Hard, Soft, Smart & Sharp Power : les métamorphoses de la puissance PDF

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Hard, Soft, Smart & Sharp Power : les métamorphoses de la puissance Joseph Nye, raconte que lors d’une réunion avec le secrétaire d’état à la défense en 2003 pendant la guerre en Irak. Un journaliste demande à Donald Rumsfeld (le sécrétaire d’état) sur ce que va faire USA après la guerre en Irak en terme de Soft power, celui-ci répondit qu’il ne savait pas ce que ça voulait dire. Donc, à cause de la guerre en Irak et à cause de tout ça que Nye sort le livre Soft Power : The Means to success in World Politics, en 2004. Soft Power : The ability to get what you want using attraction…” Ajd le pouvoir est multiple. http://padlet.com/rodolphe_desbordes/anx6O2HORGA

I – La puissance : de nouvelles règles du jeu A – Qu’est-ce que la puissance ? Définition de la puissance: Aron  « Sur la scène internationale la capacité d’une unité politique d’imposer sa volonté aux autres unités. En bref, la puissance n’est pas un absolu, mais une relation humaine. » Serge Sur  « La capacité – capacité de faire ; capacité de faire faire ; capacité d’empêcher de faire ; capacité de refuser de faire. » Nye  « Power is the capacity to do things and in social situations to affect others to get the outcomes we want.” Selon Nye il y a 3 visages de la puissance :  Une conception qui met l’accent sur le fait d’inciter les autres à agir d’une manière contraire à leurs préférences (proche du réalisme).  Met l’accent sur la définition du cadre et du programme d’action, façonne les préférences des uns et des autres (proche du libéralisme).  Façonner la préférences des autres sans avoir à faire pression sur eux ou chercher à modifier leur avis initial. Obtenir des autres qu’ils veuillent la même chose que soi. (proche du constructuvisme). En réalité, la puissance est la capacité à pouvoir affecter les autres. On peut aussi l’approcher de deux manières :  Ressources, ce que l’on a à disposition.  Comportement, voir si le comportement a fait changer l’avis de l’autre, comment on utilise ses ressources. B – Mesurer la puissance ? La puissance économique (PIB, flux de capitaux etc...) La puissance économique et militaire, en comparant éco et militaire il n’y a pas de correspondance. Une vision plus larges des ressources :  Géo et démographie  Forces militaires  Stabilité socio-politique  Production et richesse  Technologie  Influence (ambassade et institut) Quand on fait un classement avec tout cela, nous pouvons voir des surprises tel que le Canada ou la Suisse

dans le top 10 mondial. Mais pcq il y a des avantages comparatifs, certains pays ont une spécialisation de puissance (Suisse et Canada technologie, Russie armée). USA est une puissance équilibrée, Russie déséquilibrée. Mesurer ce qui n’a pas de poids et subjectifs : France en 2017 numéro 1 alors qu’on est un petit pays mais on rayonne sur le monde par le soft power culturel. Mais les ressources ne mesurent pas tout, on ne convertit pas forcément tout en puissance. CIA a fait une formule Perceived Power en 77, qui dit que la Russie est la plus grande puissance mais on a bien vu que non. USA ont toutes les ressources, mais pour gagner contre des guérillas c’est bcp plus dur, la puissance ne peut s’exercer sur des puissances non étatiques et malléable (Talibans)  « Impuissance de la puissance » (Bertrand Badie). Le catholicisme exerce une puissance spirituelle bien au delà de toute force armée – Pape au Vatican. La puissance dépend très souvent du contexte et du domaine. Dire qu’un pays est puissant n’a pas de sens, cela dépend des acteurs. Il faut penser aux différentes formes de Power. USA puissant en ressources, mais pas en Behaviour. La puissance est difficile à mesurer bien qu’elle s’exerce – elle a un côté tangible. C – Transition, diffusion ? Idée que le pouvoir se balade dans l’espace est une idée ancienne. Au MA, il y avait l’idée d’une translation de l’Empire.

Idée que la puissance glisse d’une zone à une autre. Les transitions de l’âge moderne : La puissance s’est baladée de l’Europe vers le « Nouveau Monde ».

