Le comte de Monte Cristo analyse PDF

Title Le comte de Monte Cristo analyse
Author Hélène Picquot
Course Culture de masse
Institution Université de Liège
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Summary

Analyse du roman de Monte Cristo par Pascal Durand pour le cours de théorie et analyse de la culture de masse....


Description

Le comte de Monte-Cristo : une allégorie critique de la communication Partant de cette idée que la littérature en générale procure de l’évasion, de l’émotion, contribue à un rapport euphorique à l’illusion et l’imagination, elle procure aussi du savoir en documentant sur le monde. La littérature générale et populaire en particulier, ont parmi les savoir véhiculer un discours qui est constatif et critique au sujet des techniques et technologies de la communication. Après analyse approfondie de ces romans comme objet culturels de masse, on va voir que ces romans peuvent aussi intéresser les historiens et les archéologues de notre modernité (technologique et médiatique). Cette allégorie critique de la communication et de ses moyens, sera formulée, à travers la lecture de Monte-Cristo, à partir de trois éléments qui sont aussi trois métaphores les unes des autres : le sang, l’argent, l’information. Ces trois éléments, dans un rapport d’interaction structurent symboliquement le roman comme on va le voir et cela rendra compte de la substance historique et politique du roman de Dumas. Le roman est signé par Dumas, mais il est le produit d’une collaboration. Dumas, produisant de manière très industrielle pour les journaux, animateur de différentes publications, directeur de théâtre, il a laissé une œuvre immense pour laquelle il a obtenu le concours d’un certain nombre de collaborateurs qui travaillent avec lui en équipe. Le Comte de MonteCristo à été donc réalisé par Dumas, mais aussi par Auguste Mackay, qui va être le nègre de Dumas (main secrète qui l’aide à réaliser ses œuvres) tout au long des années 1840. A cette collaboration sont dû quelques œuvres dont La Reine Margot, Les trois Mousquetaires. Le comte de Monte-Cristo est à la fois un grand chef d’œuvre de la littérature romantique, un des romans clé de la littérature de roman feuilleton, mais aussi d’être parmi ces œuvres dont on a connaissance qu’on les ait lus ou non. Ce roman étant apparu dans Le Journal des Débats et Le Siècle. Ce roman d’abord apparu comme une œuvre de pur divertissement et d’évasion est entrée dans nos mémoires collectives comme une sorte de légende, mais est aussi entrée dans le corps même de le très haute littérature. Car Dumas a été publié dans des collections de poche diverses, en feuilletons, dans des collections à bons marché mais est aussi accueilli dans la prestigieuse bibliothèque de la Pléiade . Celle bibliothèque contient des collections des grands patrimoines de la littérature et de la pensée. Elle publie depuis quelques années et accueille des œuvres qui jusque-là apparaissait comme relevant non pas de la grande littérature, mais de la littérature de divertissement. D’autres éditions ont aussi circulé, notamment Marabout (1950-60), certains comics américains, Livre de Poche (plus récente avec le visage de Depardieu qui à incarné le héros dans une série télévisée). Cela montre que le public du grand lectorat et

