notée par l’accent grave ou deux consonnes qui suivent ex : fève/rêve ; belle/frêle -signe de voyelle longue et fermée : ô # consonne double ex : comme/Côme -signe de voyelle longue et/ ou postérieure : â ex : pâte/patte/ ; hâle/halle B) Emploi morphogrammique Certains circonflexes se sont étendus pour des emplois nominaux (mots de la même famille) et pour des emplois verbaux (marquer la 3ème personne de l’imparfait du subjonctif et la 3ème personne du plus-que-parfait du subjonctif). L’accent circonflexe ne s’emploie jamais devant un s sauf exception (mot châsse et conjugaisons du subjonctifs). Il ne s’emploie jamais devant deux consonnes (sauf les groupes consonne + liquide ex : huître. Il ne s’emploie jamais sur voyelles nasales (sauf pour la troisième personne de l’imparfait du subjonctif, la troisième personne du singulier et la première et deuxième personne du pluriel au passé simple et certains verbes en Français). Il se place toujours sur le deuxième élément du groupe vocalique (sauf bâiller). Le tréma « élimine » l’accent circonflexe. Il est étonnant de constater que dans certains cas, les mots de la même famille, et construits sur la même base peuvent porter l’accent circonflexe sur une forme et pas sur l’autre. ex : jeûne, déjeuner ; soûl/ soulerie. Certains mots hérités du grec prennent un accent circonflexe alors que la voyelle était brève à l’origine ex : âme, binôme. Certains accents circonflexes sont apparus par analogie. Il faut se méfier de ces emplois car ils ne sont pas définis par des critères précis et peuvent induire en erreur le pratiquant de la langue. On a tendance par exemple à mettre un accent circonflexe sur les mots se terminant en ême ou âtre, or certains mots qui se terminent ainsi ne portent pas pour autant l’accent circonflexe ex : troisième et psychiatre. Pour éviter les confusions, on peut justement s’aider de dérivés savants issus du grec et qui comportent le s étymologique ex : bâtir/ bastion ; connaître/connaissance C) Emploi étymologique ou historique Le circonflexe s’est introduit dans les textes français pour noter la contraction. Les s avaient une valeur distinctive et une valeur analogique, que l’accent circonflexe va revêtir. Certains mots dont l’origine était connue de tous ont mis du temps à prendre le circonflexe à la place du s, même quand l’opposition de longueur n’était plus de rigueur. ex : forest/ forêt ; hostel/ hôtel D) Emploi logogrammique

C’est dans les monosyllabes ou les mots courts homophones que l’on a principalement employé l’accent circonflexe qui est un accent étymologique, historique ou phonétique. Sa présence, permet alors à l’oral de différencier certains mots se prononçant pareil, mais également de les distinguer à l’écrit ex : acre/ âcre ; jeune/ jeûne ; boite/boîte. Certains homophones sont délicats à distinguer à l’oral malgré la présence de l’accent circonflexe ex : mur et mûr. On peut également noter que la présence de certains accents circonflexes entraine l’éloignement entre certains radicaux et leurs dérivés ex : côte pour coteau. Sources : Denis Delphine et Sancier-Château Anne, Grammaire du français, Paris, Librairie générale française, 1997. M. Riegel, J.C. Pellat et R. Rioul, Grammaire méthodique du français, Paris, PUF, 2009. Catach Nina, L'orthographe française : traité théorique et pratique avec des travaux d'application et leurs corrigés, Paris, Armand Colin, 2016. Narjoux, C., (dir.), Bertrand, O., Gautier, A., Susini, L., L’épreuve de langue française au CAPES de Lettres modernes, Paris, Editions Ellipses, 2011, p. 179 à 181....


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