En général, il y a une puissance dominante par siècle. Est-ce qu’on vivrait pas une transition du « Nouveau Monde » vers le Nouveau Nouveau Monde qui est l’Asie et surtout la Chine. La Chine devrait dépasser les États-Unis en terme de puissance économique d’ici 2030  transition de puissance. Les USA pourrait casser la montée actuelle de la Chine et peut-être même risquer la guerre. Il faut laisser le doute à la Chine quand ils disent qu’ils ne veulent pas être une grande puissance. On assiste aussi à la diffusion à de nouveaux acteurs : Les acteurs ne sont plus seulement l’État, il y aussi les entreprises par exemple. Forum de Davos, « We may have democracy, or we may have wealth concentrated in the hands of a few, but we cannot have both.” Si le pouvoir est très concentré dans les mains de qqns uns (hommes, états, entreprises) cela pose des pbs. Ex : Gazprom est une entreprise qui peut couper le gaz avec l’Ukraine en plein hiver. C’est une entreprise qui relaie la puissance russe. Il y a aussi les acteurs de types terroristes. On assiste à une sorte de privatisation de la puissance. Wikileaks aussi par exemple est extrêmement puissant. II – Dure, Subtile, acérée : la puissance et ses formes A – Hard et soft power : un continuum Il y a un continuum entre ces deux pouvoirs donc on ne les sépare pas. Kennedy a fait un ouvrage où il analyse les grands empires  Il dit que tous les empires sont tombés un moment pcq ils sont arrivé à une sur-extension impériale. En 87, Kennedy dit que les USA n’arriverait pas à tenir la guerre froide, qu’ils connaîtraient cette Imperial Overstrech. Il est persuadé que les Etats-Unis sont voués à un déclin. 3 ans plus tard, Nye dit que le pouvoir a changé : on peut gouverner une zone avec moins d’argent, il n’est pas nécessaire d’avoir une armée partout, on peut vouloir inspirer les autres. USA tiendront parce qu’ils maîtrisent le soft power, ils tiennent grâce aux valeurs. Nye propose d’appeler Hard Power la puissance militaire, et le Soft power la puissance douce, et tant qu’USA tient cela, ça ira pour eux.

Plus on utilise le soft, moins on dépense en hard. On utilise le hard et il faut poser le soft ensuite pour éviter la revanche. On casse l’Allemagne et on propose le plan Marshall. Mais c’est un continuum subtile.. L’armée peut être utiliser de manière hard ou soft  les casques bleus. China’s « One belt, one road” initiave, un outil de puissance? Hard ou soft. Les routes deviendront un outil de soft power par exemple, et aussi hard. B – Les multiples visages du soft power

USA exerce régulièrement des lois en dehors de leur frontière. Ils appliquent fréquemment le principe d’extraterritorialité juridique « Application de lois votées aux USA à des personnalités physiques ou morales de pays tiers en raisons de lien avec les USA ». 3 domaines majeurs sont concernés :  Régimes de sanctions internationales (Ex Iran)  La législation relation à la corruption d’agents publics à l’étrangers  L’application de la fiscalité personnelle américaine aux citoyens américains non-résidents. Pourquoi ?  Lutter contre les pratiques de corruption et petit à petit contre les entreprises non américaines.  Lutter contre les tentatives de contournement des sanctions imposées à un État.  Lutter contre l’évasion fiscale. Comment ? Ils cherchent un lien (nexus) même ténu avec le territoire américain :  Résidents ou citoyens américains, présence d’une filiale sur le territoire américain  Émission de titres sur les marchés financiers américains  Utilisation de services américains : téléphone, poste, email transmis par un serveur américain  Exportation d’un bien avec 10% de composants américains  Usage du dollar, même indirect (85% des transactions de change) On se demande qd mm si l’extraterritorialité n’est pas un outil de puissance pour pénaliser les entreprises non-américaine (amende énorme vers le trésor américain), peu d’entreprises américaines. Pareil pour les Banques européennes. On peut imaginer que c’est une volonté politique pensée. Un instrument de politique étrangère, promotion des intérêts économiques américains. Les parades :  Alignement : lutte contre la corruption ou l’évasion  Contournement : tenter de réduire l’usage du dollar dans les transactions internationales ; nouveaux acteurs (Chine)  Réponses : mesures de blocage, droit de la concurrence, lutte contre l’optimisation fiscale, protection des données privées.  Nécessitera sans doute plus d’investissements dans l’intelligence économique sponsorisée. C – Le sharp power : La revanche des illibéraux Le sharp power est un pouvoir d’influence. Ex : pressions chinoises. Contrairement au soft power qui repose sur la séduction ou la co-optation, le sharp power repose sur la subversion, l’intimidation et les pressions exercées par des régimes autoritaires sur des régimes démocratiques. On ne peut pas faire une loi contre cela. Selon GPPi et le Merics, Pékin poursuivrait trois objectifs en Europe :  Construire un réseau de politiciens, d’entrepreneurs, de journalistes et d’académiques prêts à soutenir sa politique  Affaiblir l’unité occidentale  Faire de son système une alternative viable au modèle démocratique et libéral auprès des opinions publiques européennes. Déstabilisation Russe :