les universitaires ont aussi accès à cela, tantôt pour le divertissement, tantôt accompagné de commentaires. Le Journal des Débats qui, au début du 19 ième siècle, est apparu le rezde-chaussée du feuilleton. C’est dans ce journal que Dumas va publier, du 28 aout au 26 novembre 1944 la première partie du roman. La seconde partie paraitra du 20 juin 1846 au 20 janvier 1846. C’est sur deux ans que s’échelonne le roman de Dumas en publication par épisode. Il parait ensuite en librairie en plusieurs volumes. En ces deux formats, le succès est énorme, et la fortune de Dumas est considérable et il pose alors la crémaillère d’un bâtiment qu’il a fait construire non loin de Paris, à PortMarly. C’est une villa, qu’il appelle la Villa Monte-Cristo qui est un château de pierres sur lesquelles il fait graver les titres de ces pièces de théâtres et de romans. Il fait construire un pavillon dans le jardin qui est sont cabinet de travail. Cette villa existe toujours, mais Dumas n’en a pas profité très longtemps car, même s’il en fait la crémaillère en juillet 47. Accumulant les dettes, la voit saisie par les créanciers et vendu aux enchères dès l’année suivante, mais rachetée par un admirateur, qui lui permettra de continuer à vivre dedans. C’est aujourd’hui un bâtiment qui abrite la société des amis d’Alexandre Dumas, qui étudie l’œuvre et la carrière du romancier. Une des propriétés de la littérature populaire en général ou du cinéma/télévision populaire et de l’œuvre de Dumas, est que du côté du public la confusion est grande entre réalité et fiction . Le personnage est reçu et pensé par le lecteur comme un personnage de fiction mais qui parais émerger au réel. Le Château d’If à Marseille, où Dantès est supposé, pendant plusieurs années être détenue, existe bien. Ainsi des touristes s’y rendent régulièrement pour visiter le château et la cellule où Dantès est supposé avoir été détenu et le trou par lequel il est censé être passé. Le roman parait dans la presse, en volume, architecturale et il sera aussi représenté au théâtre comme un produit dérivé. Il est donc adapté en 1848 dans le théâtre qu’il a lui-même fondé Le Théâtre Historique où deux soirées sont organisées pour les premiers épisodes, puis deux soirées pour deux autres épisode un an plus tard en 1851. Cela sera aussi un grand succès. La légende voudrait que dans cette fabrique de cigare à la Havane on donnerait lecteur aux ouvriers, et une des œuvres populaires aurait-été le roman de Dumas. Les fabricants auraient lancé un cigare marqué au signe de Monte-Cristo. Ce roman à beaucoup été adapté au cinéma, notamment en 1928-29 au cinéma noir et blanc muet de Henri Frescourt avec comme acteur Jean Angelo. Il sera aussi adapté dans le cinéma parlant et en couleurs, notamment avec Robert Vernay de 1942-1953 (plusieurs versions). Une adaptation en 1961 et en 1998 avec José Dayan (feuilleton télévisé) avec Gérard Depardieu.

La trame narrative du roman est l’histoire d’un complot contre un naïf innocent. Contre coup de ce complot et de l’incarcération d’une innocence, le récit d’une vengeance. Il contient trois grandes parties, trois grandes époques que l’on peut symboliser sous le nom de trois grandes villes : Marseille, Rome et Paris. La vitesse de développement du récit se réduit à mesure que l’on avance dans le roman (combien de pages sont réservées à un tel espace temporel). Ainsi, les 350 pages qui ouvrent le roman couvrent 14 années (1815 à 1829) de vie de Dantès au cours desquels le personnage est retiré de la vie dans le château. Les deux parties suivantes qui correspondent à la préparation de la Vengeance à Rome, puis la mise en œuvre de cette vengeance à Paris ne couvre que 10 mois de 1838. Si on s’intéresse au rapport que le roman, parut de 1844 à 1846, entretient avec le cadre historique où se passe le récit, il faut souligner que l’action est censée se dérouler entre le 24 février 1815 et le 5 octobre 1838. Sur le plan politique, cette période est sujette à des changements politique dans l’histoire de France (chute de Napoléon ; couvre les 100 jours et le retour de Napoléon ; la période de la seconde restauration et le retour de Louis XVIII sur le trône de France ; arrivée sur le trône de son frère, Charles X, à la mort de ce dernier ; les 8 premiers années de la monarchie de Juillet ou le trône de France est occupé par Louis Philippe), une période donc recouverte par le roman de Dumas. Il veut alors décrire par le moyen de la fiction la corruption par l’argent, la politique et la justice qui caractérise la Monarchie de Juillet qui est comme gangrénée par les alliances stratégiques et les liaisons dangereuses entre le monde de l’argent, des tribunaux et politique. En comparaison avec Eugène Sue : - Il avait décrit les bas-fond Parisiens. Dumas, lui, retourne le schéma et examine la haute société (banquiers, magistrats, …). - Le personnage principal Gerolstein était un puissant et richissime aristocrate qui se déguisait en ouvrier pour se fondre dans la masse des bas-fonds parisiens. Dans Monte-Cristo, c’est le cas de figure inverse car c’est un ouvrier de la marine qui, déchu, va revenir de prison sous les traits d’un puissant aristocrate richissime. Ce retournement du schéma est intéressant car le schéma des Mystères de Paris, reste présent même si c’est en se retournant. Un monde à double fond se trouve traversé par un personnage qui, muni de certains attributs et de certains pouvoirs (intelligence et argent) va déconstruire le monde. Dumas s’emploie à mettre en relief les bassesses du grand monde alors que Sue s’employait plutôt à montrer les grandeurs du monde d’en bas. Cela démontre encore une fois que Eugène Sue à installer un modèle puissant qui s’employé à toutes sorte de métamorphoses. Cependant, une différence très nette entre les deux, là où Eugène Sur poursuit un objectif politique, plutôt socialisant (châtiment puis rédemption des méchants, apaiser les peines, venir au secours de la misère) suivant un objectif social et moral, alors que Dantès, semble ne poursuivre qu’un objectif : celui de sa vengeance personnelle.