Elle est un peu différente, elle utilise souvent internet. Russie, héritage de la GF et réseau espionnage russe s’est reconverti en espionnage informatique. Arès décomposition en 90 : sécession de la Lettonie, Lituanie, Estonie de la Russie. Les relations entre Russie et les baltes ajd tendus, Poutine n’a pas encore digéré la décomposition de l’URSS. A plusieurs reprises ces pays baltes ont été attaqués par des cyberattaques. Ce n’est pas du hard, ni de soft, c’est une forme de pénétration en force en utilisant des outils affutés. Aussi interférence électorale : Pendant la campagne américaine, contact entre représentants russes et américains visant à décrédibiliser Clinton. Mais aussi ordre à Facebook de faire des pub ciblées via réseaux sociaux pour influencer les Américains qui hésitaient  sharp power. III – La puissance : de la théorie à la pratique A – Le smart power : la métis en action Métis : terme grec, qui est la maîtrise rusée. Capacité à saisir le réel et la bonne occasion. Nye appelle ça le smart power. Combiner tout ce qu’on a pour trouver le bon truc. « The ability to combine hard and soft power resources into effective strategies”. Doctrine de l’administration Obama Hillary Clinton dit que les USA doivent « avoir recours à ce qui a été appelé le smart power »  Doctrine officielle de l’administration Obama. Une stratégie à l’ère multilatérale. Une commission bipartisane aux USA pour rester les number one de Nye et Armitage : FIVE CRITICALS AREAS  Alliances, partnerships and institutions  Global development  Public diplomacy  Economic integration  Technology and innovation  Tout ce que Trump ne fait pas. On a souvent dit d’Obama qu’il était Soft. Les relations USA-Chine sous Obama. Il est arrivé sur des décombres (dépenses Irak, Afghanistan, Subprimes) et il est conscient que pouvoir va vers la Chine. Pour essayer d’endiguer la Chine il a fait deux choses différentes, il a nécogié le Transpacific Partnership sans la Chine (commerce sans la Chine)  Soft. En terme de Hard, 2012, présentation de la stratégie du pivot, 60% des flottes dans le pacifique pour faire une sorte de containment pour montrer qu’ils sont là. En dehors des USA, Pierre Conesa parle de la diplomatie religieuse de l’Arabie Saoudite. Hard par le pétrole, Soft par l’Islam Wahhabite. Singapour a fait un document pour montrer comment il voulait combiner le soft et le hard. Soft par le tourisme, Malacca etc.. Hard pour contrer le terrorisme, la Chine. B – Le subtile usage de la puissance Quand le soft power, diffuser le soft power  Institut Confucius et Alliance Française. Ex : Chine investit bcp en Confucius, mais n’a pas tant de résultat car décrédibilisé par le Hard Power. Chine et Philippines avec les Spratleys. Le soft power, outil commercial. France parle de liberté, Allemand parle de qualité.

Délicate conversion du Soft Power. Quand Renault font une pub en Allemagne pour utiliser le fait qu’ils ont les voitures les plus sûres. Comment expliquer l’échec de cette stratégie basée sur le soft Power ? Échec total de Renault. 2015 nouvelle campagne sans soft power français, et en anglais C – La sirène d’une puissance alternative Avant les USA étaient vus comme très attractifs, et le modèle économique était bien vu aussi (building, silicon valley etc). Le Rwanda veut être cette nation technologique aussi. Ajd certains pays ne regardent plus vers USA, mais regardent vers la Chine, car c’est un Etat qui est valable économiquement et se développe technologiquement. Pour 36 pays africains, 24% pensent que l’Afrique pourrait devenir la Chine de demain. Quand on leur demande pq, ils parlent des infrastructures faites par les chinois. Depuis 2009, fort commerce Chinois avec Afrique, bien au-delà du commerce USA-Afrique. En termes de flux de capitaux, Chine rattrape son retard sur les USA. La Chine investit dans bcp de secteurs. Alors qu’USA c’est 66% juste pour le secteur Minier, ce qui ne crée pas d’emploi. La Chine est le banquier de l’Afrique. Chine prête même à certains pays sans ressources comme l’Ethiopie. Mais il y a des choses que les africains n’aiment pas chez les Chinois : qualité produits, pas d’emploi aux habitants d’Afrique, land grabbing, extraction de ressources... Chine nouvelle puissance néo-colonialiste ? Chine fait de la diplomatie du carnet de chèque : donner de l’argent et après va demander du soutien à l’ONU etc... Entreprise chinoise en Afrique sont des entreprises privées et qui ont créées des emplois, fournissent de l’éducation mais seulement 50% des managers sont chinois. Certains commentateurs disent que Huawei a fait bcp plus pour l’Afrique que n’importe quelle aide, permet un Leap Frogging. Marché de 440Mds de dollar en Afrique selon McKinsey....