Cependant, dans le Comte de Monte-Cristo on trouvera un sous-texte politique assez identifiable qui montre que Dumas, certes cherche à amuser et divertir son lecteur, mais aussi à faire passer des valeurs critiques qui lui sont chères concernant la politique et les idéaux du progrès et de l’ère industrielle commençante.

Corps du roman Marseille (chapitre 1 à 30) Dans chapitre 1, nous sommes le 24 février 1815 et un navire de commerce, Le Pharaon qui appartient à la compagnie Morelle rentre au port de Marseille. A son bord, un jeune homme de 18-20, Edmond Dantès qui à prit le commandement du bateau après la mort du capitaine à Pranton. L’armateur, Morel, monte à bord et satisfait du travail de Dantès, laisse entendre que le poste de capitaine vacant reviendra à Dantès. Le comptable du bord, Danglars, qui est un ennemi caché de Dantès, révèle que celui-ci à faire escale à l’ile d’Elbe et que Dantès serait entrer en contact avec le proche de Napoléon. Dantès confie ces faits et qu’il les aurait rencontrés pour remettre un paquet au nom du capitaine. Mores comprend qu’il n’y a pas de conspiration et croit Dantès. Dans le chapitre 2, Dantès, arrivé à terre se précipite voir son père pour des retrouvaille. C’est donc l’apparition du personnage de Caderousse qui va être important dans la suite de l’histoire. Dans le chapitre 3, émotion et pathos sont de rigueur, Dantès se précipite dans le village des Catalan et se jette dans les bras de sa fiancée Mercédès. Quand il arrive il la surprend en conversation avec son cousin, Mondego, qui lui fait la cour et qui voyant Mercedes sauter dans les bras de Dantès, conçoit une haine de jalousie violente. Dans le chapitre 4, Mondego, Caderousse, Danglars se réunissent dans un café et Danglars ayant compris la jalousie de Mondego, va tenter de perdre son rival en rédigeant une lettre anonyme de dénonciation au procureur du roi, Villefort. Dans cette lettre, on raconte que Dantès, ayant fait escale à l’ile d’Elbe et aurait reçu de l’empereur un courrier destiné au conspirateur Bonapartiste. Danglars abandonne la lettre derrière lui, s’éloigne tout en sachant que Mondego avec sa jalousie, va se charger de mettre cette lettre à la poste. A. Incipit Voici comment le récit commence et s’embraye notamment avec une phrase, un incipit (ouvre tout le récit et met en branle la machine narrative) d’apparence simple. L’incipit étant l’un des lieux très classique les œuvres romanesques et dans toutes sortes d’œuvres où le lecteur, entrant en contact avec l’univers de la fiction, se trouve livré des éléments qui, sans en avoir l’air, seront déterminant dans la construction symbolique de l’œuvre et dans la marche de lecture.

« Le 24 février 1815, la vigie de Notre-Dame de la Garde signala le troismâts le Pharaon, venant de Smyrne, Trieste et Naples. » Analyse de ses éléments : - 24 février 1815 : codage historique de l’action. Cette date, contemporaine de Dumas, et la veille du retour de Napoléon qui reconquérir Paris en revenant par le Sud de la France et reprendre la tête de la France. C’est un élément de contexte historique qui va déterminer le destin du personnage et causer sa perte. Car Dantès, accusé de conspiration avec l’empereur déchu, quand cet empereur sera déchu une deuxième fois verra son incarcération et sa mise au secret a dépend de son avenir. - La vigie de Notre-Dame de la Garde signala : codage sémiologique d’une symbolique à laquelle l’ensemble du roman va répondre. La vigie de Notre-Dame est un poste de surveillance et une église de Marseille. Cette « vigie signale » fait apparaitre dès le début, sur la scène du roman, une sémiologie de signalement, de la communication. Cela renvoie aussi à la fin du roman qui comporterons ces mots : « Et maintenant, dit l’homme inconnu, adieu bonté, humanité, reconnaissance… Adieu à tous les sentiments qui épanouissent le cœur !... Je me suis substitué à la Providence pour récompenser les bons… que le Dieu vengeur me cède sa place pour punir les méchants ! A ces mots, il fit un signal, et comme c’il n’eut attendu que ce signal pour partir, le yacht prit aussitôt la mer ». On commence avec un signal, et on termine la première partie du roman avec un signal, la signalétique est donc d’emblée mise en relief. - Le trois-mâts le Pharaon : arrivée d’un moyen de transport. Les moyens de transport seront l’éléments clé du pouvoir de MonteCristo sur ses ennemis, car il les prendra de vitesse et les encerclera. Le nom « Pharaon » code ces éléments : cela correspond au souverain d’Égypte symbolisant l’exotisme et la puissante ; c’est aussi un jeu de carte, un jeu de poker. - Smyrne, Trieste et Naples : de même manière qu’il y a trois parties dans le roman, symbolisé par trois villes, ces trois lieux de provenance se trouvent associé au bateau. Ces lieux connotent la méditerranée, le sud, l’orient. Le thème du Pharaon se reproduit dans la provenance du bateau. Cet incipit à donc l’air sans importance, et pourtant Dumas à un talent en programmant une série de thèmes vecteurs. B. Système des noms propres Un autre trait, très fréquent dans les romans du 19 ième jusqu’à nos jours, est que le romancier prend soin de donner à leur protagoniste, des noms qui symboliquement connotent un certain nombre de vertus et de valeurs que ces protagonistes montreront dans leurs actions.

Edmond Dantès : c’est un nom méridional. Cela renvoie au nom de Dante qui est associé à des œuvres de divine comédie et en particulier au champ de la descente aux enfers du protagoniste.  Danglars : il est le principal ennemi de Dantès. Ce nom est fait d’une racine et d’un suffixe péjoratif « ars », connotant l’abjection.  Les deux opposants, ont par leurs noms, de curieuses oppositions. Dantès/Danglars ont un nom à deux syllabes et leur première étant commune. C’est comme si dès l’apparition des personnages, ils essayent de coder quelque chose de la dialectique qui va les animés, du combat qu’ils vont se livrer. Beaucoup de romancier utilisait cette symbolique. Exemple : Victor Hugo avec Jean Valjean poursuivit par un policier du nom de Javert, donc la première syllabe du nom de Valjean renvois à la dernière de Javert tandis que le Jean renvoie au « Ja » reflétant une opposition en miroir. Il n’y a pas cette subtilité chez Dumas, mais entre Dantès et Danglars il y a similitude et opposition. C’est important car cette onomastique particulière est là pour signifier des vertus/propriétés que les héros manifesteront dans leur action et pour satisfaire à la dimension de stéréotypie propre au roman général et populaire. C’est l’idée que les noms disent quelque chose sur l’intériorité de ceux qui les portent, marqué au sceau du destin.  Morel : incarnation du pouvoir et de la vertu morale  Villefort : force et vilénie (inspire le mépris)



C. Physionomie Il y a aussi une stéréotypie passant par une caractérisation physiologique des personnages. La manières dont les personnages sont représentés à travers des corps/disposition/habillement, leur descriptif comporte une description de ceux-ci et de leur destin/propriétés romanesques.  Dantès : au début, il est décrit comme jeune homme au gestes rapides et à l’œil actif, 18-20 ans, grands, svelte avec des beaux yeux noirs et des cheveux d’ébène. Il porte donc tous les attributs d’un canon de beauté de l’époque. Il avait cet air calme et de résolution particulier au hommes habitués depuis leur enfance a lutté contre le danger. Donc dès que le personnage nous est présenté physiquement, on associe à ce physique des vertus particulières. Un peu plus loin, au moment ou Dantès sera examiné par le procureur, Villefort, à Marseille, celui-ci avait reconnu « l’intelligence en ce front large et ouvert, le courage dans cet œil fixe et ce sourcils froncé et la franchise dans ces lèvres épaisse et à semi-ouvertes qui laissais voir une double rangée de dents blanche comme l’ivoire » en Dantès. Il y a donc là tous les standards de la beauté, mais aussi une stéréotypie de la croyance (très relayée dans les romans du 18ième et des romans feuilleton) voulant que le corps des personnages exprime leurs vertus et leur destin. Cela renvoie à la physiognomonie qui, héritée de l’antiquité prêtait aux formes du corps/position du crane/disposition du corps des éléments qui touchent à la personnalité de l’individu, à ses capacités

intellectuelles/morale, à son destin. Les romanciers font cela aussi, contribuant à la cohérence imaginaire du roman et à son effet d’illusion sur le public.  Danglars : La physionomie de Dantès, marqué au sceau du courage et de la beauté à pour répondant le personnage de Danglars. C’est une personne de 20-26 ans, d’une figure assez sombre, insolant, agent comptable mal vu auprès de l’équipage.  On voit ici l’aspect manichéen du récit, l’un est aimé, l’autre est détesté. L’un est sombre et porte tous les signes de l’obséquiosité alors que Dantès porte toutes les vertus de la détermination et du courage. Donc même dans le physique et dans la caractères moral associés aux personnages, on voit qu’ils sont les deux pôles symétriques d’une opposition radicale.  Villefort : magistrat, « yeux bleues, un teint matte, des favoris noirs qui encadre son visage faisant de lui un élégant jeune homme ». Mais on dit aussi qu’il sait composer son visage « il quitta son masque joyeux, pour prendre l’air grave d’un homme appelé à cette suprême fonction de prononcer sur la vie de son semblable, or malgré la mobilité de ses traits, mobilité que le substitut avait comme de faire un habile acteur plus d’une fois étudier devant la glace, ce fût cette fois un travail pour lui que de froncer son sourcil et d’assombrir ses traits. ». Ici on a un personnage qui compose sa physionomie, et qui est capable de décrypter les visages d’autrui, il a un œil qui ne laisse rien passer mais qui voit tout. Quand il aura Dantès en face de lui, il reconnait son intelligence et sa franchise […] (comme dans l’extrait ci-dessus de Dantès). D. Communication Emergence sur la scène du roman d’une figure de la communication très archaïque qui est liée à la communication matrimoniale, une sorte d’anthropologie de la communication. Cette figure apparait dans la scène des Catalans. Les Catalans à Marseille c’est un petit quartier sur un promontoire au bord de la ville où un pâté de maison est habité par un petit peuple dont beaucoup descendent de réfugiés venant de Catalogne. Dumas, lorsqu’il présente ce village, en parle comme une communauté extrêmement fermée et enfermée dans son histoire dans un périmètre restreint, dans un usage et une routine qui sont, en principe, inflexible. Il en écrit : « A cent pas de l’endroit où les deux amis, les regards à l’horizon et

l’oreille au guet, sablaient le vin pétillant de La Malgue, s’élevait, derrière une butte nue et rongée par le soleil et le mistral, le village des Catalans. Un jour, une colonie mystérieuse partit de l’Espagne et vint aborder à la langue de terre où elle est encore aujourd’hui. Elle arrivait on ne savait d’où et parlait une langue inconnue. Un des chefs, qui entendait le provençal, demanda à la commune de Marseille de leur donner ce promontoire nu et aride, sur lequel ils venaient, comme les matelots antiques, de tirer leurs bâtiments. La demande lui fut accordée, et trois mois après, autour des dou...


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